Bonsoir, c'est très intéressant comme témoignage de la petite histoire dans la grande ! Je vais suivre cette lecture avec attention.

Piti

J'ai ri ! Qu'est-ce que j'ai ri ! Mais c'est du génie ! Je n'ai rien à dire de constructif hahaha ! (Beaucoup de points d'exclamation spontanés = enthousiasme certain). C'est beaucoup trop drôle, trop frais, avec des jeux de mots incroyables, des répliques, des tons qui me font penser à Francis Ponge (à cause de la nourriture) et à Alfred Jarry (à cause du théâtre et de l'absurde).

Si je devais citer un vers qui a ressorti plus qu'un autre, je serais bien embêtée... J'avoue que j'ai explosé de rire devant l'inattendu "Gingembre oublié dans les étages inférieurs : Délatioooon…" (mais ne me demande pas pourquoi. J'étais peut-être bien préparée à rire depuis le début, pour qu'il décide de surgir là).

La façon dont tu as intégré Ella C. est incroyable ! Dire que moi j'ai choisi la façon la plus simple de faire hahaha. Je me demande bien comment le cerveau peut arriver à faire tout le travail phonétique pour arriver à "Hélas ! ... Hé !" mais ça fonctionne super bien !

Je vais mettre une caméra cachée dans mon frigo, on ne sait jamais...

Piti

Vous m'avez appris quelque chose en réalité, j'ai fini par trouver (en traçant qui était ce "Ante") les articles wikipédia sur le massacre de Vrgin-Most, le régime des Oustachis, le système concentrationnaire et le génocide menés en Croatie. Je ne savais pas cela, du tout, du tout, du tout. Je suis peut-être un peu naïve, mais j'ai déjà appris plutôt récemment (disons : bien plus tard que le lycée) que l'Allemagne avait établi son système concentrationnaire depuis l'Estonie jusqu'à la Bulgarie (rétrospectivement, ce n'est pas illogique, mais cela dit quelque chose d'effroyable sur l'acceptation littéralement partout en Europe). Alors se dire que d'autres pays, pas forcément alliés comme l'a été la France, avaient aussi leur propre barbarie... Quelle horreur...

Je me sens toute chose parce que c'est vraiment répugnant (j'en reviens au témoignage que vous évoquez dans votre texte, et puis sur wikipédia, les auteurs n'ont pas fait attention à mettre l'iconographie en tout petit format, comme c'est le cas sur d'autres sujets), mais au moins ça m'a appris de l'Histoire et comment l'Humain sait, encore et toujours, trouver les pires excuses pour rationnaliser les pires actes.

Je peux comprendre que vous ayez eu besoin de deux textes pour partager votre lecture.

A bientôt,

Piti

Coucou Lsky !

Je finis ton texte et ma review. Ce chapitre a répondu à toutes les questions que je me posais à la fin du premier chapitre sur la construction de cet univers !

Il y a quelque chose que je trouve assez fort dans ton texte, c'est la déconstruction des normes sociales de chez nous. Tu as réussi à décrire la découverte de lunettes sans qu'il n'y ait rien qui trahisse le fait que toi, l'auteurice, tu sais ce que c'est que des lunettes. De même, tu as réussi à normaliser dans ton récit que le modèle de foyer est celui d'une triade de femmes, pas d'un duo homme/femme. Et d'ailleurs tu as tellement bien fait d'utiliser le terme de duo et non de couple ! C'est exactement ce que j'exprimais tout à l'heure, le fait que tu arrives à partie de zéro dans la description d'un truc que nous voyons tous les jours ! Et pareil avec les éléments naturels herbe, eau, fleurs, etc. Et j'ai particulièrement adoré le fait que malgré qu'on lui dise que "homme", c'est "il" et "un"... et bah il n'y ait pas de différence fondamentale aux yeux de la narratrice avec une femme (j'ai en ce moment une réflexion très très existentielle en ce moment sur ce qui motive la société à genrer des enfants de trois ans, de surcroît en se fondant sur le sexe constaté à la naissance, parce qu'en y réfléchissant plus de deux minutes je ne trouve que des raisons glauques). C'est vraiment un point, un point de vue, qui est très bien mené dans ce récit. 

J'ai beaucoup aimé que tu abordes d'autres éléments dans ton histoire que celui de la pollution marine, avec le déracinement de son lieu d'attache, l'exil en fait, avec cette subtilité que la narratrice est désormais prisonnière. Je trouve que ça peut raisonner avec certaines actualités. 

Pour en revenir au sujet du concours, je le trouve particulièrement bien exploité. J'avais bien vu que tu avais rangé ton texte dans la catégorie "anticipation", mais comme c'est un domaine qui m'est très peu familier, je n'avais pas prévu le cadre temporel de ton histoire. C'est donc très malin de ta part de partir du postulat d'une humanité adaptée, qui subit les problèmes liés à la pollution (dans la vie irl ce n'est pas ce qu'on voudrait mais c'est déjà trop tard pour qu'il en soit autrement). Est-ce que ça se passe sur des îles parce que tu as volontairement pensé au fait que la montée des eaux pourraient en créer pas mal dans quelques dizaines d'années ? En tout cas, le fait d'être dans une environnement marin, ça permet de combiner à la fois des images évoquant l'eau et au-delà de ça la nature, et la met de plastique , ce malheureux "septième continent" qui dérive déjà. D'ailleurs j'ai beaucoup aimé que tu ancres ton récit en portant un soin particulier aux matériaux, à leur description, à leur toucher. 

La problématique que tu soulignes dans le raisonnement est terrible. On sent que l'absence de connaissance sur le monde n'aurait jamais pu permettre à la triade de comprendre les enjeux et le pouvoir des Conférencières. Après peut-être que j'extrapole ! En tout cas, c'est encore une fois bien joué de ta part que d'avoir interprété une contrainte à ta manière. Hé oui, je n'ai jamais dit explicitement que le raisonnement devait porter précisément sur le réchauffement climatique ! Oh et puis, comme ton texte est très dense, cela fait écho à encore un problème de notre monde, actuel ou futur, à savoir les enjeux de la démographie et les gens qui la régulent y compris très très violemment. Malheureusement, si on continue, la tension sur les ressources ne pourra que s'accroître... jusqu'à, jusqu'à.

En conclusion, j'ai trouvé que c'était stylistiquement un texte parfois poétique, toujours très soigné sur la présentation, et dans le fond qui aborde différentes questions connexes - le réchauffement climatique ne pouvant se limiter qu'à une conséquence - de façon très originale ! Vraiment, c'est un coup de cœur !

Merci à vous auteurice du GIEC, 

Il y aura toujours 10 étoiles pour celleux qui parlent d'écologie,

Bonne continuation sous les +1.5°C on le souhaite ardemment,

Pitite Citrouille

Oooh j'ai compris le lien entre tes titres et la structure de ton texte ! C'est absolument une idée de génie ! C'est performatif de la science de la fourmi en quelques sorte, c'est assez fort comme rappel de la base de la méthode (je n'ai pas osé écrire "hommage" haha). 

Oh c'est un pari ça d'utiliser le [...] franchement il y a un côté "article sur les annales de Sekoyäã" très ingénieux de ta part. J'adore comment tu abordes la gestion des ressources à la fois sous un angle scientifique (biologique) et politique (gestion de la ressources). Je crois que tu touches du doigt une des essences du rapport du GIEC et des travaux des scientifiques en général (on l'a vu pendant la crise du covid par exemple) : les scientifiques peuvent amener des constats, réaliser des prospectives et proposer des scénarii en fonction de données d'entrée... mais c'est à la politique de se saisir de ces objets de recherche pour appliquer une stratégie. Et c'est là où le bât blesse dans nos "politique environnementales".

C'est triste et dérangeant, un peu perturbant même. Je me ressource principalement dans les boîtes à livres, si je tombe sur cet ouvrage, que je ne connaissais pas avant de vous lire, je le piocherai. Non pas que je me repais dans la douleur, mais parce que j'aime réfléchir au-delà des témoignages sur des sujets graves. Malheureusement répondre à la question "pourquoi ... pourquoi toute cette horreur ?" est sans fin... Merci d'avoir partagé votre lecture !

A bientôt,

Piti

Le revirement de situation est très drôle ! Moi-même sujette à l'anxiété - bien décrite ici - j'ai bien éclaté de rire devant cette évocation de la Recherche du Temps Perdu, puis le dialogue qui fait suite !

Piti