Reviewer: CacheCoeur Signé
Date: 18/04/2021
Title: Chapitre 1: Chapitre 1
J'ai adoré le début. Tu as vraiment un vocabulaire que j'admire énormément, toujours ce mot juste, ce langage particulier qui donne un truc à tes personnages quand je te lis... Bref, j'aime beaucoup Alice. Elle est attachante. Elle est un peu the girl next door sur certains aspects et ça fonctionne de ouf. Toutes ses réflexions basculent de la plus simple des légertés, jusqu'à une prise de conscience lourde et froide... On sent qu'elle cherche l'équilibre.
Toute la partie où elle est en train de créer son profil... mais c'est du génie ! Quand elle s'auto-critique, quand elle écrit, c'est drôle, frais, cynique et pourtant si cru par moment. J'ai eu l'impression qu'elle-même ne savait pas qu'elle voulait... Elle se parle toute seule et dans un autre contexte ce serait drôle, mais au fur et à mesure, ça devient brrrrrrrrr. Pareil quand elle parle à son chat... C'est un truc hyper anodin, mais pour elle, qui a l'air très repliée sur elle-même, je trouve ça triste quand on se rend compte que c'est la seule "conversation" qu'elle a sans écran interposé. Toutes ses autres interractions, le coup de téléphone de ses parents, le moment où elle checke les story de ses potes... Ce font par écrans. C'est brrrrrrrr.
« hey. Laisse-moi être ta truite » ?????????
mdrrrr mais quel charmeur. J'ai éclaté de rire.
La pauvre choupette, j'ai envie de la prendre dans mes bras et de lui dire qu'elle n'est pas seule !
Et je suis trop fan des références. Je pense que je vais aller écouter Diam's juste après ma lecture o/
"elle peut bâtir un fort d'oreillers et de draps - elle en a suffisamment - et ça la satisfait. "
C'est une phrase qui m'a beaucoup marqué en fait. Je pense que c'est l'utilisation du mot "fort" associé aux oreillers et aux draps, qui sont plutôt des éléments évoquant le confort, la douceur, alors que le fort, lui, renvoie plutôt à un aspect militaire... Donc l'image d'Alice, se repliant sur elle-même dans un cocon pour faire la guerre, se protéger du monde extérieur est juste hyper belle, et c'est trop bien trouvé ! J'ai adoré ce passage !
Le moment où elle décide de répondre au premier message qu'elle a reçu ... Ca m'a fait penser à une espèce de dynamuque à la pendule de newton, avec les allers-retours, ce transfert d'énergie qu'elle fait quand elle se rend compte que quelque chose ne marche pas...
J'ai remarqué que tu fonctionnais énormément pas tryptiques dans tes répitions. C'est chouette.
J'ai aimé ce que tu as fait de la contrainte. Ca m'a grave parlé, ce sentiment de sécurité qu'elle a presque quand elle s'esprime dans une autre langue. Je ne suis capable de lire du smut, du lemon qu'en anglais, sinon ça me cringe et pareil si je veux en parler. C'est une distance rassurante et je trouve que tu l'as très bien retranscrite.
Bon la conversation téléphonique était ... Euh... bah elle expérimente, c'est grave cool. La fin m'a un peu brisé le coeur, parce que je n'ai pas compris sa honte, le fait qu'elle décide encore une fois de revenir en arrière sur un acte/décision antérieur.e (pendule de newton once again). Je ne sais pas très bien ce qui a pu l'effrayer, dans le sens où elle en avait vraiment envie... La nouveauté ? La honte ?
J'aime bien le fait que sa reprise de contact avec le monde extérieur se fasse à a fois, petit à petit et très rapidement. C'est très violent à lire, très bouleversant...
Je me suis beaucoup identifiée à Alice, dans toutes ses réflexions, dans ses peurs, cet enfermement, cette façon de vivre les choses très intensément, de se plonger dans des univers... Elle s'occupe l'esprit, ne semble jamais se reposer. Ca me parle énormément et ça m'a fait réfléchir sur beaucoup de choses.
Heureusement qu'il y a des phrases légères parce que vraiment... Enfin quoique... Ca fait effet montagne russes : on se prend une petite montée en riant d'une phrase avant de se manger un grand looping en pleine face à la phrase suivante parce que rien ne va plus... C'est destabilisant.
Merci pour ce texte, Fleur :)