Reviewer: Ella C Signé
Date: 17/04/2021
Title: Chapitre 1: Tiron et Poppæa
Pour répondre à ta note de fin, dès que j'ai les noms des personnages j'ai compris qu'on était en Rome antique, et le sol qui tremble plus le ciel sombre m'ont fait penser au Vésuve. Je n'étais pas sûre que ce soit Pompei ou une autre ville avant de voir écrit Herculanum et la statue à la fin. Je ne m'attendais pas à cette fin d'ailleurs, mais je suis absolument FAN de cette référence. Déjà parce que tout au long de ma lecture j'avais en tête que la plupart des gens sont morts à cause des pluies de cendres, et j'attendais de voir si ça allait être ton choix : je ne suis pas déçue, mais en plus je trouve ça hyper poétique et fort comme dernière image. Et le fait que l'archélogue soit frappée par l'intensité du moment, des siècles après, moment qu'on vient de vivre... C'est fort, ouais. J'adore.
Je ne peux m'empêcher de me demander : à quel point ce texte est basé sur la réalité ? Est-ce que tu as fait des recherches sur les "vrais" amants de Pompéi (ceci dit tu as basé ton texte à Herculanum alors...) ou tu as inventé les tiens ? Je sais même pas si on a pu mettre une identité sur la statue d'ailleurs.
Bref, très beau texte. Je me demandais ce que Tiron cherchait, je ne m'attendais pas à cette réponse là, mais en 1200 mots ça fait sens. Bon rythme aussi, qui va bien avec l'angoisse (je me permets une critique : au coeur de l'action, je pense que l'angoisse aurait pu être renforcée avec quelques phrases plus courtes et moins de descriptions. Par exemple, "Tiron constate, horrifié, qu’une jambe ensanglantée dépasse [...]" : pour que Tiron constate quelque chose, il faut qu'il le voit, en prenne conscience, et ensuite seulement c'est transmis au lecteur. "Une jambe dépasse [...] aurait été plus efficace à mon sens. Pareil pour le marchand qu'il aperçoit... Ceci dit, tu avais la contrainte des 1200 mots et un temps limité, ça a pas dû être évident !). Donc, même si je l'aurais aimé encore plus intense par instants, ça reste dynamique et ça fonctionne. :)
J'ai eu des frissons à plusieurs moments : quand la pierre lui heurte le crâne, quand i arrache un morceau de tombeau (cette image est puissante ! et annoncitrice de la fin, presque), quand il jure à Janus, quand Eros crie, et quand le bracelet en serpent est chaud. Autant de détails très bien soignés qui aident vraiment à se plonger dans l'ambiance. Et globalement c'est très visuel, on peut se voir dans la ville avec lui. Donc, j'ai beaucoup aimé ce texte, bravo bravo !
Réponse de l'auteur: Merci pour tes compliments Ella! Ils me touchent beaucoup, je suis contente d'avoir réussi à faire passer cette intensité, et que tu l'aies lue comme telle.
Pour les liens avec la réalité: je suis passionnée par la Rome antique et Pompéi, mais d'une manière assez amateure. Je suis allée à une expo au Grand Palais cet automne, où j'ai vu deux ou trois moulages de corps, dont celui du chien. Ils ont résonné en moi parce que j'étais déjà très intéressée par cet événement. J'ai lu quelques articles et regardé un C'est pas sorcier sur Pompéi au moment de l'écriture de mon texte, mais j'avais un peu zappé l'affaire des amants. C'est ma beta lectrice qui m'a fait remarquer le rapprochement possible. Je me suis rappelé des fameux amants, dont on a découvert récemment qu'ils étaient deux hommes. Je ne pense pas que mes personnages respectent la position des vrais. J'ai donc totalement inventé ce couple!
En revanche, là où j'ai essayé de coller à la réalité, c'est sur la géographie. Nous nous trouvons bien à Pompéi, la porte d'Herculanum est une porte au nord-ouest de la ville qui s'appelle ainsi parce qu'elle donne sur la route menant à l'autre ville d'Herculanum. Tiron suit un véritable chemin à travers la ville, en passant par le forum et les différents temples. La maison où travaille Tiron s'appelle aujourd'hui la maison des Mystères, parce qu'elle contient des fresques représentant des rites d'initiation. En revanche, on ne connait pas le nom de son propriétaire, je l'ai donc inventé. La maison où meurent mes personnages s'appelle quant à elle la villa de Ménandre, parce qu'elle contient une représentation du poète Ménandre dans le péristyle. On a retrouvé un bracelet portant le nom d'Eros, un affranchi qui travaillait problablement dans cette maison, et on sait aussi que la maison appartenait à des parents de Poppée, la femme de Néron. J'ai inventé une famille à partir de là :)
Je te remercie pour tes remarques constructives, je suis tout à fait d'accord avec toi! Je vais le laisser ainsi mais je l'ai relu hier et j'ai vu quelques faiblesses. J'ai pourtant essayé de travailler avec des phrases courtes pour mieux rythmer mon texte (je suis amoureuse des phrases à rallonge, d'habitude haha), en les rallongeant quand je voulais créer une pause dans la tension, mais je suis d'accord sur le fait que ça puisse être retravaillé.
Merci encore pour ta précision dans le relevé des détails <3 à très vite!