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Notes :
Cette histoire a pour but de me remettre à l'écriture et de renouer avec la publication en ligne ; aussi, comporte-t-elle fautes d'inattention, incohérences et plaisirs coupable.
Je la dédie à Lucien et à Timmy, et à toutes mes nuits passées à imaginer les premières scènes.
Notes d'auteur :
Bonjour à vous et bienvenue dans ce premier chapitre. Vous découvrirez que les chapitres sont courts ; c'est fait exprès. Mon attention est limitée ces derniers temps. Possiblement ils seront inégaux. C'est moins fait exprès. En tous cas, du moment que ça plait...
La chaussure d’Alceste d’Almort splasha dans la flaque de sang qui s’écoulait du corps d’une jeune femme. Ses cheveux courts blonds étaient collés à son front blanc. Ses yeux étaient fermés pour l’éternité - ou en avaient du moins l’air. Une plaie béante lacérait son cou, une plaie qu’Alceste reconnaissait entre mille. Il grinça les dents, dépité par l’idée qu’il n’avait pu éviter le pire pour l’inconnue ; l’alerte lui avait été donnée trop tard et seul restait l’odeur du sang dans ses narines qui titillait ses canines. L’éclat du croissant de lune donnait un air mystique à une scène résolument macabre.
Alceste ne resta pas longtemps sur la scène. Malgré l’heure tardive de la nuit, le risque était trop grand pour se faire repérer dans pareille situation. La brigade des Gardiens de la Nuit avait été prévenue mais plus il s’en tenait éloigné, mieux il se portait. Il prit avec toute la délicatesse le corps de l’inconnue. En l’espace d’un battement de cil, il n’y avait plus personne sur les lieux. Que la tache de sang.

Il déposa la jeune femme dans une des chambres de l’hôtel particulier d’Almort et une infirmière, humaine, prit le relais pour lui procurer les premiers soins. Il n’avait pas besoin d’elle pour savoir ce qu’il savait déjà mais elle le constata tout de même :
— Elle est en train de se transformer.
L’entendre à haute voix donnait une autre dimension à ce qu’il craignait. Comment avait-il pu laisser passer cela ? Qui avait eu le cran de laisser une nouvelle-née en plein Paris, livrée à elle-même ? Le problème de cette dernière question était qu’il connaissait déjà la réponse et il détestait cette idée.
— Tenez-moi au courant de l’évolution de la transformation.

Il quitta la pièce, incapable de rester plus longtemps à côté de ce sang séché et l’odeur divine qu’elle dégageait. Il rejoint son bureau, où l’attendait déjà son bras droit et meilleur ami, Auxence. Il semblait troublé, ravagé par la fatigue de cette nouvelle situation : c’était lui qui lui avait donné l’alerte, le laissant gérer seul, néanmoins, parce qu’Auxence quittait rarement le manoir. Beaucoup plus sécuritaire pour les vampires comme lui, qui avait un peu de mal à gérer la présence d’humains. Il buvait par ailleurs un verre rempli du fameux liquide rouge ; une simple inspiration et Alceste comprit qu’il buvait du O+, mélangé à un peu de Whisky pur malt. Un cocktail bien efficace.
— Alors ? demanda Auxence sans attendre qu’Alceste ne s’installe.
— Nouveau vampire, l’attaque provient bien d’Enoch.
Il ne put empêcher la note de haine qui teinta le prénom du coupable. Une haine viscérale, qui ne le quittait jamais quand il s’agissait de ce vampire au dessus des lois - car les lois vampiriques existaient, comme celle qui interdisait depuis une vingtaine d’années de transformer des humains en vampire, sans leur consentement. Et la jeune femme, laissée pour morte, n’avait certainement pas donné son accord pour une telle vie - une telle mort.
— Merde, répondit Auxence, fort à propos.
Alceste se servit le même mélange que son ami et trinqua avec lui, comme on trinque aux mauvaises nouvelles.
— Elle a des chances de survivre à la transformation, au moins ?
— J’en ai aucune idée, j’ai laissé Marie s’en charger. Elle est visiblement jeune, donc elle a ses chances.
— Aucun signalement de trouvé ?
— Pas encore. Les Gardiens sont sur le coup, ils ne devraient pas tarder à m’appeler.
— Oh la bonne nuit à attendre l’appel des Gardiens, ironisa Auxence.
— M’en parle pas, je suis déjà au bout du rouleau.
— Mais tu roules encore.
A cette phrase, il leva son verre.

Le silence s’installa chez les deux amis, sans que ce ne soit gênant. L’avantage des amitiés qui duraient depuis des siècles, c’était bien que les silences cessent d’être gênants. Ils burent tranquillement leurs verres, canines dehors jusqu’à la sonnerie du portable d’Alceste.
— Capitaine Meyer, bonsoir, dit-il, en décrochant, des nouvelles ?
— Une signalisation qui pourrait correspondre. Une certaine Roxane Moreau, blonde, cheveux coupés au carré, elle aurait quitté une soirée sans prévenir ses amies. Elle aurait un tatouage au creux du poignet.
— Un point-virgule, oui, confirma Alceste, le ventre serré.
— Alors, c’est elle. Nous sommes aussi sur la trace d’Enoch, malheureusement…
— Vous n’avez aucune chance face à Enoch. Je m’en chargerai et vous donnerai mes avancées.
— Concernant la petite…
— Je m’en charge aussi. Elle est en pleine transformation, je ne peux vous assurer l’heure actuelle qu’elle y survivra.
— Si elle y survit…
— Je connais la procédure, Capitaine Meyer et me porte garant de son éducation.
— Bien, c’est ce que je voulais entendre. On se tient au courant.
— Avec plaisir, dit-il sans une once de plaisir.
Ils raccrochèrent sans plus de cérémonie et Alceste poussa un de ces soupirs qui déchiraient l’âme et ses convictions.
— On avait tenu trente ans sans nouveau vampire, hasarda Auxence pour distraire Alceste.
Cela ne le distraya pas. Il soupira, se remémorant le dernier nouveau vampire qui avait foulé l’Hotel Almort. Ils avaient mis dix ans à calmer les ardeurs de la nouvelle recrue - et vingt ans pour oublier cette douloureuse expérience.
— Espérons que Roxane Moreau s’en tire mieux.
Note de fin de chapitre:
Je ne suis pas contre des retours !
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