Chapitre 2 – L’intrépide de l’aéropostale
Entre deux rangées d’oignons et trois lignes de navets, se dresse un maffre de véhicule.
Deux roues de châssis, un queue en à trois ailerons, une avancée en éolienne, ce n’est autre que le guéret de l’intrépide Bertin. Une relique du temps ou il travaillait pour l’aéropostale de Souriville.
Il en a sillonné des contrées, cet aventurier. Mais voilà qu’un jour, acceptant une mission peu commune à la fin de l’hiver, il s’est pris dans une tempête de grêle et a atterri en toute urgence sur le banc de cailloux du jardin japonais des Kerflins. Depuis, plus moyen de faire redécoller l’appareil.
Les Kerflins, au hasard d’un entretien de leur jardin ont bientôt remarqué le magnifique appareil ainsi que son pilote en piètre état et décidé de le conserver. Mais pierre qui roule n’amassant pas mousse, il n’était pas concevable que cet appareil en argile reste à verdir au jardin.
Ils l’ont donc déplacé au potager, en plein parmi les rangées de navets.
L’intrépide Bertin n’étant jamais bien ensommeillé s’éveille au premier bruit venu et ce soir ne fera pas exception.
Il sursaute soudain : Était ce un chat ? Non, certainement pas. Ermengarde et Butterfly ne font pas tant de boucan. Leurs pas félins sont justesse et doigté.
Non, il s’agit sûrement d’autre chose pense intérieurement l’aventurier et scrutant les alentours à travers les rares tiges survivantes des plantations d’hiver.
Au même moment, franchissant le portail en bois du potager, Hector et Albert s’écrient :
« Hého ! Bertin ! Nous voilà ! ».
C’est donc eux…
Avec leur sourires guillerets les deux compères s’avancent, l’un tenant son joyeux instrument et l’autre de son pas assuré. Bertin les voyants arriver leur dit en montrant le noir du ciel :
« Ha, vous voilà bien tardifs. Qu’est-ce qui vous amène ce soir ? ».
Se récriant Hector répond d’un air scandalisé :
« Mais comment, tu as oublié ? Bougre de pétunia de rafiots de courrier que tu portes ! Comment tu fais pour ne pas te souvenir de l’anniversaire ! Manfred nous attend ! Je n’ai de cesse de le rappeler à tout le monde ce soir ! ».
Et Albert, juste à côté de lui, de répondre du tac au tac :
« Tu parles, j’ai du te réveiller ce soir... Tu dormais comme une coloquinte de septembre il y a à peine dix minutes. Enfin, nous voilà réunis, c’est l’essentiel. Alors Bertin en forme ? Où est le cadeau pour l’anniversaire ? ».
Se redressant de sa torpeur d’aventurier qui en a connues de meilleures, Bertin tente de se remémorer la chose. Cependant il a bien l’impression que les mots lui passent au-dessus de la cervelle, comme le pilote soudain captivé par l’infini, observant la mer au loin sans se soucier du reste.
« Bertin ? Hého ! »
Mille millions de mille de sabord ! Qu’est-ce que le petit Albert est impatient !
« Hmmm... le cadeau, quel cadeau ? Hummm… bougre de bois flottés, mais oui le cadeau ! »
Enfin, il se souvient mais la suite n’est guère réjouissante dans son esprit :
« Tu veux parler de cette chose que tante Albertine a confectionné le mois dernier ? Hé bien, apprend que je ne l’ai plus. Le vieux Butterfly est passé par là il y a trois jours et l’a pour son jouet. Il doit à présent se trouver auprès de lui ».
Albert, tout effaré de ce qu’il entend s’écrie :
« Mais, ce n’est pas possible, qu’allons nous offrir à Manfred ? Et la tante Albertine, que va-t-elle penser de nous ? ».
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Notes d'auteur :
Chapitre 2 V.2, relu et corrigé par Bellatrix1992 sur conseils de Floralys ;)
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