Dans les années quatre-vingt, les filles étaient belles.
Je n'étais pas beau.
Rien n'a changé.
Les filles sont plus belles que jamais.
Et je suis toujours laid.
On s'habitue à la beauté des filles.
J'ignore si on s'habitue à ma laideur.
Il faut dire qu'elle est masquée par les couches des ans.
Au bout de mon temps, je serai peut-être un beau vieillard.
Qu'importe !
Les brunes étaient belles.
Les blondes également.
Et les rousses !
Ah oui les rousses.
Enfin, comme le chantait un certain :
"Toutes les femmes sont belles".
Mes amis, hommes, étaient tous beaux.
Ça chantait, ça dansait, ça aimait.
Au milieu de tant de bonheur, je me sentais un peu perdu.
Alors, c'était mieux avant ?
Je ne sais pas.
Pour beaucoup, certainement.
Personnellement, je ne vois pas de différence.
Certains sont laids, mais ils ont l'intelligence.
Ou ce je ne sais quoi qui fait dire aux gens :
Il l'a, il l'a.
Mais d'autres n'ont rien ou pas grand-chose.
Quoique pas grand-chose, c'est encore plus désolant que rien.
Et puis il y a lieu de relativiser.
Beaucoup n'ont pas le loisir de savoir s'ils sont comme ceci ou comme cela.
Méditerranée !
Oui, il fallait bien terminer sur une note gaie.
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