Dans la rue de la ville.
L'homme marche.
Ce n'est nullement une promenade d'agrément.
Il est de taille moyenne, râblé, l'air austère.
Il est vêtu d'habits chauds mais suffisamment confortables de façon à pouvoir se mouvoir aisément.
Une casquette en feutre râpé d'où s'échappent des cheveux gris.
Une espèce de blouse passée de mode.
En guise de pantalon, un bas de survêtement un peu court.
Les chaussures sont minimalistes.
À l'évidence, il n'est plus très jeune.
Ses chaussures non plus.
Son allure est cadencée probablement rythmée par une musique intérieure.
Où va-t-il ?
À quoi pense-t-il ?
Je suis d'une nature curieuse.
Je lui emboîte le pas, prudemment pour ne pas susciter sa méfiance.
A distance, il n'a point l'air méchant.
Mais l'habit ne faisant pas le moine, je le suis à pas feutré.
Comme c'est étrange.
Il tourne sur sa droite, je connais bien cette rue, c'est une impasse.
Peut-être est ce le lieu de son domicile ?
Non !
Il fait volte-face et se dirige vers moi.
Vu de près, il est terrifiant.
L' épouvante me saisit.
M'aurait-il repéré ?
Non ! Il passe à côté de moi sans même me voir.
Puis reprend le chemin inverse.
Curieux homme, à l'évidence, il marche sans but.
Une promenade doit-elle avoir une finalité ?
Son visage m'est pourtant familier.
Je convoque ma mémoire.
Son nom me revient.
Son pseudonyme plutôt.
C'est le maître d'école.
Venu tout droit des bas-fonds de Paris.
Il hante maintenant la ville d'Asnières.
Près de deux siècles après.
Je tremble.
Je transpire.
Sue.
Mais émergeant d'une providentielle brume, Rodolphe accompagné du chourineur.
Mystères, quand tu nous tiens !
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