Quand j'entends les promesses faites et probablement non tenues par certains ou certaines.
Je me sens l'âme d'un cochon et inéluctablement, je me souviens de cette drôle de phrase du roman de Georges Orwell.
"Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres".
Ce qui a pour conséquence de me plonger dans un profond scepticisme.
Alors je doute, m'interroge.
Je sombre dans un questionnement sans fin.
Écoute X : m'enthousiasme pour une de ses idées.
Puis Y prend la parole et souligne une contradiction dans les propos du précédent.
Dubitatif, je vais vérifier leurs sources sur Wikipédia.
Cela devrait me permettre de me faire une idée personnelle.
Et sur cette entrefaite, je croise mon ami JL.
- Mon pauvre ami, quel naïf, tu fais, Wikipédia est à la solde d'individus improbables.
Revois tes sources et autrement qu'avec la baguette de sourcier que t'a procurée l'infâme E.
- Désappointé, mais nullement découragé, je compulse toutes les publications politico-économiques mises à ma disposition.
Ragaillardi par cette rationnelle synthèse.
Je me dis : je sais, cette fois, je sais.
Curieusement, je rencontre M, qui avec empathie, mais de façon directe, me déclare sans ambages :
Quel simplet, mon Dieu, quel simplet.
: toute cette littérature repose sur une histoire sans fondement.
La vérité est ailleurs, tu ne la trouveras point dans le giron du système.
Un peu fatigué, mais toujours déterminé.
Je vais scruter les informations divulguées par des organismes jouissant d'une liberté non entravée par une quelconque réglementation.
Et là tout devient clair, évident, simple.
Je ne suis plus l'idiot utile.
Cette fois, je sais.
Ma pugnacité a été récompensée.
Je sais.
Fier de ce nouveau savoir, je me précipite chez l'épicier du coin.
"Champagne"
L'événement doit être célébré.
Fruit du hasard ?
Pied de nez du destin ?
Dans ce petit commerce de la banlieue parisienne, N fait ses emplettes.
Aidé en cela par son épouse la divine C.
Après m'avoir demandé de mes nouvelles et constaté mon air réjoui.
Il me demande.
Que nous vaut ce sourire béat ?
Ma réponse fuse.
- Ami, je sais.
- Ah très bien et que sais-tu ?
En quelques mots, j'expose ma théorie.
-. Mon pauvre ami : tu es d'une stupidité confondante.
Avec force détails, il m'explique le pourquoi de mon errance intellectuelle.
Quel triste moment, quelle dure réalité.
Je croyais savoir, je ne doutais plus.
J'étais un citoyen éclairé.
Le dos courbé, le front plissé, la démarche mal assurée, je réintègre mes pénates.
Arrivé chez moi.
Je statue et décide sans conviction de me laisser guider par tout ce qui me semble factuel :
ma propre situation.
Après tout, je suis un cochon comme un autre.
Le dimanche qui suit.
À la chapelle Saint-Ignare récemment rebaptisée pour les besoins d'une cause peu catholique.
Pendant les vêpres
Agenouillé sur le prie-dieu et sincèrement contrit.
J'en touche deux mots à D.
Sa réponse est cinglante.
- Ce que tu me dis là me peine, m'afflige, me déçoit profondément.
Quel égoïsme ! Quelle étroitesse d'esprit ! Quel manque d'humanisme !
Alors, je ne sais plus.
Mais si vous, vous savez alors n'hésitez pas, faites-moi partager votre savoir.
Je vous en serai éternellement reconnaissant.
Parole de cochon.
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