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Mai 2016, l'eau est sombre, légèrement boueuse, qu'importe, il fait chaud et l'endroit, comme à l'accoutumée, est désert, le bâtiment du vieil abattoir fait toujours face aux piles du Vieux-Pont.

Curieusement, une base nautique a été érigée à côté du stade.

l'homme se débarrasse de ses habits, les plie soigneusement et les dissimule sous une pierre, jette un coup d'œil circulaire, entre dans l'eau et s'élance en direction des ruines du Vieux-Pont.

A cet endroit le courant n'est pas très fort et la nage est aisée, en quelques brasses il arrive à bon port et sans trop de difficulté parvient à se rétablir sur la pierre glissante, sous cette perspective, la rivière est belle, l'homme est heureux.

L'idée de remonter jusqu'au pont principal lui effleure l'esprit, initiative peu sérieuse mais séduisante, de plus la distance séparant les deux-ponts n'est pas très importante et le cours d'eau n'étant pas navigable, nul risque de se trouver face à face avec une quelconque embarcation et puis il fait chaud et l'eau est fraîche, il ne court aucun risque, c'est la terre de ses ancêtres et la rivière lui est familière.

Certes, c'est à contre-courant, mais le débit n'est pas bien puissant, il suffira de nager en s'économisant, en pensant aux habitants du coin "la carpe miroir, la tanche, les gardons, les rotengles", pour accélérer sa nage,: penser au mythique silure qu'évoque le touriste en mal de sensation.

L'eau n'est pas encore suffisamment chaude pour redouter la fameuse maladie du rat.

Un semblant d'aventure pour ce vieil homme de ce début de vingt et unième siècle.

Par contre, funeste erreur, cruel oubli, dans ce moment de félicité, l'homme a oublié ses vêtements.
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