Lien Facebook



En savoir plus sur cette bannière

- Taille du texte +

Notes :
Ce court texte en prose a été écrit pour l'Atelier éclair n°10 proposé sur le forum.

La première phrase est extraite de Littoral, de Wajdi Mouawad.
Si j'étais un oiseau blanc au-dessus de la mer.

Si j’étais léger.

Si j’étais frisson.

Si j’étais dans le vent et le vent dans mes plumes.

Si j’étais là à l’aube ou bien au crépuscule.

Si j’étais las de leurs couleurs trop nettes, et du soleil trop jaune, et du ciel bariolé rouge-orange-violet.

Et si ça n’était pas pour moi.

Si j’étais malheureux sur la terre ferme parmi les arbustes verts et droits.

Si j’avais le mal de l’air, aussi.

Si j'étais un oiseau blanc au-dessus de la mer noire.

Si je menaçais d’y plonger.

Si je menaçais de plonger.

Si enfin j’étais plongeon.

S’y jeter d’un coup d’un seul dans la mer bleue et profonde.

S’y jeter sans réfléchir une seconde.

Mais si… j’étais assommé par sa langue lourde… avalé par sa torpeur… lesté par ses courants vigoureux…

Et si… j’arrêtais de me débattre et me laissais porter par les vagues et mon cœur amoureux ?

Si je me faisais confiance.

Si je remontais à la surface, revigoré, heureux.

Si l’eau avait révélé les arcs-en-ciel et le soleil était désormais chaleureux.

Si je retrouvais les couleurs, mes couleurs.

Si je n'étais pas plus blanc que la mer était noire.

Si j'étais nuances.

Si je n’étais plus l’oiseau blanc.

Si j’étais moi, finalement.
Vous devez vous connecter (vous enregistrer) pour laisser un commentaire.