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Notes d'auteur :
Encore un chapitre court, en espérant que l'attente entre les deux ne soit pas trop longue !
Un matin comme les autres, ou presque.

Le jour pointait le bout de son nez . Un autre jour, banal et ennuyeux, quoique.

Il ne savait se l’expliquer, mais Herald n’avait pas le moindre souvenir de la soirée précédente. Ce qu’il avait bien pu faire entre dix-sept heure la veille et six heure trente du matin lui échappait complètement. A une époque, l’alcool aurait pu justifier son trou de mémoire. Mais voilà quasiment deux ans qu’il n’avait pas avalé une goutte de cette saloperie. Une cure bien nécessaire après une véritable descente aux enfers dans les abysses de la nostalgie solitaire.

Il était l’heure de quitter le quartier miteux pour rejoindre le lycée de la ville d’à côté, son lieu de travail. Un lieu où on avait appris à l’accepter. Son passé d’alcoolique avait forcément entaché sa réputation, mais à Bloomington une place lui avait été accordée.

Herald se pressa en voyant l’aiguille indiquer son retard imminent. Passer un quart d’heure à chercher ses chaussures porte-bonheur lui avait coûté son petit déjeuner. Et le bus n’attendrait pas, il n’attendait jamais. Plutôt rester alité que traverser la ville à pied en passant par la forêt. Il l’avait assez fait, plus jamais. Alors que le temps n’était plus un luxe, on frappa à la porte. Il avait été trop occupé pour entendre les pas.

— Police d’État, ouvrez !

Herald se figea. Le teint livide, une pensée lui effleura l’esprit : la fuite. Bien vite rattrapé par la raison. Pour quelle raison fuir ? Il n’était coupable de rien.

— Bonjour, que puis-je faire pour…

Deux officiers se jetèrent sur lui, l’un pour lui saisir les épaules, l’autre pour entraver ses mains avec des menottes.

— Monsieur Worn, sur ordre du procureur Norton, vous êtes en état d’arrestation.

Le troisième homme, plus mastoc que ses collègues, récitait son discours avec la froideur d’un robot exécuteur. Les bras croisés sur le torse, ses yeux se plantaient dans les orifices terrifiés d’Herald.

— Arrêtez, pourquoi vous faites ça ? J’ai rien fait !

— Voici le mandat d’arrêt, continua le capitaine du haut de son mètre quatre-vingt.

Un charabia sur une feuille de papier, voilà ce qu’Herald avait eu le temps de voir.

— Vous avez le droit de garder le silence. Si vous y renoncez, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous devant la cour de justice.

— Je ne comprends pas !

L’un des officiers l’incita à avancer alors que le capitaine lui demandait froidement de quitter son logement sous peine de voir ses collègues user de la force. Le métal glacé l’empêchait de gesticuler. Drôle de sensation. Voyant avec quel sérieux ces hommes s’exécutaient, Herald n’opposa aucune résistance. Si seulement ses chaussures avaient été à leur place. Et alors ? Il n'aurait fait que retarder le moment. Vallait peut-être mieux ici que devant tout le monde au lycée.

En bas de l’immeuble, déferlante de flash et de cris.

— Monsieur Worn, que se passe-t-il ?

Herald n’eut pas le cœur à répondre à sa voisine de longue date, Victoria. Encore en robe de chambre, elle avait due être sortie de son lit par le mouvement de foule. Elle n’osa pas s’aventurer en dehors du hall d’entrée. Dehors, une meute de curieux haineux hurlaient des insultes noyées dans un brouhaha inaudible. Les journalistes ne faisaient qu’encourager cette mascarade à coup de clics et d’éclairs de lumière.

Sur son passage, en direction de la voiture balisée noire et blanche, on lui tendait des micros et des poings. Les officiers gardaient la tête haute. En oubliant qu’ils étaient au prémisse de cette affront, Herald était finalement rassuré d’être encadré par de gros bras. Les visages menaçants, les crachas, les poussées de voix. Un frisson lui parcouru l’échine à l’idée de voir tout se monde se jeter sur lui comme une équipe de rugby sur le ballon. La haine flambaient dans tout ces yeux inconnus.

Au moment d’entrer dans le véhicule, sa jambe flancha. Son corps, victime de tremblements, avait du mal à tenir droit. L’officier se sentit obligé de le pousser à l’intérieur, engendrant quelques rugissements agressifs dans la masse. La portière claqua et le boucant s’étouffa sur le coup.

Tout avait basculé en quelques minutes. Alors qu’il s’inquiétait de faire attendre ses employeurs, Herald allait devoir expliquer à tout ceux qui s’étaient déplacés pour le huer qu’il n’était coupable de rien. De rien du tout.
Note de fin de chapitre:
Suspens, suspens... Alors, toujours envie de connaître la suite ?
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