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L'homme était recroquevillé sur lui-même, se réchauffant au feu de bois. Il souriait, serrant dans ses poings le trésor de toute une vie : quatre pépites grosses comme un ongle. C'était Moses, le fou de l'or, qui avait failli mourir des dizaines de fois, dans les mines qu'il creusait avec ce qu'il trouvait, sous les crocs des loups affamés, ou dans l'estomac d'une orque. Mais il avait tout oublié puisque maintenant, il l'avait trouvé, son or, maintenant, il allait pouvoir vivre confortablement.

Il se souvenait de son enfance, à Repulse Bay, miséreuse ville toute de blanc et de gris parée. La vie n'avait jamais été facile, ceux du sud montés creuser la roche pour trouver de l'or mouraient souvent de pneumonie ; ou lorsque la glace se faisait moins dense au coeur de l'été, on retrouvait des imprudents gelés, le visage crispé dans un masque odieux. Non, la vie n'avait jamais été facile. C'est peut-être ce qui a décidé Moses à chercher lui aussi le métal de richesse, parce qu'il rêvait d'une vie meilleure, retiré dans un coin plus tranquille au sud. Moses, à vingt ans, en avait vraiment vu de la neige, et il rêvait de chaleur...

Il avait sillonné tout le Grand Nord Canadien, jusqu'à Good Hope et Inuvik. Il y avait rencontré des tribus indiennes, qui se méfiaient des Blancs comme de la peste : on leur avait volé leurs terres, on n'allait pas non plus empiéter sur leur liberté trop durement arrachée. Et maintenant le voilà perdu dans le Grand Nord, à se chauffer les rotules contre le feu, pour ne pas geler sur place. Il avait près de lui ses onze chiens de traîneau, dont Nanouk, la chienne de tête, la plus vieille, celle qui connaissait le mieux les pièges de la glace.

Il regardait avec une tendresse chaleureuse ses onze chiens, se souvenant de ce qu'il avait déboursé pour les acheter, se souvenant des rires qu'il avait suscité, tout le monde croyant qu'il ne survivrait pas. Mais il avait survécu, et il avait au fond de lui assez de rage de vivre pour durer encore de longues années, ne serait-ce que pour leur montrer, à ceux qui n'avaient pas cru en lui.

Il serra encore une fois les quatre clefs d'une existence meilleure dans son poing, puis les plaça dans une bourse qu'il portait contre sa peau. Même à des lieues de rien, il se méfiait. Il marcha lentement vers le traîneau où il conservait une carcasse d'élan, découpa un gros quartier de chair gelée qu'il distribua entre les chiens qui étaient à l'attache. Nanouk en premier, toujours. Il fit un feu et dégela un bout de viande, qu'il cuisit longtemps. L'avantage, sous ces latitudes, c'est que rien ne pourrissait. Rassasié, il regarda ses chiens se rouler en boule sous la neige, s'installa dans son traîneau contre l'élan, et se blottit dans des fourrures. Il s'endormit paisiblement en observant les étoiles.

 

En plein coeur de la nuit, alors que son feu mourait, une femme le réveilla. Elle portait des longues nattes coulant jusqu'à ses reins, et était emmitouflée dans des vêtements de cuir et de fourrure. C'était une très belle femme à la peau cuivrée, et elle avait les yeux jaunes. Elle désigna le Nord, où la Pleine Lune éclairait la nuit. Un oiseau vola devant sa face : un aigle. Moses, la main contre sa poitrine pour protéger son or, se leva, ne comprenant pas ce qu'un aigle faisait là, en pleine nuit, et surtout qui était cette femme aux yeux jaunes. Il entendit ses chiens hurler à la lune quand il sentit un grand coup dans sa poitrine : la femme venait de lui enfoncer un poignard dans le coeur. Il s'effondra, les yeux grand ouverts de surprise. La femme, pendant son agonie, le hissa il ne sût comment, sur son épaule, et il lui semblait qu'il flottait. Il avait mal, et sa souffrance ne faisait qu'empirer, mais la mort ne venait pas. Il sombra dans le néant.

Des sons métalliques. Une chaleur étouffante. Une voix douce qui chantait. Et cette souffrance. Moses ouvrit un oeil, étonné d'être vivant. Il se trouvait dans une sorte de caverne toute blanche, éclairée par le feu d'une forge. L'Indienne qui l'avait poignardé se tenait près du four, entretenant le feu avec des morceaux de bois. Moses toucha d'une main tremblante sa poitrine pour s'apercevoir que le poignard était encore là, fiché en plein coeur. Il ne pouvait pas bouger, comme cloué au sol par le couteau. La femme vint à lui, un sourire rassurant sur ses lèvres, le fixant d'un oeil jaune, inquiétant, bestial. Elle avait quitté toutes ses fourrures et n'était vêtue que d'une longue tunique beige, en cuir. Les franges le long des manches lui donnait l'air d'avoir des ailes. Ses cheveux étaient dénattés et lui caressaient le visage tandis qu'elle se penchait sur lui. Moses crut un instant qu'elle allait lui arracher le poignard du coeur et le laisser mourir, mais bien au contraire, elle lui ouvrit la poitrine d'un coup sec, plongea sa main dans son corps et lui retira... le coeur. Moses voulut crier, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Il essayait quand même de parler, il délirait, disait qu'il n'avait pris l'or à la montagne que pour vivre mieux. Mon Dieu, cette femme tient mon coeur dans ses mains...

La femme achevait de le dépecer, et il était encore vivant. Il était forcément vivant puisqu'il pensait. Il n'avait plus mal à présent, comme s'il avait dépassé ce stade. Avec terreur, et il ne sut jamais comment ni pourquoi, il vit la femme jeter un à un ses organes, sa chair, ses muscles, dans une grande marmite noire remplie d'un liquide bouillonnant. Puis, la femme revint à lui et sépara chacun de ses os qui tous finirent également dans la marmite. Etrangement, Moses semblait être à la fois dans la marmite, en train de cuire, et à l'extérieur. Plus le temps passait et plus il avait l'impression d'être en dehors de la marmite. Vint à nouveau un grand trou noir, ponctué du chant de la femme, mais beaucoup plus doux et rassurant que le premier.

 

Moses se réveilla une nouvelle fois, étonné mais heureux d'être vivant. Il était toujours dans cette caverne, les reflets d'un feu tranquille dansaient contre les parois blanches. La femme était là, à son chevet, tout sourire. Il tenta de parler, et il y parvint. Sa seule question fût " Que m'avez-vous fait ? " La femme, maternellement, le couvrit d'une fourrure et commença à parler. Ses paroles étaient le conte de sa vie.

" Je t'ai fait renaître. Je suis Antek, reine du Ciel. Un chamane est mort il y a quelques jours, et d'un geste, il t'a transmis tout son savoir et ses pouvoirs. Souviens-toi de lui, un vieillard qui avait la maladie du temps, prisonnier de la glace qui l'avait surpris. Ta chienne de tête l'a flairé, tu n'as vu qu'un aigle dans le ciel, qui s'est posé sur l'épaule du vieillard. Tu as vu sa main s'agiter et tu as accouru dans l'espoir de le sauver. Il a eu un seul geste, celui de poser sa main sur ton front, tandis que ses yeux devenaient jaunes. Il est mort dans tes bras. Tu l'as sorti de là et tu l'as recouvert de neige et de terre. Il avait trouvé son destin.

Une prophétie disait que le dernier homme qu'il verrait, alors qu'il serait près de la mort, serait un étranger, et son fils spirituel, donc le futur détenteur de tous ses pouvoirs, que je vais maintenant te transmettre.

Tu es né avec un corps fragile, de chair et d'os. Tu renais avec des os couverts de ce métal que tu tenais contre ta poitrine. Tes organes, je les ai façonnés de manière à ce que jamais tu n'aies une maladie susceptible de te tuer. Seul le temps s'en chargera. Approche-toi, étranger, et reçois le cadeau du vieux sage Canok. "

Elle dénuda sa poitrine et la lui offrit. Comme il ne comprenait pas, elle lui rapprocha et lui pressa la bouche contre son sein. Moses embrassa d'abord ce sein magnifique, d'une douce couleur cuivrée, et se mit à le têter. Il sentait couler dans sa gorge un lait épais, chaud et nourrissant, et continua, jusqu'à être totalement rassasié. L'élixir de vie. Elle se dénuda entièrement, le déshabilla et se pressait contre son corps robuste d'aventurier. Elle lui fit l'amour toute la nuit, il s'abandonnait à ses caresses. La semence. Il s'endormit dans les bras de son amante.

 

Le lendemain, un aigle vint le réveiller. Sursautant, il aperçut ses chiens qui dormaient paisiblement pour la plupart. Nanouk s'était détachée et dormait à ses pieds. Ce n'était qu'un rêve. Haussant les épaules, il se leva et se frictionna vigoureusement pour se débarrasser de tout sommeil. Les chiens jappèrent en s'éveillant, excités par la course à venir. Il leur distribua caresses et encouragements et partit comme une flèche sur son traîneau. Alors qu'il fonçait, un doute horrible s'insinua en lui. Et mon or ? Il cria à ses chiens de stopper leur course effreinée et porta sa main à sa poitrine, y rencontra la bourse, étonnamment plate et légère. Il la sortit, il n'y avait plus rien. Plus d'or. Il y avait seulement une sorte de sifflet en os, apparemment. Par jeu ou par curiosité, il souffla dedans. Aucun son ne se produisit, pourtant les chiens aboyèrent. Un sourd craquement se fit entendre. De la glace qui se brise, se dit-il. Les chiens regardaient leur maître en aboyant jusqu'à s'enrouer, totalement effrayés. Moses se retourna pour voir une orque plusieurs mètres derrière eux, qui venait prendre l'air sur la glace. Moses et ses chiens étaient sur un bras de mer gelé, il sauta dans le traîneau et cria aux chiens de courir. Il regarda derrière lui, l'orque avait rejoint son élément.

Alors qu'il criait à ses chiens d'aller plus vite, Moses crut entendre un rire, un rire de femme. Il eût beau se tourner, se retourner pour en deviner sa provenance, il lui semblait que ce rire venait de partout à la fois, que le vent le portait, que c'était le chant de la glace qui craque, ou une baleine esseulée qui appelait ses semblables. Moses était entouré du rire de la femme, qui peu à peu se transforma en chant. Un chant familier à ses oreilles, un chant dont il avait rêvé... Brusquement, Nanouk arrêta sa course, et jappa pour stopper les chiens de queue. Moses et le traîneau basculèrent, tandis qu'un rire critallin résonna dans l'étendue vierge de tout présence humaine. Il ne comprenait pas. Il ne comprenait rien. Voilà maintenant que Nanouk avait les yeux jaunes, tout comme les autres chiens. Il rit en se demandant si lui aussi avait les yeux jaunes... Moses se souvint d'une parole rêvée... Sois aussi solide que toutes les montagnes d'or...

Les chiens ne cessaient d'aboyer, ces cris devenaient peu à peu une sorte de mélopée plaintive à onze voix, que la femme dominait de son chant aigu, à la limite du supportable. Moses vit l'image d'un vieillard pris dans un carcan de glace. Il se démenait, appelait à l'aide, et finalement, en prenant une grande inspiration, faisait éclater sa prison. Le vieillard se levait, s'approchait d'abord doucement, puis de plus en plus vite, courant à la fin vers le fou de l'or, totalement ahuri. Là, Canok faisait mine de le poignarder, puis se retirait, comme si toute la force qu'il avait utilisé pour se sortir de sa prison de glace ne valait rien contre la poitrine de Moses. Cette scène étrange se répéta de la même façon, neuf fois. Puis le vieillard, visiblement épuisé, ouvrit largement ses bras, invitant Moses à venir s'y réfugier. Le jeune homme se leva, en somnambule, et serra l'illusion contre lui, pour se retrouver dans un endroit fabuleux...

 

Le pays des chamanes. Un immense arbre, noueux, aux branches larges comme un tronc, aux mille racines plantées dans le ciel, le dominait. Moses, sans la moindre réaction, regarda l'arbre, tandis qu'une voix ferme parlait...

" C'est l'arbre du monde. En haut, les racines, parce que dans le pays chamane, tout est à l'envers du pays des Hommes. Dans les racines, des fruits, les esprits des chamanes à venir. En bas, les branches, et au bout des branches, des fleurs où se reposent les esprits des chamanes morts. Ils attendent que le soleil du pays des chamanes les fassent voler vers les racines, pour pouvoir renaître et transmettre leur savoir aux Hommes. Regarde bien cet arbre, parce que dès que tu le verras dans le pays des Hommes, c'est que les chamanes d'ici t'aideront.

" Il te faut maintenant partir, parce qu'ici n'est pas ta place. Pas avant des dizaines d'années. Suis l'animal aux yeux jaunes comme l'or, qui te mènera dans un autre monde. Longue vie à toi, fils. "

Moses se réveilla, ou plutôt, redescendit de son nuage. Ce qui se passait était trop étrange et semblait trop réel pour ne pas être vrai, pour être le fruit de son imagination. Nanouk gémit. Le jeune homme la regarda et plongea dans ses yeux dorés. Il la suivit sans mot dire, escorté par les dix autres chiens. Il lui semblait que le paysage changeait légèrement, et prenait des reflets de feu, mais en même temps, c'était toujours la même glace, les mêmes pierres, et sa chienne de tête. Un ours surgit derrière une butte de neige, sortant probablement de sa tanière pour se nourrir, mais Moses ne se demanda pas ce que faisait là un ours, en plein hiver. Il ne chercha pas non plus à savoir pourquoi cet ours avait les yeux jaunes et un regard amusé, tellement humain. Il s'assit, entouré bientôt par ses chiens, Nanouk à ses pieds. L'ours se rapprocha et se roula en boule en dehors du cercle tandis qu'une aurore boréale donnait un peu de son vert au bleu clair du ciel. Un aigle poussa un cri pour se poser sur l'épaule de Moses. Un rire se fit entendre. Le vent souffla autour de lui, comme l'entourant de ses bras immenses et froid et fit sonner le sifflet en os. La glace ne se brisa pas, mais Moses sentit en dessous de lui, sous la croûte gelée de l'eau, la vie. Une baleine ou une orque, probablement. Il resta encore ici de longs moments, pour recevoir la visite d'un lapin aussi blanc que la neige, un élan, dont le regard doré se posait amoureusement sur Moses. Un cri se fit encore entendre : une meute de loup dont les yeux lançaient des éclairs dans la nuit qui s'étirait et couvrait Moses de son manteau noir.

Le jeune homme ferma les yeux, dans un état second qui ne cessait de le plonger encore plus dans les profondeurs de la conscience éveillée. Un rire ponctuait les cris des animaux, dont Moses devinait le doré des regards. Il savait que la femme était là, juste à ses côtés, mais il ne voulait pas encore la voir, pas tout de suite. Un bruit de plongeon lui fit connaître la présence de phoques parmi ses esprits animaux. Un grillon sauta sur ses mains chaudes mais dénudées, jointes en un signe d'offrande, et chercha l'abri de ses paumes. Comme il sentait tous les animaux qui l'entourait, Moses se décida et ouvrit les yeux. La femme était assise en tailleur, le sourire figé sur ses lèvres. D'un gracieux geste de la main, elle lui montra une lueur qui semblait provenir d'une caverne creusée par le temps dans une montagne qui n'était pas là il y a quelques instants.

Moses se leva lentement, s'approcha de la lueur rougeâtre avec confiance, suivi par les animaux qui s'arrêtèrent à l'entrée de la caverne. Le bruissement du vent dans les branches d'un arbre immense, dont les branches se découpaient sur le ciel étoilé, lui apporta quelques fleurs et un parfum rassurant. Il entra dans la bouche de la forge. Un homme se tenait à côté du feu, désormais familier aux yeux de Moses. Il était d'une taille impressionnante, et portait seulement un tablier de cuir foncé mettant en valeur ses muscles qui roulaient sous sa peau moite. Lui aussi avait les cheveux très longs, mais relevés sur la nuque par un lacet de cuir, dévoilant des mâchoires de carnassier et des yeux fauves. L'homme poussa un cri rauque, qui, par l'effet de voûte de la caverne, se répercuta sur les parois, s'amplifiant, jusqu'à mourir d'épuisement en effrayant les animaux assis sagement à la sortie. Moses regarda l'homme, en silence. Ce silence, s'amplifia jusqu'à former une sorte de bulle enfermant les deux hommes, comme deux bêtes rivales prêtes à s'affronter pour un territoire. Le forgeron, vaincu par le silence et le calme de Moses, eût un grand sourire, et jeta à ses pieds des armes : une hache, un harpon, et une dague, tous ayant des reflets dorés. Un concert de cri éclata à l'extérieur, tandis que le rire de la femme, qui s'était tue, reprit de plus belle, et avec encore plus de joie au possible. Moses s'était vaincu.

 

Au village, la vie avait repris son cours depuis la disparition du chamane, mais aucun homme du village n'avait été désigné pour prendre la suite. Il y avait bien le petit Numloc qui guérissait avec ses mains, mais qui mènerait la tribu vers le gibier, qui prédirait l'avenir, qui parlerait aux ancêtres ? Cette angoisse s'insinuait tous les jours un peu plus dans le coeur des villageois. Il n'y avait eu aucun signe, pas même une seule brise emportant avec elle une fleur. Rien. Le feu restait muet, la glace ne disait rien, et personne ne savait déchiffrer le langage des étoiles. Tous étaient conscients qu'une tribu ne peut vivre sans chef pour les gouverner, mais qui peut vivre sans espoir ?

Les femmes étaient en train de coudre grossièrement les fourrures quand elles entendirent le rire, ce fameux rire qu'elles seules, avec le chamane, entendaient. C'était le rire de joie d'une femme destiné à d'autres femmes, le seul langage qu'elles tenaient secret au fond de leur coeur. Elles cessèrent là tous travaux, sortirent de leur maison de glace et écoutèrent les mots du vent. Il ne leur disait rien mais portait de la joie, la douce brise de l'espérance. Alors, les femmes se mirent à chanter dans ce langage qu'elles seules connaissaient, ce chant annonçant le retour du printemps, l'enfant que l'on peut sortir de son sein, le gibier qui revient et la vie plus facile quand le jour dure.

Un traîneau arrivait à toute vitesse, mené par une chienne qui courait joyeusement, et un homme emmitouflé dans une peau d'élan. Il s'arrêta soudainement à hauteur des femmes qui poussèrent des cris en voyant cet homme aux yeux bleus, aux cheveux blonds, leur parler dans leur langage. Les hommes qui étaient au village accoururent avec des harpons, un bâton de guérisseur et le menacèrent. Moses rit et découvrit son traîneau. Antek, la reine du Ciel, y dormait. Les villageois, stupéfaits, regardèrent le haut esprit s'éveiller avec un baîllement sonore, le ventre rond de promesses. Le petit guérisseur, le premier, s'avança vers le chamane blond et lui tendit la main. Un aigle cria et vint se poser sur l'épaule de l'enfant dont le regard brillait de tout l'or des montagnes.

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