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Notes d'auteur :

Hello, hello,

Me revoici par ici avec le 11ème et avant-dernier texte de ce recueil sur Zélie. Il a été inspiré (sur la fin) par la première fois où Zélie a déçu quelqu'un. Je vous rappelle les contraintes utilisées pour cette boîte à flemme :

Indication : Essayez de trouver des enjeux. Pourquoi votre personnage doit-il faire ça ? Quel âge a-t-il ? Pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt ? Ou pourquoi l’avoir fait aussi tôt, au contraire ? Quelles étaient les conditions réunies pour sauter le pas ?

Contraintes obligatoires
- Prenez le temps d’exprimer en quoi cette première fois change quelque chose à l’intérieur de votre perso.

Contraintes facultatives
- Surprise ! Quelque chose ne s'est pas passé comme prévu : oui
- La couleur de votre choix doit prendre une place importante tout le long du texte : /

Nuit du 25/06/21. Thème de 22h.

Un objet doit tomber et casser.

Dessin d'Adhara d'un petit garçon tenant un chien noir en laisse et marchant sur un chemin escarpé vers un château.

Chanson « Notre Père » en swahili (correspondant à la prière)

On est sur la fin de l'été 2004. Zélie a 19 ans.

Je vous souhaite une bonne lecture !

Zélie a posé ses affaires dans la rue, déplié son tabouret de camping, sorti la harpe de sa housse qu'elle a laissé au sol, ouverte. Elle pose son sac à dos par terre et en sort cette ridicule descente de lit sur laquelle elle installe son tabouret de camping, puis elle approche sa harpe d'elle. Elle regarde dans la rue en souriant, les passants ralentissent en lui jetant un oeil. Zélie attrape alors dans son sac sa bouteille de verre qu'elle débouche, boit une rasade d'eau, la rebouche.

- Tu vas chanter quoi ?

Surprise, Zélie lâche sa bouteille qui tombe au sol avec un bruit inquiétant. Quand elle la ramasse, l'eau s'échappe de toutes les fissures. Zélie marmonne un juron, et lève les yeux vers l'importun. Son coeur manque un battement en voyant ce grand gars costaud, en marcel noir, aux muscles saillants, aux étonnants yeux bleus, et aux épaisses dreads blondes réunies avec un élastique.

- Salut. Je vais chanter des chansons celtiques, et conter.

- Compter ?

Il fronce les sourcils, et Zélie se rend compte qu'il doit être anglais.

- To tell a tale.

- Oh. D'accord. Je m'appelle Rodolphe.

Zélie hausse un sourcil étonné.

- C'est un prénom très français pour un anglais !

Rodolphe secoue la tête.

- Je ne suis pas anglais, je suis de Jersey, au large des côtes Normandes, mais on m'appelle Rudy.

Zélie acquiesce, visualisant où se trouve cette petite île. Rodolphe tend la main vers elle et tout ce qu'elle a installé.

- Je te laisse faire, je vais m'asseoir. Je t'achèterai une autre bouteille, tu l'as fait tomber à cause de moi. Tu t'appelles comment ?

- Zélie.

- Oh, on dirait jolie ! Tes parents ont bien trouvé ton prénom.

Zélie sourit de toutes ses dents en le regardant s'assoir par terre, croisant ses pieds nus. Elle se concentre, approche la harpe d'elle, et ferme les yeux, pinçant doucement les cordes, réglant son instrument. Zélie respire, comme si elle aussi prenait un temps pour s'accorder. Quand elle rouvre les yeux, cinq personnes sont assises par terre. Elle lutte contre l'envie de fermer de nouveau les yeux et de les faire disparaître et réapparaître, se multiplier ainsi, et sourit.

Elle commence par Molly Malone, balançant son corps, et la harpe contre elle, d'avant en arrière, se rassérénant du regard bleu pétillant de Rodolphe. Quand elle a fini Molly Malone, ils sont une vingtaine à s'être arrêtés. Des jeunes, des vieux, des familles.

Plus haut dans la rue, résonne un chant dans une langue étrange. Un chant entraînant, rythmé par les mains qui claquent, le bruit de chaussures sur le pavé. Zélie tourne la tête vers le haut de la rue, enchaînant sur une autre chanson des Dubliners, et voit quelques robes de chanteurs de gospel. Mais elle ne reconnaît pas la langue dans laquelle ils chantent, sans doute une prière.

A la fin de sa deuxième chanson, Zélie respire un coup devant son auditoire d'une trentaine de personnes, et lumineuse, commence à conter.

- Connaissez-vous l'histoire du garçon qui est parti promener son chien dans les montagnes, mais a traversé un monde entier avant de revenir chez lui ?

La voix de Zélie résonne dans la rue, alors qu’elle force à peine dessus. Ses doigts pincent adroitement les cordes de sa harpe, et ses yeux vont et viennent entre les visages qui l’écoutent, l’oeil brillant, accroché, et Rudy qui semble à la fois ici et ailleurs. Zélie entend en fond la chorale de gospel qui chante dans cette langue inconnue mais musicale, une chanson qui la fait voyager vers des pays où le soleil est écrasant, alors qu’elle conte l’histoire d’un garçon qui est bien loin de chez lui, avec pour seul compagnon son chien.

- Les montagnes sont escarpées, et le garçon et son chien noir, marchent sur la ligne de crête, en direction d’un château d’un autre temps dont on se demande comment il peut tenir au sommet, surplombant la vallée qui s’étend sous leurs pieds.

Zélie offre son histoire, sa voix, sa musique aux personnes qui s’arrêtent, de plus en plus nombreuses, pour l’écouter, mais son regard se pose, aimanté sur Rudy, ce jeune homme solaire, autour duquel elle a l’impression de graviter, et bientôt, c’est comme si tout ce qu’elle contait, chantait, tout son être ne s’offrait qu’à lui. Et il a cette qualité d’écoute qui fait que Zélie se donne encore, et encore, de plus en plus, entière, à lui, à ces gens, et à ces rues. Mais surtout à lui.

- Mais là n’est pas sa maison. Le garçon et le chien sont de la ville, et même si ce château a tant et tant à leur offrir, ce n’est pas chez eux. Alors, après avoir vécu des jours et des semaines auprès du roi de la montagne et de sa cour, le garçon décide de repartir chez lui. C’est comme s’il était parti ce matin...

Ils sont de plus en plus nombreux à s’arrêter et l’écouter, et certains viennent lui mettre quelques pièces dans l’étui de sa harpe qu’elle a laissé ouvert à ses pieds.

- Dans les forêts les plus obscures, son chien devient loup. Dans les villes les plus étranges, le petit garçon devient troubadour…

Zélie sourit aux parents qui murmurent à leur fille ce qu’est un troubadour. Le regard de Zélie se pose de nouveau sur Rudy, et inconsciemment, elle sait ou espère, peut-être, que ce jeune homme couronné de ses cheveux emmêlés vienne prendre une place auprès d’elle. Elle sent des choses comme ça, des fois, Zélie. C’est pour ça aussi qu’elle n’a pas cherché à renouer avec Quentin. Parce que leur histoire était finie, qu’il avait fait son choix, et qu’elle devait faire le sien.

- Et quand il rentre chez lui, son fidèle compagnon à ses côtés, il en revient vieux de plusieurs années, mais rien ne transparaît sur son visage inchangé. Il a l’impression d’avoir fait le tour du monde, a rencontré le roi de la montagne, la fée des eaux, la lutine des tulipes, et s’est enrichi de leur présence, pourtant, rien n’a changé. Sa maison est toujours la même, sa famille aussi.

Rudy est le premier à applaudir, très fort, entraînant les autres à en faire de même, le bruit de leurs mains rebondissant de bâtiment en bâtiment, dans le centre historique de Bourges, se mêlant au public plus haut qui clame son bonheur d’avoir écouté les chanteurs de gospel.

Le temps s’étire, et Zélie l’attrape, le dévore, en profite au maximum, persuadée d’être à la bonne place, à la juste et bonne place qui lui est réservée, et qu’elle s’approprie. Cette place sur laquelle elle se tient, sa harpe dans les mains et ses rêves en bandoulière.

 

Bien plus tard dans la soirée, quand les spectateurs sont sagement rentrés chez eux, et que la foule s’est clairsemée dans les bars, les musiques entremêlées s’éteignant les unes après les autres, Rudy aide Zélie à ranger ses affaires. Son regard rieur se promène sur la longue silhouette de la jeune fille, sur tous ses instruments qu’il se demande bien comment elle pourra porter. Avec son accent qui la fait sourire – Zélie a toujours aimé les gens qui se démarquent des autres, par une voix, un rire, ce petit quelque chose qui fait qu’ils sont eux, ce petit quelque chose qui n’appartient à personne d’autre – Rudy lui annonce.

- Je t’ai promis de te payer une bouteille d’eau, mais vu l’heure, tu dois avoir faim. Alors, je t’invite à manger, si tu veux, Zélie jolie.

Le sourire de la jeune fille s’étire devant le surnom un peu ridicule mais tellement mignon, et le dos chargé de sa harpe, ses bras de son tabouret et de son tapis, elle n’a pas le temps de ramasser le restant de ses affaires que Rudy se baisse et jette un sac, puis deux, sur son dos, et attrape l’ampli. Le regard de Zélie s’attarde sur les veines qui parcourent les bras de Rudy pour venir, comme un fleuve sur une carte, disparaître entre ses doigts. Elle s’imagine alors un homme qui fait surgir l’océan de ses mains, et se dit que cela peut-être une belle histoire à raconter. Avec un sourire en coin, conscient d’avoir été admiré, Rudy lui adresse un signe de tête.

- Tu viens ? Il y a un bar à tapas plus haut dans la rue, que j’aime bien.

Et ils passent le reste de la soirée là-bas, à discuter, refaire le monde, combler les rares silences de sourires qui illuminent la terrasse entière, le ciel dans les yeux, le soleil dans les cheveux, deux personnes solaires autour desquelles le monde tourne et tourne encore, tournera toujours.

 

Manu observe Zélie d’un air méfiant, les yeux plissés, la bouche boudeuse. Isidore qui est revenu passer les congés de la Toussaint à la maison, mais il ne voit rien, à part Manu. Et les parents de Zélie sont plus occupés à dévorer leur salade César et leur dernier melon d’été qu’à investiguer sur leur si silencieuse fille. Zélie est un moulin à paroles, d’habitude. Là, elle est taiseuse, mais ne paraît pas triste. Quelque chose cloche, mais quoi ? Manu, circonspecte jusqu’à la pointe de ses mèches vertes, écarquille les yeux quand une lumière se fait dans son esprit. Elle pousse une exclamation de surprise.

- Putain, t’es amoureuse !

Des couverts tombent dans des assiettes, Isidore toussote avant d’avaler son verre d’eau. Le père des deux blonds regarde sa fille avec des yeux ronds. Zélie jette un bref regard sur Manu avant de se détourner du regard inquisiteur de l’ensemble de la famille qui s’est posé sur elle. Ses joues sont en feu et son coeur s’affole. Elle picore sa salade dans son assiette avant de répondre, cryptique.

- Peut-être bien.

Un ange passe, puis deux. Puis une légion entière. Zélie râle.

- Oh, c’est bon, on va pas en faire tout un fromage !

Elle sourit en coin, son regard pétille. Et les vannes s’ouvrent. Ils retrouvent leur Zélie si loquace, si enthousiaste, leur Zélie que les Berruyer n’avaient même pas conscience d’avoir égaré faute d’attention.

- Il s’appelle Rudy, il est de Jersey. Il a acheté un camion et a prévu de voyager jusqu’en Asie.

La jeune fille passe sous silence ce qu’ils ont fait tous les deux dans ce fameux camion, les gémissements qu’elle a étouffé entre ses doigts, parce que les camions et l’isolation phonique, cela fait deux, ce qu’il lui a appris, goguenard, à l’issue de leur première fois. Zélie s’est alors rendue compte, lors des fois suivantes, que tenter d’être discrète décuplait son plaisir, quelque part. Et y échouer le sublimait.

Après, Rudy a changé de parking.

- Il sait tout faire de ses mains.

Les joues des Berruyer se colorent, et Zélie s’enfonce.

- Non, mais il est très doué, il travaille dans le bâtiment, et il répare son camion tout seul. Il est presque bilingue.

Manu, prise de pitié, vole à son secours.

- Cet après-midi, on n'a qu’à aller en ville, on ira boire une bière avec lui.

Zélie, qui avait sorti les rames, les range, et sourit à sa meilleure amie. Les parents demeurent silencieux, écoutant l’échange entre les deux filles. Le père inexpressif, et la mère méfiante, qui se détend en comprenant que Manu veille au grain. D’ailleurs, elle se tourne vers Isidore qui a récupéré un teint moins alarmant.

- Tu viens avec nous, Isi ? Tu ne bosses pas aujourd’hui, si ?

Isidore secoue la tête.

- Bon, ben tu viens avec nous, alors.

 

Il y a un je-ne-sais-quoi chez Rudy dont Manu se méfie. Mais quand elle y réfléchit un peu plus, elle se dit que ce je-ne-sais-quoi n’est pas que chez Rudy. C’est chez Rudy et Zélie. Et soudain, cela la frappe comme un camion. Rudy rêve d’Asie, Zélie d’Angleterre. Oups.

Zélie est suffisamment éprise pour penser à mettre de côté, repousser un peu son envie de partir à Londres, et si Rudy semble attaché aussi à la jeune fille, il a quelques années de plus, et surtout, il cultive son indépendance avec ferveur. En en discutant un peu avec Zélie, Manu sait qu’elle s’en rend compte, de ce qui va mettre fin à leur histoire. Mais l’été s’étire, et Zélie a enfermé ce petit détail dans une boîte quelque part à l’intérieur, caché entre deux rêves, trois musiques et quatre contes. L’été s’étire, et un obscur problème mécanique, et un beaucoup plus clair problème pécunier, empêchent Rudy de partir. Une histoire de casse moteur qui le met en rage et le fait accepter tout chantier de rénovation au noir. Zélie profite de cet été qui n’en finit pas et contraint Rudy, fauché comme les blés, à rester dans les parages, avec son moteur qui fait un bruit de machine à laver qui tourne avec des casseroles dans le tambour.

 

- Mais Zélie, enfin, ouvre les yeux !

Tout ce que peut lui dire Manu ne peut rivaliser avec ce que ressent la jeune femme pour Rudy. Zélie soupire, soutient son regard.

- Je SAIS ! Rudy va partir, je sais. Mais pas de suite, alors laisse-moi profiter de lui.

- Je vais te ramasser à la petite cuillère quand il va partir.

- Sans doute. Mais c’est à ça que servent les amis, non ?

Manu essaie de ne pas sourire, soupire à son retour, et replonge dans ses bouquins, alors que Zélie s’allonge sur le lit et fixe le plafond. D’une voix lointaine, rêveuse mais incertaine, elle marmonne.

- Rudy m’a parlé d’une école à Londres. En fait, il y en a plus d’une dizaine, j’ai regardé sur Internet. Mais il m’a parlé de cette école… The LSMT : the London School of Musical Theater…

Manu lève le nez de ses livres et fait la moue.

- Cela paraît assez éloigné de ce que tu fais, Zélie…

La jeune femme poursuit, perdue dans ses rêveries, et Manu l’écoute alors qu’elle ne lui répond même pas.

- Je pourrai apprendre pas mal de choses. Des trucs que je ne sais pas faire. C’est peut-être loin de ce que je fais, mais j’ai envie d’essayer.

Zélie s’anime, farfouille dans ses papiers, et retrouve ce qu’elle a imprimé tout à l’heure, et le tend à Manu qui déchiffre, plisse les yeux sur les frais d’inscriptions, fait un rapide calcul à la louche dans sa tête.

- Mais ça coûte une fortune, Zélie !

La jeune fille hausse les épaules, guettant une approbation dont elle n’a pas besoin, parce que sa décision est prise. L’été prochain, dans quelques mois, elle partira, et personne ne pourra l’en empêcher.

 

Assise en tailleur, Zélie se roule une cigarette et observe Rudy qui s’échine à essayer de changer son moteur. De ce qu’elle a compris, il avait tout juste assez d’argent pour acheter un nouveau moteur, et ne peut pas se permettre d’envoyer son camion immobilisé depuis bien trop longtemps pour Rudy et sa bougeotte, au garage. Pensive, elle allume sa cigarette et regarde Rudy couvert de cambouis, pester, tempêter, et ahaner alors qu’il manipule un genre d’engin de levage qui extirpe le moteur hors service du capot. Zélie a renoncé à lui proposer son aide après qu’il l’ait envoyé paître une énième fois, et se contente de le regarder travailler. Ironiquement, ce camion qui devrait permettre bientôt à Rudy de la quitter, sans doute définitivement, est déjà en train de les éloigner l’un de l’autre.

- Rudy ?

- What ?

Zélie grimace. Quand Rudy est en colère, il revient facilement à sa langue maternelle, mais ce que porte Zélie est trop lourd. Manu n’est pas là, ses études d’ingénieur lui prennent trop de temps pour supporter d’entendre Zélie se plaindre, et Isidore ce n’est pas mieux. Atima est encore à Pondichéry. Zélie se sent seule et un peu abandonnée, mais ne peut le reprocher à personne, parce que chacun a ses propres préoccupations. Mais les siennes pèsent, et pèsent lourd sur son coeur.

- J’ai parlé à mes parents de l’école de Londres. Ils ne sont pas très contents.

- Ils le seront plus tard…

Zélie fait tourner sa cigarette entre son pouce et son index, les mots sur le bout de sa langue peinent à franchir ses lèvres.

- Je t’ai dit que je suis devenue aveugle quand j’étais gamine ?

Rudy s’arrête, se redresse, et la regarde.

- Non, tu ne m’as jamais dit ça.

Il essuie ses mains crasseuses sur un chiffon qui a vu des jours meilleurs.

- J’avais une maladie aux deux yeux, et j’ai perdu la vue j’avais même pas dix ans. Je me suis fait opérer du premier œil il y a presque deux ans, et du second un an après. Mes parents m’ont toujours couvée, et mon frère aussi. Je leur ai annoncé que je vais partir à Londres l’année prochaine.

Les mâchoires de Zélie se serrent. Elle roule une seconde cigarette pour Rudy qui vient s’asseoir à côté d’elle.

- Et ils l’ont pris comment ?

Zélie tend la cigarette à Rudy qui la coince entre ses lèvres.

- Ma mère l’a mal pris. Très mal. Tu sais, c’est comme s’ils avaient tous peur pour moi, tout le temps. D’un côté, je fais ce que je veux, ils me laissent toujours faire. Mais de l’autre, c’est comme s’ils attendaient que j’échoue, que je me trompe, pour continuer à me protéger et me faire comprendre que j’avais tort, et eux raison.

Le bras de Rudy vient se poser autour de Zélie, et il la rapproche de lui, jusqu’à ce que sa tête vienne reposer sur son épaule.

- C’est ta vie, Zélie, pas la leur. Fais ce que tu veux, ils seront là pour toi.

La jeune fille redresse la tête et regarde le visage de Rudy qui a les yeux perdus sur son camion. Ses dreads sont maintenus ensemble par un élastique, ses yeux bleus sont ailleurs, déjà partis rêver de ces pays qui valent plus que Zélie. La fumée de la cigarette lui fait plisser les yeux.

- Et toi, tu seras là, Rudy ?

Zélie sent le jeune homme se tendre contre elle, et attend une réponse qui ne vient pas.

Note de fin de chapitre:

Devinez qui prend l'avion pour la première fois seule au prochain et dernier chapitre ? (ben oui, pas moi).

A tout bientôt !

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