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Notes :
Alors alors, cette histoire n'est pas du tout finie en ce 11 mai 2021 (oui je prévois d'oublier d'éditer), alors vous allez attendre pour connaître le fin mot de l'enquête, désolée.
Enfin voilà, la boîte à flemme m'a donné une idée et je l'ai suivi. Merci les beiges
Notes d'auteur :
La boîte à flemme donc était : Décrivez les 5 min avant (au choix) : Un meurtre notamment.

Contraintes obligatoires
- Vous pouvez aller jusqu'à l'après (LE moment) mais les 5 min en question doivent représenter les 3/4 de votre texte
- Les 5 min doivent faire 500 mots minimum

Contraintes facultatives
- Evoquez les pensées de votre personnage comme si vous étiez dans sa tête, sans forcément de lien logique entre elles

Bonne lecture !
Augustine observait le lever de soleil à travers le feuillage de l’arbre sur lequel elle s’était perchée. Un hêtre comme chez elle. Après tout, elle n’était pas si loin de sa maison non plus, à peine deux heures avec le petit train qui s’arrêtait à chaque village. Elle aurait pu être à l’autre bout du monde que cela n’aurait rien changé. Ici, elle ne connaissait personne, même après ces deux semaines de colonie. Oh, elle, elle savait plein de choses sur les autres mais personne ne s’était intéressé à elle. Ça, c’était comme chez elle.
Sa montre argentée indiquait cinq heures quarante-sept. Le ciel se colorait doucement en orange mais les nuages avaient déjà une teinte rose. Dans à peine quelques heures, la colonie de vacances serait à nouveau remplie de cris et de rires, de chants et de disputes, d’enfants de tout âge et d’adultes censés les encadrer. Si elle pouvait, elle resterait perchée sur son hêtre toute la journée, et celle du lendemain, et toutes celles qui la séparaient du retour à la maison. Elle ne lui manquait même pas en réalité. C’était juste plus simple.
Avec un soupir, Augustine se laissa tomber de sa branche. Le soleil ne tarderait pas à apparaître entièrement au-dessus de la montagne et alors le dortoir serait baigné dans une douce lumière qui réveillerait Natalie, l’animatrice chargée de la surveillance des plus grandes. Autant éviter qu’elle ne s’énerve dès le matin. Six heures, c’était la fin de sa paix chaque matin et elle devait être dans son lit à ce moment-là. En plus, si elles la voyaient revenir à cette heure, Sylvie et Martine n’hésiteraient pas à la balancer à Monsieur Germain. C’était beau la solidarité entre eux…

Cinq heures quarante-neuf. Traverser la cour entre le hêtre au bord du jardin et le vieux bâtiment ne lui prit qu’une minute en courant. Elle s’apprêtait à se glisser à travers la porte qu’elle avait coincé avec un petit caillou quand elle aperçut une ombre passer dans l’escalier. L’adolescente se blottit contre le mur priant de ne pas s’être fait repérer et attendit quelques instants. La silhouette devait être partie maintenant. Elle entra à l’intérieur faisant attention que la porte ne grince pas.
Le couloir avec l’escalier était plongé dans la pénombre. Au deuxième étage se trouvaient les dortoirs des filles, au premier ceux des garçons. La porte du réfectoire n’était qu’entrebâillée. Quand Augustine était sortie deux heures plus tôt, ce n’était pas encore le cas. Poussée par la curiosité, elle s’en approcha et posa sa tête contre le bois.
– Je ne pensais pas que tu serais assez stupide pour venir, fit une voix qu’elle ne reconnut pas, une voix de jeune femme en tout cas.
– Pourquoi ne serais-je pas venue ? répondit une voix de jeune fille qu’Augustine ne connaissait que trop bien. Ce n’est pas moi qui ai peur.
Que faisait Monique Germain, la fille du directeur de la colonie de vacances, dans le réfectoire à cette heure-ci – en parfaite enfreinte du règlement – et en plus avec d’autres personnes ? Elle ne l’aimait pas particulièrement. Comme la plupart des autres adolescents, Monique avait la tête pleine de mode et de garçons et la bouche remplie de moqueries. Il n’empêchait qu’elle avait un mauvais pressentiment. Un très mauvais pressentiment. Un rayon de soleil qui passait par la fenêtre se réfléchit sur sa montre et Augustine se précipita de descendre sa manche pour ne pas se faire remarquer. Cinq heures cinquante-et-un. L’heure se grava dans sa mémoire en même temps que ce sentiment d’urgence.

Dans le réfectoire, les voix avaient laissé place à des bruissements de chaises. Augustine se pencha pour jeter un coup d’œil à l’intérieur. Il faisait trop noir pour voir quelque chose et elle se demanda comment faisaient Monique et son interlocutrice. Peut-être qu’elles avaient une lampe-torche qui était maintenant éteinte ?
Soudain une ombre bougea dans la pénombre. Un bruit sourd se fit entendre. Augustine resta pétrifiée. C’était le bruit d’un corps qui tombait par terre. Un bruit qu’elle n’aurait jamais voulu réentendre de toute sa vie. Un bruit qu’elle essayait d’oublier en s’immergeant dans le silence. Un bruit si simple et si terrifiant à la fois. Deux faits ne permettaient plus aucun doute : il était cinq heures cinquante-deux et Monique Germain était morte.
Note de fin de chapitre:
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