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Notes d'auteur :

Bonjour !

Cette fois, je vous présente deux textes issus de la Nuit Insolite du 6 novembre 2020.

Le secret d'un mariage réussi (22h) :

Défi stylistique : Utiliser un mot/une expression en patois que vous aimez bien (mon texte en est totalement impégné xD)

Le trésor de l'oncle George (23h) :

Défi scénaristique : Votre personnage découvre un carnet/journal de l'un de ses ancêtres.

Le secret d’un mariage réussi

— Oh dé, y’r’pleut ! s’exclame Jean en scrutant dehors de la fenêtre du salon.
— Heu là, il faut que je rentre mon linge ! panique Louise en se précipitant à l’extérieur.

Jean l’observe se débattre avec l’averse pour parvenir jusqu’à l’étendoir à linge dans le jardin. Louise détache rapidement les quelques vêtements qui sont encore sur le fil et repart en courant. Elle ne prend pas la peine de s’essuyer les grolles en rentrant et forcément, Jean, ça le fait râler. Jean, il râle souvent, pour tout et pour rien. Surtout pour rien. Louise, elle dit à ses amies qu’il a de la goule, que c’est de famille, mais que c’est pas méchant. Et puis, Louise râle tout autant que lui.

— Diou, tu vas foutre de la boue partout !
— Bah dis, je voudrais bien t’y voir, té ! rétorque sa femme en rabattant une mèche humide derrière son oreille.
— C’est pour té que je dis ça, t’as passé la toile ce matin !
— Qu’est-ce que tu viens me secouer les miches, c’est pas té qui l’a fait !

Jean et Sophie peuvent continuer des heures sans s’en lasser. Trente ans que ça dure, c’est presque une éternité. Une éternité à détendre du linge mouillé, à passer la toile, et à râler. C’est peut-être ça leur secret.

 

Le trésor de l’oncle George

— Lizzie, je n’aime pas monter au grenier, chouine Josie en tirant sur la manche de sa sœur.
— Arrête de faire le bébé, Jo, c’est qu’un grenier, rétorque sa sœur en levant les yeux au ciel avant de se dégager.
— Et s’il y avait des fantômes ? chuchote la jeune fille de tout juste onze ans, pétrifiée à cette seule idée.

Josie a toujours été plus impressionnable que sa sœur Lizzie. Pourtant, elles sont jumelles. Si l’une est restée en haut des escaliers sans oser avancer plus, s’imaginant des bruits de craquements effrayants dans le grenier de ses grands-parents, Lizzie est déjà entrée et n’hésite pas à explorer les lieux d’un œil curieux. Elle s’attarde sur un meuble recouvert d’un drap blanc, sur les clubs de golf de papy qui font des ombres chinoises sur les murs, mais ne frissonne même pas ; Josie, elle, est morte de trouille.

Enfin, la plus courageuse des deux filles, semble trouver ce qu’elle cherche. Il s’agit d’une énorme malle qui contient, Lizzie en est sûre, un trésor. C’est mamy qui lui a donné la clé de la serrure, et elle a hâte de découvrir ce qu’il renferme. Sans attendre une seconde de plus, Lizzie enfonce la clé et la tourne dans la serrure. Le cliquetis caractéristique de l’ouverture de la malle lui fait esquisser un sourire de victoire. Toutefois, alors qu’elle jette un œil à l’intérieur, elle est déçue de n’y trouver que de vieilles photos, un tourne-disque, et un vieux carnet qui a l’air de dater du siècle dernier. Lizzie reste là quelques secondes de plus, soulève les photos pour voir s’il n’y a rien de plus, et décide que ça n’en vaut pas la peine.

— Bon, je retourne en bas. Tu viens, Josie ?

Josie est finalement montée dans le grenier elle aussi. Elle a pris plus de temps, elle a tremblé comme une feuille, mais elle est parvenue devant la malle et elle semble éblouie par les trésors anciens qui s’y trouvent. Cette fois, c’est Lizzie qui tire sur sa manche pour la ramener à la réalité.

— Attends, je vais prendre ce carnet, décrète-t-elle en serrant doucement dans ses mains le fragile petit cahier brun.
— Toi et tes livres ! se moque Lizzie alors qu’elles s’apprêtent à redescendre du grenier.
— Ce n’est pas un livre, c’est un carnet, rétorque Josie, un peu vexée.
— C’est pareil, c’est nul !

Entre les deux filles, Lizzie est l’aventurière. Elle n’a peur de rien, c’est une fonceuse née. Des deux filles, Josie est la rêveuse, la timide, la peureuse. Des deux, pourtant, c’est elle qui retournera au grenier, bravant ses peurs, pour apprendre à connaître l’oncle George, le frère de sa grand-mère, le résistant, mort à vingt printemps.

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