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Notes d'auteur :
Thèmes de vingt deux heures de la nuit du 25 juillet 2020, l’image des deux mains manucurées (Touching Hands sur splishire)
Lady Ly souleva légèrement sa voilette du bout de ses ongles parfaitement manucurés. Sa petite main, joliment potelée accompagna le tulle noir, surbrodé au fil de soie d’un noir assorti de délicates fleurs de sakura, tandis qu’il s’abaissait sur son visage à l’ovale aussi parfait que la couleur porcelaine de son teint.
Décidément ce garçon était une des pires choses qui ne soit jamais arrivé à ce jardin. Elle soupira, songea aux heures passées à aller d’un cabinet de placement à l’autre pour trouver un ouvrier capable d’entretenir les abords de la maison de thé, sans aucun résultat. Lyonis dormait sous le banc devant la maison lorsqu’elle était rentrée du théâtre. Elle l’avait réveillé, lui avait demandé de partir, s’était ravisée en voyant son air pitoyable, lui avait offert un bol de riz au thé et lui avait permis de dormir dans une des chambres réservées aux employés jusqu’au lendemain.
C’est là, qu’Edora l’avait trouvé et lui avait demandé de choisir entre ramasser les feuilles mortes en paiement de son premier repas de la journée ou de prendre un vigoureux coup de pied dans les fesses pour lui apprendre à profiter de la bienveillance des honnêtes gens et l’aider à déguerpir plus vite de la maison de thé. Il avait accepté le marché et, en engloutissant soupe et poisson, avait proposé de s’occuper de garder propre l’espace cultivé en échange du logement et du mangé jusqu’à ce qu’elles trouvent un employé plus qualifié. Lady Ly était faible, elle avait accepté.
L’acquiescement muet d’Edora l’avait quelque peu rassuré sur son choix. Elles avaient de toutes les façons besoin de quelqu’un rapidement et les maisons de placement manquaient cruellement de mains d’œuvre, tous étaient occupés sur les grands chantiers du port et des arsenaux. Pourquoi notre époque avait-elle tant besoin de bateaux de croisière et de quai d’embarquement ? Elle l’ignorait.
Lady Ly jeta un dernier regard sur les allées, les rocailles et les mares savamment disposées pour créer une harmonie propice à la paix. L’espace était propre, aucune feuille morte, aucune herbe ou branche sur les sols ou dépassant des boules des buis et des arbres. Elle écarquilla ses yeux et leva ses iris vert pâle vers le ciel, dans un muette résignation. Cela ferait l’affaire.
L’élégante se dirigea vers la porte coulissante qui séparait le jardin et la maison de thé de la ruelle et posa devant celle-ci le panneau annonçant leur ouverture au public. Elle jeta un regard à la ruelle encore calme à cette heure du jour, salua quelques voisins restaurateurs et commerçants qui comme elle ouvrait leur boutique. Une nouvelle journée s’annonçait. La prospérité passerait peut-être dans la rue aujourd’hui.
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