Cela fait cinq jours que je dors dans cet hôtel miteux que j'ai trouvé dans le 26e arrondissement de Paris. En 2060, la capitale française n'a plus ses légendaires 20 arrondissements mais est devenue une grande mégalopole regroupant les villes limitrophes. Le quartier dans lequel je suis n'est pas fameux mais je ne roule pas sur l'or et ne peux pas me permettre de payer une meilleure chambre. Il faut juste que je ne sorte pas après une certaine heure le soir car le lieu devient trop dangereux.
Je suis allongée sur le lit et regarde le plafond sale.
Je soupire d'exaspération.
Mes larmes se sont taries depuis longtemps. Désormais, je ne ressens qu'un vide dans mon cœur. Je ne sais toujours pas où j'en suis mais en fin de compte, je m'en contrefiche.
Vais-je réussir à me sortir de cette situation ? J'avais planifié toute ma vie autour de Max. Mais mes rêves ont volé en éclats en à peine quelques jours quand je l'ai surpris dans les bras d'une autre.
Après l'avoir quitté, j'ai appelé ma meilleure amie, Juliette, qui m'a proposé de vivre chez elle mais il n’était pas question d'accepter. Elle est mariée, enceinte de quatre mois, a un petit garçon et vit dans un petit appartement. J'ai refusé sa proposition poliment. De toute façon, je ne l'appelais pas pour qu'elle m'héberge. J'avais besoin de parler à quelqu'un.
Discuter avec elle m'a fait du bien. Elle était toute aussi indignée que moi et m'a assurée que j'avais bien réagi. Mais si elle avait été à ma place, elle aurait certainement tout cassé. Il est vrai que ma fureur était finalement contenue. A part crier, j'aurais pu briser des assiettes, lancer une lampe contre un mur, déchirer tout ce qui me passait sous la main mais cela n'a pas été le cas. J'ai dû passer pour une folle hystérique à hurler ainsi. Finalement, ai-je fait mal à Max autant qu’il m’a blessé ?
Aujourd'hui, j'ai besoin de comprendre où notre couple a-t-il dérapé ?
Je lui en veux toujours. C'est sa faute ! Pourtant... N’y suis-je pas pour quelque chose ? Qu’ai-je fait de travers ? M'occupais-je bien de lui ? Faisais-je assez attention à lui ? Je me demande si je ne suis pas finalement la fautive. Ces pensées sont stupides, je sais. Mais je ne peux pas m'en empêcher. Avant Max, je n'ai jamais vraiment eu confiance en moi. Même en étant avec lui, je ne me sentais pas bien dans ma peau. Je faisais tout pour paraître parfaite, pourtant, je ne l'étais pas.
Alors, oui... il a peut-être recherché ailleurs ce qu'il ne trouvait pas avec moi. Cependant, je lui ai tout donné.
Je m'assombris. Je sais que je ne devrais pas réfléchir ainsi mais je n'ai que cette culpabilité en moi. Je lui en veux encore, toutefois, je m'en veux encore plus.
Mon téléphone sonne. Je n'ai pas envie de voir qui m'appelle car il y a de fortes chances que ce soit Max qui me harcèle depuis des jours. Néanmoins, je jette un œil sur ma montre. Je vois l’hologramme de Juliette tourné sur lui-même. Je soupire mais je décroche.
Je m’assieds sur mon lit pour lui présenter mon meilleur profil et tente un sourire, en vain. Elle apparaît devant moi.
"Ambre, salut ! Tu vas bien ? me demande-t-elle d'une voix inquiète.
- Ça peut aller, je réponds dans un souffle.
- Tu es toujours dans cet hôtel ?
- Oui.
- Tu veux passer à la maison ?
- Tu sais bien que c'est compliqué...
- Je sais... mais ça me tue de savoir que tu es dans cette chambre miteuse ! Ce n’est pas toi qui devrais te retrouver là mais lui ! Tu aurais dû le foutre dehors !"
En effet, j'ai fui de chez moi comme si j’étais la fautive. Mais sur l'instant, il n'était pas question que je dorme à nouveau dans notre lit. Pas après ce que j'y avais vu. Non, c'était impossible.
"Tu as appelé tes parents ? m'interroge-t-elle.
- Non, pas encore... je... n'ai pas encore eu le courage de le dire à qui que ce soit, à part toi. Mes parents vont très mal réagir, c'est sûr... et puis, ils n'ont pas tellement la tête à ça. Tu sais... après la mort du meilleur ami de mon père...
- Oui, je comprends que tu ne veuilles pas leur ajouter plus de tourments. Pourtant, ce sont tes parents. C'est important de leur raconter tout ça.
- Peut-être quand j'aurais discuté une dernière fois avec Max... J'y réfléchis depuis quelques temps. Il est temps que je l'affronte.
- Que vas-tu lui dire ?
- Nous devons discuter du reste... de notre appartement... d'officialiser tout ça... divorcer ?"
Juliette reste silencieuse quelques instants.
"Tu as pris ta décision alors ? me demande-t-elle, finalement.
- Tu crois que je devrais réagir comment ? je m'insurge. Je ne peux pas revenir avec lui ! Pas après ce qu'il m'a fait...
- Je sais bien... et je ne peux pas prétendre savoir à ta place. La décision que tu as prise était certainement la bonne. Mais peut-être te disait-il la vérité ? N'est-ce arrivé qu'une seule fois ? Tu ne veux pas savoir ?
- Franchement, je ne veux plus l'écouter, Juliette. Il m’a trahie !"
Mon corps s'enflamme à la mention de ces mots. Ma meilleure amie prétend que je pourrais pardonner à Max ? Comment serait-ce possible ? Le revoir sera une épreuve. Je ne sais même pas si je serai capable de l'écouter. Mon cœur est tellement rempli d'amertume. Je souffle d’exaspération.
"Je vais le revoir, nous allons discuter, et je le quitterai à tout jamais. C'est la seule décision possible pour moi ! Il m'a trompée, Juliette ! Il m'a menti sur sa soirée avec ses amis, il a discuté en cachette avec cette femme pendant des jours, il l'a fait venir dans notre appartement et s'apprêtait à coucher avec elle ! Il m'a dit que c'était la seule fois mais est-ce la vérité ? Honnêtement, je ne le crois pas !"
Juliette hésite avant de parler. Je sens bien son embarras et je comprends pourquoi. Elle ne veut pas devenir l'avocate du diable et montrer son soutien à Max. Néanmoins, je sais qu'elle envisage toutes les possibilités. Je ne lui en veux pas. Elle-même a été confrontée à la même situation, elle a même pardonné à son ex pour ses fautes. Mais je ne suis pas comme elle. Je sais que je ne pourrai jamais être aussi indulgente. Pourtant, je l'écoute.
"As-tu essayé d'en discuter avec Tom et Chris ?" tente-elle.
Je ris, tellement je trouve cette proposition absurde.
"Tom et Chris ? Et tu crois qu'ils me diront quoi ? je lance d'un air acerbe.
- La vérité, bien sûr !
- Ce sont les amis de Max, ils ne le trahiront jamais et puis, même s'ils le faisaient, ils pourraient tout à fait me mentir eux aussi, pour le protéger ! Non, je ne peux pas faire ça.
- Hum...
- Quoi ?"
J'ai un mauvais pressentiment. Je me rends compte que Juliette ne me dit pas tout.
"Tu leur as parlé, c'est ça ? je lui balance, énervée.
- Euh...
- J'y crois pas, Ju ! Tu as parlé avec Tom et Chris ? De nous, de Max et moi ? Mais pourquoi ?
- Car je voulais connaître leur version des faits... répond-elle, gênée.
- Si tu me dis que tu as appelé Max, je raccroche direct !
- Mais non ! Je n'aurais pas fait ça !
- Franchement ! Tu abuses ! Tu leur as raconté ce que j'ai vu ?
- Non, pas du tout !"
Juliette a pris un ton hâtif. Elle sait que je suis à bout de nerfs en ce moment. La moindre remarque et je pars au quart de tour !
"Non, je n'aurais jamais fait ça, dit-elle d’une voix apaisante. Et je ne leur ai rien dit. J'ai juste posé quelques questions sur cette fameuse soirée. Ils m'ont avoué qu'ils y avaient rencontré des filles et que Max s'entendait bien avec l’une d’entre elles. Il semble qu'ils se soient échangés leurs numéros mais il n'y a rien eu d'autre.
- Et qui te dit que c'était la première fois ? je lui lance, exaspérée.
- En tout cas, laisse-le au moins t'expliquer.
- Il n'a aucune excuse. Il avait juste envie de le faire, c'est tout ! C'est pourquoi je ne pourrai jamais lui pardonner ! Tu comprends ? Il avait envie de cette femme mais il n'avait pas de raison. Ce n'est pas parce qu'il ne m'aimait plus ou que des choses le dérangeaient chez moi. Il la voulait, c'est tout ! Qui me dit qu'il ne recommencera pas ? Je ne peux plus lui faire confiance."
Mon amie ne dit rien. Elle ne sait pas vraiment comment réagir. Je la comprends. Elle n'est pas à ma place, elle ne peut pas savoir.
"Je dois te laisser ! je réplique, encore sous le coup de la colère. Je vais appeler Max. Il est temps que nous mettions au clair toute cette histoire !
- Ça va aller ? me demanda-t-elle, incertaine.
- Oui, ne t'en fais."
Ma voix s'est radoucie. Il ne sert à rien d'en vouloir à Juliette. Elle fait ce qu'elle peut pour me soutenir. Nous raccrochons en nous disant au revoir. Son hologramme qui avait illuminé la pièce pendant dix minutes disparait. Je me retrouve dans le noir.
Je reste allongée sur le lit, à regarder le plafond. J'inspire profondément, j'ai besoin de courage pour ce que je compte faire. Je ferme les yeux, puis, les ouvre finalement au bout de quelques secondes. Il est temps que j'affronte Max.
Il a tenté de m'appeler des dizaines de fois, laissé au moins vingt messages, envoyé une centaine de textos mais je n’ai pas décroché, ni répondu. J’appuie sur ma montre et nomme son prénom.
Le téléphone sonne trois fois avant qu'il ne décroche finalement. Je vois qu'il n'a pas activé son hologramme, je ne l'ai pas activé moi non plus. La pièce reste dans le noir.
"Ambre ? dit-il d'une voix alerte.
- Oui."
Il soupire, certainement de soulagement.
"Où es-tu ? me demande-t-il, inquiet.
- Dans un hôtel, dans le 26e, je réponds d'une voix faible.
- Le 26e ? Mais c'est un quartier dangereux. Pourquoi t'es là-bas ?
- Comme si j'avais eu le choix ! je lance, acerbe."
Il ne répond pas, laissant un silence de mort.
"Je suis vraiment désolé, dit-il finalement.
- Je n’en ai rien à faire de tes excuses !"
Ma voix est froide, implacable, cette fois.
"Mais Ambre, je te jure que c'était la seule fois ! S'il te plait, pardonne-moi !"
Sa voix plaintive ne me touche pas. Mon cœur est devenu dur comme de la pierre. Je sens bouillir une colère que je garde en moi depuis des jours.
"Je ne te pardonnerai jamais, Max ! je lui dis avec fermeté. Je ne peux plus te faire confiance ! Tu m’as menti plusieurs fois ! Concernant ta rencontre avec cette femme tout d'abord. Tu devais être à un salon pour ton travail !
- Tu n'aurais pas dû être là à cette heure..."
Je ricane, à bout de nerfs.
"Ne commence pas ! J'étais là car je devais me changer pour ma soirée ! Et qui je trouve dans ma chambre ? Toi avec cette femme ?"
Ma voix est tremblante, je suis au bord de l’hystérie mais j'arrive à me contenir un peu.
"Même si ce n'était que la seule fois, je ne peux pas te pardonner, c'est terminé entre nous !
- Non, s'il te plait, Ambre, ne dis pas ça ! Je t'aime !
- Tu m'aimes ?"
Mon ton est devenu suraigu.
"Tu te fous de moi ou quoi ?" j'explose, excédée. "Ne me dis pas que tu m'aimes ou je ne réponds plus de rien !"
Il se tait, sidéré par ma rage soudaine. J'en profite pour continuer.
"Nous devons nous voir, pour discuter : de l'appartement, de mes affaires, du divorce...
- Divorce ?"
La voix de Max est presque éteinte quand il prononce ce mot.
"Oui, le divorce ! Il n'y aura pas de retour en arrière, Max ! C'est terminé entre nous !"
Mes yeux sont secs, j'ai déjà trop pleuré. Je ne l'entends pas, ni ne le vois mais je sais qu'il est bouleversé par mes paroles. Pourtant, je m'en moque complètement. Mon cœur est devenu un trou béant. Il n'y a plus de place pour la tristesse.
"Quand ?" souffle-t-il finalement.
Nous convenons d’un jour et d’un lieu de rendez-vous et je raccroche quand nous avons terminé de parler.
Brusquement, j’inspire profondément. J’ai retenu ma respiration pendant les quelques minutes qu'ont duré la conversation. Je continue à regarder le plafond, la tête vide.
Le lendemain, je fais particulièrement attention à ma tenue et à mon maquillage avant de revoir Max. Il n'est pas question de montrer que la situation m'affecte. Il doit voir que je me sens bien, que je maîtrise la situation ! Tout au fond de moi, j'ai envie qu'il regrette de m'avoir trompée ! Je veux lui faire payer la peine qu'il est en train de me causer.
J'enfile mes escarpins, prends mon sac à mains et sors de ma chambre miteuse. Heureusement, le train aérien n'est qu'à cinq minutes à pied. Je ne regarde pas les immeubles en mauvais état autour de moi, ni les jeunes adolescents qui traînent, posés contre un portail. Ils m'observent mais je ne fais pas attention à leurs regards intrusifs. Je suis peut-être un peu trop habillée pour le quartier mais je voulais être sur mon 31.
Je monte dans le train et arrive dans le 18e arrondissement. Je rentre dans un café qui ne se trouve qu'à dix minutes de mon appartement. Je connais ce coin par cœur pour y avoir vécu pendant des années avec Max. Malheureusement, je sais qu'il faudra que je déménage, que je quitte ce lieu que j'aime tant. Cela me fait mal, rien que d’y penser.
Je m'assieds sur une petite table de deux, au bord de la fenêtre et attends mon conjoint ou mon ex, tout en examinant l’écran virtuel de ma montre. Je n'attends pas longtemps, au bout de cinq minutes, je lève la tête quand j'entends la chaise devant moi crisser sur le sol.
Max est en face de moi. Mais je reste abasourdie par son allure. Il ne s’est pas apprêté pour l’occasion. Ses cheveux blonds sont emmêlés, ses yeux cernés, sa barbe n'est pas rasée et sa tenue est débraillée. Il semble avoir passé cinq jours épouvantables.
Je suis choquée par cette apparition. Où est passé l'homme toujours présentable ? Il n'est pas ici, semble-t-il. Ma poitrine se serre à cette vision. J'étais sortie de l'hôtel le cœur dur et ferme. Je ne voulais pas flancher. Pourtant, le voir ainsi me fait mal. Je tente de rester impassible. Quand je parle, ma voix tremble à peine.
"Merci d'être venu," lui dis-je d'un air formel.
Il hausse un sourcil comme si mes premières paroles étaient risibles. Je ne fais pas attention à son air ironique. Je décide ne pas tourner autour du pot.
"Max, comme je te l'ai dit, je souhaite que nous divorcions."
Une lueur s'illumine dans ses yeux ternes. Brusquement, son visage qui était au début neutre se déforme. Je vois la peine s’y dessiner.
"Tu ne peux pas me faire ça, Ambre, dit-il d'une voix désespérée. Tu ne peux pas me demander le divorce. Nous sommes ensemble depuis si longtemps ! Je te le jure, cela n'est arrivé qu'une fois et cela n'arrivera plus jamais ! Ne me quitte pas ! Mon amour !"
Je déglutis. L'entendre me dire ces mots, en face, les yeux suppliants, au bord des larmes, m'étreint le cœur. Je ne veux pas le croire, pourtant, le voir ainsi m'ébranle. Je ne dois pas me laisser amadouer. Je ne peux pas rester avec lui. Je ne veux pas lui pardonner. Où est passée ma combativité ?
J’inspire profondément. Je ne dois pas faiblir. Max m’a trompée et nous ne pouvons plus retourner en arrière. J’ai pris ma décision des jours auparavant et je ne me laisserai pas avoir par ses pleurs. Je raffermis ma position, me redresse et mon regard rencontre le sien.
"Max, c’est terminé entre nous ! je lui dis d’une voix ferme. Je te l’ai dit lorsque je t’ai découvert avec cette femme et je ne reviendrai pas en arrière. C’était peut-être la première fois, malheureusement, je ne peux pas te pardonner. Tu as tout planifié avec cette femme ! Vous avez échangé pendant des jours, tu as choisi le meilleur moment pour la faire venir chez nous. Et surtout, si je n’étais pas arrivée, si je ne vous avais pas vu, vous auriez continué, vous seriez allés jusqu’au bout. Et qui sait ? Peut-être aurais-tu recommencé ? Alors non, Max, je ne peux pas te pardonner, c’est comme ça ! Et ce ne sera pas autrement !"
A mesure que je parle, mon cœur palpite de plus en plus fort dans ma poitrine. J’ai peur de ce qu’il va m’arriver. Que vais-je faire sans lui ? J’ai construit toute ma vie autour de lui : notre appartement, nos familles, nos amis, notre avenir. J’avais plein d’espoir pour nous, pour notre couple. Mais il est temps de tirer un trait sur ce que nous étions. Jamais plus je ne pourrai lui faire confiance. Jamais plus nous ne serons ensemble.
Mon ex-mari me lance un regard désespéré mais il se rend compte de mon air assuré, de ma résolution. Il comprend finalement que c’est peine perdue. Il a tout fait rater avec cette seule faute. Il sent que ce n’est pas juste mais il sait aussi que je ne suis pas le genre de personne à pardonner. Il me connait assez bien pour ça.
Il baisse la tête, finalement, honteux. Je vois des larmes couler le long de ses joues, il les essuie rapidement, voulant cacher sa douleur. Le voir ainsi bouleversé me fait mal. Moi aussi, j’ai envie de retourner en arrière mais ce n’est pas possible. Ce qui est fait est fait.
Quand je sens des gouttes ruisseler le long de mon menton, je comprends enfin que moi aussi, je pleure. Je ne m’en étais pas rendue compte. Je passe une main sur mes joues afin de dissiper rapidement mes larmes.
"A partir de lundi, je m’écris enfin, la voix légèrement cassée, je ferai appel à un avocat. Je pense qu’il faut que tu en contactes un toi aussi. Et puis… je commencerai à le dire à mes parents. Seule Juliette est au courant pour l’instant. Mais quand ce sera officiel, j’imagine que ça se saura rapidement. En tout cas, par égard pour toi, je ne dirai rien sur ce que tu as fait. Je ne sais pas si tu le mérites mais tu me connais, je ne ferai jamais rien pour te mettre mal à l’aise."
Max ne dit rien mais de toute façon, que pourrait-il me dire ? Me remercier ? Il a bien trop de fierté pour le faire.
"Pour l’appartement… je commence.
- Tu peux le prendre si tu veux ! s’exclame-t-il enfin, d’une voix vive.
- Je n’ai pas les moyens de me payer un tel endroit !
- Au moins pour la fin du mois, histoire de te retourner. Je sais que tu ne peux pas te permettre d’aller à l’hôtel. Je vais aller vivre chez un ami en attendant de trouver une autre maison. Je partirai demain."
Je le regarde quelques instants, puis, finalement, le remercie.
"Nous nous recontacterons par mail ou par message," je conclue.
Je me lève enfin. Mon cœur palpite toujours fort dans ma poitrine, mon ventre me fait mal mais j’arrive à me relever comme si de rien n’était. Je laisse de l’argent sur la table pour payer la boisson et me tourne une dernière fois vers lui.
"A bientôt, Max !"
Il ne me répond pas, il a la tête baissée sur ses mains. Je n’insiste pas et le quitte.
Quand je sors du café, mes larmes coulent librement sur mon visage.
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Notes d'auteur :
Et voici la suite de l'histoire, j'espère qu'elle continuera à vous plaire ^^
Note de fin de chapitre:
Selon vous, Ambre a-t-elle pris la bonne décision ?
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