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Bonjour !
Je vous propose cette histoire pour le concours de Seonne, la Saison du Phénix. Elle sera en trois parties.
Pour rappel, voici les contraintes du concours :
Le principe
- Le but de ce concours est de profiter du printemps pour vous dépoussiérer, et dépoussiérer vos personnages ! Dit comme ça, c'est vague ? Pas de panique, les précisions arrivent...
- Le thème est donc celui du changement et du renouveau.
- Pour faire simple, nous allons donc imposer quelques remaniements à vos pauvres personnages, qui n'ont pourtant rien demandé, sur le chemin de l'épanouissement personnel ou de la descente aux enfers : à vous de choisir !
Contraintes générales
- Pour commencer, vo-tre-s personnage-s doi-ven-t subir une perte majeure. Matérielle, relationnelle, financière... D'un stylo à la perte d'un membre en passant par une amitié brisée, laissez libre cours à votre imagination, mais cela doit être mis en évidence dans votre texte. Cette perte doit avoir lieu dans le texte.
- À travers sa réaction à cette situation, votre personnage devra en tirer quelque chose : un changement dans sa façon de penser, un désir de revanche... Encore une fois, les options sont larges. Ce changement psychologique n'est pas obligatoirement moral/positif !
- Vous devrez dans votre texte mentionner la mort d'un personnage et la naissance d'un-e autre.
- Votre texte fera un minimum de 1000 mots. Pas de maximum imposé.
- Tous les ratings sont autorisés (gardez cependant à l'esprit que tout le monde ne pourra pas forcément vous lire).
- Votre texte doit être publié sur HPFanfiction ou le Héron à la Plume Flamboyante avant le 14 juillet 23h59. => deadline repoussée au 31 juillet, 23h59.
Contrainte spécifique original
Vous avez le choix entre la contrainte n°1 et la contrainte n°2 (ou les deux si vous êtes très motivé-e)
N°1 ~ Vo-tre-s personnage-s princip-al-aux doi-ven-t avoir au moins 20 ans de plus ou de moins que vous (non, je ne pourrai pas vérifier sur vos cartes d'identité, mais je vous fais confiance pour le respect de cette consigne).
N°2 ~ Votre histoire se déroule soit avant 1980, soit après 2060.
~ Pour les plus motivé-e-s d'entre vous, vous pouvez me demander un tirage au sort pour une tranche d'âge de 10 ans. Ceci est optionnel, et vous pouvez changer d'avis après le tirage !
Ce n'est pas clair dès le premier chapitre mais cette histoire se passe en 2060. Difficile d'intégrer cette information dans ce style de récit à la première personne ^^. J'espère néanmoins que ce récit vous plaira.
A bientôt !
MinnieMey
Pourquoi ces mots tournoient dans ma tête maintenant et ce, au moment le plus dur de toute mon existence ?
Certainement car mon monde s'est effondré en l'espace de quelques secondes ? Car je me sens trahie ? Car j'ai envie d'hurler à cet instant précis ? Car je suis dans l'incompréhension totale ?
Quand je vois Max dans les bras de cette inconnue, dans notre chambre, dans notre lit, ces mots qu'il m'a dit d'un air solennel, les yeux dans les yeux, le jour de notre mariage, je les ai crus car je n’avais qu’une certitude : je resterai toute ma vie avec cet homme car je l'aime et il m'aime aussi.
Alors, pourquoi ?
Sur le moment, quand j'assiste à cette scène surréaliste, mon esprit a du mal à comprendre, à remettre les wagons à la bonne place car Max ne devrait pas être là et ne devrait pas embrasser une autre que moi.
Cela ne se peut ! Il m'a promis, non ?
Je ne sais pas pourquoi mais mon premier réflexe est de refermer la porte devant moi, comme si j’assistais à une scène honteuse, comme si je voulais l’effacer de ma mémoire. Pourtant, ce n'est pas à moi d'avoir honte...
Je ferme cette porte et les mots se perdent dans mon esprit. Je ne sais plus comment réfléchir, ce que je dois faire. Je suis totalement perdue.
Et enfin, au bout d'une minute, tout se remet en place. J'assimile enfin ce que je viens de voir.
Max est avec une autre femme dans ma chambre !
Max embrasse une autre femme sur mon lit !
Max est en train de faire l'amour avec quelqu’un d'autre !
Brusquement, mon hébétude est remplacée par un coup de poing dans le ventre. J'ai mal… très mal. La sensation est vive, brute, violente. Je me plie presque de douleur, la respiration coupée. J'ai presque envie de vomir. Je commence à trembler. Je n'ose plus ouvrir cette porte que j'ai refermé. Pourtant, il le faut.
La douleur est enfin remplacée par un sentiment que je maîtrise bien. Mon cœur palpite plus fort dans ma poitrine.
Mon sang s'échauffe. Je n'ai plus mal. Je suis maintenant en colère. Je fulmine.
Finalement, j'ouvre violemment la porte, la faisant claquer contre le mur. Max et sa maîtresse sursautent. Je ne détaille pas cette femme, je ne vois pas sa blondeur, sa peau blanche, ses seins nus et pleins. Mes yeux sont rivés sur mon mari qui a enfin lâché son amante et qui me regarde les yeux écarquillés de surprise.
Je pensais que les mots se perdraient dans ma bouche. Mais non ! Une vivacité que je n'ai jamais connue m'envahit. C'est sûrement l'adrénaline.
"C'EST QUOI CE BORDEL ?" je hurle à plein poumons.
Je campe sur mes deux jambes, à deux mètres du lit, les mains sur les hanches, ma mâchoire serrée.
Après une seconde de totale incompréhension, Max se relève immédiatement et se met devant moi, habillé d'un simple boxer.
"Ce n'est pas ce que tu crois, Ambre ! dit-il rapidement la voix alarmée, les mains en avant.
- TU TE FOUS DE MOI ? je réplique, acerbe. Je m'imagine peut-être des choses ? Tu étais dans les bras de cette PUTE !
- Je... Non... je..."
Les mots se perdent dans sa gorge et j'ai une violente envie de défigurer son beau visage. Je tremble, les poings fermés.
Je vais le frapper ! Je vais le frapper ! JE VAIS LE FRAPPER !
Mais je me retiens, prise d'une lueur de lucidité. Dans ma petite tête de femme pacifique, je me dis que la violence n'est pas la solution à tous mes problèmes. Pourtant, lorsque la blonde passe à côté de moi, presque en courant, à moitié habillée, pour s'enfuir de la chambre et de la scène du crime, j'ai le réflexe de lui attraper le bras et de lui tirer les cheveux. Je la jette par terre. Elle crie. Je ne me reconnais pas. Ce n'est pas mon genre. Ce n'est pas moi. Et pourtant...
"Toi, je vais te DÉFONCER ! je hurle à nouveau.
- Non, Ambre, supplie Max en me retenant."
Ses mains posées sur moi me rendent folle. Je le repousse violemment.
"Ne me touche pas ! Plus jamais ! SALAUD !"
Je le gifle. Ma main me fait mal car je l'ai frappé de toutes mes forces. Max est sonné, ne s'attendant pas à cette violence de ma part. Il pose une main sur sa joue et soudain, ses yeux changent de couleur. Ils sont noirs de fureur, il est indigné d'avoir été giflé. Pourtant, il n'esquisse aucun geste. Il pourrait me redonner ma gifle en retour mais il ne le fait pas.
"Tu crois que je vais rester là sans réagir ! je mugis. T'étais dans NOTRE lit, avec CETTE femme, en train de la BAISER ! Et tu crois que je vais laisser passer ça ? Qu'est-ce que je n'ai pas compris dans ce que vous faisiez ?"
Je me rapproche dangereusement de lui. Il fait bien 25 centimètres de plus que moi, il est plus costaud, ses mains sont plus larges. Mais je n'ai pas peur de lui. Ma fureur oublie totalement que je suis face à un homme qui est plus fort que moi et qui pourrait me faire mal. Mais dans ma tête, il n'y a plus de rapport de force, ma colère me rend invincible.
Je suis si proche de lui maintenant que je lui donne un coup sur son torse. Mais il ne réagit toujours pas. Il ne répond pas à ma violence. Il me regarde juste. Ses yeux sont toujours aussi sombres mais je ne les comprends pas. Soit ma fureur a englouti toute compréhension dans ma tête, soit il garde bien ses sentiments.
Je reprends peu à peu ma respiration, tentant de rassembler mes idées. Mon pouls pulse dans mes veines, mon cœur palpite dans ma poitrine, mon visage est en feu, rougie par la colère. Néanmoins, petit à petit, je réalise que mon monde est en train de s'effondrer sous mes pieds. Mes sentiments sont toujours aussi confus. La douleur reprend le dessus sur ma rage. Pourtant, il n'est pas temps de s'attrister ! Je veux récupérer cette colère. Mais plus les secondes passent, plus je suis sonnée. Et un soudain abattement me tombe dessus. Je souffle.
"Pourquoi ?" j'arrive à dire finalement.
Je sens mes yeux me brûler. Je n’ai pas envie de pleurer mais la compréhension ou l'incompréhension me tord le ventre.
Max me regarde toujours. Il se tourne vers la femme et lui dit de partir.
Quand je jette un œil vers la blonde, mon cœur s'enflamme à nouveau et je suis prête à bondir sur elle. J'esquisse un pas mais la femme, qui s’est rhabillée, sursaute de peur et s'enfuit en courant avant que je ne l'attrape.
Ma colère ayant repris le dessus, je me tourne vers mon mari et lui balance :
"C'était QUI ?
- Personne... répond-il d'un air gêné.
- Réponds-moi ! Qui est-ce ?
- Une fille que j'ai rencontré dans un bar."
Je secoue la tête de négation.
"Quand l'as-tu rencontrée ?"
Je lui balance mes questions avec fureur. J'ai envie d'être plus dure, de le blesser ! Pas physiquement, non ! J'ai envie qu'il ressente la souffrance que je ressens à l'heure actuelle. Mais j'ai besoin de comprendre avant.
Max reste incertain, il n'ose pas parler.
"Raconte-moi tout !"
Je ne hurle plus cette fois mais il comprend dans le ton de ma voix qu'il ne peut échapper à mon interrogatoire. Il regarde autour de lui, comme s'il pouvait s'échapper de mon emprise. Il fait mine de s'asseoir sur le lit mais je refuse.
"Dans le salon !" j'aboie.
Et je sors de la chambre, de notre chambre... celle qu'il a souillé avec une autre que moi. Max me suit et prend place sur le canapé. Je reste debout et fais les cent pas. J’ai besoin de bouger, d'avoir l'impression de faire quelque chose car si j'arrête de penser, de hurler, de m'emporter, je risque de m'effondrer sur le sol. Alors, je marche, tentant de faire marcher mes neurones. Je ne comprends pas !
Pourquoi ? Comment ? Où ? Qui ?
"Cette fille, tu l'as rencontrée dans un bar, tu dis, je réplique. Était-ce la première fois ?
- Oui... répond-il d'un air navré.
- Quand ?"
Il comprend tout de suite le sens de ma question.
"Il y a une semaine, quand je suis sorti avec Tom et Christophe."
Je le regarde, quelque peu abasourdie.
"Hein ?
- On était dans ce bar, tous les trois, et un groupe de filles est venu nous accoster. Tom et Chris ont bien accroché et finalement, on est restés toute la soirée avec elles.
- Ce n'est pas ce que tu m'as raconté !
- Non...
- Putain, tu m'as menti, Max !
- Je... oui...
- Et cette femme ? Elle faisait partie du groupe ?
- Oui. Je n'étais pas vraiment attiré par elle mais elle n'arrêtait pas de m'aguicher avec sa petite robe...
- Quoi ?"
Je le regarde d'un air ahuri.
"Parce qu'elle portait une petite robe, elle t'aguichait ? Mais n'importe quoi !"
Je ne sais pas pourquoi je prends la défense de cette femme. Je devrais la haïr : ses lèvres étaient collées sur celles de MON mari, MON homme ! Cependant, je n'aime pas la façon dont Max se dérobe ! Comme si une simple tenue pouvait le rendre fou. Et donc ? Cela lui donne-t-il le droit de me tromper ? Non ! S'il m'aimait vraiment, une simple robe n'aurait pas suffi. Je pose des yeux plein de rage sur lui.
Max sent ma colère. Il sait que je n'accepterai jamais ce genre d'excuses.
"Euh... bref... on s'est bien entendu, continue-t-il rapidement, voulant effacer ses dernières paroles. Et... on s'est échangé nos numéros...
- Pourquoi ?
- Je sais pas...
- Tu voulais la revoir ?
- Non... pas vraiment…
- Alors, POURQUOI ?
- Parce que... je... j'avais envie de prendre son numéro...
- Elle te plaisait, c’est ça ?
- Je… oui…"
Son aveu me fend le cœur. Je manque de respirer tellement la douleur est intense. Mes yeux s'humidifient mais je m'ordonne de ne pas pleurer. Pas maintenant ! Pas ici ! Pas devant lui ! J'essaie d'attiser ma colère pour la faire revenir sur le devant de la scène.
"Tu voulais la revoir, alors ?" dis-je d'un air implacable.
La vérité dans ma bouche me fait encore plus mal. Mais je tiens bon.
"Pas... pas vraiment... balbutie-t-il. Mais voilà... j'ai accepté son numéro... et elle a commencé à m'envoyer des messages... au début, je te jure, je ne voulais pas lui répondre... et puis, on ne faisait rien de mal ! On échangeait juste sur nos boulots... y’avait rien de méchant..."
Je renifle et lui lance un regard désabusé.
"A qui veux-tu faire croire ça ? je réplique.
- Je te jure, Ambre ! Je n'avais pas envie de faire quoi que ce soit avec elle !
- Alors, quand est-ce que ça a basculé ?" je lui demande, d'une voix ferme.
Il se prend la tête entre les mains et ébouriffe ses cheveux. Il a l'air fatigué mais je n'ai aucune pitié pour lui à cet instant. Se rend-il compte de ce que je vis en ce moment ? Ne voit-il pas que je suis sur le point de m'effondrer, que j'ai perdu tout repère et que mon monde ne sera plus jamais comme avant à cause de ce qu'il a fait ? De ce que j'ai vu ? Brusquement, ma tête retourne dans ma chambre, ouvre cette porte et je les voie à nouveau l'un sur l'autre, à moitié nus, en train de s'embrasser. Mon cœur saigne. Je respire difficilement et hoquette. Il se lève. Il a certainement vu mon changement d'état. Mais d’un seul regard de ma part, il se rassied aussitôt.
Il reprend.
"On a commencé à se lancer des textos de défi, on se testait, on se disait "T'es cap, t'es pas cap" comme deux ados... Je ne sais pas comment ça a pris... mais voilà, c'était devenu un jeu...
- Elle savait que tu étais en couple ?
- Oui... On a continué malgré tout... même quand je lui ai dit qu'il fallait qu'on arrête... Et puis, elle a commencé à m'envoyer des messages plus suggestifs... Elle voulait me revoir. Je ne le voulais pas... car... je savais que ce serait mal...
- Pourquoi aurait-ce été mal ?"
Je l'interroge du tac au tac comme si j’avais préparé mes questions à l’avance alors que ce n'est pas le cas. Pourtant, je ne peux pas m'en empêcher. Mon esprit, certes embrouillé par mes sentiments, a gardé une certaine vivacité. Il veut comprendre, il veut savoir et ce, même si la vérité est dure et impitoyable.
"Parce que je savais qu'on prendrait un chemin interdit tous les deux, avoue-t-il finalement. Je savais que si je la revoyais, j'aurais envie d'elle... je savais que je ne pourrais pas me retenir !"
Je ricane. La situation ne me fait pas rire mais mes nerfs lâchent à cet instant. Je me sens ridicule, Max est ridicule, ce que nous vivons est TOTALEMENT ridicule. Néanmoins, je me force à lui parler normalement, même si je hurle dans ma tête.
"Tu ne pouvais pas te retenir ? Tu me fais bien rire ! Cela fait combien de temps qu'on est ensemble ? Six ans ? On s'est mariés y'a à peine deux ans et tu te permets de coucher avec elle parce que tu ne pouvais pas te retenir ? Cela signifie quoi ? Tu es frustré ? Tu trouves qu'on baise pas assez ? T'as plus envie de moi ? Ça y est, la passion a disparu ? Tu avais besoin de nouveauté ?"
Plus je parle, plus ma voix monte dans les aigus. Je suis hors de moi.
"Non, c'est pas ça, tente Max.
- Alors, c'est quoi ?
- Je... je sais pas..."
Il lève un regard éperdu. Et là, je me rends compte qu'il n'a aucune excuse. Il me répond qu'il ne sait pas car c'est la vérité. Il ne sait pas pourquoi il l'a fait. Il en avait juste envie. Avec cette femme...
"C'était la première fois ?" je demande d'un air fatigué.
Subitement, je n'ai plus envie de me battre. Il me dégoûte totalement ! Une autre femme que moi a posé ses lèvres sur les siennes, l'a touchée, lui a peut-être fait des choses que je ne pourrai nommer.
"Oui, je te jure, Ambre, c'était la première fois et la seule fois ! Jamais plus je ne recommencerai !"
Il dit ceci d’une voix plaintive, se met débout et me regarde de ses yeux intenses.
Je lui lance un regard ahuri.
Que croit-il ? Que je vais réussir à lui pardonner ? Il ne va pas recommencer ? Il me prend pour une IDIOTE ?
Ma fureur explose à nouveau dans ma tête. J'ai de nouveau envie de le frapper pour lui faire mal, comme moi j'ai mal.
"Ce n'est pas la peine de me dire que ça n'arrivera plus, je réplique d'une voix calme alors que je vis une tempête à l'intérieur de mon corps. Tu ne recommenceras pas car je ne te laisserai pas me faire ça une deuxième, une troisième ou une énième fois ! C'est TERMINÉ entre nous, Max !"
Je me surprends moi-même à dire ces mots. Pourtant, cela me semble la seule issue pour nous. Nous ne pouvons pas rester ensemble. C'est fini... Ambre et Max, c'est terminé... à jamais ! Mon souffle se perd à nouveau. J'ai du mal à respirer. Je mets une main sur ma poitrine. J'ai l'impression que mon cœur va exploser.
"C'est terminé entre nous !" je dis une nouvelle fois, comme si je voulais raffermir ma décision.
Il semble désorienté. Il ne comprend pas.
Et subitement, il se met à genoux devant moi.
Je le regarde, ahurie, ne comprenant pas son geste.
Il avance vers moi mais je ne veux pas qu'il s'approche. Je recule d'un pas. Il s'arrête et pose les mains à terre. Ses yeux deviennent humides.
"Je suis désolé, Ambre ! Vraiment ! C'était la seule fois ! Je ne recommencerai plus ! Pardonne-moi !"
Je le vois me supplier. Mais sa tentative est vaine. A l'instant même, je ne peux plus le voir, je ne veux plus être avec lui ! Je ne peux pas lui pardonner ! Sa tristesse me met hors de moi.
"Tu n'avais qu'à y penser au lieu de l'inviter ici ! Comment se fait-il qu’elle était dans notre appartement ? C'était la première fois ? Mon œil, oui ! Je ne te crois pas ! Maintenant, je ne veux plus t'écouter !"
Je sors du salon pour me diriger vers la chambre. J'ai presque envie de vomir en repensant à ce que j'y ai trouvé mais je dois y retourner.
J'ouvre la porte en grand, ne regarde pas le lit défait et fais quelques pas vers ma penderie. Max est sur mes talons et essaie de me convaincre de rester.
"Mais que fais-tu, Ambre ? Pardonne-moi ! S'il te plait ! Je te le jure, c'était la seule fois ! Ne pars pas ! S'il te plait ! Je m'en veux ! Je ne le referai plus jamais ! Plus jamais !"
Mais je ne l’écoute plus. C'est bel et bien terminé entre nous, malgré ses excuses, ses supplications, sa voix tremblante...
Je tapote sur le cadran de notre penderie et lance sans réfléchir : "Une valise, trois chemises, deux pantalons, une robe, une paire d'escarpins, une paire de baskets, cinq paires de chaussettes, trois soutien-gorges, quatre culottes, mes affaires de toilettes."
Moi qui suis si soigneuse habituellement, je me moque de mes tenues dépareillées à cet instant.
"Tais-toi !" je lui crie enfin.
J'en ai marre de l'entendre geindre dans mon dos.
"Tais-toi et sors de cette chambre ! Tout de suite !"
Il ne m'écoute pas mais ses mots sont sans queue ni tête. Je n'ai plus la force de comprendre ce qu'il me raconte. Mon esprit a switché.
Le robot de mon armoire met un peu de temps avant d'assimiler toutes les informations que je lui ai donné, puis, finalement, une petite valise sort de la penderie. Je la prends d'une main.
Il est derrière moi, je me retourne et le pousse pour passer. Je ne sais pas encore où je vais aller mais j'ai l'air décidé. A cet instant, je veux sortir de cet appartement car respirer le même air que Max m'insupporte.
"Tu ne peux pas me laisser comme ça, Ambre, se plaint-il encore.
- Je dois partir, Max ! Je ne peux pas rester ici ! je hurle presque, ma voix tremble, je suis à bout de nerf. Maintenant, laisse-moi !
- Alors, promets-moi que tu réfléchiras à tout ça ? Qu'on en parlera ? S'il te plait !"
Je le regarde à nouveau, abasourdie. Comment ose-t-il me demander quoi que ce soit ? Il n'en a plus le droit.
J'inspire profondément, tentant de rassembler mes dernières forces.
"Tu n'as rien à attendre de moi, Max !" je dis clairement.
Je tente de parler d’une voix assurée, j'espère qu’elle n'est pas trop aiguë. Je veux paraître la moins touchée possible, la moins perturbée.
"Ce que tu as fait est impardonnable ! je continue, acerbe. Je dois partir car j'ai besoin de me remettre de tout ce qui vient de se passer. Je ne te dois rien ! Je vais réfléchir mais on n'en reparlera peut-être jamais ! Pour l'instant, je ne veux plus te voir et c'est la seule chose qui compte !"
Il m'observe d'un air abattu. Il comprend finalement que je vais partir et que je ne reviendrai peut-être pas. D'une voix brisée, il me dit :
"D'accord, je t'attendrai."
Il s’assied finalement sur le lit et me regarde, impuissant. Sa douleur ne me touche pas. Je ne lui jette aucun regard.
Je tire ma valise. Elle n'est pas lourde mais je la fais quand même rouler sur le parquet. J'attrape mes clés et mon manteau et je sors de mon appartement.
Max m'avait promis qu'il m'aimerait jusqu'à la fin de sa vie. M'aime-t-il encore ? J'en doute. S'il m'aimait vraiment, m'aurait-il trompée aussi facilement ? Comme ça ? Tout simplement parce qu'une femme l'a dragué ? Je ne le crois pas aussi faible. Non... Max ne m'aime plus.
Et même s’il m’aimait encore, je ne peux pas supporter ce qu’il m’a fait.
Sa promesse n'était finalement qu'un doux mensonge.