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Notes d'auteur :
Bonne lecture !
Très fatigué de son excursion, le magicien se tint un moment devant ses bibliothèques. Il devait en apprendre plus sur les djinns et leurs habitudes. Etaient-ils humanoïdes ? Etaient-ils monstrueux ? Avaient-ils du caractère ? Le magicien se sentait plus curieux que jamais. Il avait beaucoup plus entendu parler des djinns qu’il n’en avait approchés. En fait, le commerce de djinns ne visait qu’à satisfaire les riches habitants du sud et les rois jumeaux de Gaeterra. Si vous n’étiez ni l’un ni l’autre, vous n’en voyiez jamais. Si au début les braconniers capturaient les djinns pour leur plaisir personnel, ils étaient souvent amenés à s’en séparer, monnayant de l’or évidemment. Marlin avait le souvenir d’un homme qui s’était vu confisquer son djinn par la garde royale. Ce trafic révoltait le magicien. On exploitait les djinns jusqu’à la moelle et on appelait ça le progrès. Aujourd’hui, c’était eux, demain ce serait quoi ? Les enfants ? Les jeunes magiciens ? On avait bien exploité les techniciens (et on continuait à le faire).

Las, Marlin s’endormit, l’esprit alourdi de ses questions. Il trouva cependant un peu de légèreté en imaginant la forme et l’apparence qu’adoptaient les djinns. Il avait hâte d’en voir un.

Il retourna dans le désert rouge le lendemain, espérant bien apercevoir la créature. Cette fois, il n’y avait pas de pleurs. Des flaques qu’il avait vues la veille ne restaient plus que des auréoles blanches et grises.

-Je m’appelle Marlin, je suis magicien, annonça-t-il. Je ne vous veux aucun mal.

Evidemment la créature ne se montra pas. Elle aurait été bien ingrate de le faire. Elle avait toutes les raisons de se méfier après ce qu’elle venait de vivre.

En de telles circonstances, Marlin ne se voyait pas forcer la créature à sortir de sa cachette. Il devait prouver sa bonne foi. Il pouvait s’assurer qu’elle survive. De quoi se nourrissaient les djinns ? C’étaient des créatures fragiles. Pour cette raison, elles étaient constamment chassées, traquées et capturées. Les Hommes n’étaient jamais satisfaits. Les djinns devaient donc se nourrir de… Modestie ? De contentement ? De satisfaction ?

Le magicien se força à ressentir la plénitude. Il n’avait besoin de rien, il avait tout ce qu’il lui fallait. Il ne convoitait rien. Il s’assurait juste que le djinn survivrait.

Il resta un temps infini ainsi, en plein désert, le soleil tapant fort au-dessus de sa tête. Il décida de partir lorsqu’il fut au bord du malaise. Prenant appui sur son bâton, il reprit ses esprits, murmura : « je reviendrais » et retraversa le désert à pas lents.

Deux jours plus tard, alors que Marlin croyait ne jamais voir le djinn, il eut une apparition miraculeuse.

Un enfant à la peau bleue foncée se matérialisa devant le dôme face à lui. Ses cheveux aussi étaient bleu foncé presque noir.

Marlin ne bougea pas. Il ne voulait surtout pas l’effrayer. Il était fasciné par la créature qui se tenait en face lui. Le djinn avait un aspect aussi solide qu’un humain. Ses yeux noirs regardaient le magicien avec la même fascination.

-Comment tu t’appelles ? lui demanda celui-ci d’une voix douce.
-Caleb, répondit l’enfant.

Il y avait encore des traces de larmes sur son visage bleu. Marlin pouvait voir des paillettes d’argent le long de ses joues et de son nez en trompette.

-Qu’est-ce que vous voulez ? Vous voulez me capturer aussi ?
-Non, répondit Marlin. Je viens juste voir comment tu vas.
-Vous venez tous les jours…
-Oui, je m’inquiète qu’un jeune djinn soit seul dans cet endroit.
-J’étais en sécurité… Avec mes parents… Ils ont emmené tout le monde.

Marlin hocha la tête malgré lui. Oui, il imaginait bien la scène qui s’était déroulée ici.

-Si quelqu’un apprend qu’il reste un djinn, les braconniers reviendront, dit-il.

A ces mots, l’expression de Caleb se crispa, se fit plus triste encore.

-Je peux te protéger, dit Marlin dont cette vision brisait le cœur.

L’enfant leva vers lui ses yeux onyx.

-Comment ?
-Je suis magicien. Je peux faire en sorte que personne ne sache que tu es ici.
-Je peux me cacher tout seul…
-Oui, je sais… Mais si tu te sens seul, eh bien, je peux t’accueillir chez moi. J’habite dans la forêt là-bas. Je te protègerais. Tu n’auras plus à craindre les Hommes.

Il lui montra la haute étendue de verdure. Le djinn sembla stupéfait et perplexe à la fois.

-Je vais te laisser. Je reviendrais plus tard.
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