– Tata ! Tataaaaaa !
Ces sons stridents lui vrillaient les tympans et elle cligna des paupières à plusieurs reprises, désorientée, avant de croiser un doux regard caramel.
Solal. Bien trop proche.
Elle eut un mouvement de recul et réalisa à cet instant que leurs jambes étaient entremêlées. Manifestement, le sommeil leur était tombé dessus sans crier gare. En balbutiant des mots incohérents, elle chercha à se dégager tandis que ses neveux en profitaient pour grimper sur le lit et sauter impunément.
– Tata, pourquoi tu as dormi toute habillée ? demanda l’ainé entre deux rebonds.
Telle était la question effectivement.
– J’étais très fatiguée poussin, justifia-t-elle d’une voix ensommeillée. Je me suis endormie d’un coup.
Heureusement, du haut de ses trois ans et demi, le garçon se contenta de cette explication approximative. Et puis, ce n’était clairement pas la préoccupation principale de ces enfants.
– Le Père Noël est passé ! Mamie a dit qu’il fallait vous attendre…
– Ca’o ! Ca’o ! ajouta Timothée.
Voilà qui expliquait l’irruption inopinée des chenapans.
– Quelle heure est-il ? ronchonna Claire qui aurait bien somnolé encore un peu.
– Presque dix heures, l’informa Solal pas mieux réveillé.
Face à leur inertie, le matelas bougea de plus belle. Le philosophe se redressa brusquement et attrapa Hugo.
– Tremblez pauvres mortels ! Ha ! Ha ! Ha !
Sous l’attaque de chatouilles, le petit se contorsionna en hurlant et son pied manqua de peu le nez de sa tante avant qu’il ne réussisse à s’échapper.
– Fuyez si vous tenez à la vie !
Et miraculeusement, la menace fonctionna et ils déguerpirent aussitôt. Elle poussa un soupir de soulagement en refermant les yeux. Peut-être qu’elle pourrait paresser un peu… C’était sans compter sur la détermination des demi-portions. Ils revinrent cette fois avec l’artillerie lourde : une trompette pour l’un et un tambour pour l’autre.
– Pitié ! Pitié ! supplia-t-elle en se bouchant les oreilles. J’ai compris ! Tata se lève. Regardez, hop, je suis debout. Maintenant, sauvez-vous pour qu’on puisse s’habiller, exigea-t-elle en les dirigeant vers la sortie.
– Tu es déjà en robe ! souligna fort à propos Hugo.
– Elle est froissée, il faut que je me change et aussi que je me coiffe, expliqua-t-elle en visualisant ses boucles indisciplinées dignes d’un épouvantail.
Et pour se prémunir d’une nouvelle intrusion, elle ferma à clef. S’adossant à la porte, elle étouffa un rire. L’euphorie commençait à la gagner…
– Joyeux Noël Solal !
– Joyeux Noël à toi, répondit-il en lui tendant un joli paquet enrubanné.
– C’est pour moi ? s’ébahit-elle tandis qu’il acquiesçait. Mais… je n’ai rien pour toi !
Quelle gourde, elle n’y avait même pas pensé.
– Tu peux m’offrir un dessin.
– Ce n’est pas un échange très équitable…
– Je ne t’offre pas un cadeau pour en recevoir un équivalent ! la sermonna-t-il en levant les yeux au ciel. Et qui sait, peut-être que tu deviendras célèbre et que cette unique esquisse me rendra riche. Alors deal ?
– Ok, deal.
Le jeune homme agita le paquet devant elle et malgré sa mauvaise conscience, elle arrêta de résister. Déchirant avidement le papier doré, son présent la laissa sans voix. Un nécessaire à dessin… Solal lui avait offert tout un lot de crayons, de fusains et de pastels. L’émotion lui serra la gorge. Ça faisait une éternité qu’elle n’avait pas eu du matériel neuf et c’était la première personne à l’encourager dans cette voie depuis longtemps. Ça la remuait - un peu - ça la touchait - beaucoup.
– Tataaaa ! On t’attend ! interpellèrent les garçons dans le couloir.
Cet énième rappel à l’ordre les incita à se préparer rapidement et un quart d’heure plus tard, ils étaient frais et pimpants dans le salon, se tenant par la main tel l’adorable couple d’amoureux qu’ils n’étaient pas. Leur apparition lança la course aux cadeaux et les deux monstres se ruèrent sur la montagne au pied du sapin. Avec fierté, Claire nota que son garage en bois à trois niveaux remportait un franc succès.
Quelques cartons éventrés plus tard, les enfants imitaient sagement le bruit d’une dépanneuse, bientôt rejoints par leur oncle et Solal. Ça l’épatait de voir avec quel naturel l’étudiant se fondait dans le décor, comme s’il en avait toujours fait partie. Le tableau était si mignon qu’elle s’éclipsa pour récupérer son ancien cahier à dessin - décoré de paillettes - et ses nouveaux crayons. Une soudaine impulsion la poussait à saisir l’instant. S’installant ensuite sur le canapé, elle esquissa les silhouettes en s’attardant sur celle de son prétendu fiancé allongé sur le tapis. Elle voulait croquer cette mèche rebelle, ce piercing à l’arcade et son air concentré alors qu’Hugo lui parlait. Se sentant observé, il lui fit un clin d’œil et retourna à son jeu sans commentaire ni changement d’attitude. Elle appréciait qu'il soit aussi respectueux lorsqu'elle créait. Sa soeur vint se placer à côté d’elle pour couver sa progéniture avec tendresse.
Ce paisible bonheur familial se prolongea et elle croqua d’autres scènes : son père endormi sur le fauteuil, Solal épluchant une mandarine pour en faire un serpentin, Timothée avec sa tétine dans les bras de sa grand-mère, la silhouette rebondie d’Anna enlacée par son mari, les hommes s’affrontant au baby-foot, Juliette portant un plateau de thé. Le bout des doigts noirci, elle remplissait les pages comme un junkie replonge dans la drogue. Finalement, écourter cette journée pour un rendez-vous galant lui donnait presque des regrets. L’épisode de la patinoire lui semblait tellement lointain. Elle hésitait à reporter pourtant, elle savait déjà qu’elle n’oserait pas décommander. Elle espérait ce moment depuis des mois et maintenant qu’ils semblaient enfin sur la même longueur d’ondes, elle se serait damnée plutôt que de retarder encore l’échéance. En outre, les baisers échangés hier ne demandaient qu’à être réitérés, surtout avec un goût de chocolat chaud…
Elle rafraîchit donc son maquillage, glissa de quoi dessiner dans son sac - parée à toute éventualité - et embarqua avec Solal dans sa vieille Clio. Officiellement, il s’agissait d’aller présenter les voeux à sa belle-famille seulement le jeune homme s’y rendrait sans elle.
– A tout à l’heure, souffla-t-elle timidement face à son visage fermé.
Elle se sentait coupable… de l’impliquer autant dans cette histoire avec Donovan… d’être troublée en sa présence sans réussir à lui envoyer des signaux clairs. Le bon sens lui suggérait de s’en tenir à la franche camaraderie mais elle en était incapable. Elle voulait le beurre, l’argent du beurre et le crémier ! Ce qui ne l'empêchait pas de se trouver égoïste d'avoir embarqué cet innocent dans un méli-mélo amoureux.
– Hum… Tu sais… si ça te dérange, on n’est pas obligés de continuer ce faux couple.
– Tu veux qu’on arrête ? interrogea-t-il sombrement.
– Non ! se récria-t-elle, affolée qu’il se soit mépris sur son intention. Non, bien sûr que non, reprit-elle plus calmement. Ce n’est pas ça. Je me dis simplement que ce n’est pas correct pour toi toute cette situation.
– Je me suis engagé.
– Tu t’es largement acquitté de ta dette.
– Et si je veux aller au bout ? suggéra-t-il, buté, avec l’air de celui qui n’en a pas du tout envie.
– On ne dirait pas ! s’agaça-t-elle.
– Claire, soupira-t-il en se pinçant l’arête du nez. Qu’est-ce que tu aimerais que je te dise au juste ?
– Que tu regrettes notre arrangement.
– Ce n’est pas le cas. Je t’ai accordé trois jours et je m’y tiendrais. Appelle-moi quand tu as terminé, la congédia-t-il en détournant la tête.
Vexée, elle s’extirpa de la voiture et la portière claqua avec un peu trop d’énergie avant que la culpabilité ne la rattrape. Cette discussion n’avait mené à rien. Le ton était monté rapidement sans qu’elle n'en comprenne vraiment la raison et elle n’était à présent qu’une boule de nerfs, absolument pas d’humeur à badiner. Or Donovan patientait déjà dans le salon de thé. A travers la vitrine illuminée, elle pouvait l’apercevoir pianoter sur son téléphone même s’il ne l’avait pas encore repérée. Comme elle était incapable de le rejoindre, elle partit à grandes enjambées en comptant sur cette marche rapide pour éradiquer la tension qui pulsait en elle. Jusqu’à ce que sa chaussure ne dérape sur la chaussée mouillée. De justesse, elle réussit à se rattraper mais elle dut adapter sa vitesse pour ne pas réitérer l’expérience, ce qui n’avait évidemment plus aucun effet sur sa colère. Il lui fallait un plan B. Avisant l’église, elle se glissa à l’intérieur et constata avec satisfaction qu’il n’y avait personne. Tout était silencieux, baigné dans l’obscurité et les effluves d’encens la réconfortèrent quasi instantanément. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle avait toujours aimé cette atmosphère mystique un peu particulière, ce supplément d’âme dans les lieux sacrés. Comme si les prières des fidèles amassées au fil des siècles avaient imprégné peu à peu ces vieux murs. Ici, elle serait bien.
S’asseyant sur le dernier banc, elle sortit son cahier et tergiversa devant la page blanche. Finalement, l’expression dure de Solal lorsqu’il l’avait déposée s’imposa à elle. Ce malaise entre eux l’avait mise dans tous ses états. Elle s’était énervée sans réussir à lui avouer à quel point elle l’appréciait, à quel point elle s’était attachée. Elle n’avait pas osé. Et chaque trait emportait son impuissance, sa faiblesse, sa rage. Ce dessin pompait toutes ses émotions, s’emparant de sa détresse pour la sublimer. Le portrait achevé, elle se sentait détendue mais pas encore pleinement disposée à rencontrer Donovan. Dans un bruissement sec, elle tourna la page et commença à crayonner son séduisant collègue pour retrouver la flamme et chasser ses doutes. Se replongeant dans l’ambiance de la patinoire, elle le dessina juste avant leur premier baiser, quand il l’avait enlacée sur la glace. Elle essaya de retranscrire son attitude présomptueuse en prenant soin du port de tête et des épaules. Au-dessus de ses cheveux crépus, coupés à ras, elle traça une bulle avec sa blague idiote et ce souvenir l’amusa. Elle accentua l’éclat dans ses prunelles sombres, rectifia l’ovale de son visage et ce fut terminé. Elle était apaisée. Et prête. Son prétendant en chair et en os l’attendait. A nouveau, elle désirait flirter, éventuellement l’embrasser… mais aussi savoir ce qui l’avait poussé à se déclarer alors qu’elle n’avait jamais caché son intérêt auparavant. Cette fois, elle ne se contenterait pas d’une réponse fuyante. Ça serait la vérité ou rien. La midinette en elle n’avait qu’à bien se tenir !
Ragaillardie, elle marcha d’un bon pas dans le jour qui baissait. La grisaille du ciel se teintait progressivement d’une poudre rosée et les branches nues des arbres s’assombrissaient en lui donnant envie de s’enrouler dans un plaid moelleux au coin du feu. Elle poussa enfin la porte du salon de thé et le bout de son nez picota agréablement en retrouvant une température confortable. Tout ici rappelait la montagne, du parquet clair à la décoration alpine en passant par le mobilier en bois, principalement occupé par des familles réunies autour d’un aïeul. Probablement à cause de son aversion pour Noël, Donovan s’était placé aussi éloigné que possible du sapin clignotant de rouge et d’or. L’informaticien féru de technologie était rivé à son portable ce qui lui laissait le loisir de l’observer. Le dos musclé qu’elle devinait dans cette chemise noire n’était qu’un appel à faufiler ses mains refroidies sous l’étoffe. Son imagination s’emballa et elle déglutit. ll suffisait qu’il soit à proximité pour qu’elle divague complètement. Certes, elle le trouvait charmant seulement c’était bien au-delà de ça. Sa beauté ravageuse dévorait tout sur son passage. Il brillait en éclipsant le commun des mortels et elle était irrémédiablement attirée. Qu’aurait-elle pu faire d’ailleurs quand la majorité de ses collègues féminines tombaient en pâmoison ? Les respectables cinquantenaires mariées et mères d’adolescents boutonneux redevenaient aussi légères que des lycéennes avec lui. Même sa despotique patronne s’adoucissait lorsqu’il était dans les parages. Evidemment, Claire n’était pas en reste et elle comptait bien profiter de sa chance...
– Tu es là ! s’exclama le brun en se redressant d’un bond. J’ai cru que tu m’avais posé un lapin, avoua-t-il avec embarras.
Décontenancée par son manque d’assurance soudain - le Réunionnais était toujours sûr de lui - elle jeta un coup d’oeil à l’horloge murale et réalisa avec stupeur qu’elle avait quasiment trois quarts d’heure de retard.
– Oh pardon ! bredouilla-t-elle en rougissant. J’ai eu un contre-temps et j’ai oublié de te prévenir.
Ce qui était presque la vérité. Il y eut un flottement où ils se dévisagèrent gênés puis Donovan reprit le dessus. Il l’invita à s’asseoir dans une révérence surjouée qui allégea immédiatement l’atmosphère et après avoir commandé leurs chocolats chauds, il posa négligemment sa main sur la sienne.
– Je suis content de te voir.
– Moi aussi, assura-t-elle en mêlant ses doigts aux siens, soulagée de reconnaître le Donovan qu’elle connaissait, confiant et charmeur.
– Tu m’as manqué. Je n’ai pas arrêté de penser à toi. En dévalant les pistes. Sur le télésiège. Encore un peu et je poussais la chansonnette…
– Vraiment ? pouffa-t-elle, indiscutablement flattée.
– Dans un coin perdu des montagnes, un tout petit Savoyard, chantait son amour dans le charme du soir, près de sa bergère au doux regard,* fredonna-t-il - plutôt faux - en souriant.
Elle rigola franchement.
– Dis-moi, tu as révisé tes classiques !
– Il fallait bien que je m’imprègne de la culture locale pour une certaine savoyarde de ma connaissance.
– J’apprécie l’effort, plaisanta-t-elle.
– Et ta journée alors ?
– Très sympa. Ma mère s’est admirablement tenue à carreau et mes neveux sont adorables, ajouta-t-elle en omettant volontairement un certain philosophe. Et toi, tu n’as pas profité des fêtes pour rendre visite à ta famille ?
– J’ai coupé les ponts avec eux, annonça-t-il laconiquement en se reculant sur sa chaise.
– Mince, j’ignorais totalement… bafouilla-t-elle confuse. Désolée pour toi.
– Ne le sois pas.
Le silence s’installa toutefois et la jeune femme se réprimanda intérieurement. Elle avait réussi à mettre les pieds dans le plat en à peine cinq minutes ! Un record dont elle se serait volontiers passé. Donovan était maintenant plongé dans ses pensées, totalement inaccessible. Même la serveuse qui apporta leur commande n’eut aucun impact sur son air absorbé. Saisissant sa tasse brûlante, Claire l’observa à la dérobée. Ses sourcils froncés n’étaient pas très engageants et elle ignorait comment relancer la conversation naturellement. Heureusement, il s’en chargea pour elle.
– A vrai dire je ne voulais pas t’embêter avec ça mais j’ai justement reçu une longue lettre pour Noël… de mon frère.
– Avec de bonnes nouvelles ?
– Plutôt oui. Il me parle un peu de lui et surtout, il m’invite à son mariage. Mon cadet qui se marie… et qui veut que je sois là… Pourtant ça fait des années que je n’ai pas donné signe de vie ! Je ne m’attendais pas à ce qu’il me recontacte comme ça et j’hésite. Y aller ? Ne pas y aller ?
– Tu aimerais le revoir ?
– Je crois que oui. On était assez proches avant.
– Qu’est-ce qui t’en empêches ?
– Mon père. C’est un homme dur, très à cheval sur ses principes et lorsque je suis parti, on n’était pas spécialement en bons termes, si tu vois ce que je veux dire… En plus, chacun va mettre son grain de sel. Mes oncles et tantes, mes cousins et cousines, sans parler des voisins. La communauté est tellement soudée là-bas que tu ne peux pas te pointer incognito en espérant passer inaperçu. Ça va être le retour du fils prodigue et je ne pourrai pas affronter ça seul…
Il n’avait pas à poursuivre pour qu’elle perçoive l’attente derrière les mots. Une supplique muette qu’elle n’était pas sûre de réellement comprendre…
– Attends une minute, s’affola-t-elle. Ne me dis pas que tu envisages sérieusement…
– Que si tu en as envie aussi évidemment ! la coupa-t-il.
– Tu voudrais que je t'accompagne ? s’étrangla-t-elle.
– J’aimerais beaucoup oui, affirma-t-il en se rapprochant d’elle. C’est drôle, en voyant le faire-part j’ai directement pensé à toi. Ça a été un électrochoc en quelque sorte.
Où était donc ce collègue qui refusait systématiquement toutes ses tentatives de rapprochement ? Voilà maintenant qu’il se projetait avec elle jusqu’à vouloir officialiser leur relation. Tout allait trop vite !
– Pourquoi pas, répondit-elle prudente. On verra comment les choses évoluent…
… entre nous.
Même si elle ne l’avait pas formulé tout haut, il y avait comme une promesse qui flottait dans l’air. Le pouce de Donovan traçait des cercles sur son poignet et elle savourait cette légère caresse. Elle ne savait pas de quoi demain serait fait toutefois elle était étonnamment sereine.
– Ça va, je ne vous dérange pas ? les interrompit une voix glaciale.
Son vis-à-vis se décomposa en retirant vivement sa main tandis qu’elle découvrait au pied de leur table un homme élancé qui semblait furieux. Avec son perfecto noir et sa barbe de trois jours savamment étudiée, il dénotait étrangement dans cette atmosphère rustique. Avant qu’elle n’ait pu réagir, Donovan était déjà levé.
– Je reviens, l’informa-t-il tendu.
Et il l’abandonna sans autre forme de procès pour entraîner l’inconnu hors du café. Déboussolée, elle mit plusieurs secondes à réaliser qu’il était tout bonnement parti. Elle fixait la porte bouche bée en essayant de rassembler ses idées. Malgré l’hostilité du barbu, son compagnon l’avait suivi sans rechigner. Il devait forcément le connaître ce qui n’était pas un gage de sécurité pour autant et Claire hésitait sur la conduite à tenir. Attendre sagement son retour telle la Belle au bois dormant ou plutôt jouer l’héroïne de polar en pleine quête ? A fleur de peau, elle ne mit pas longtemps à trancher. Donovan s’attendait à ce qu’elle reste ici seulement elle voulait en avoir le cœur net. Elle déposa un billet et se faufila entre les tables. Elle les avait vus disparaître sur la droite et elle suivit donc cette piste dans la lumière blafarde des réverbères. A l’intersection, elle fit quelques pas, indécise. Des vociférations dans un renfoncement l’encouragèrent. Elle avait reconnu le timbre agité de Donovan. Elle n’avait même pas besoin de se rapprocher pour l’entendre distinctement.
– Il n’y a que toi qui compte !
Interloquée par ses propos, elle accéléra automatiquement le pas pour découvrir un spectacle irréaliste. Les traits durs, Donovan tenait fermement l’inconnu contre le mur humide alors que celui-ci se débattait. Sans le lâcher, il attrapa sa nuque et colla leurs fronts. Un geste d’une intimité troublante…
– C’est juste une couverture, déclara-t-il posément. C'est de toi que je suis fou. Tu le sais bien.
Et il l’embrassa. Juste comme ça. Sans signe annonciateur. Il l’embrassa. En y mettant une intensité douloureuse et passionnée. Il l’embrassa. Aussi sonnée que si elle avait pris un coup, Claire recula hâtivement dans l’ombre. Elle aurait voulu être ailleurs ou encore mieux, ne jamais avoir croisé la route de ce faux jeton. Seulement il était trop tard. La douceur du chocolat sur ses lèvres s’était évaporée. Ne lui restait que son amertume.
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Notes d'auteur :
Finalement avec mon rythme de publication chewing-gum, on s'approche de la saison optimale pour lire cette histoire xD Il commence à faire froid, on aime se préparer un thé à la Cannelle... de quoi se plonger encore mieux dans cette ambiance de Noël, non ?
Note de fin de chapitre:
Tadam ! Alors vous l'aviez vu venir ? xD N'hésitez pas à me donner votre avis, ça me fait toujours super plaisir de lire vos retours. La fin commence à se préciser... Je pense qu'il y aura encore un chapitre pour clôturer cette histoire. J'y suis presque ! #Onycroit Merci pour votre lecture !
*paroles tirée de la chanson "Etoile des neiges"
*paroles tirée de la chanson "Etoile des neiges"
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