Huit heures treize. Filtrant à travers les volets, une faible luminosité baignait la silhouette étendue sur le tapis de sol. La respiration régulière, Solal dormait encore. Une sérénité que Claire lui enviait incontestablement. La veille, il s'était endormi la tête à peine posée sur l'oreiller alors qu'elle se tournait et se retournait sans parvenir à trouver le sommeil. Entre le quasi-inconnu qu'elle avait fait passer pour son petit ami et la surprise prévue par Donovan, son esprit agité avait tout bonnement refusé de rejoindre les bras de Morphée. Ses pensées avaient revécu en boucle cette journée improbable. Des hypothèses de plus en plus farfelues l'avaient assaillie quant à la suite des événements. Avec Donovan. Avec Solal. Finalement, l'insomnie avait cédé vers quatre heures. Une courte nuit qui n'avait effacé ni sa fatigue, ni sa nervosité. Résignée, elle se leva en grognant pour accéder à sa dose journalière de caféine.
Malgré l'heure matinale, la cuisine était déjà bien investie. Sa sœur chantonnait en préparant le petit-déjeuner pendant que ses enfants jouaient, allongés sur le carrelage.
— Où sont les parents ?
— Maman est partie à l'aéroport récupérer Juliette et Thomas. Papa donne des cours, la renseigna Anna en secouant énergiquement un biberon.
Moniteur à l'Ecole de Ski de Chamonix, leur père pourrait certainement profiter de la bonne couche de poudreuse tombée durant la nuit. Sauf s’il était cantonné au Club Piou-Piou. Certes les 3-4 ans étaient plutôt mignons abstraction faite de leurs jérémiades sur les chaussures trop serrées. Malheureusement, il était impossible de dévaler une piste digne de ce nom avec eux. Ainsi, la plupart des moniteurs évitaient ce pensum comme la peste.
— Solal a dormi dans ton lit ?
— Non ! se récria Claire en sentant ses joues chauffer.
— Dommage. Vous formez un joli couple.
— Un faux couple, je te rappelle.
— Il y a un début à tout.
La sonnerie de son téléphone coupa la réplique mordante qu'elle s'apprêtait à lui renvoyer. Donovan se manifestait. Enfin. Le fourbe restait cependant mystérieux en ne donnant aucune information sur la prétendue surprise.
[Que fait un crocodile lorsqu'il voit une copine ?]
[Il la dévore ?]
[Il Lacoste]
En pouffant, elle lui répondit par un smiley.
[Rdv à la patinoire R. Bozon à 14h]
[Tu es à Chamonix ?!?]
[Oui, avec un pote. L’occasion rêvée pour profiter un peu de ma collègue préférée, non ?]
Elle prit conscience du sourire niais qu'elle affichait quand sa sœur l'interpella brusquement en faisant de grands signes :
— Hé, ho ! Allo la terre ? Que se passe-t-il ?
— C'est Donovan, annonça-t-elle avec l’enthousiasme d’une collégienne. Il m'invite à la patinoire !
— Ah. Donovan, marmonna sa jumelle sans partager son euphorie. Le gars à ton boulot qui t'inonde de messages mais qui n'est pas foutu de te proposer un rencard ?
— La preuve qu’il en est capable, se renfrogna-t-elle.
— Mouais. C'est louche.
— Comment ça, louche ?
— C’est bizarre qu’il se manifeste maintenant. Il faudrait que je vienne vous observer en catimini pour te donner mon ressenti.
— Jamais ! protesta-t-elle horrifiée.
— Allez, supplia Anna. Je mettrais des lunettes de soleil. Je me cacherais derrière un journal. Ça serait tellement cool, ajouta-t-elle avec un air d'extase.
— Hors de question ! Si tu fais ça, je te renie ! Tu n'es plus ma sœur, tu n'es plus ma meilleure amie, tu n'es plus RIEN !
—Bon, bon, d'accord, ronchonna sa sœur. Tu pourrais avoir pitié de moi franchement. Je suis obligée de vivre mes aventures sentimentales par procuration depuis qu'un alien loge dans mon corps.
— Aucune pitié.
— Et que vas-tu faire de ton étudiant ?
Solal. Oups. Comment avait-elle pu l'oublier ? Effectivement, aller conter fleurette pendant que le charmant philosophe patientait sagement chez eux n’était pas envisageable.
— Il pourrait rendre visite à son père, suggéra sa sœur, compatissante. Je crois qu'il habite dans le coin.
Claire réfléchit à la meilleure manière de lui présenter la situation. Elle ne pouvait tout de même pas lui annoncer de but en blanc. Il fallait agir avec douceur et stratégie. En lui apportant un café au lit, par exemple, et aussi... un muffin. Il y en avait justement sur la table et elle ne résista pas longtemps avant d'en croquer un. Le cœur fondant au chocolat était tiède. Exquis.
— Sinon maman nous a demandé de préparer des biscuits ce matin. C'est notre seule obligation du jour.
— Youpi ! s'exclama-t-elle la bouche pleine.
Noël ne serait pas vraiment Noël sans cette tradition. Enfant, elle adorait déguster en douce la pâte préparée par leur mère ou utiliser les emporte-pièces avec application. Anna voulait toujours prendre l’ange alors qu'elle-même préférait varier. A cette époque déjà, la routine lui était insupportable. Après avoir utilisé tous les emporte-pièces, elle laissait souvent libre cours à sa créativité, avec plus ou moins de succès. A dix ans, leur mère avait estimé qu'elles étaient suffisamment grandes et la confection des biscuits était devenue le territoire exclusif des jumelles. C'était leur moment. Un instant privilégié entre sœurs. Sauf qu’il y aurait cette année un intrus dans leurs rangs. Snober Solal lui semblait incorrect sachant qu’elle était déjà absente l’après-midi. Et puis, il avait beau s’être engagé trois jours auprès d’elle, il pouvait revenir sur sa parole en apprenant qu’elle était invitée par un autre. Elle serait alors bien en peine d’expliquer sa disparition inopinée. Surtout à sa mère. Saisissant le plateau où étaient disposés un cappuccino et un délicieux muffin, elle s’en alla plaider sa cause.
Était-ce le sapin qu’elle avait tracé dans la mousse crémeuse, l’atelier pâtisserie ou seulement le caractère facile de Solal ? Toujours est-il qu'il accepta de bonne grâce le programme en ne contestant pas leur arrangement. Elle était restée plutôt vague sur son rendez-vous à la patinoire sans cacher toutefois qu’elle rejoignait un homme. Malgré un léger froncement de sourcils, Solal ne s’était permis aucun commentaire. Lorsqu’ils redescendirent, Anna était manifestement sur le départ. Sous son châle en laine, elle avait enfilé un long manteau qu’elle ne parvenait plus à fermer avec son ventre proéminent. Timothée était également paré pour affronter le froid. Seul Hugo n’en faisait qu’à sa tête. Cherchant à se libérer de l’étreinte maternelle, il se tortillait comme un ver.
— Hugo, je vais me fâcher si tu continues à faire le zouave, le menaça-t-elle, visiblement à bout de patience.
— Alors ça, un explorateur qui ne veut pas sortir, on aura tout vu !
Le garçon se figea en entendant Solal l'interpeller.
— Les vrais aventuriers ne restent pas tranquillement à l’intérieur. Ils sont les premiers dehors pour découvrir et explorer le monde, continua-t-il doctement tandis qu’Anna profitait de l’immobilité de son ainé pour lui enfiler veste, écharpe et bonnet.
— Désolée, ma belle-mère vient d'appeler, s’excusa-t-elle en grimaçant. Comme c’est la veille de Noël, elle tient absolument à voir les enfants aujourd’hui. Et quand elle dit aujourd’hui, c’est sur-le-champ.
Autant son mari, Paul, était une crème, autant sa génitrice était exaspérante. Mme Bourgeois avait désapprouvé l'arrivée si précoce d’une petite-amie dans la vie de son unique enfant, jalousement couvé. Anna restait la rivale qui lui avait ravi l'exclusivité de son fils adoré.
— Ça ira pour vous occuper des biscuits tous les deux ?
— Oui, ne t'en fais pas, file !
Claire était néanmoins plus intimidée qu’elle ne voulait bien l’admettre. Après tout, le grand blond qui lui faisait face était encore un étranger vingt-quatre heures auparavant.
— Si tu as des talents cachés en cuisine, c'est le moment de l’annoncer, dit-elle pour rompre le silence qui menaçait de s’installer.
— A vrai dire, je me débrouille pas si mal. J’aime cuisiner le weekend. Ça me détend. Le samedi, il y a un marché en bas de chez moi où je fais ma réserve auprès des producteurs locaux.
— Waouh ! Je croyais que les étudiants se nourrissaient essentiellement de fast-foods et de pizzas ? le taquina-t-elle en cherchant à masquer son incrédulité.
— Pas tous, corrigea-t-il avec un sourire narquois.
Elle l’avait sous-estimé et il n’était pas dupe.
— Hum… J’ai besoin de mon cahier de recette, balbutia-t-elle pour se soustraire à la lueur amusée de son regard.
Et sans plus de cérémonie, elle le planta là. Solal maîtrisait l’art de la décontenancer. Comme un pied de nez à ses préjugés, il n’était jamais là où elle l’attendait. Insaisissable. Avec son joli minois et ses études de philosophie, elle l’avait injustement catalogué libertin en lui proposant ce faux couple. Elle l’avait aussi pensé désinvolte mais il avait tenu son rôle sérieusement. Voilà à présent qu’il cuisinait alors qu’elle-même le faisait si rarement. Certes, elle pouvait passer des heures aux fourneaux pour recevoir des amis mais actuellement ses placards rivalisaient plutôt avec le désert de Gobi. Malgré sa jeunesse, Solal se révélait plus complexe qu’elle ne l’avait songé au départ. Loin des étiquettes qu’elle aurait voulu lui coller. Un peu honteuse, elle se promit de canaliser sa condescendance en s’efforçant de l’accueillir tel qu’il était et non tel qu’elle l'imaginait.
Forte de cette résolution, elle regagna la cuisine avec sérénité, son vieux cahier à la main. Divers aliments étaient déjà entreposés sur la table en bois, prêts à l’emploi. Solal ne semblait suivre aucune logique dans sa sélection. Naturellement, il y avait les basiques tels que les œufs ou le sucre roux. D’autres étaient franchement étonnants comme les tomates séchées ou ce paquet de Miel Pop’s. Avisant son air intrigué, il lui expliqua :
— Je pensais partir sur une de tes recettes puis en inventer une avec des ingrédients étranges.
— Super ! On pourrait même les sélectionner à l’aveugle, renchérit-elle pour ne pas être en reste.
— Parfait. On commence par la recette connue en guise d’échauffement ?
— Choisis celle que tu veux, offrit-elle en lui tendant son carnet.
— Les dessins sont superbes, s’extasia-t-il en poussant un sifflement admiratif.
Au fil des années, elle avait illustré chaque page au crayon. Ici des arabesques d’ingrédients ou des guirlandes de cadeaux. Là des lutins gloutons ou un Père Noël dévorant une bûche chocolatée.
— Arrête de me flatter, répliqua-t-elle gênée.
— J’aime beaucoup, assura-t-il en relevant la tête.
Une sincérité qui ne pouvait que la convaincre. Parcourant longuement les pages, il valida finalement les sablés aux amandes et à la cannelle. Une proposition loin de la contenter même si elle n’en laissa rien paraître. Évidemment, il avait choisi l’unique recette qu’elle évitait en général. La préférée de sa mère. Mais ayant laissé quartier libre à Solal, elle n’allait pas négocier maintenant un droit de veto.
— Allons-y ! accepta-t-elle en retroussant ses manches.
Accordant leurs gestes sans effort, ils retrouvèrent ce dialogue fluide et naturel qu’ils avaient partagé lors du covoiturage, avant que le destin ne s’en mêle.
— Passons à la suite du programme, proposa Solal une fois les sablés enfournés. Tu es d’accord de bander tes yeux ?
De bonne grâce, elle se prêta au jeu. Solal noua délicatement un foulard en se plaçant juste derrière elle. Les poils de sa nuque se hérissèrent quand un souffle chaud chatouilla ses boucles. L’instant ne dura pas et déjà il éparpillait les ingrédients dans la cuisine. Privée de la vue, elle écouta attentivement ses déplacements. Une madeleine de Proust qui lui évoquait Colin-maillard.
— Il faut que ça reste accessible, hein ? vérifia-t-elle en l’entendant refermer un placard.
— T’inquiète, c’est facile. Et voilà !
Se servant de la table comme point de repère, Claire tâtonna un instant sur la surface plane sans succès. Tous les ingrédients avaient disparu. Elle avança donc vers le plan de travail. Enfin, ce qu’elle imaginait être le plan de travail mais elle ne rencontra que de l’air. Se retournant, elle fit un pas hésitant, puis un autre. Ses bras s’agitèrent dans toutes les directions. Toujours rien. Consciente du spectacle comique qu’elle devait offrir, elle implora :
— Au secours, je suis perdue !
— Je vais t’aider, annonça le jeune homme à sa droite, bien plus proche qu’elle ne l’avait imaginé de prime abord.
Il effleura son épaule avant de saisir sa main dans une poigne douce et ferme qui encourageait l’abandon.
— Voilà, murmura-t-il ensuite à son oreille.
Troublée par son timbre caressant, elle ne réagit pas immédiatement.
— Devant toi, l’encouragea-t-il en percevant son hésitation.
Il s'éloigna ce qui lui permit de reprendre ses esprits. Le philosophe avait décidément un drôle d’effet sur elle. Pourtant, elle n’avait aucun faible connu pour les étudiants décontractés à la mèche rebelle. Allongeant finalement les bras à la recherche d’une cible, elle réussit à attraper un pot en verre indéterminé.
— Gingembre moulu, la renseigna Solal.
Merveilleux. De tous les épices présents dans ce chalet, il avait fallu qu’elle choisisse celui aux propriétés supposées aphrodisiaques. Une réputation dont elle se serait amplement passée. Ils voulaient réaliser des biscuits de Noël pas un philtre d’amour !
— Chocolat en poudre.
Heureusement pour elle, cette deuxième pioche était totalement inoffensive. Quoique. En y réfléchissant, elle était quasiment sûre que le cacao avait un pouvoir semblable. C’était une conspiration ! Pleine d’appréhension, elle saisit un nouvel ingrédient.
— Attention !
Un cri inattendu qui arrivait malheureusement trop tard. Avec horreur, elle sentit l’objet se déliter puis se déverser sur elle. Arrachant son foulard, elle découvrit ses pieds ensevelis sous une montagne de... coquillettes. Plusieurs dévalèrent la pente allègrement lorsque ses orteils remuèrent.
— Désolé, bredouilla Solal en passant une main dans ses cheveux. J’ignorais que le paquet n’était pas scellé.
Son bel aplomb s’était envolé. Face à sa mine déconfite, le fou-rire la gagnait. Elle se mordit la langue pour ne pas céder.
— C’est pas grave, le rassura-t-elle avec une voix étouffée. Je crois qu’on a notre dernier ingrédient.
— Il faut juste le... ramasser, hésita-t-il mi-figue, mi-raisin en désignant vaguement le sol.
N'y tenant plus, elle s’esclaffa sans retenue. Ses soubresauts écrasèrent quelques pâtes au passage en produisant une série de craquements secs. Malgré elle, son hilarité redoubla. La situation était tellement incongrue. D’abord indécis, Solal finit par rire à gorge déployée. Une étonnante légèreté s’empara de ses traits habituellement empreints de gravité. C’était la première fois qu’elle le voyait rire aussi librement et cela lui allait bien.
— On va tous les intoxiquer, prédit-elle en se tenant les côtes.
Leur calme retrouvé, ils décidèrent de transformer les coquillettes en éclats caramélisés pour les insérer dans une pâte chocolat/gingembre. Assez satisfaits du résultat, ils se glorifièrent mutuellement comme s’ils avaient accompli un exploit.
— Tu dessines et je m’occupe de la vaisselle.
— Heu... comment ça je dessine ?
— Pour garder une trace de notre incroyable invention dans ton cahier.
— Incroyable c’est vite dit, on n’a encore pas goûté, temporisa-t-elle.
— J’ai confiance.
Sans insister, Solal lui tourna le dos et s’attaqua à la pile monstrueuse dans l’évier. Une délicatesse dont elle lui était reconnaissante. Renouer avec le dessin en se sentant observée aurait été affreux. Elle n’aurait jamais osé. Déjà, la créativité vibrait sous ses doigts. Cette compagne perdue de vue depuis une éternité. Mais elle avait le tract. Cela faisait si longtemps. Pour repousser l'instant fatidique, elle nota avec une application scolaire les ingrédients et les différentes étapes. Une échappatoire qui s’acheva trop tôt à son goût. Elle ne pouvait plus reculer.
Saisissant un crayon, elle esquissa des coquillettes sur le rebord. Rapidement, son incertitude disparut. Comme si ses anciens réflexes avaient toujours été là. Enfouis en elle. A attendre patiemment l’heure de son retour. Sa main grattait frénétiquement le papier alors qu’apparaissait peu à peu un calice ouvragé. Son philtre d’amour. Suspendant son geste, elle observa d’un œil critique l’ébauche manifestement trop terne. Sans perdre une minute, elle fila à l’étage récupérer sa vieille boîte de pastels puis elle se remit au travail. Des volutes hypnotisantes rouge rubis. Une touche de noir. L’attraction du poison. Toute entière à sa tâche, le monde s’était évaporé. Elle avait l’impression de se retrouver. Fillette rêveuse. Adolescente fantasque. Elle se reconnectait à son essence. Ce qu’elle était profondément. Pourquoi avait-elle un jour arrêté de dessiner ? Elle adorait ça. Finalement, elle n’eut plus rien à ajouter. Avec le sentiment du devoir accompli, elle prit un peu de recul et contempla son œuvre.
Elle aimait bien.
Elle aimait même beaucoup.
Semblant percevoir le changement d’atmosphère, Solal se retourna et s’adossa nonchalamment.
— J'ai fini.
— Bravo, la félicita-t-il sobrement.
Il était mignon lorsqu’il respectait son jardin secret comme ça.
Et cela n’avait aucun rapport avec un certain regard caramel complètement envoûtant.
— Tu veux voir ?
— Volontiers.
Un peu nerveuse, elle tapota sur la table en attendant son verdict. Plus jeune, son talent était une évidence mais son assurance s’était égarée quelque part sur le chemin vers l’âge adulte.
— Superbe. Je suis conquis. Tu as gagné en profondeur depuis tes dernières illustrations.
Soulagée et ravie, elle le remercia avec effusion. Grâce à lui, elle avait renoué avec une ancienne passion. Un plaisir qui n’avait pas de prix. Débordante de gratitude, elle le fixait rêveusement.
Il était indiscutablement craquant.
Ce fut la sonnerie de son téléphone qui rompit le charme.
[Prête à patiner, championne ?]
— C'est qui ce gars que tu vois cette après-midi ? interrogea Solal mine de rien.
— Un collègue de boulot.
— Vous êtes proches ?
— Pas vraiment.
— Pourtant il te propose une sortie le 24 décembre. Passer Noël avec quelqu'un ce n'est pas si anodin.
— Oh, il déteste cette fête. Je pense que ça ne représente rien de spécial pour lui. Peut-être qu’il n’a même pas fait le lien. Il était dans les parages et il en aura profité...
— Vous faites souvent des trucs en dehors du travail ?
— Jamais. On flirte juste un peu par message, avoua-t-elle embarrassée.
Elle se sentait étrangement coupable. Mais ce n’était pas comme s'ils étaient réellement ensemble.
— Il manque d’assurance ? chercha à comprendre Solal.
— Ça serait plutôt l’inverse !
— Ça ne veut rien dire j'imagine, déclara-t-il pensif. Des fois, c'est juste une carapace. Une apparence.
— Solal, rappelle-moi ton âge ? plaisanta-t-elle.
En dans telles occasions, sa maturité était plus frappante que celle de Donovan, pourtant de dix ans son aîné.
— Allez, il faut que tu te prépares pour ton rendez-vous galant, conclut-il brusquement. Je vais avertir mon père de ma visite.
Et il quitta la pièce à la vitesse de l’éclair sans lui laisser l’opportunité de répondre.
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Note de fin de chapitre:
Bon l'histoire avance lentement (mais sûrement grâce au CAM). Promis Donovan arrive au prochain chapitre ! Merci d'avoir lu :)
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