Escalader une montagne n'était pas l'idée qu'elle se faisait d'une promenade romantique. George semblait toutefois apprécier. Il aimait la forêt, la montagne et la nature. Mélissa, n'était pas contre, mais elle s'attendait à autre chose pour l'anniversaire de leurs trois ans de relation. En fait, elle n'était pas déçue, mais bon… Elle aurait aimé… elle ne savait pas quoi en fait. Peut-être allait elle apprécier la journée si elle cessait de se dire "et si". C'était l'un de ses plus gros défauts. Bon, concentration sur l'endroit où elle devait poser les pieds.
Ils continuèrent de grimper, mètre par mètre, les près de 900 mètres d'altitude de cette montagne. C'était la plus haute à des centaines de kilomètres à la ronde. Pour elle qui vivait sur un terrain pratiquement plat, c'était immense. Heureusement, elle était habituée à l'activité physique. En ce moment, ils étaient entourés d'arbres, elle n'avait donc aucun moyen de savoir si le sommet était près ou non.
Finalement, après quelques heures, le sol changea. Les arbres cédèrent leur place à des immenses rochers qu'ils durent escalader pour pouvoir progresser. Ici, le soleil tapait sur leurs têtes, mais ils étaient aussi soumis aux caprices du vent qui les rafraîchissait bien suffisamment. Elle pouvait voir si loin, c'était à couper le souffle. Elle n'osa pas prendre de pause pour ne pas retarder son compagnon, mais elle tournait la tête dans tous les côtés manquant de se fouler la cheville à quelques reprises. Ils grimpèrent comme ça pendant un bon moment, puis finalement, ils gravirent les derniers rochers. Mélissa ne put s'empêcher de céder à la tentation de pousser un hurlement de satisfaction. Enfin, hurlement, il ne fallait pas exagérer, un petit cri. Juste assez pour faire sursauter les quelques personnes qui étaient également au sommet. Tout autour, peu importe la direction, elle pouvait voir l'horizon et la forêt, une immense forêt, mais aussi le Lac des Brumes un peu plus loin, la route Beaupré, quelques petites montagnes encore plus loin et également une clairière quelque part entre les deux. C'est ce qu'elle fixait depuis le bord de la montagne. Là où il n'y avait pas de barrière et où elle aurait facilement pu tomber sur plusieurs mètres avant de se fracasser la tête sur un rocher. C'était assez dangereux comme endroit quand on y pensait, mais c'était magnifique et elle n'y pensait pas du tout en ce moment. Il y avait l'air pur qui entrait dans ses poumons, le fond sonore de la nature mais surtout une beauté incroyable. George avait bien fait de l'amener ici, juste cette vue valait touts les efforts faits pour monter. Elle se retourna pour lui dire, lui faire part de ses réflexions, mais ne le vit d'abord pas. Elle baissa les yeux et le vit agenouillée devant elle.
Elle porta la main à sa bouche, il n'était pas en train de...
— Mélissa, ce la fait maintenant trois ans que j'ai le plaisir de t'avoir près de moi dans ma vie. Trois années merveilleuses et une multitudes de souvenirs heureux. Je n'imagine pas passer ne serait-ce qu'un moment de ma vie loin de toi, de ton sourire, de ton humour, de ta vivacité d'esprit, de tes maladresses, de ta générosité, de cette petite étincelle dans tes yeux. J'ai su il y a longtemps, que je voulais faire ma vie avec toi, j'ai pensé à ce moment, me répétant sans cesse ce que j'aimerais te dire afin de convaincre que tu devais accepter. Que je suis prêt à t'aimer et à te soutenir pour le reste de nos vies. Mais au final, ça revenait toujours à la même chose : je suis tombé amoureux de toi il y a trois ans et si à ce moment je ne me doutais pas que tu allais chambouler ma vie, maintenant je le sais. Tu as tout bouleversé, tu m'as aimé. Je sais que tu es celle qu'il me faut et j'espère du fond de mon coeur que tu crois que je suis celui qu'il te faut également. Veux-tu m'épouser ?
Il sortit de sa poche une petite boite noire qu'il ouvrit. À l'intérieur, une bague à laquelle Mélissa ne jeta qu'un coup d'oeil. Tout ce qu'elle voulait, c'était sauter dans les bras de celui qui l'accompagnait, mais avant, elle avait quelque chose à dire :
— Oui.
Ce n'était peut-être pas la plus extraordinaire des choses qui s'était produite ici, mais c'était un miracle quand même. Leur petit miracle à eux.
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Notes d'auteur :
Ce texte est le fruit de mon thème libre. (Et il m'a donné bien des difficultés)
Note de fin de chapitre:
Une histoire un peu plus légère comme le texte précédent qui va peut-être faire contraste avec le prochain. À demain !
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