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Après un jour de réflexion, Vanessa était certaine que le photographe n’avait pas été là par hasard. Cela devait être encore un coup de cette Annabelle Merrytown. Elle ne savait pas comment celle-ci avait réussi à réaliser ce tour de force mais elle l’avait fait et désormais, il y avait des photos d’elle et d’Howard circulant quelque part. Le soir-même, elle avait envoyé un message à Emma qui était venue directement chez elle pour connaître tous les détails. Malheureusement, elles n’étaient arrivées à aucune conclusion satisfaisante.

Elle regarda le plat qu’elle s’était préparé pour dîner avec dégoût. Tous ces événements lui avaient coupé l’appétit. Elle était en train de jeter sa nourriture quand elle entendit la sonnette de son appartement. Qui venait encore la déranger à cette heure tardive ?

Elle s’essuya les mains et vint ouvrir la porte d’entrée. Elle fut à moitié surprise de découvrir Thomas qui attendait patiemment.

“Puis-je entrer ?” demanda-t-il d’une voix sombre.

Vanessa eut un mauvais pressentiment mais elle accepta de le faire entrer et lui proposa de s’asseoir sur son canapé.

“Souhaitez-vous un café ou quelque chose d’autre à boire ?”
“Avez-vous du whisky ?” demanda-t-il.
“Oui, bien sûr…” répondit-elle d’une voix hésitante.

Toutefois, elle lui servit un verre de whisky et le lui apporta. Il le prit dans ses mains, le regarda quelques instants, et d’une seule traite, le but entièrement. Vanessa écarquilla les yeux.

“Mais vous allez vous rendre malade !” ne put-elle s’empêcher de s’écrier.
“Un autre, s’il vous plaît !” lança-t-il en posant son verre sur la table avec bruit.
“Quoi ? Mais non !”
“S’il vous plaît !” s’écria-t-il d’une voix qui n’acceptait aucune objection.

Vanessa s’exécuta rapidement. Thomas semblait de très mauvaise humeur. A son grand soulagement, il ne but pas le second verre aussi rapidement. Vanessa respira à nouveau.

“Qui est cet homme aux cheveux roux avec qui vous traînez ?” demanda-t-il abruptement.
“Un ami !” répondit-elle simplement, surprise par la question, tout en sachant qu’il voulait parler d’Howard.
“Un ami ?” s’enquit Thomas d’un air ironique. “Et vous avez l’habitude d’embrasser vos “amis” ?”
“Comment ? Mais pas du tout !”
“Ah bon ? Et ces photos, c’est quoi ?”

Thomas sortit une enveloppe de sa poche et balança son contenu sur la table basse. La main de Vanessa trembla quand elle en prit une entre ses doigts : elle reconnut la scène. Voilà donc quel était le plan d’Annabelle Merrytown !

“Ce n’est pas ce que vous croyez !” se justifia-t-elle, même si elle n’avait pas vraiment à se justifier. Pourtant, elle avait très envie qu’il la croit.
“Alors, que cela signifie-t-il ?” s’exclama-t-il d’une voix grondante.
“Howard est juste un ami ! Il m’a embrassé car on était sous le gui ! Mais il n’y a rien entre nous !”
“Vous étiez sous le gui ? C’est quoi cette histoire ?”
“Quand un couple est sous un gui, ils s’embrassent, c’est la tradition !”
“Je n’ai jamais entendu pareille ineptie ! Vous avez du gui sur la porte de votre cuisine !”
“Et si deux personnes se retrouvent dessous, ils s’embrassent !”
“Quelle tradition idiote et sans intérêt !”
“Je ne vous permets pas de dénigrer mes traditions !”
“Je dis ce que je veux ! Et cette tradition est complètement stupide ! Noël, c’est une tradition stupide ! Les gens qui la fêtent sont tous des idiots !”

Vanessa commençait à perdre patience.

“Qu’est-ce que ça peut vous faire ? J’ai embrassé Howard et alors ?” lança-t-elle d’un air de défi.

Thomas la regarda. Elle avait l’impression que ses yeux avaient changé de couleur car ils n’étaient plus gris mais noirs tellement sa colère était intense.

“Comment ça et alors ? Vous ne comprenez pas ?”
“Comprendre quoi Thomas ?”
“Mon… inclinaison pour vous !”
“N’importe quoi !”
“Ne vous moquez pas de moi !”

Cette fois, il s’était approché d’elle et avait agrippé son bras. Sa poigne était ferme et Vanessa ne réussit pas à se dégager. Son visage était tout près du sien.

“Vous vous moquez de moi ! Vous jouez avec mon coeur en acceptant mes invitations !”
“Non, ce n’est pas vrai !”
“Si, c’est vrai ! Et maintenant, vous niez ! Ne vous ai-je pas démontré à quel point vous m’intéressiez ?”

Vanessa ne sut plus quoi dire, elle tremblait juste et regardait désormais Thomas avec des yeux agrandis d’effroi. En effet, elle savait que Thomas s’intéressait à elle. Tout ce temps qu’il avait passé avec elle, les pâtisseries, l’hôpital, la patinoire… Mais elle ne pouvait pas être avec lui.

Le visage de Thomas s’approchait dangereusement du sien. Elle sentait son souffle alcoolisé sur son visage. Et subitement, il la força à l’embrasser. Elle poussa un léger gémissement. Elle ne réussit pas à se dégager, puis, doucement, accepta le baiser qu’il lui donnait de force. Au bout de quelques instants, néanmoins, elle reprit ses esprits et le repoussa violemment, il retomba lourdement sur le canapé. Elle tremblait encore plus.

De longues secondes passèrent avant que Thomas ne se relève lourdement. Quand il leva la tête, il la regarda d’un air glacial.

“C’est comme ça, alors !” dit-il simplement.

Et il sortit de l’appartement en claquant la porte. Vanessa éclata en sanglots.

oOoOo



Vanessa s’était mise en arrêt maladie. Elle avait envoyé son article sur les marchés de Noël par mail et avait décidé de partir passer la fin de l’année chez ses parents. Cela faisait depuis trop longtemps qu’elle n’était pas venue chez eux pendant cette période et quand elle retrouva son père qui l’attendait à la sortie de la gare pour la chercher, elle se jeta dans ses bras.

Les Bale ne lui posèrent aucune question. Quand elle les avait appelés la veille pour leur dire qu’elle venait le lendemain chez eux, ils n’avaient rien dit, acceptant la nouvelle avec joie. Mais désormais, ils voyaient bien que leur fille n’allait pas bien. Vanessa était tout le temps d’humeur maussade, s’enfermait souvent dans sa chambre et ne riait plus comme elle avait l’habitude. Pourtant, c’était Noël, sa fête préférée. Même ses grands-parents qui vinrent lui rendre visite une après-midi ne purent dérider leur petite-fille. Ils se regardèrent tous sans comprendre.

Néanmoins, Madame Bale eut une idée. Elle envoya un message à la meilleure amie de sa fille, Emma en lui expliquant la situation. Son amie pourrait certainement lui redonner le sourire.

oOoOo



Emma prenait son petit-déjeuner chez ses parents et elle relisait le mail qu’elle avait reçu de la mère de Vanessa. Son amie n’allait pas bien. Pourtant, elle ne savait comment l’aider. Même Vanessa ne lui avait pas dit pourquoi elle retournait chez ses parents aussi abruptement. Elle n’avait rien voulu lui dire malgré ses demandes insistantes.

Son frère, Howard, qui avait également passé la nuit chez ses parents arriva pour prendre son petit-déjeuner.

“Des mauvaises nouvelles ?” lui demanda-t-il en voyant la mine sombre de sa soeur.
“Oui, Vanessa ne va pas bien !” répondit-elle d’un air dépité.

Howard se sentit brusquement gêné.

“Ah bon… vraiment ?”
“Oui, elle est rentrée chez ses parents sans rien dire à personne et là, elle déprime complètement là-bas ! Je me demande vraiment ce qui s’est passé !”
“Ah…”

Le visage d’Howard s’assombrit encore plus. Emma remarqua son air embarrassé.

“Que se passe-t-il, Howard ?” demanda-t-elle brusquement, connaissant son jumeau par coeur. “Tu sais quelque chose ?”

Howard la regarda l’air désespéré. Mais Emma commençait à se mettre en colère et quand elle était dans cet état, il était impossible de ne pas lui dire la vérité. Finalement, il avoua.

“J’ai rencontré… une certaine… Annabelle Merrytown…”

oOoOo



Emma ruminait dans la voiture qui l’emmenait au manoir des Johnson. Howard qui était assis à côté d’elle ne disait plus rien depuis plus d’une heure. Il se sentait vraiment mal. Il savait qu’il n’avait pas bien agi mais il aimait Vanessa. Il avait pensé faire cela pour son bien. Emma l’avait engueulé tellement fort que la maison en avait tremblé. Au comble de sa colère, elle lui avait même balancé tous les objets qui lui étaient tombés sous la main. Leur mère était arrivée à temps avant que la maison ne devienne un champ de bataille.

Mais Emma n’avait pas voulu s’excuser. Tout était la faute d’Howard. Si cet idiot n’avait pas cédé face à la demande de cette satanée Annabelle Merrytown, jamais Vanessa ne serait partie aussi déprimée.

Emma avait décidé d’aller voir immédiatement l’héritier des Johnson. Elle ne savait pas si elle pourrait rentrer dans sa demeure mais elle devait bien essayer quelque chose.

Quand la voiture s’arrêta devant le grand portail noir en fer forgé, elle expliqua le but de sa visite, en indiquant qu’elle venait parler d’un sujet urgent concernant Vanessa Bale à Thomas Johnson. Le gardien l’avait regardé d’un air dubitatif mais il avait néanmoins transmis le message au manoir.

Au bout de dix minutes, qui avaient mis à bout les nerfs de la jeune femme et également ceux d’Howard qui se tassait sur son siège à chaque fois que sa soeur le regardait rageusement, le portail s’ouvrit enfin et la voiture fit le trajet jusqu’à la porte d’entrée. Emma était tellement en colère qu’elle ne remarqua pas la beauté de la forêt, ni le grand parc du manoir, sous son manteau blanc scintillant.

Elle sortit de la voiture dès que celle-ci s’arrêta et se présenta au majordome, Howard sur ses talons. Les deux Harrington suivirent l’homme qui les emmena directement dans le bureau de Thomas Johnson. Emma, cette fois, eut tout le loisir de découvrir la richesse des Johnson mais elle était loin d’être en admiration. Elle avait plutôt du dégoût pour tous ces nantis. Elle avait d’ailleurs du mal à comprendre comment Vanessa pouvait s’intéresser à un homme tel que Thomas Johnson. Certes, il était riche et beau mais elle avait du mal à croire qu’il était aussi attachant que Vanessa le présentait. Elle allait enfin pouvoir se faire une opinion par elle-même. Et surtout, elle avait besoin de s’assurer que l’homme était sincère. Il était hors de question qu’elle ne laisse quelqu’un jouer avec le coeur de sa meilleure amie.

Ils arrivèrent enfin dans le bureau du maître des lieux. Ce dernier était assis derrière son bureau et se leva dès que les jumeaux entrèrent. Il les observa d’un oeil critique. Il avait bien sûr reconnu le jeune homme aux cheveux roux et ne put s’empêcher de lui lancer un regard haineux. Howard qui remarqua l’animosité de Thomas Johnson baissa la tête.

Ce qu’Emma n’avait en revanche pas prévu, c’était que Thomas n’était pas seul. En effet, son cousin, James, était assis en face de son bureau et s’était levé également de son siège pour leur faire face.

“Bonjour ! Je suis Thomas Johnson !” lança ce dernier en leur serrant la main. “Et vous devez être Emma et Howard Harrington, n’est-ce pas ?”

Les deux Harrington acquiescièrent. Thomas leur proposa de s’asseoir sur le canapé. Il invita James à s’asseoir également avec eux, sur l’un des deux fauteuils. Thomas prit l’autre.

“Je suis étonné par votre visite !” dit Thomas. “Et j’espère que cela ne vous dérange pas que mon cousin reste avec nous pendant notre discussion. Il est un grand ami de Vanessa Bale et je pense que son avis me sera précieux.”

Emma renifla avec ironie mais ne regarda pas pour autant James qui, lui, ne dit rien.

“Alors, pourquoi êtes-vous venus me voir ?” leur demanda-t-il.
“Nous sommes venus pour vous parler de notre amie, Vanessa,” dit Emma sans préambule. “J’ai appris quelque chose ce matin par… mon frère…”

Elle jeta un regard noir à Howard qui se ratatina sur le canapé. James haussa les sourcils. Emma pouvait être effroyable quand elle le voulait. Qu’avait donc fait Howard pour la mettre dans cet état ? La discussion l’intéressa encore plus.

“Vous avez reçu des photos, n’est-ce pas ? Montrant mon frère, Howard, embrassant Vanessa, est-ce bien le cas ?” demanda-t-elle à Thomas.

Celui-ci ne répondit pas immédiatement. Son cousin n’était bien sûr pas au courant de cette histoire, il ne lui en avait rien dit, et ses amis non plus vu l’expression de son visage.

“En effet, mais pas que ! J’ai aussi reçu des photos de Vanessa et de moi-même, à la patinoire, dans une position… certes.. inconvenante…”

Les trois anciens amis se regardèrent se demandant qu’elles étaient ces photos inconvenantes mais Emma se rappela qu’elle en voulait toujours à James et détourna le regard immédiatement.

“Le baiser de Howard, c’était une mise en scène !” lança Emma brusquement.

Thomas se redressa sur son siège et regarda la jeune femme avec des yeux agrandis.

“Comment ?” ne put-il que répliquer.
“Dis-lui, Howard !” lui intima Emma d’un oeil noir.

Howard avait les oreilles rouges mais se redressa néanmoins et raconta toute l’histoire.

“J’ai rencontré il y a une dizaine de jours Annabelle Merrytown,” dit-il. “Elle savait qui j’étais car elle m’a appelé par mon nom et m’a fait entrer dans sa voiture. C’est là qu’elle… m’a parlé de vous, Thomas, et de Vanessa. Elle m’a expliqué qu’elle ne pouvait pas accepter votre relation car vous n’étiez pas du même monde. Au début, j’ai réfuté tout ce qu’elle m’a demandé de faire. Et puis, petit à petit, elle a compris que j’étais… que j’avais… bref… que Vanessa me plaisait. Et… vraiment, je sais pas pourquoi… au bout de moment, je suis devenu jaloux de vous… Et… j’ai accepté ce qu’elle m’a demandé de faire !”.

Thomas avait regardé Howard sans rien dire. Il ne le montrait pas mais il bouillonnait de colère. Il n’en avait pas contre le pauvre ami de Vanessa mais contre cette perfide Merrytown qui avait monté toute cette histoire.

“J’ai forcé Vanessa à aller au marché de Noël, je savais qu’elle était déprimée, cela n’a pas été compliqué. Je l’ai fait boire et je l’ai forcé à m’embrasser. Enfin, forcer… c’est un grand mot ! Je l’ai juste embrassé ! Mais elle m’a repoussé immédiatement !”

Thomas regardait Howard maintenant avec des yeux noirs et ce dernier baissa la tête.

“Je savais qu’un photographe serait là pour prendre des photos. J’ai fait en sorte qu’il puisse nous photographier, Vanessa et moi. Voilà !”
“Et ce n’est pas tout !” renchérit Emma. “Cette Annabelle Merrytown est venue menacer Vanessa en lui demandant de ne plus vous fréquenter, ce qu’elle a refusé de faire. Et je suis quasiment sûre que c’est elle qui a détruit les pâtisseries et les cadeaux que vous comptiez offrir aux enfants de l’hôpital !”

A ces derniers mots, Thomas se leva d’un bond, hors de lui. Il appela immédiatement son secrétaire pour qu’il contacte Annabelle Merrytown. Thomas devait mettre cette histoire au clair.

oOoOo



Annabelle s’était mise sur son 31. Elle venait de recevoir un appel du secrétaire de Thomas Johnson lui demandant de venir dans son manoir. C’était sa chance. Après tout ce temps, après tous ses efforts, elle allait enfin pouvoir être en tête à tête avec l’héritier des Johnson.

Toutes ces années passées à le regarder en silence, à attendre son moment. Au bal, elle avait été tellement ravie d’avoir été choisie pour la première danse et l’homme avait redansé avec elle. Ces chances de devenir la prochaine Madame Johnson étaient assurées. Mais cette parvenue de Bale l’avait coiffée au poteau. Elle avait dansé avec lui et ensuite, elle avait passé du temps avec l’homme qu’elle désirait. Elle n’avait pas pu laisser passer l’affront. Désormais, Vanessa Bale était sortie de sa vie et elle allait enfin pouvoir profiter de sa victoire.

Elle suivit d’un pas conquérant le majordome qui l’emmenait dans le bureau de Thomas Johnson. Elle regarda le manoir avec envie. Bientôt, ce manoir serait le sien ! Elle frétillait déjà de joie à l’idée de le redécorer à sa façon. Ses amies seraient tellement jalouses !

Elle arriva enfin à destination. Avant d’entrer, elle vérifia rapidement sa tenue. Thomas vint l’accueillir immédiatement avec un air neutre.

“Bonjour monsieur Johnson !” lança-t-elle de son air le plus charmeur. Elle leva la main vers lui.
“Bonjour mademoiselle Merrytown !” répondit-il poliment. Il prit la main de la demoiselle et la baisa. “S’il vous plaît, veuillez vous asseoir sur le canapé !”
“Mais avec plaisir !”

Elle se retourna pour aller vers le canapé quand elle s’arrêta net. Elle vit Howard Harrington, sa soeur Emma et James Lane qui la regardaient avec différentes expressions : Howard d’un air penaud, Emma d’un regard noir et James d’un air curieux.

Elle releva la tête vers Thomas.

“Mais que… ?”

oOoOo



Annabelle pleurait. Elle suppliait Thomas de la pardonner. Mais ce dernier ne lui jeta même pas un dernier regard. Il avait eu les confessions qu’il voulait. Il n’en avait plus rien à faire de la jeune femme. Déjà, il s’était gardé de ne pas l’étrangler car il n’était pas un meurtrier et il se devait de garder de bonnes relations avec les Merrytown.

L’attitude d’Annabelle était impardonnable. Jamais il n’avait pensé qu’elle était capable d’une telle perfidie. Et tout cela, non parce qu’elle l’aimait mais parce qu’elle n’en avait qu’après son nom, sa richesse, sa popularité. Elle était aussi exécrable que tous ces nobles qui lui léchaient les bottes à chaque fois qu’il les rencontrait. Il les méprisait tellement !

Il appela son majordome qui fit venir son oncle dans son bureau.

George Johnson arriva chez son neveu sans savoir de quoi il allait lui parler. Quand il vit la scène qui était face à lui, celle des Harrington avec James assis tranquillement sur le canapé, d’Annabelle qui s’était écroulée sur le sol et pleurait à chaudes larmes et de Thomas qui se tenait devant la fenêtre, le dos raide, il se dit immédiatement que quelque chose de grave s’était déroulé

“Mademoiselle Merrytown, veuillez reprendre contenance et expliquez ce que vous avez fait à mon oncle, s’il vous plaît !” lui intima Thomas d’une voix grondante.

Sa voix était sans appel. Annabelle se releva et fit face à l’oncle de Thomas. Elle essuya ses larmes et confessa tout ce qu’elle avait fait.

George Johnson resta coi pendant quelques minutes le temps d’intégrer toutes les informations que lui avait transmises l’héritière des Merrytown.

“Je pense qu’il est temps que vous rentriez chez vous, mademoiselle !” lança l’oncle d’une voix glaciale.
“Je suis vraiment désolée, monsieur !” le supplia-t-elle, en se remettant à pleurer.

Mais l’oncle de Thomas ne la regardait plus. Elle s’enfuit alors du manoir des Johnson.

“Que comptez-vous faire, mon cher neveu ?” lui demanda George en s’approchant de lui.

Les trois jeunes gens haussèrent la tête et écoutèrent attentivement leur conversation. Thomas se retourna vers son oncle.

“Vous savez très bien ce que je vais faire, mon oncle !” s’écria ce dernier d’une voix ferme. “M’en empêcherez-vous ?”

George l’observa pendant quelques instants, puis, sourit enfin.

“Vous savez que je ne pourrai jamais rien vous empêcher de faire ! Si cela est votre décision !”

oOoOo



Emma, Howard et James se retrouvèrent seuls dans le bureau de Thomas, comme si on les avait oublié. Ils s’observèrent se jaugeant du regard. James prit finalement la parole sachant que c’était à lui de le faire.

“Emma,” dit-il en regardant son ancienne petite amie. Celle-ci releva la tête en lui lançant un regard de défi. “Je voudrais m’excuser pour ce que je t’ai fait il y a trois ans ! Je n’aurais jamais dû faire ça et je le regrette amèrement depuis ! Pourras-tu me pardonner un jour ?”
“Je ne sais pas, James !” répondit-elle au bout de quelque temps.
“Je comprends,” dit James d’un air maussade. “N’hésite pas à me contacter si un jour, tu veux bien me reparler ! Je suis prêt à tout faire pour que tu me pardonnes !”

Ses yeux étaient sincères mais Emma se détourna à nouveau. Howard qui avait regardé toute la scène décida de se lever.

“C’était un plaisir de te revoir, James !” lança ce dernier en lui offrant sa main pour qu’il la serre.

James sourit enfin. Il serra la main de son meilleur ami avec soulagement. Peut-être qu’un jour réussira-t-il à se faire totalement pardonner ? Cela prendra du temps, certes, mais il avait déjà fait un grand pas en avant.

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