Viviane se dirigea d’un pas décidé vers l’adresse qu’elle avait relevée avant. Elle était certaine de ce qu’elle allait découvrir mais elle ne devait négliger aucune étape. Et donc elle allait parler à Jonathan. Le garçon vivait dans un appartement au centre de la petite ville. Ce fut lui qui lui ouvrit la porte.
– Oh, Viviane.
– Salut, Jonathan. Je peux entrer ?
Le garçon s’effaça en rougissant et la guida dans le salon. Viviane n’accorda pas un regard à la décoration de la pièce et se concentra sur le fait qu’elle devait rassurer son vis-à-vis.
– Tu as eu quelque chose de sympa au Père Noël surprise ? lui demanda-t-elle question de lancer la conversation.
– Un jeu, répondit laconiquement Jonathan. Mais je crois que mon cadeau n’a pas plu…
– Les chocolats ne sont pas vraiment un cadeau original… lui sourit Viviane. Cela dit, Louis m’a offert des macarons, ce n’est pas très loin non plus.
Jonathan se mordillait les lèvres avec ses dents de devant. Elle ne voulait pas se moquer mais ça lui donnait un air de castor… Eva l’appelait vraiment ainsi. Ce n’était pas très gentil en réalité. Viviane se rappela à l’ordre, elle devait écouter attentivement ce qu’il pouvait trouver en défense.
– En fait, commença le garçon. En fait, j’ai demandé à Louis et aussi à d’autres garçons ce qu’ils offriraient à une fille. Et la plupart m’ont conseillé des pralinés ou quelque chose à manger, alors j’ai fait ça. Je n’avais aucune idée qu’elle n’en mangerait aucun et qu’Eva allait en mourir ! Je voulais juste lui faire plaisir !
Il avait craqué sur les dernières phrases et les avait criées. Les larmes dévalaient ses joues. Si Viviane avait eu des doutes sur sa culpabilité, elle les sentit s’envoler. Jonathan était un piètre acteur. Il n’avait même pas eu le droit de participer à la crèche à l’église pendant le catéchisme, c’est dire.
Viviane lui tendit un mouchoir avec une moue compatissante. Ce n’était vraiment pas très sympa de la part du coupable de choisir d’instrumentaliser le garçon le plus timide de la classe devant celle qu’il admirait depuis la première fois qu’il l’avait vue. Enfin, elle parlait d’un meurtrier, évidemment qu’il ne pouvait pas être sympa !
– Tu as demandé à ses amies aussi ? Marie, Véronique ? Ou peut-être plutôt Eva ?
– A Eva, renifla Jonathan. Elle était avec Octave et un garçon plus vieux là. Elle a dit que les chocolats n’étaient pas une mauvaise idée en général mais m’a rappelé de ne pas en prendre à la pistache. Octave et le plus âgé étaient plutôt d’accord. Et l’autre m’a dit qu’il travaillait dans une chocolaterie et qu’il me réserverait une boîte. Je l’ai récupérée hier soir chez Octave parce que le magasin ferme trop tôt.
C’était les plus longues phrases que Viviane avait jamais entendues sortir de sa bouche. Elle le remercia d’un sourire et, lui laissant son paquet de mouchoirs, repartit rapidement. Le soir tombait déjà et elle voulait encore parler à Michaël et à Octave.
Ils ne pouvaient ni l’un ni l’autre avoir tué Eva mais il lui fallait être sûre. Si tout c’était passé comme l’avait dit Jonathan, eux deux avaient eu l’occasion d’ajouter le poison dans le praliné… Mais pourquoi ? Ils étaient proches d’Eva.
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Notes d'auteur :
Thème : castor.
Bonne lecture !
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