De retour à la maison, Viviane s’enferma dans sa chambre, ignorant les exclamations de joie de Valérie en train de déguster ses chocolats. Avait-il été sage de lui en acheter là-bas ? Et s’il s’agissait d’un fou qui empoisonnait des chocolats au hasard ? Elle essaya de se rassurer. Jeanne et ses amis en avaient aussi mangé et n’étaient pas morts. Du moins pas aussi rapidement.
Est-ce qu’ils en avaient mangés aussi ? Voilà une question importante. Dans ses souvenirs, il manquait déjà quelques pralinés dans la boîte quand Jeanne était venue en proposer à Eva. Mais elle aurait tout aussi bien pu les jeter avant. Comme elle avait jeté la boîte après. Cela voudrait dire que soit elle – ou un de ses trois amis – était au courant que tous les chocolats de cette boîte étaient empoisonnés et avait veillé à ce que personne d’autre qu’Eva n’en mange ; soit le seul chocolat nocif était celui qu’avait pris Eva. Et alors soit c’était du hasard et Jeanne était visée, soit Jeanne lui avait donné exprès ce chocolat. Après tout, elle le lui avait désigné expressément.
Tout ça ne faisait aucun sens. Pourquoi Jeanne – ou un de ses amis – aurait-elle voulu éliminer Eva ? Ils perdaient maintenant leur source de bonnes notes ! La jalousie sans calcul ? Pour cela c’était trop bien planifié…
Eva avait dit que le chocolat avait un goût amer. Cela pouvait faire référence au poison contenu. En tout cas, c’était ce qu’elle avait supposé jusqu’à maintenant. Elle n’avait toujours pas de preuves qu’Eva avait été réellement empoisonnée. Il lui faudrait demander aux policiers dès qu’ils viendraient l’interroger. S’ils venaient, ce qu’elle espérait fortement.
Mais peut-être que le goût amer venait-il du chocolat noir ? Le praliné avait été très sombre et dans ses souvenirs, Eva ne mangeait que du chocolat au lait. En plus, il avait été décoré avec de la pistache ! Cela lui revenait maintenant. C’était peut-être le seul dans la boîte et Jeanne – c’était bien connu après un scandale à la cantine l’année dernière – y était allergique. Ce qui pouvait expliquer pourquoi elle avait forcé le choix d’Eva sur celui-ci.
Mais évidemment, ce n’étaient que des hypothèses. Peut-être que la ligne verte qu’elle avait vue n’indiquait pas de la pistache. Peut-être qu’Eva préférait le chocolat noir. Peut-être qu’elle aussi était allergique à la pistache et n’avait pas été empoisonnée. Il lui fallait des réponses.
D’un geste décidé, elle chercha le numéro d’Octave dans son portable et l’appela. La sonnerie retentit longtemps et juste au moment où elle se décida d’abandonner, le garçon décrocha.
– Viviane ? s’étonna-t-il. Ça va ?
– C’est à moi de demander ça. Tu vas mieux ? s’inquiéta l’adolescente même si ses pensées ne tournaient qu’autour des questions qu’elle voulait poser.
– Oui, confirma faiblement Octave. Je ne réalise toujours pas comment…
– A ce propos, le coupa Viviane – elle n’avait aucune intention d’écouter ses jérémiades –, est-ce qu’Eva aimait le chocolat noir ?
– Non, mais pourquoi ?
– Et les pistaches ?
– Oui, mais…
– Merci beaucoup, Octave. Je t’expliquerai plus tard, j’essaie de trouver le coupable, là.
– Viviane, ne fais pas…
Mais la blonde raccrocha. Elle avait les réponses qui l’arrangeait. Ou en tout cas qui confirmaient ce qu’elle supposait. Eva avait été empoisonnée avec ce chocolat. Il suffisait maintenant de savoir jusqu’à quel point les différents acteurs étaient au courant de ce qu’ils faisaient.
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Notes d'auteur :
Thème : goût.
Bonne lecture !
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