Ce que Viviane craignait dans son esprit imprégné d’histoires policières arriva pendant le cours de français. Eva s’arrêta d’écrire sous le regard attentif de la jeune Torset, installée en diagonale derrière elle. Elle cligna des yeux et se prit la tête entre les mains.
– Ça va ? souffla Viviane.
– Un peu de vertiges, répondit Eva sur le même ton. J’ai mal à la tête.
Octave leva son regard de son nouveau livre et le posa sur son amie, compatissant mais pas particulièrement inquiet. Au contraire de Viviane qui essayait de passer tous les poisons qu’elle connaissait dans sa tête. Mais bon, elle n’en savait que les plus classiques, ceux qui revenaient le plus souvent dans ses livres. Et le mal de tête ne figurait pas parmi les symptômes qu’elle avait retenus.
– Tu veux aller à l’infirmerie ? tenta-t-elle mais la réponse fut évidemment négative.
Une demi-heure plus tard, Eva croisa les bras et y posa sa tête. Viviane poussa Octave pour qu’il donne un coup de coude à son amie. Elle s’inquiétait quand même et ne pouvait pas l’atteindre elle-même. Quoique… Elle tendit sa jambe aussi loin que possible et à l’aide d’une acrobatie, qu’elle ne serait jamais capable de reproduire durant un cours de sport, donna un coup de pieds plus fort que prévu. Qu’elle glissât de sa chaise sera passer sous silence ici. Il n’empêche qu’Eva ne réagit pas à son coup.
– Viviane, fit Octave d’une voix urgente. Sa main est toute froide !
La jeune fille se releva rapidement, ignora le regard surpris de son professeur, souleva la tête de sa camarade de classe et regarda dans des yeux grands ouverts et vides. Elle se tourna vers son professeur.
– Vous pouvez appeler une ambulance ou la police ? Je crois qu’Eva ne va pas bien du tout.
Elle avait choisi volontairement de taire qu’elle était morte, elle s’imaginait bien la panique que ça aurait engendrer. Bon, elle ne l’avait retardée que de quelques secondes puisqu’évidemment, Monsieur Dumeunier ne pouvait pas faire ce qu’on lui disait mais devait à tout prix vérifier par elle-même.
– Mon Dieu ! Elle est morte ! hurla-t-il.
Viviane se contenta d’acquiescer.
– C’est une tentative de meurtre sur moi, déduit immédiatement Jeanne, incapable de penser à quelqu’un d’autre qu’elle-même. Elle a mangé mon chocolat empoisonné.
Viviane fronça les sourcils. Comment avait-elle pu avoir cette idée aussi rapidement ? Mais elle sortit téléphoner à la gendarmerie. Fallait bien que quelqu’un garde la tête froide dans tout ce cirque. Peut-être avait-elle lu trop de livres sur des crimes ?
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Notes d'auteur :
Thème : Tentative.
Bonne lecture !
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