Le jour était levé depuis plus d’une heure lorsque Maïwenn ouvrit les yeux. La tempête était passée, même si le ciel restait chargé de nombreux nuages. Elle poussa un long soupir. La boule de stress accrochée à son estomac ces derniers jours s’était étrangement évaporée.
Cette disparition soudaine, loin de la soulager, lui laissa une impression de manque, comme si la peur s’était sournoisement ancrée en elle. Soudain, des cris la firent sursauter. Ça y est, cette angoisse était revenue.
Elle descendit quatre à quatre les marches de l'escalier la conduisant dans le hall, puis se rendit dans la cuisine où Christina prenait son petit-déjeuner. Presque amusée de la voir en alerte dès le réveil, cette dernière lui expliqua que les cris provenaient du terrain d'entraînement qui accueillait régulièrement les apprentis Varlarc'h. Rassurée, Maïwenn s'assit à la table pour déjeuner elle aussi.
Noelyse ne tarda pas à les rejoindre. Elle était prête à se rendre sur le champ d'entraînement où Pierre et Mathias l'attendaient. Maïwenn ne voulait pas manquer l'occasion de voir ce par quoi le jeune homme était passé et elle demanda donc à Noelyse de l’attendre pour qu’elles s’y rendent ensemble.

La propriété des Hua était beaucoup plus étendue qu'elle n'y paraissait. Outre l'immense serre attenante à la maison, il y avait aussi un jardin, faussement sauvage, où s'entremêlaient bouleaux, chênes et rhododendrons. Une longue allée de pierres permettait de traverser celui-ci jusqu'à une parcelle où se trouvaient, entre autres, un mur d'escalade et des barres de traction.
Lorsqu'elles arrivèrent sur les lieux, une vingtaine d'apprentis Varlarc'h répétaient déjà des mouvements de combats dans une synchronisation parfaite.
Pierre regardait avec attention l'entraînement, mais restait en retrait de peur que quelqu'un puisse le reconnaître. Après l'avoir salué, Maïwenn balaya du regard les alentours à la recherche de Mathias.
— Il doit être dans le vestiaire, là-bas, indiqua Pierre sans même que la jeune fille lui ait posé la question.