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Notes d'auteur :
Thème : L'orage
Petite dédicace à Jello, ma binôme, pour le prénom du personnage féminin ;)
Virginie était assise sur le canapé, elle écoutait le dernier épisode de sa série préférée. Normalement, elle devait attendre les rediffusions, car ses parents écoutaient le journal télévisé et son frère monopolisait la télévision du sous-sol avec ses jeux-vidéos. Mais leurs parents avaient quitté la ville pour quelques jours pour assister à un congrès les laissant tous les deux. Elle pouvait donc profiter tranquillement de sa soirée. Le son était plus fort qu’à l’habitude pour couvrir le vent violent et la pluie qui frappait la fenêtre comme des grêlons. Depuis quelques heures, le tonnerre résonnait au loin, se rapprochant de plus en plus.

Elle se leva à la pause publicitaire pour se faire du maïs soufflé au four micro-onde. Un éclair illumina le ciel alors qu’elle ouvrait la porte de l’armoire. L’adolescente fouilla au fond de l’étagère sachant très bien que Louis faisait tout pour les cacher et l’agacer. Le coup de tonnerre éclata alors qu’elle décalait la boite de biscuits pour voir s’il n’y en avait pas derrière. Il lui fallut finalement ouvrir le pot de pois chiches pour trouver un sac. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’il avait fait des autres, mais ça irait pour ce soir. De la cuisine, elle pouvait toujours voir l’écran qui présentait, pour l’instant, une publicité de savon naturel. Vu le temps qu’elle avait perdu à chercher sa collation, elle craignait de manquer le début de son émission. Les pops du maïs qui éclatait résonnèrent dans la cuisine et il ne fallut que quelques secondes pour que l’odeur du beurre salé ne se repende dans la pièce. Elle entendit plus qu’elle ne vit son émission recommencer. Sautillant de joie, elle espéra que le four micro-onde accélère pour qu’elle puisse retourner rapidement dans l’autre pièce. Elle n’avait aucun problème à voir ou à entendre, mais préférait quand même s’asseoir confortablement.

Alors qu’il ne restait que quelques secondes à la minuterie du four micro-onde, il s’arrêta soudainement en même temps que la télévision et que toutes les lumières s’éteignaient. Quelques pops résonnèrent encore dans la maison bien plus silencieuse, la chaleur n’étant pas dissipée. Elle entendit, d’en bas, son frère jurer. Elle s’attendait à ce que l’électricité revienne en quelques secondes, mais elle dut se rendre à l’évidence après près de deux minutes à attendre sur place que ce ne serait peut-être pas de sitôt. Le coup de tonnerre assourdissant qui avait eu lieu entre temps et la pluie qui s’était encore renforcie avait probablement contribué à cette conclusion.

Louis avait dû déduire la même chose, puisqu’elle l’entendit monter les marches lentement. Il faisait assez noir pour qu’elle ait de la difficulté à voir devant elle, alors son frère devait sûrement revenir au rez-de-chaussée à tâtons. Elle se décida enfin à bouger, se trouvant stupide à rester sur place.

Avec des pas précautionneux, elle se dirigea vers la penderie où ses parents rangeaient les chandelles et les lampes-torches. La jeune femme s’étira sur la pointe des pieds pour saisir la boite en hauteur et la déposa sur le sol. Heureusement pour elle, sa lampe de camping qu’elle avait utilisé il y avait de cela quelques années en camp de vacances se trouvait sur le dessus de tout.

- Virginie…?

La voix de son frère la fit sursauter et elle eut besoin de quelques secondes pour parvenir à répondre :

- Je suis en train de chercher de quoi nous éclairer.

Elle entendit ensuite un bruit de collision. Son frère avait de toute évidence foncé dans une des chaises de la salle à manger. S’il dit quelque chose ensuite, elle ne l’entendit pas noyé dans le coup de tonnerre qui résonna. L’orage était juste au-dessus d’eux, pensa Virginie.

Elle alluma la lampe-torche, puis la dirigea vers le contenu de la boite. Il y avait assez de chandelles pour approvisionner une armée là-dedans. Elle prit le contenant à nouveau dans ses bras et retourna à la cuisine où son petit frère l’attendait en se tenant le genou. Elle ne put s’empêcher de pouffer devant sa maladresse. Il était peut-être excellent en jeux vidéo, mais son adresse dans la vraie vie était loin de l’être tout autant.

- C’est la chaise qui n’était pas à son endroit habituel, dit Louis pour se défendre.
- C’est ça, c’est ça, se moqua Virginie.

La lumière qu’elle avait pointée sur le contenu de la boite n’était pas assez puissante pour qu’elle remarque la grimace que son frère avait fait dans sa direction.

Elle sortit rapidement des chandelles et leur support de la boite et incita son frère à l’aider à trouver les allumettes. Il trouva leur boite, mais… vide… son contenu s’était répandu travers les chandelles. La première allumette qu’ils réussirent à récupérer leur permit d’allumer les chandelles sélectionnées et il fut ensuite plus facile de retrouver les autres et de les ranger à nouveau dans leur boite. Louis eut la bonne idée de la maintenir fermée avec un élastique. Ils éparpillèrent les chandelles dans la pièce pour qu’elle soit baignée d’une douce lueur, puis, ayant accompli cette mission, se regardèrent. Ils ne savaient pas trop ce qu’ils devaient faire ensuite. Ils ne pouvaient retourner à leurs activités précédentes et n’avaient pas tout à fait envie de se retrouver seuls dans une pièce à demi-éclairée par un temps pareil. Les flammes dansantes projetaient des ombres étranges sur les objets et les visages des deux jeunes. Rendant l’atmosphère qui était déjà lourde, un peu plus pesante.

- Ça te dirait de jouer au Scattergories ? dit Louis.

C’était le jeu auquel ils jouaient toujours avec leurs parents lorsque l’envie leur prenait de s’amuser en famille, ce qui arrivait plus rarement ces temps-ci, devait admettre Virginie. Ils étaient toujours si occupés.

- Ça me va si tu vas chercher le jeu.
- C’est moi qui ai proposé, tu peux bien faire un effort!
- Tu as peur ?
- Non, mais je ne vois pas pourquoi c’est moi qui dois y aller!
- On dirait que tu as peur, continua Virginie avec un sourire malicieux.
- Vu comme tu insistes c’est plutôt toi qui as peur!

Ils continuèrent à argumenter encore un peu, puis se décidèrent à y aller ensemble quand un coup de tonnerre plus fort que les autres leur fit pousser un cri terrorisé. Chacun tenant une chandelle, ils préféraient économiser les piles de la lampe torche pour les nécessités, ils descendirent les marches les menant au sous-sol.

Puis, Louis passa la sienne à sa soeur pour fouiller dans les bacs. Elle tenta de se mettre le plus près possible pour lui donner le plus de lumière sans toutefois être dans ses pattes. Le jeu rouge fut trouvé et ils remontèrent avec empressement.

Ils réarrangèrent les chandelles autour de la table, puis installèrent le jeu. Il ne fallut que quelques manches pour que le frère et la soeur oublient l’orage à l’extérieur. La compétition avait pris le dessus et seule la sonnette intégrée qui indiquait que leur temps s’était écoulé les faisait sursauter. Ils ne remarquèrent pas que les éclairs et le tonnerre étaient moins rapprochés et que le vent soufflait bien moins fort. Ce ne fut que lorsque les lumières se rallumèrent au-dessus de leurs têtes et que les deux téléviseurs se rallumèrent qu’ils réalisèrent que l’orage était passé. Jetant un coup d’oeil à sa montre, Virginie réalisa que plusieurs heures s’étaient écoulées. Elle avait oublié comme les soirées jeux étaient plaisantes et filaient comme l’éclair. Louis sourit à sa soeur. Ils soufflèrent les bougies mais les laissèrent en place, ils ramasseraient tout demain, il était temps de dormir.
Note de fin de chapitre:
C'était un texte un peu plus joyeux aujourd'hui, ce ne sera pas le seul, il ne faut pas s'en faire
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