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 Si le navire devait couler, et pour ne pas se soucier du destin des esclaves enchaînés à bord, Korshac avait enfermé les deux marteaux, le chasse-rivet et la petite enclume dans la soute à gréements, se souvenait le Narvalo, en se grattant les coudes avec toujours plus de nervosité. Il était en haut de l’escalier menant au pont des rameurs et se demandait encore comment faire pour les mettre à contribution alors qu’ils étaient attachés. Dans cette galère à l’ancienne, chaque rameur était enchaîné à un large anneau riveté, entre ses pieds, au pont du navire. Les chaînes étaient juste assez longues pour ramer.


– Pas une bonne idée, capitaine. Pas une bonne idée, marmonnait Narwal, en cherchant un autre moyen pour les libérer que d’aller à la pêche aux outils sous l’eau.


– Alors, on fait comment, capitaine ? questionna Kwo en se plaçant derrière lui, la chemise dégoulinante.


– Pas l’moment de tenir un conciliabule. Faut libérer les esclaves. On aura besoin de toutes les mains, lança Kaïsha, assez fort, pour couper court à ce temps de réflexion.


Alors qu’elle dévalait les escaliers, Narwal l’interpella.


– Et les chaînes ? T’as pensé aux chaînes ?


Sans aucun doute, elle y avait pensé pour en avoir attaché plus d’un, aidée de Kiarh. Mais si Narwal en parlait sur le ton du pinson, c’est qu’il y avait un souci quelque part. La voyant pensive, Narwal coupa court à sa réflexion.


– Le chasse-rivet est à fond de cale, dans la soute à gréements.


Pas la peine de lui expliquer où c’était situé. S’il y avait un endroit inondé en ce moment, c’était bien la soute à gréements, tout au bout de la poupe. Kaïsha s’assit sur une marche de l’escalier, abattue par la mauvaise nouvelle.


– C’est sous l’eau, hein ? demanda Kwo d’un ton désespéré.


Narwal acquiesça d’un simple signe de tête. Et tous les trois, ils observèrent un temps l’équipage. Le taurus travaillait à servir la soupe qu’avait rapidement préparé Narwal.


– C’est leur dernier repas, murmura Kaïsha qui était sure d’être incapable d’aller repêcher les outils dans cette soute noyée d’eau de mer.


– Et le nôtre aussi, renchérit Narwal en scrutant l’horizon d’un bleu infini.


Pour Kwo, une tout autre histoire se déroulait dans sa tête. Pas plus de cinq jours avant, il était encore enfermé dans une prison, dont soi-disant personne ne s’était encore évadé. Mieux, il avait joué les arracheurs de sacoche pleine d’or dans la gueule d’un crocodile géant et ses mains dansaient toujours au bout de ses bras. Alors, ce n’étaient pas quelques outils, au fin fond d’une cale inondée, qui allaient avoir raison de sa peau.


– Vous ! Commencez par écoper avec les quelques bras libres. Moi et Yurlh, on va récupérer l’matos, foi de Xyle !


Kwo n’attendit pas qu’ils acceptent. Il tourna les talons et alla chercher le barbare allongé sur son banc.

Note de fin de chapitre:

Depuis 2018, nous publions la saga YURLH sur HPF. Nous préparons un financement participatif en 2025. On a besoin de toi pour faire de ce rêve une réalité : un roman papier.

Joins-toi à nous sur www.yurlh.com

 

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