Lien Facebook



En savoir plus sur cette bannière

- Taille du texte +

On a beau tout calculer pour tout prévoir, le maudit bazar qu’est le climat fera toujours des siennes. À peine avait-elle reçu la missive du devin impérial des neuf Cités Rouges, par les mains de la prétorienne, que la femme-araignée s’était empressée de lancer les préparatifs de son départ pour la capitale. Après avoir sondé les intentions du Grand Blanc à l’égard de Yurlh, Larlh Vecnys était inquiète de savoir qu’il allait le faire s’évader. Et le délai était court, bien trop court pour qu’elle ait le temps de rallier Élinéa. Alors, elle s’était épuisée, une fois de plus, à l’assister dans cette aventure au sein du marché aux esclaves, la distance lui coûtant de nombreuses journées, et même des nostarées, de sa jeunesse. Tel était le prix à payer pour se rapprocher des rênes du pouvoir.


Enfin, Larlh Vecnys espérait qu’une fois à bord de la Squale, l’orkaim serait de nouveau docile et lui donnerait une bonne lune rouge de répit, de quoi traverser l’Empire et rejoindre le devin. C’était sans compter sur une tête de mnoun de jeune sarénor qui s’était mis dans la caboche qu’elle pourrait capturer le Grand Blanc. De fil en aiguille, la Squale avait changé de cap pour les Crocs Hurlants. C’était la dernière direction à prendre, imposant à Larlh de sortir son cocon de concentration du charriot, pour le remonter à l’étage.


La tempête était le pire ennemi de l’ordre à bord de la Squale qu’elle tentait d’organiser depuis plus d’un sillon. À croire que l’océan avait dans l’idée de faire échouer tous ses plans. Les vagues déchaînées devaient tourbillonner dans la tête de tous à bord, au point de les rendre fous. Et, en un rien de temps, la femme-panthère avait intenté à la vie de Korshac, pour qu’ensuite, ce dernier pourchasse Yurlh afin de lui faire payer cette débâcle sentimentale dans laquelle le capitaine s’enfonçait. Et quand tout s’était terminé dans les cales, il avait fallu encore que l’océan s’en mêle. Enfin, c’était presque tant mieux.


Alors que Larlh tentait de réfléchir à la meilleure issue possible pour sauver Yurlh, les vagues prirent les devants et choisirent pour elle. Mais maintenant, c’était un navire en pleine tempête, sans le Grand Blanc pour le sauver. Narwal, son second, ne devait pas être à la hauteur. Enfin, elle n’en savait rien puisqu’il ne portait malheureusement aucun de ses tatouages. Yurlh était maintenant entouré des horribles fils du hasard qu’elle détestait au plus haut point. Et Larlh se trouvait allongée dans son fauteuil de soie blanche en forme de cocon à passer en revue quelle autre de ses proies pourrait l’assister. Mais, peu à peu, la panique s’emparait de son sang, se trouvant bien démunie au sein de cet océan gigantesque.


– Il va falloir que tu sois fort, mon fils. Je ne suis plus là pour te protéger.


Ces mots sortirent naturellement de ses pensées, les transmettant aussitôt à l’orkaim qui remontait les escaliers brisés. De rage d’avoir manqué à ses principes, de ressentir de l’empathie pour cette… proie, elle serra les poings. Mais ce que l’orkaim témoignait en ce moment pour elle était si fort, qu’elle les desserra, presque attendrie. Enfin, elle se reprit, rappelant à son souvenir les règles de l’ordre des invocatrices de Chaèm. Elle examina rapidement la centaine de proies qu’elle avait tatouée et jeta son dévolu sur l’une des dernières. D’avoir eu une seule émotion pour cet orkaim venait de sceller le destin de ce jeune soldat bien bâti. Son endurance devrait maintenant se déverser dans les veines de son protégé, jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Note de fin de chapitre:

Depuis 2018, nous publions la saga YURLH sur HPF. Nous préparons un financement participatif en 2025. On a besoin de toi pour faire de ce rêve une réalité : un roman papier.

Joins-toi à nous sur www.yurlh.com

 

Vous devez vous connecter (vous enregistrer) pour laisser un commentaire.