Lien Facebook



En savoir plus sur cette bannière

- Taille du texte +

Il ne l’avait pas lâché à son triste sort, celui de terminer au cœur du marché, écrasé. Non, Yurlh, au risque de tomber, lui avait attrapé la main et se trouvait, comme lui, rattaché à la vie par seulement cinq doigts. À n’en pas douter, Yurlh avait du cœur. Et Kwo repensa à un instant. Celui, seul, au petit matin devant la grille du corridor où il avait décidé de fuir, laissant son ami en cage. Yurlh ne l’aurait pas fait, lui, jamais. Kwo en était convaincu. Il croisa son regard déterminé à survivre. Sans même se parler, ils se comprenaient. Ils savaient tous deux qu’il était mieux de mourir ensemble. De se séparer de l’autre en se regardant n’était pas envisageable. Pas aujourd’hui.


Pour seul mot, Yurlh lui montra les crocs. Et dans un ultime effort, il tira sur son seul bras attaché à la voute. D’un bras, il les soulevait tous deux. Puis, il mordit un barreau à s’en briser les dents. Enfin, le barbare souleva Kwo, bien au-dessus de sa tête, pour lui coller la main sur la grille. L’aomen la saisit.


– Lâche pas ! grogna Yurlh qui, s’il semblait réaliser tout cela avec aisance, puisait énormément dans ses ressources.


Kwo vit la sueur perler sur son visage, mêlée au sang de la blessure de la pince. Un masque rouge, qui doucement se dessinait, commençait à lui donner un horrible faciès. Maintenant libre de ses deux mains, l’orkaim grimpa en passant de l’autre côté de Kwo pour se rapprocher de l’ouverture béante qui s’était créée.


Et ce que Kwo redoutait arriva, Yurlh, dans son seul objectif de sortir de ce piège, saisit son second bras, celui qui pendait. Un claquement atroce retentit dans tout l’intérieur de son corps. Et par respect, Kwo serra les dents pour n’émettre aucun cri. C’était la dernière étape.


Le premier, l’aomen rejoignit l’air libre, croisant au passage le bec du pélican moqueur qui changea de perchoir. Quand Yurlh sortit la tête de la cage gigantesque qu’était ce marché, Kwo avait déjà le corps tout entier dehors. Il remuait doucement devant ses yeux, son avant-bras redevenu valide après que le barbare eut tiré dessus. Devant eux, à perte de vue, s’étendaient le ciel, la mer et les toits de la cité de Daïkama.

Note de fin de chapitre:

Depuis 2018, nous publions la saga YURLH sur HPF. Nous préparons un financement participatif en 2025. On a besoin de toi pour faire de ce rêve une réalité : un roman papier.

Joins-toi à nous sur www.yurlh.com

 

Vous devez vous connecter (vous enregistrer) pour laisser un commentaire.