– Rarrgh ! hurla l’orkaim, tout en fondant sur son ennemi désemparé.
Il lui fut impossible d’esquiver les cent-soixante kilos de muscles qui s’abattirent d’un trait sur lui. Impossible de fuir ce jour avec ses deux frères. Il était là, ici, pour mourir avec eux.
Yurlh lui attrapa d’une main la tête, couvrant de ses larges doigts l’ensemble de son visage, l’emprisonnant tel un étau. Et il chargea, le repoussant contre la grille. On entendit trembler le corridor tout entier, sous la violence du choc. Mais au moment de heurter les barreaux, l’orkaim exerça une pression du haut vers le bas pour que, sous sa supériorité, ploient les jambes de son tortionnaire. Sa tête frappa la première entre deux barreaux de fer et ses os cédèrent, la faisant passer de l’autre côté. Le maton entendit se briser son crâne sous la force du colosse. Un dernier son, avant que ses propres os ne transpercent son cerveau.
Le ratrid, tenant en main son sifflet enfin trouvé, le fit tomber par terre en voyant sa dernière brute brisée sous les assauts de sa bête en cage. Tremblant, cherchant l’outil de l’alerte qui déjà avait dû être donnée par la lutte dans la cellule, le commerçant regardait, avec stupeur, le monstre libéré. Sa main toucha le sifflet qu’il porta à sa bouche. Il était encore loin de lui, séparé par les grilles de sa cellule à l’épreuve de la force de cent hommes. Mais, quand il vit que la porte, menant au corridor, était ouverte, le souffle ne vint pas.