Si ses bras avaient assez de force pour plier la porte aux lamelles de fer, maintenant désolidarisée de son chambranle, ses jambes cédèrent une fois le sol touché.
– Ah ? Personne ne réfiste au carcan. T’es comme fous les autres de ta fous-race, arriva encore, de rage, à prononcer le garde dont la vie se vidait à flots.
Les deux autres triplés s’agitaient, pénétrant le corridor de barreaux pour accéder à la prison, espérant encore sauver leur frère de sang. Kwo se voyait incapable de les arrêter seul, armé de sa pince et taillé comme un demi de ces brutaux humains. Alors, il se lança au chevet du barbare et tenta, en le secouant, de lui transmettre sa vigueur.
– Allez, debout Yurlh. Debout, lève-toi ! criait Kwo, la poitrine étreinte d’incertitude.
Elles s’étaient effondrées d’une étrange façon, ses jambes : l’une pliée en tailleur et l’autre coincée dessous. Une position qui lui donnait l’air d’un pantin désarticulé. Une position qui donna la volonté nécessaire aux deux brutes d’entrer dans la cellule où leur frère tortionnaire n’avait même plus la force de contenir son sang.
– Tu fas l’payer, termina de dire le mourant avec un méchant sourire qui figea une dernière fois son visage patibulaire.
Les deux jumeaux accusèrent le coup et lui remuèrent les lèvres et les joues, espérant ranimer leur chair et leur sang.