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Londres, le samedi vingt-trois novembre 1901

Ma très chère Marguerite,

Je suis tellement heureuse que vous ayez pu venir assister à mon mariage, cet été ! Je remercie une fois de plus tes beaux-parents d'avoir bien voulu embaucher du personnel pour remplacer Charles le temps de votre déplacement. J'étais tellement émue quand j'ai vu Faustine nous apporter nos alliances, à l'église...
Je n'ai pas osé lui dire, devant son bel enthousiasme à cette idée, qu'il y avait peu de chances que j'ai des enfants un jour, Benedict et moi n'en désirons vraiment pas pour le moment. Nous sommes bien trop pris par notre travail à l'hôpital et on ne se voit pas arrêter de travailler ensemble, ce qui serait forcément le cas si je tombais enceinte.  J'ai un excellent contact avec les femmes qui viennent consulter au Free Hospital et je fais mon possible pour améliorer leur quotidien. Je n'ai aucune envie d'arrêter pendant plusieurs mois !
La ligue pour la vertu continue de nous chercher des misères, cette fois-ci en essayant de fourrer son nez dans mes dossiers. Ils essayent de prouver que j'aide mes patientes à avoir des moyens de contraception. Enfin bon. Ils peuvent toujours fouiller, ils ne trouveront rien.

Tout ça pour dire qu'il faudrait que je trouve une remplaçante avant de pouvoir envisager une grossesse sereine et que ce ne sera pas demain la veille...

 

En attendant, la vie avec Benedict s'installe paisiblement dans notre chez-nous londonien. Nous avons évidemment dû embaucher du personnel.

Il y a Bartholomew Pabst qui est maintenant notre majordome. Bartholomew est une vraie perle, un parfait gentleman tout ce qu'il y a de plus discret. C'est un ancien camarade de classe de Benedict, qui a abandonné la médecine après la première année. Il n'avait pas vraiment les moyens de continuer et surtout, il n'était pas sûr, s'il s'endettait, d'arriver au bout de la certification et donc de pouvoir rembourser les dettes. Il a eu bien des soucis depuis pour trouver un emploi qui l'intéressait vraiment. 

Benedict et lui ont gardé le contact tout ce temps. Il a régulièrement embauché Bartholomew pour divers travaux chez lui ou à l'hôpital. Je l'ai toujours apprécié et nous nous entendons bien, tous les trois. C'était donc logique que nous l'embauchions quand il a envisagé de devenir majordome !

 

Et Dorothy Wheeler est notre nouvelle bonne à tout faire. Enfin, bonne à tout faire... Elle travaille avec Bartholomew. Elle s'entend tellement bien avec lui qu'ils se partagent les tâches qui leur incombent comme bon leur semble. On ne sait plus bien, Benedict et moi, différencier les charges de la bonne des charges du majordome, parfois !

Là où ils m'amusent le plus, tous les deux, c'est quand le téléphone sonne. Ça n'arrive pas souvent et le plus généralement, c'est un appel de l'hôpital pour Benedict ou moi. Mais aucun des deux n'apprécie cette invention, plus si nouvelle que cela ! Dans ces cas-là, ni l'un ni l'autre ne se précipite, au point qu'il m'est déjà arrivé de répondre à leur place à tous les deux !

Charles et toi avez-vous pu convaincre les parents de ce dernier que le téléphone était une bonne chose ? Si tel est le cas, pourras-tu me raconter comment vous avez fait ? J'espère fortement réussir à les réconcilier avec ce si pratique appareil...

 

À bientôt, ma chère Marguerite,

Louise.

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