J’aime beaucoup Noël. C’est certainement la seule période de l’année que j’arrive encore à supporter. Cette fête ne ressemble plus aux Noëls passés, notamment parce que le froid n’est plus assez froid pour faire tomber la neige. Les gants et les bonnets sont devenus obsolètes. Je ne suis même pas sûre qu’on en confectionne encore. Mais chaque fois que je me promène sur les marchés constitués de cabanons séparés par des allées bondées de monde, je me surprend à me perdre dans mes souvenirs lorsque mes yeux croisent ceux des santons.
Ce sont ces petits personnages d’argile qui reforment un des seuls liens avec mon enfance. Personne n’est plus assez croyant pour savoir ce que ça signifie réellement, d’ailleurs les enfants en font de simples jouets, pourtant cette tradition perdure dans le temps. Ce ne sont pas les cinq degrés qui ont réchauffé la planète qui brûleront la culture provençale. Dans cette région du sud de la France, les figurines de terre, qui ne servent qu’à décorer les crèches de Noël, sont mises en scène à chaque coin de rue. Néanmoins, il est rare qu’elles soient peintes à la main, comme du temps de ma grand-mère. Aucun métier n’a échappé à la robotisation, hélas. Pas même l’artisanat le plus complexe qui soit.
Alors chaque fois que je croise ces miniatures modélisant la naissance du petit Jésus, je joue à un jeu. Je mène mon enquête pour déterminer comment elles ont été fabriquées. S’il s’avère qu’elles ont été faites à la main, je fais un voeu, celui de retrouver ma bonne vieille Terre comme elle était il y a soixante ans.
Malheureusement, je peine à dégoter les statuettes rares…
En savoir plus sur cette bannière |
Notes d'auteur :
Le thème était : Santons
Note de fin de chapitre:
Je ne pouvais pas faire d'impasse sur le réchauffement climatique.
Vous devez vous connecter (vous enregistrer) pour laisser un commentaire.