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Notes d'auteur :

Contraintes pour ce chapitre :

* Votre chapitre sera ecrit au présent
* Il s'écoulera 3h entre le début et la fin de votre chapitre
* Un de vos personnages doit mourir.

Ma montre bip et s’allume. Il est onze heures, c’est une habitude de la faire sonner toutes les trois heures. J’ai toujours peur de me perdre dans mes rêveries. C’est un moyen de me faire rester les pieds sur terre.

Devant moi, il y a une immense salle. Je sais d’avance qu’il y aura quatre piliers. J’en vois d’ailleurs un juste face à moi. J’y suis. J’ai réussi. C’est la salle du sarcophage.

 

Mon estomac pourtant habitué au repas sur le pouce pendant les fouilles, se tord douloureusement. C’est vrai que ce matin, j’étais bien trop stressée pour réussir à manger un vrai petit-déjeuner. Pour le faire patienter, je glisse dans ma bouche un caramel qui me colle directement aux dents.

L’excitation du début a cédé la place au recueillement. Je m’avance presque religieusement. Je sais que Néfertiti n’est pas loin de moi. Et, je ne veux pas déranger son sommeil éternel.

 

Mon souffle se coupe lorsque je le vois. Le sarcophage en or qui trône fièrement dans la pièce. Du bout des doigts, je touche celui-ci comme pour être certaine que je ne rêve pas encore une fois.

– Merci de m’avoir accompagné toute ma vie, je souffle en me recueillant.

Je ne sais pas ce que je vais faire en sortant d’ici. Maintenant que le but de ma vie est presque atteint.

Je regarde autour de moi, la pièce est aussi remplie que l’autre pièce. Il y a un trône en or, son trône. J’ai envie de m’y asseoir, mais je ne veux surtout pas risquer d’abîmer un héritage du passé. Ce sera dans une autre vie.

 

Il y a plus loin une table en bois peinte à la main. Les dauphins peints sont toujours intacts et joyeux en sautant hors de l’eau. Dessus se trouve une boîte à bijoux en bois ainsi que plusieurs colliers, bagues, bracelets. L’oeil d’Horus, Ankh, scarabée tenant entre ses pattes le disque solaire. Ces chefs-d’œuvre, sont incrustés de pierres précieuses comme le quartz rose.

 

J’avale difficilement ma salive lorsque je vois à deux pas droit devant moi, un buste représentant Néfertiti. Il est posé sur un autre meuble. Je fixe le collier déposé autour de son cou. Je sais que c’est celui que je cherche.

Comme hypnotisée, je m’avance dans la pièce sans le quitter des yeux. Je n’ose même pas cligner des yeux de peur de le perdre de vue rien qu’une seconde. C’est un lourd pectoral en or, décoré de fleurs de lotus émaillés. En son centre, le symbole de la vie y est représenté. Mes mains tremblent légèrement lorsque je le touche pour la première fois. A ce contact, j’ai l’impression de sentir toute la magie qu’il cache.

 

Avec des gestes étudiés pour ne rien casser, j’enlève le collier du buste de la reine qui me fixe sereinement et le passe autour de mon cou pour ne pas le perdre. Je sens le poids du bijou sur mon corps. Ma mission de réussie, je retourne près du sarcophage et lui sourit : – Merci ô grande Néfertiti. Je veillerai sur son collier jusqu’à ma mort.

 

Lorsque je sors de la tombe, une heure et demie plus tard, pour me rendre dans ma chambre d’hôtel au Caire, y chercher mon appareil photo, je prévois de revenir le lendemain matin. Je peux me permettre de rester en Égypte encore quelques jours. Le temps de découvrir tous les secrets de la tombe royale. Je veux être certaine que le moment venu quand la mission archéologique française fera la découverte officielle, que tout soit fait correctement. C’est important pour moi de rendre hommage à celle qui m’a accompagné une partie de ma vie.

 

Il est presque deux heures de l’après-midi lorsque j’arrive dans la capitale Égyptienne. Je hèle un taxi pour me rendre dans le restaurant où j’ai l’habitude de manger quand je suis ici. Il se trouve dans le vieux Caire. Il y a des bouchons et nous avançons lentement. Je ne vois pas ce qui se passe avec le bus devant nous qui me bloque la vue. Mais j’ai le temps.

Le dos contre le siège, je ferme les yeux. Pour la première fois de ma vie, je me sens bien. Apaisée. Sous mon chemisier, je sens le collier refroidir ma peau. J’ai tellement hâte de découvrir si la légende est vraie. Si le porteur de ce collier peut vraiment communiquer avec les animaux.

 

Ma montre bip. Il est quatorze heures. J’ouvre les yeux. Cela fait cinq minutes que nous ne roulons plus. Je ne sais pas ce qui se passe. Les badauds se promènent dans les rues. Je suis en train de me demander si je ne vais pas sortir du taxi et continuer à pied lorsque le bus devant nous explose dans un bruit assourdissant. J’ouvre la bouche pour crier mais aucun son ne sort de ma bouche.

Tout le reste se passe très rapidement. Le bruit. Le silence. La douleur. Le froid. La mort.

 

 

 

 

 

 

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