– C’est parti, je me motive en sortant la lampe frontale de mon sac à dos.
Une fois l’indispensable outil sorti, je glisse à l’intérieur du trou mon sac.
Maintenant que je suis rassurée quant à l’environnement immédiat de l’entrée et d’éventuels dangers, je me faufile doucement dans l’entrée assez grande pour ma fine silhouette. La roche s’accroche à mon pantalon, mais cela ne m’arrête pas. Il m’en faut plus pour m’arrêter si près du but.
– Aïe, je marmonne en m’éraflant les coudes sur des débris de roches lorsque je tombe au sol dans un bruit sourd.
Je me redresse rapidement et me frotte les coudes écorchés. Je ressens enfin la joie de faire une grande découverte de l’histoire.
J’allume la lampe frontale et regarde bouche bée autour de moi. Sur les murs, de nombreuses représentations de la reine Néfertiti. J’ai toujours été fascinée par son regard. De profil, elle m’observe. Nekhbet, la déesse à tête de vautour est gravée dans la roche pour son rôle de protectrice des accouchements. Néfertiti a eu six enfants.
– Je ne veux juste que ton collier, je murmure en fixant la représentation de la reine sur le mur, comme pour conjurer d’éventuelles malédictions.
J’ai l’impression de la voir me sourire légèrement comme pour me rassurer et m’encourager à m’aventurer plus en profondeur dans la montagne.
J’avance à petits pas. Je ne veux pas risquer de casser quelque chose d’important. Ce n’est pas mon but.
D’ailleurs, une fois sortie d’ici et retournée en France, je déposerai le papyrus et mes notes dans le casier d’un confrère qui doit venir en mission archéologique en Égypte l’an prochain. Néfertiti sera bientôt dans la lumière.
A quelques pas devant moi se trouve des escaliers taillés grossièrement dans la roche qui sont légèrement abîmés par le temps.
Ce n’est pas le moment de se casser quelque chose alors, je prends mon temps. Je prends le temps de regarder autour de moi, de découvrir ce tombeau dont j’ai tant rêvé enfant.
Lorsque mon pied quitte la dernière marche, j’arrive dans une grande salle au plafond haut. La toute première salle car , il est de tradition d’en avoir plusieurs pour y ranger le matériel dont aura besoin le mort dans son autre vie. Il y a donc beaucoup de matériel de la vie quotidienne.
Dans celle-ci, il y a des banquettes en or, ce qui ressemble à une coiffeuse. J’ai envie de m’attarder sur chaque objet et de les répertorier dans mon carnet de notes.
Mais, avant tout, je veux surtout m’assurer que cette légende est bien vraie. Que ce collier dont je rêve presque chaque nuit depuis plus de vingt ans existe bel et bien.
Je suis éblouie par la décoration de sa tombe. Je ne devrais pas car je connais le travail merveilleux des artistes égyptiens. Et surtout, ce n’est pas la première tombe que je vois, mais, celle-ci est tellement importante pour moi, que je m’émerveille à chaque nouvelle illustration sur la roche.
A la sortie de la salle, il y a des escaliers qui ont mieux vécu les ans que les premiers, je les descends le plus doucement possible pour ne pas trébucher bêtement et m’enfonce encore plus dans la montagne. Je ne suis pas claustrophobe. C’est un avantage quand on aime s’aventurer dans des endroits clos à des kilomètres sous terre.
Pendant plusieurs années, j’ai fait des recherches sur le décès de Néfertiti. Je voulais en savoir un peu plus sur sa tombe. A vrai dire, dès l’enfance, c’était une idée fixe d’en apprendre davantage sur elle. Les scribes de l’époque notaient tous avec des détails saisissants. Il en était de même pour les rites funéraires. Je sais donc que le collier ne se trouve pas dans le sarcophage royal. C’est un collier à valeur sentimentale qui se trouve autour du cou de la momie. Mais celui qui m’intéresse ne doit pas se trouver très loin. Sans doute dans la même pièce. Déposé là par une servante très dévouée à sa reine.
Grâce à mes connaissances sur les tombes royales, je crois savoir où se trouve la salle du sarcophage.