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Notes d'auteur :
DEFI 3

Nom de l'épreuve : Tomber des nues

Résumé de l'épreuve : Pour une raison X ou Y, vos personnages se retrouvent coincés dans un endroit précis (ensemble dans une même salle de classe à partager une colle, bloqués dans un ascenseur, se retrouvant nez à nez avec un ennemi lors d'un duel à l'épée, au milieu d'une tranchée, en tête à tête au restaurant, dans un train en panne, bref, vous pouvez reprendre un de ces exemples ou bien en inventer un de votre choix !).
De cette rencontre totalement programmée ou fortuite devra découler un dialogue de la longueur de votre choix, mais dans lequel un de vos personnage devra impérativement faire une déclaration à un autre. Je vous vois venir mais n'ayez crainte, par déclaration, nous n'entendons pas spécialement déclaration d'amour. Au contraire ! Si votre personnage peut bien évidement se lancer à l'eau avec l'amour de sa vie, toute déclaration autre est permise ! Il faut simplement que le personnage qui reçoit la déclaration se prenne la vérité en face, quoi !

Contraintes : Sous forme de nouvelle de 500 mots au minimum et 1200 mots au maximum, votre texte devra comporter au choix deux des mots suivants : moustache, crayon, funambule, artichaut.

Délai de réponse : Vous avez jusqu’au 7 mars 23h59 pour poster votre texte.
Pawnee se réveilla avec un mal de crâne terrible. Son meilleur ami semblait aussi avoir repris connaissance. Leur vieille Impala était défoncée, tout comme de nombreuse voitures. Accepter ce deal était une belle connerie, mais bon La Moustache les avait souvent sorti de la galère par le passé, autant lui rendre la pareille. Le véhicule de la police les avait poursuivi au bout de cinq minutes de transport, signe qu'ils étaient surveillés depuis un moment. La course poursuite s'était terminée dans un tunnel. Sauf qu'ils n'était pas encore ressortis du fameux tunnel.

- Ball, ça va ?

- Ouais, j'ai juste l'impression d'avoir une bonne vieille gueule de bois. On est toujours dans le tunnel ?

- Bah ouais, on s'est pas téléporté sur Mars.

Au moins, ce qu'il s'était passé dans le tunnel reliant Paradise City au reste du comté, n'était pas de leur faute. Impossible de savoir comment le carambolage avait débuté, cependant. Si c'était bien un carambolage normal, résultant de la maladresse d'un conducteur du dimanche.

- J'ai l'impression d'être dans le film avec Stallone, dit soudain Ball.

- Celui où il va sauver tout le monde dans un tunnel ?

- Ouais, celui-là. Pas Rocky.

Ball eut soudain un pressentiment, plutôt bien venu.

- Regarde si les flics sont toujours hors d'état de nuire. Ils seraient capables de nous coffrer même dans cette situation.

Leur voiture était hors service et complètement retournée, constata Pawnee, non sans ressentir une brusque douleur en tournant la tête. Il voyait cependant le corps de la grosse policière remuer encore. Son collègue était mort sur le coup. Il avait fini sa carrière, la tête éclatée contre un van. La ceinture de sécurité, c'est indispensable, pensa Pawnee avec un petit rictus

- Celle-là est encore en vie.

L'officier était toujours à terre. Mais il commençait à reprendre connaissance.

- J'ai mis un calibre dans la boite à gants. Va falloir que tu la fumes.

- Avec plaisir.

Il fouilla le compartiment, et finit par en retirer un Beretta, en très mauvais état

- Mais il est complètement rouillé, ton bordel ! Comment tu veux tuer quelqu'un avec ça ?

- Il marche bien, je l'ai testé hier sur un chat errant. La tête de la bestiole a explosé comme une pastèque.

- T'es un grand malade, Ball

- Ouais bah, cette saloperie a tenté de bouffer les canaris du gamin

- Bon, à toi ma grande, dit Pawnee, d'une froideur implacable.

Mais la policière émit soudain un cri strident, comme un cochon qu'on égorgeait. Pawnee se retourna de nouveau. Le corps avait disparu, laissant place à une grande flaque de sang.

- Merde, c'est quoi ça  ?

- Mec, on devrait fuir dans un abri, y'a toujours des abris dans les tunnels.

- Ouais mais couvre-moi. Je vais chercher le fusil à pompe dans le coffre, au cas où.

La zone était déserté par la vie, mais ils entendaient les gens, situés plus loin, se diriger vers les sorties. Ce qui était arrivé à la policière était assez déconcertant. Et il valait mieux déguerpir ou se planquer au plus vite.

- On prend le sas de survie ? Ou on rebrousse chemin ?

- On devrait éviter de prendre des risques, surtout si c'est pour finir comme la condé, dit Ball en actionnant la pompe du fusil. Je laisse la dope dans le coffre. La caisse est volé, on est pénards.

L'abri n'était heureusement pas très loin. Une fois à l'intérieur, Ball s'assit tranquillement par terre et s'alluma une cigarette avant d'en proposer une à Pawnee. Ce dernier l'accepta bien qu'il avait arrêté depuis au moins deux ans.

- J'espère que les secours arriveront vite.

- Comment on expliquera pour les flingues ?

- On improvisera.

- De toute façon, je vais crever, Kenny, alors au point où j'en suis je n'ai plus peur de grand chose.

Pawnee regarda son ami avec une pointe de scepticisme. Il paraissait plutôt en forme. Mais si l'appelait par son prénom, il devait y avoir une bonne raison.

- Dis pas de conneries. On a plus qu'à attendre les secours.

- Je parle de mon rendez-vous à l'hosto.

Ball saignait régulièrement du nez depuis quelques temps, se rappela Pawnee.

- J'ai mis le temps à me décider mais il faut qu'on en cause. J'ai une tumeur au cerveau. Et elle est placée en plein milieu. Bref, ils peuvent pas opérer.

- Pourquoi l'avoir caché ?

Il s'efforçait de paraître impassible, mais c'était plutôt compliqué.L'annonce était surtout complètement inattendue

- Je ne peux pas laisser les autres voir que je suis malade. La priorité, c'est le gosse et Melinda. Je veux qu'ils soient à l'abri du besoin, au moins jusqu'à ce que le petit puisse aller à l'université.

Pawnee avait presque envie de pleurer, mais il le ferait plus tard, seul chez lui. Si ils s'en sortaient, évidemment.

- La bande les laissera jamais tomber, tu sais. Faut pas s'en faire.

Ball eut alors la pensée la plus fulgurante de sa vie, du moins, ce fut l'avis de son comparse.

- Tu sais, j'ai toujours comparé notre vie à celle d'un funambule. Dans les deux cas, on risque fortement de finir par se rétamer violemment. Mais crever comme ça, ça manque de panache, et c'est ce qui m'énerve le plus, au final.

- Je te laisserai pas tomber.

Pawnee eut envie de se frapper. Après une telle annonce, c'était la seule chose qu'il était capable de dire.

La porte émit soudain un bruit, ramenant les deux malfrats à leur galère du moment. Puis, il s'ouvrit délicatement.

- Je propose qu'on transforme cette enflure en passoire, que ce soit humain ou non.

- Je suis d'accord.

Pawnee pointa son arme devant lui et son complice en fit de même

- Prêt, vieux ? Maintenant !

Le déluge de balle s'abattit sur un vieillard qui tentait de se mettre à l'abri. Il tomba à la renverse, troué de partout.

- Oh la bourde

- T'imagines pas à quel point, dit Pawnee soudain livide.

Mais il ne regardait pas le corps du vieil homme. Son attention était dirigée vers les lueurs, qui se trouvaient juste à l'entrée du tunnel de sécurité. Un reflet qui provenait d'une paire de lunettes rondes. La silhouette menaçante avança soudain, en chantonnant la chanson Riders of the Storm, des Doors. Il n'était pas pacifique, c'était une certitude, vu son rictus démoniaque et anormal

- J'imagine qu'on a plus une seule balle.

- Ouais, plus rien. Je le défoncerais bien juste pour oser imiter Jim Morrison. On fonce dans le tas ?

- On fonce dans le tas. Ça me rappelle mes années de football.

Ils lâchèrent leurs armes et piquèrent alors la course de leur vie, face à l'étrange personnage. Mais ils s'arrêtèrent subitement, comme s'ils s'étaient pris un mur invisible, en pleine face. Pawnee, sonné et confus, aperçut alors une jeune femme blonde, au visage ensanglanté. Elle avait d'étranges tatouages sur les mains, qu'elle tenait droit devant elle, comme elle souhaitait faire de la magie.

- Tu ne te débarrasseras pas de moi, démon. Et vous, les crétins, vous retournez dans l'abri.

C'était vraiment une étrange journée, pensa Pawnee, avant de rebrousser chemin.
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