La pierre dont je suis le gardien a brillé, Ismé m’appelle. Un de ses enfants est en danger. C’est pour cela que je sors de ma cache. J’avance guidé par mon instinct, le porteur de sa marque est proche, je le sens. J’avance attiré par le sang de ma déesse.
A travers les barreaux d’une cellule je scrute le regard d’un humain, sonde son âme… C’est lui, pas de doute. Il ne me craint pas malgré mon aspect terrifiant, seul un enfant d’Ismé n’éprouve aucune peur face à moi.
Briser cette serrure est facile pour moi. Dès que je le libère il s’incline devant moi, dit quelque chose mais il n’y a pas une seconde à perdre. Il doit finir ce pour quoi il est venu. Il est important d’honorer Ismé régulièrement. Ces années sans rite ont affaibli la déesse, son peuple, ses terres. L’humain est venu pour prier, il ne doit pas abandonner si près du but. Je fais quelque pas en direction de la pierre. Une intuition. Je me retourne pour vérifier s’il me suit. Il n’a pas bougé ! Les humains sont parfois si longs à la détente. Il reste figé, l’air stupide avant de comprendre. Il avance vers moi et je reprends mon chemin. Je m’arrête devant l’encoche sur laquelle je pose mon museau.
Heureusement, l’enfant d’Ismé est plus futé qu’il en a l’air. Il s’approche et entame le cérémonial, tandis que je veille sur sa sécurité. La déesse se nourrit de prières pour avoir la force d’aider le peuple d’Isméria. Pendant la transe de l’humain, ses ravisseurs s’approchent de la pierre. L’énergie dégagée par le lieu sacré les a attirés. Certains ont leurs armes à la main. Celui que je protège est en danger ! Encore. Mon intuition me pousse à grimper sur la pierre et à montrer les crocs en grognant. Ces hommes ont peur de moi, ils reculent j’arrive à les maintenir ainsi en respect.
La pierre sous mes pattes prend soudain une couleur incandescente. L’enfant d’Ismé a réussi, ma maîtresse a retrouvé sa force. Un des ennemis hurle en se précipitant sur nous, particulièrement menaçant. Mû par une impulsion, je me précipite sur lui en poussant un rugissement qui le tétanise.
Il est temps de le raccompagner. Je plonge mon regard dans le sien pendant un bref instant. Je prends le chemin de son village, l’enfant d’Ismé dans mon sillage. Les hommes s’écartent sur notre passage.
Le trajet est long. Lorsque le soleil se lève j’aperçois les premières habitations. Je le laisse rentrer seul, mais je l’observe regagner les siens, il ne prête aucune attention à la fête qui bat son plein. Une fillette accourt vers lui, elle aussi porte sa marque.
— Willy !!!! J’étais si inquiète.
— Khiana ! gronda-t-il doucement, combien de fois dois-je encore te dire que je ne réponds qu’au nom de Willarg et pas ce sobriquet ridicule!
Les joues de l’enfant deviennent soudain rouges. A cet instant, un homme d’apparence fragile sort d’une hutte et s’approche des enfants, lui aussi porte La marque.
— Merci mon fils, merci d’avoir honoré notre déesse, malgré les dangers. C’est grâce à toi qu’Ismé m’a donné la force de me lever ce matin.
L’humain a retrouvé les siens, il n’est plus en danger, je peux retourner veiller sur la pierre d’Ismé. Je m’éclipse, les laissant ensemble, tous les trois.
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Note de fin de chapitre:
Voilà j'espère avoir réussi à vous embarquer à Isméria. Merci à vous d'avoir lu jusqu'ici.
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