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Notes d'auteur :
désolée, ce chapitre est moche. par contre, le suivant l'est pas si mal. j'ai mis le début sur gadgetauchapeau.skyrock.com! biiiiiiiiiiiiiiiz!
Bizarre, toute cette histoire…

Je relis les notes que j’ai prises après le retour du cabinet du médecin. Enfin, les souvenirs que j’en ai. Il faut dire que j’ai eu de quoi penser, après ce si fascinant récit.

Nous étions dans le vénérable cabinet médical. Marvolo regrettait l’absence de sa revue, le docteur se mordait la langue pour ne pas être trop bavard, et je m’ennuyais ferme. Mais vraiment, hein. Quinze mouches sont passées devant la fenêtre pendant que le médecin examinait mon pied. Il y avait soixante-sept livres sur les étagères, dont quinze rédigés en runes. Le poisson a fait trois cent tours de son bocal dans le sens des aiguilles d’une montre, et seulement deux en sens inverse.

Charmante rencontre, donc.

Le docteur écrivait, me laissant admirer la brillance de la lumière se reflétant sur son crâne. Je me demande, d’ailleurs, si le fait qu’il soit chauve relève d’un sortilège, d’une fantaisie, ou d’une erreur du coiffeur. Il n’est pas si vieux, ce serait étonnant que la nature ait déjà fait son œuvre…

En plus, Grand-père, ancêtre parmi les ancêtres, a tous ses cheveux. Heureusement qu’il ne les laisse pas pousser comme Marvolo, sinon ce serait pathétique. Mais enfin, il en a. Pas comme ce médecin. Ce qui me ramène donc à ma question première : pourquoi est-il chauve ?

Oui, bon, désolée. Je sais que là n’est pas la question. Le vénérable docteur écrivait donc lorsqu’est entré…je vous le donne en mille…Grand-père. En personne.

Sans dossier. Sans secrétaire. Sans solliciteurs de tous poils.

Sans frapper, aussi. Tss, on ne lui a donc jamais appris les bonnes manières ? Quand on occupe une place comme la sienne, savoir faire des ronds de jambe est primordial, sous peine de perdre toute sa crédibilité. Les gens sont si susceptibles…

Pour une fois, il ne portait pas sa robe pourpre. Tiens donc, il ne sortait donc pas du Conseil ? Aurait-il décidé de partir à l’exploration du monde extérieur ?

Le médecin en a sursauté. Il faut dire à sa décharge que mon vénérable ancêtre n’est pas de la plus grande des délicatesses. En plus, il en impose naturellement. Sa fonction pourrait être technicien de surface qu’on lui obéirait plus qu’au roi.

Je me demande…hum, je suis prête à parier ce que vous voudrez que Papa a hérité du mauvais caractère de Grand-père. Ce serait plausible avec le peu que je sais de leur altercation. Ils n’ont probablement pas pu s’entendre…parce qu’ils se ressemblaient trop. Chez les animaux, il ne peut y avoir deux mâles dominants dans le même clan.

Ici, c’est presque le même schéma…et je sens, cher Papy, que nous risquons de fort mal nous entendre. Tu es borné, je suis plus têtue qu’une mule. J’ai la jeunesse, tu as le pouvoir. Qui gagnera ?

Les paris sont ouverts.


- Je vous serais gré, docteur, dit la célébrité qui me tient lieu de tuteur, de me donner un compte-rendu précis de vos conclusions.


Et bien…si avec ça il ne fait pas peur… Pff, je crains qu’il n’y ait guère que moi pour oser lui dire d’aller se faire voir quand il le faut. Et encore, je n’ai jamais testé. Si ça se trouve, ce n’est que pur orgueil de ma part.


- Je…et bien…Miss Elis souffre de multiples déchirures musculaires…elle a manifestement été mordue par un animal sauvage. Heu…j’ai lu les conclusions du médecin qu’elle a consulté suite à cet accident et…je les trouve parfaitement satisfaisantes. Miss Elis ne doit marcher sous aucun prétexte durant encore un mois. Je me permets cependant d’ajouter que du fait de son…ascendance…particulière, elle peut être moins résistante que le commun des magiciens… Et qu’elle a un grand besoin de repos.


Hum. Ce n’est pas une nouveauté, votre honneur. Cela, je le savais déjà. Mais je ne regrette rien pour autant. Si la magie a décidé, malgré ses habitudes, de prendre possession de moi et de me mener la vie dure, ce n’est pas parce qu’elle en avait envie. Même s’il y a un prix à payer. Même si je dois me démener pour lui faire entendre raison.

Heureusement que je suis têtue.

Il n’existerait pas un monde à mon échelle par hasard ? Un monde pour asociaux ? Je suis trop puissante pour les humains, et trop fragile pour les magiciens. J’exige d’être remboursée !


- Marvolo ? reprend mon cher Grand-père après un temps de silence. Porte Sarah sur le chemin du retour, s’il te plaît. Ce n’est plus de mon âge.


Pff, depuis quand il se considère comme un papy ? Je ne dis pas qu’il ne l’est pas, seulement…je crois que le mot « retraite » n’a aucun sens à ses yeux.

Enfin bref. Toujours est-il que j’ai dû supporter l’humiliation de ma vie tandis que mon cousin me trimballait comme un paquet. Ça l’ennuyait autant que moi, je le voyais bien. Marvolo fixait tantôt le ciel avec un air d’envie, tantôt sa montre.

Jolie montre, d’ailleurs. Jolie, mais très guindée. Pas de doute, mon cousin – malgré ses dehors sérieux et honnêtes – est atteint par le même virus du milieu dans lequel nous évoluons : la prétention.

Quoi, je parle pour ne rien dire ? Peut-être. Enfin, toujours est-il que Marvolo a une Rolex…

Mais je disais que je relis mes notes. Nous étions à peine arrivés que je me suis envolée vers ma chambre. Là, enfermée à quadruple tour, j’ai pu mettre au point ce que je savais.

Récapitulons donc : l’Hendiadyn est une ancienne colonie de Blakar. Ils étaient incapables de vivre en copains et Luxen s’est dégonflé.

Bande de gamins…quoique je pourrais dire la même chose de la politique humaine. Mais laissons cela tranquille. Il y a d’autres priorités que critiquer.

Je risque de devenir folle. Remarquez, ça a peut-être déjà commencé. Oui, je dois être totalement timbrée. Les marques derrières mes oreilles en sont la preuve : la Magie Noire m’a touchée.

Ai-je encore un peu de santé mentale ? Si on considère que le fait que je sache que je suis folle est une marque de lucidité, alors je pense qu’il est possible de penser que je peux me mêler à la population magique sans trop éveiller les soupçons. Quand on remarquera enfin mon mal, je serais devenue si dingo que je parlerai aux plantes.

Aucun risque que j’ai des ennuis, les fous sont à ménager.

En tout cas, sans vouloir vexer le très vénérable médecin, je ne suis pas aussi fragile que j’en ai l’air. D’après Marvolo, la dinguerie apparaîtrait rapidement, quelques heures à peine après la contamination.

Moi…plusieurs jours ensuite…je suis aussi lucide que peut l’être une future pensionnaire d’asile.

Je ne fais vraiment rien comme tout le monde…
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