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Notes d'auteur :
voili voilou! merci pour tous vos commentaires! je ne serais pas là la semaine prochaine, je pars en vacances vendredi pour une semaine! à mon retour, vous aurez un bon gros chapitre, promis! merci de me lire!
Le petit bonhomme en mousse…Qui s’élance, et oh… pardon.

Oui, je sais, je chante. Très mal, d’ailleurs, mais cela est mon problème. Mon intention n’est pas de me proposer comme nouveau talent. Je ne recommencerai plus, c’est promis.

Je suis sur un tapis volant, et la franchise m’oblige à dire qu’on s’ennuie ferme.

Maa promotion compte une quinzaine d’élèves. Super. Connaissant mon caractère, je vais certainement m’en mettre la moitié à dos dès que j’ouvrirai la bouche. C’est déjà fait pour l’autre moitié.

Je vous explique : Cassandre – la retardataire au culot démesuré du passage devant le Conseil Général – fait à mon grand désespoir partie du petit groupe des heureux élus au poste de duelliste.

J’envisage sérieusement de me jeter dans le vide. C’est vrai, quoi, je n’ai pas mérité la hargne avec laquelle elle me poursuit. Lorsque les relations avec l’Hendiadyn ont commencé à se creuser, les humains – dont je faisais alors partie je vous le rappelle – ont décri ce monde comme un pays de cocagne, où chacun était à égalité.

Si on les écoutait – alors qu’aucun n’avait posé ne serais-ce qu’un demi orteil en ce pays – l’Hendiadyn serait un royaume où fleurirait bon l’égalité et la tolérance. Bisounours et mangas pour enfants. Mon œil, oui. Qu’ils viennent et leur vision s’en retrouvera radicalement changée.

On n’est pas au pays des petits lapins qui gambadent en chantant des comptines ! Loin de nous est Winnie l’ourson !

Ça me fait mal de devoir le dire, mais je suis ici une cible de choix. Si à Asyndète, dans ce monde de politiciens fiers et dignes, mon nom et mon apparence suffisent à tenir en respect, ce n’est maintenant plus le cas. Nous sommes sortis du cadre officiel.

On me l’a déjà dit, le nom ne compte plus. Nous avons été sélectionnés pour nos pouvoirs. Peu importe que nous ayons des antécédents duellistes dans la famille ou pas. Face à tout ce qu’implique cette fonction, nous sommes seuls.

Dès que l’information est tombée, les moqueries se sont déchaînées. Le groupe s’est divisé en deux parties : d’un côté les partisans de Lise, soutenant comme elle que si j’avais reçu la magie, ce n’était en aucun cas une erreur de la nature. Ils radotent les acquis familiaux, mais se moquent bien de ce que je peux ressentir. L’important, pour eux, est de sauver leur réputation afin de ne pas nuire à leur carrière future.

Et de l’autre…Cassandre et ses sbires. Quelle mégère ! Le pire est que je ne la connais même pas. Elle se base sur une réputation, des croyances millénaires, une jalousie de la faveur qui m’a été faite.

Tout cela pour quoi ? Parce que je suis à moitié humaine…


- Arrête de te faire du mouron, me murmure Lise en m’arrachant à la contemplation des nuages. Ça va se calmer, ils verront vite que tu vaux autant qu’une autre. Regarde plutôt : on arrive.


Je risque un regard vers le sol – prudemment, j’ai toujours été sujette au vertige – et demeure saisie d’étonnement.

Le tapis amorce sa descente, sans rien perdre de sa stupéfiante vitesse. Au loin, devant nous, se dessine le sol.

Nous sommes au sud du pays, bien loin de la capitale. Le soleil se fait plus rude, l’air plus sec. Ma gorge s’assèche, et mes lèvres se gercent. A plusieurs kilomètres se dessine une ville : Inguat, me dit Lise. Deuxième cité du pays. Chargée d’histoire, bien que ma nouvelle amie ne puisse me dire laquelle.

Le tapis survole une immense forêt. Les arbres font des concours de hauteurs, c’est à celui qui touchera le ciel. Une fois arrivés à la lumière, ils étendent d’immenses feuilles, toutes de verts différents, mais chargées de la même puissance signifiant que leur origine est autre qu’humaine.

Je note, au hasard, quelques clairières. L’une d’elle, aperçue le temps d’un instant fugace, me paraît plus grande que les autres. Mon insatiable curiosité veut aussitôt aller voir de plus près ce phénomène, mais le temps que j’y pense, le décor a déjà changé.

Mon estomac – pourtant peu chargé, je n’ai rien mangé ce matin – proteste avec véhémence lorsque le tapis prend un virage et commence une descente en spirale, comme s’il était pris dans un tourbillon maritime. Le vol est pourtant des plus contrôlés. Pas une fois je n’ai l’impression que le professeur, debout à l’avant du tapis, n’a plus de maîtrise sur sa trajectoire. Il chantonne à voix basse un air qui me paraît des plus vieillots. Il ne s’est pas retourné de tout le voyage. Même les chamailleries – presque le pugilat – engagées entre moi et Cassandre n’ont pu le tirer de son imitation d’une statue.

Je parie qu’il a des boules Quiès.

Zut. Dommage que je n’y ai pas pensé plus tôt. Je me serais rapidement débarrassée de Cassandre, et le problème serait résolu.

Moi, meurtrière ? Non, enfin si, mais non, pas vraiment. J’aurais rendu un grand service à l’humanité. Enfin, à l’Hendiadyn. A en entendre certains, de toute façon, c’est la même chose.

Ne faites pas attention… Je suis d’assez mauvais poil. Le problème Cassandre s’est ajouté au coup de blues auquel j’ai dû faire face ce matin. Ma famille me manque…Papa, surtout. J’ai passé une heure à sangloter dans la salle de bains, sans que quiconque ne daigne s’interroger sur la raison de mon absence prolongée.

C’est beau, la famille…quand je suis apparue, les yeux rougis, Ariane m’a suggéré de mettre du maquillage, ma tante m’a demandé si ma valise était prête, et Marvolo a grogné. Grand-père n’était pas là, évidemment. Je ne l’ai pas vu depuis des lustres. Courant d’air-man, ce type. Il est à des lieues de savoir ce que je vis. Je le soupçonne de m’en vouloir. Mon affectation, après tout, est la même que celle de Papa. C’est la plus brillante, alors que lui, il a fait quoi, déjà ? Juge, il me semble.

Hum, désolée. Vous voyez bien que mon mauvais caractère n’est pas qu’une légende. Cette Cassandre va en pâtir, si elle continue.

Le centre du tourbillon est, comme je m’en aperçois, une clairière bien plus grande que celle aperçue précédemment. Mais celle-ci, contrairement aux autres, n’est pas vue.

Les mouvements du tapis – lequel paraît se prendre pour le Titanic en train de couler – m’empêchent de voir clairement le décor de ce qui sera mon école pour trois ans.

Il n’empêche…je comprends que les aspirants aient une chance de refuser. Franchement, quand on voit la tête de l’école…comment elle s’appelle déjà ? Ah oui, Insvrack, ça ne fait pas envie.

J’hallucine ! Hey, je veux mon billet de retour ! Je veux retourner chez les humains ! Je veux une chambre bien douillette, des bâtiments solides, pas…ça !

Hum, mais il me paraît qu’à Cachotterie-land, tout choix soit définitif. Je ne peux pas revenir en arrière. Ici tu as voulu être, ici tu resteras. Super. J’ai le droit de me faire porter pâle ?

Comprenez la cause de mon dégoût : il n’y a, en cette école chargée de former la crème de la crème des défenseurs de l’Hendiadyn, qu’un seul bâtiment en dur, la bibliothèque. On est loin de la classe d’Oxford.

Visiblement, les livres sont plus importants que les élèves. Le reste n’est qu’un amas de tentes blanchâtres, qui ne paraissent pas en être à leurs premières intempéries.

Tente à droite, tente à gauche. On dirait un camp militaire ! Ça non plus, ce n’était pas compris dans le contrat. Mon Dieu, Papa est gentil de m’avoir donné sa magie pour que je connaisse la même chose que lui, mais il aurait pu mettre un avertissement avec, tout de même ! Je sais bien que j’ai toujours voulu entrer dans l’armée, mais ça me paraît beaucoup moins tentant, là…

Je savais que je n’aurais pas dû me plaindre lorsque je n’étais encore qu’une petite humaine malade…mais c’est un peu tard pour avoir de la nostalgie.

Ah, des terrains…mais terrains de quoi ? Je n’ai jamais vu ça de toute ma vie. Oui, bon, d’accord, je ne suis pas une référence. Je n’ai jamais fait de sport de ma vie, et j’ai grandi chez les humains.

Voyons voyons…tiens, c’est drôle, j’ai l’impression d’être Gulliver observant les Lilliputiens. Les gens sont tous petits, vus d’ici ! De vraies fourmis !

Nouveau virage. Je crois que je vais vomir…

Attention…atterrissage en douceur. Enfin, douceur partielle. Comment ce chauffard fait pour rester debout, nom d’une pipe ? Tout le monde s’est retrouvé propulsé dans les coins les plus insolites, et lui…reste stoïque. Je parie qu’il est impossible de lui retirer son hoquet à celui-là. Imperturbable comme une statue égyptienne.

Bon, avec tout ça, je crois que je suis partie pour les pires courbatures de ma vie. J’ai été éjectée de mon siège, ai effectué un vol plané sur une bonne moitié du tapis, et fini le nez écrabouillé contre la chaussure de Cassandre.

Magnifique. Elle a dû marcher dans du purin avant de venir. Je dois avoir le nez plus sale que jamais. En plus, sans vouloir dire du mal d’elle – enfin si, je ne l’aime pas, mais ce que je vais dire est on ne peut plus vrai – elle sent des pieds. Une vraie infection. Si je trouve un bouquin sur les sortilèges anti-transpiration, promis, je le lui offre. Même si ce n’est pas le mien, même si elle ne peut pas me supporter à cause de…vous savez.

Je veux bien être une héroïne, mais ça c’est au dessus de mes forces.

Si jamais elle ronfle, alors là, je lui arrache la langue. Le problème sera réglé…enfin, j’espère.


- Debout, espèce de feignants ! hurle soudain une petite bonne femme teigneuse au possible. Vous n’êtes pas là pour rêver ! Trois tours du terrain, et que ça saute !


Je retire ce que j’ai dit : je ne veux pas être dans l’armée. Trois tours de terrain…pas insurmontable, à première vue.

Ai-je dit que le terrain me paraît faire six kilomètres de rayon ?
Note de fin de chapitre:
comme d'habitude, j'ai mis gadgetauchapeau à jour! allez voir! biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiz!
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