Summary: Nous avons tous un échappatoire, quelque chose qui nous permet de nous vider l'esprit de tous nos tracas ou encore de nous sentir vivant...
Certains en ont juste plus besoin que d'autres.
Categories: Horreur Characters: Aucun
Avertissement: Violence psychologique
Langue: Français
Genre Narratif: Aucun
Challenges: Series: Aucun
Chapters: 1
Completed: Oui
Word count: 528
Read: 3470
Published: 28/01/2010
Updated: 30/01/2010
Story Notes:
Toujours écrit dans une optique scolaire (comme "la boîte de Pandore), "Le coucher du soleil" n'est qu'une nouvelle pour l'instant mais j'y reviendrais peut-être plus tard...
Bonne lecture!
1. Chapitre 1 by bluelafineplume
Chapitre 1 by bluelafineplume
Si ma mère avait été quelqu’un de joyeux et compréhensif, je crois qu’aujourd’hui, je ne serais pas là où je suis. Je serais sûrement devenue, comme elle, serveuse dans un bar sombre et sale, de ceux dont on n’ose pas prononcer le nom.
Si j’avais fait preuve de plus de courage, j’aurais peut-être entrepris des études et réussi ma vie…
Si je n’avais pas été si égoïste, j’aurais peut-être réussi à aimer, à être aimée…
Si Je…
Mais avec des « si », on mettrait Paris en bouteille ! N’est-ce pas ?
Je suis donc là ou je suis et c’est très bien comme ça, car je vous l’ai dit, je suis égoïste. Je ne regrette donc pas ma situation. Peut-être devrais-je… Mais je n’y arrive pas.
Ma mère m’avait dit : « Ma fille, regarde-moi et apprends : la vie ne t’offre rien à part des emmerdes ! ». Résultat des courses : j’avais vu et j’avais appris. La vie, c’était les routes polluées de ma ville ; la vie, c’était mes camarades de classe qui ne m’adressaient jamais la parole ; la vie, c’était d’avoir vécu sans père ; la vie, c’était de voir ma mère revenir saoule de son boulot parce qu’elle avait trop bu avec les clients ; la vie, c’était noir, la vie, ce n’était rien.
Je vivais toutefois ce rien avec délectation. Je vivais pour le seul moment merveilleux de ma journée : le coucher du soleil. À cet instant béni, je montais sur le toit notre vieil immeuble de banlieue et respirais le seul air qui ne me faisait pas suffoquer. Ce toit avait un avantage colossal, malgré sa malheureuse localisation, il était situé à plus de trente mètres du sol.
J’avais toujours eu une peur maladive du vide, à tel point que le seul fait d’être au centre du toit, à ciel découvert, consciente de la hauteur à laquelle j’étais, me faisait tourner de l’œil et tomber à genoux sur le sol immonde de mon repère.
Cette peur me gardait vivante. Quand le soir tombait, je jouais avec elle, m’approchant près du vide, me rendant malade parfois pendant plusieurs heures. C’était merveilleux de sentir mon cœur battre dans ma poitrine, sentir que j’étais bien faite de chair et de sang. N’importe qui m’aurait prise pour une folle, une dégénérée. Je devais d’ailleurs livrer un drôle de spectacle aux oiseaux, partant du centre du toit pour arriver en titubant à mis chemin du bord… Mais je continuais, me persuadant qu’un jour, j’arriverais à regarder les voitures rouler en contrebas…
Peut-être que je faisais juste ça pour que ma mère s’inquiète de mes migraines quotidiennes créées par ma peur, qu’elle pose ses yeux sur moi avec autre chose qu’un ennui profond.
C’était tout ce que j’avais trouvé.
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