Marines by Piti
Summary:

 

 

La mer, petits bouts par petits bouts.


Categories: Contemporain Characters: Aucun
Avertissement: Aucun
Langue: Français
Genre Narratif: Poésie (prose), Poésie (vers)
Challenges:
Series: Aucun
Chapters: 3 Completed: Oui Word count: 381 Read: 1285 Published: 20/10/2023 Updated: 26/10/2023

1. Recueillement by Piti

2. Vert-de-gris by Piti

3. L'Estuaire by Piti

Recueillement by Piti

J'ai marché sur les genoux de l'antique procession, et là-haut, j'ai vu d'abord le mystère et ensuite ce qui reste des ruines. Sur le bateau il y avait à la proue une croix et à la poupe le cortège en béton des bunkers.

On salue certains départs sonores d'une sirène eu d'un coup de cloche. Ici s'est rassemblée la misère universelle. 

Mais non ! Pourquoi crois-tu que tu as marché ? Tout le monde a vu la même falaise et le même abîme qui les lie. Seulement, tu n'as pas cru que cette vue servait à conquérir le monde. 

Il y avait seulement deux soleils astigmates, le ciel qui fuit derrière, la sombre découpe de la terre et l'eau toute noire. 

Aujourd'hui c'est le salut de l'âme des rêveurs et des poètes.

End Notes:

Hauteurs de Fécamp

Vert-de-gris by Piti

Tout se confond.

L'aplat vert-bleu au loin, là où la Terre prend sa concavité, rejoint l'aplat vert-gris. L'infini se trouve dans cet interstice sans limite claire.

Le regard part du sol noir et dru, s'élève vers le bord blanc, écrêté et éphémère, de la houle trop calme, puis dans les profondeurs extrêmes de la mer et du ciel qui s'y reflète. Monocorde harmonie grise et verte.

L'oeil se calme à contempler ces longueurs, sans rien pour s'accrocher. Il s'y vide et verse aussi ses larmes.

Le timide astre du jour n'ose pas éclairer l'endroit. Il ne faut pas trop de rayons ! Juste ceux qui enlèvent l'obscurité. On n'éblouit pas une âme fatiguée avec ce qui irradie.

Il suffit que tout se confonde en quatre stries vertes et grises.

End Notes:

Plage d'Antifer

L'Estuaire by Piti

Au bord du vieux bassin, les quilles flottillent au doux clapotis de l'eau vaguement salée, à la confluence d'une rivière et d'une mer.

Une nuée de mouettes s'abat sur les cabestans, chouinant à manger iodé, naguère nargant l'humain d'un rire engorgé.

La pointe de l'église se mire dans l'eau grise. Ailleurs partout c'est une descente de couleurs, pâlies par le temps, estompées par la pluie. 

La carène des vieux navires charrie les âmes vers l'au-delà. Derrière la toile tendue des ex-voto un monde de peurs et d'espoir s'est tissé. 

À Notre-Dame, la grâce assurément rendue est celle du pont moderne. Sa traversée fait chavirer du monde idéal des muses vers les feux noirs de l'industrie. 

Là-haut, le souffle est suspendu. 

End Notes:

Honfleur et ses hauteurs

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