Teaching moments by Aoife OHara
Ancienne sélection flamboyanteSummary:

Teaching moments Aoife O'Hara

Image: Aoife O'Hara

Olivia, première de sa famille à faire des études, commence sa carrière dans une prestigieuse université parisienne. Elle doit créer un cours en ligne de littérature anglaise avec l’aide d’une thésarde, Céleste. 

Céleste est élitiste, technophobe, et dégage une confiance en son apparence lourdement imméritée ; elle est insupportable. La preuve, pour elle, il n’y a aucune contradiction entre saboter à tout prix le travail d’Olivia, et la convaincre de lui ouvrir son lit.


Categories: Contemporain, F/F, Féminisme, Luttes LGBTQ+, Lutte des classes Characters: Aucun
Avertissement: Scènes érotiques
Langue: Français
Genre Narratif: Roman
Challenges:
Series: Aucun
Chapters: 15 Completed: Non Word count: 32968 Read: 29367 Published: 03/02/2022 Updated: 13/08/2023
Chapitre 7 by Aoife OHara

La brutalité du réveil me force à sauter le petit-déjeuner, et me précipiter au bureau ni réveillée, ni maquillée, ni caféinée. En prime, j’ai les yeux complètement bouffis d’avoir pleuré une bonne partie de la nuit, et j’ai l’impression de voir Guillaume dans la silhouette de la moitié des hommes que je croise dans la rue.

Je ne suis même pas prête à aligner des scénarios pédagogiques dans mon tableur Excel, alors je ne risque pas de l’être pour Céleste, plantée devant ma porte fermée, qui claironne :

— Eh ben alors, on passe déjà aux horaires de fonctionnaire ? On avait dit neuf heures et demie !

Le teint frais - ça en fait au moins une - le menton fier et les lunettes perchées au bout de son grand nez, Céleste sent le savon de Marseille et l’auto-satisfaction. Jamais je n’aurais cru qu’elle viendrait. Un court instant, je caresse le fantasme de lui mettre un coup de clavier en travers de la tête, mais elle est beaucoup trop haute pour moi. Je fais jouer la clé dans la serrure et grommelle :

— Pour commencer, encore faut-il avoir du matériau de cours. 

— Oh, j’en ai, mon capitaine !

— Céleste, crie moins fort avec ta voix là, j’ai mal au crâne.

— Impossible de crier avec mes mains, puisqu’elles sont prises, fanfaronne-t-elle.

Pendant que l’ordinateur ronfle comme s’il allait prendre son envol, ma collègue aligne diligemment des dossiers sur le bord du bureau. Quand je me retourne, je flanche devant leur volume. Comment est-ce qu’elle a pu porter tout ça, avec ses bras comme des allumettes ?

D’un geste théâtral, elle englobe les trois piles.

— Chose promise, chose due.

Le coup d’oeil torve que je lui jette la convainc d’élaborer :

— Mes cours de littérature britannique.

Incroyable, mais vrai : elle a décidé de participer. Je désigne les tas de feuilles d’un coup de bic.

— À quel moment il faut autant de papier pour un seul semestre de cours ? La version courte, c’était pas possible ?

— Pour que tu m’accuses de traîner les pieds ?

D’une moue, je lui accorde le point. On ne peut plus lui reprocher un manque de diligence, et comme elle me tire une sacrée épine du pied en y mettant du sien, ce serait malvenu que je fasse la fine bouche. Céleste embraye :

— Dans cette pile, tu as les chapitres sur Tristram Shandy de Sterne, et quelques uns sur Dickens. C’est un simple aperçu, bien sûr, comme les chapitres sur Shakespeare, ceux-là, j’en ai le plus gros à la maison… Mais on parle de première années, je t’ai pris les chapitres sur Conan Doyle pour commencer à leur niveau. Olivia ?

J’ai tourné les talons à la moitié de son laïus, et lance depuis le couloir :

— Pas avant mon café !

 

À dix-sept heures trente, je n’ai pas pu consacrer un instant à mes autres cours, et je n’ai toujours pas la queue d’une idée de la structure du cours de Céleste. À sa décharge, elle a passé la journée à déblatérer et me rejouer son cours comme au théâtre, tandis que je jetais des coups d’oeil inquiets à mon téléphone. Plus de nouvelles de Guillaume depuis son message de quatre heures du matin. Je n’ai plus d’ongles à ronger, et à ce stade, je ne sais pas ce qui m’inquiète le plus ; qu’il m’écrive à nouveau, ou qu’il arrête. 

 Je n’ai qu’une envie : m’effondrer sur mon bureau puis prendre mes cliques et mes claques. Seule ma bonne éducation et un sursaut de conscience professionnelle m’en empêchent. 

Céleste s’interrompt en plein monologue d’un éloquence rare sur les Grandes Espérances.

— On peut poursuivre demain, si tu préfères. Tu pourras te reposer si tu n’as rien de prévu.

Je relève la tête d’un seul coup.

— C’est vrai ?

À peine ais-je parlé que je le regrette. Face à mon aveu, le petit sourire en coin de Céleste est de full connivence avec sa fossette. Le classeur qu’elle lâche claque sur la surface du bureau, et elle ne fait aucun cas de la micro avalanche de papiers qu’elle vient de provoquer. Elle s’assoit plutôt à mes côtés tandis que je ramasse les feuilles en plein vol, et propose :

— Et puisque tu es libre pour la soirée, qu’est-ce que tu dirais de la passer ensemble ?

Si son éloquence a pu me tenir éveillée les premières heures de la journée, j’ai franchi mon seuil de tolérance il y a environ cinq digressions sur les corbeaux domestiques de Charles Dickens.

— Désolée, mais j’ai rendez-vous avec mon lit.

— En quoi ce serait incompatible ?

Sa voix ronronne à nouveau comme dans sa salle de bains, comme lorsque ses lèvres effleuraient mon oreille et que sa joue caressait la mienne.

— C’est non. Tu prends tes documents ou tu les laisses ? Je dois fermer.

Céleste me colle encore au train jusqu’à ce que le portail de la fac disparaisse derrière nous à l’angle de la rue. Cette fois, pas de Guillaume en embuscade sur le parvis. Je souffle un peu, et réponds d’un sourire un peu forcé à Céleste qui me sussure de passer une bonne nuit.

 

Le lendemain, même sketch. Comme le surlendemain. Et le jour suivant. Une longue journée à plancher sur des cours que je suis trop bête pour remettre dans le bon sens, Céleste qui me propose de passer la soirée ensemble, moi qui commence à être à court d’excuses bidons et qui bous de m’être empêchée toute seule d’en discuter avec Elsa, auprès de qui j’aurais pourtant bien aimé prendre conseil. Kevin qui rigole à mes dépens, ça n’a tout de même pas la même saveur. Cela dit, à la décharge de Céleste, elle ne recommence pas ses gags de type léchage de doigts qui ne lui appartiennent pas - à mon grand soulagement. Notamment parce que je préfère ne pas découvrir quelle serait ma réaction, surtout après d’aussi longues semaines sans sport de chambre.

Tout doucement, je m’habitue à ce rythme qui repose surtout sur l’animation de Céleste. Elle tourne autour du pot pour me fournir son plan de cours, mais dès qu’il faut couper un cheveu en quatre sur un obscur point de cours, elle débarque au triple galop, lance au poing. 

—…et voilà comment la symétrie constitue un motif inévitable dans l’intrigue des Grandes Espérances, et dans l’oeuvre dickensienne plus étendue.

— Euh… Oui, ça fait sens ?

Céleste me décoche un regard d’institutrice sous Jules Ferry.

— Ah non, pas de calques dans ce bureau, Olivia !

— C’est mon bureau.

— Quand bien même ! Tu vaux plus que cette paresse intellectuelle.

Je suis à un cheveu de la migraine, et ça se sent un peu lorsque je rétorque :

— Explique-moi comme si j’avais quatre ans.

Céleste relâche ses longs bras et vient adosser une fesse nonchalante à mon bureau. Elle baisse son visage à la hauteur du mien et explique d’une voix lente :

— Le calque de langage « faire sens » est employé à tort en français par ceux qui ne savent pas parler leur propre langue. Tu crois traduire l’expression « to make sense », mais en réalité, tu communiques à tous ceux qui t’entourent que tu es trop paresseuse pour parler ta propre langue correctement. C’est tout pareil lorsque tu parles de mails, de spoiler ou de discount.

Elle prononce ces derniers mots du bout des lèvres et les encadre de guillemets avec ses longs doigts secs, en articulant comme un octogénaire en habit vert qui embrocherait bien un ou deux chenapans salissant notre poétique langue frônçaise. Comme d’habitude, son espèce de mépris de classe exacerbé et décomplexé me fascine plutôt que de me repousser. En fait, j’ai même envie d’en faire des expériences pour cartographier les limites de son radicalisme.

— Et tu traduirais ça comment, du coup ?

— Facile. Je ne dis jamais « mail », oh ça non, je dis « courriel ». Et pour « discount », on peut parler de rabais, ou de promotion, conclut-elle.

— Je note que tu n’as pas répondu sur spoiler.

— Mais j’y viens, j’y viens, figure-toi ! Petite impatiente. Dans ce cas précis, nul besoin de passer par l’anglais, tu peux utiliser le mot-valise « divulgâcher ».

Un sourire satisfait étire ses lèvres jusqu’à les rendre presque invisibles. Moi, je vois enfin ma toute première brèche dans son raisonnement, et je m’y précipite cul par-dessus tête :

— Tu veux dire… tu préfères introduire un néologisme et modifier la langue française, plutôt que d’utiliser un anglicisme validé par l’usage ?

Et toc. Rep à ça, Carrère d’Encausse.

— J’aime autant, oui, assume-t-elle sans vergogne. Validé par l’usage, non mais quelle horreur. On ne va pas non plus demander leur avis aux gens !

Fascinée, je secoue lentement la tête. Dès que je pense l’avoir cernée, elle me balance une balle courbe, même dans ses pires travers. La seule chose prévisible reste sa détermination à s’écouter parler :

— Mais je m’égare. Donc, le mystérieux bienfaiteur de Pip…

 

La semaine suivante, pourtant, pas de Céleste dans mon bureau à la première heure. Je m’autorise un soupir de soulagement, au milieu duquel une série de coups frappés à ma porte me fait bondir.

L’absence de Céleste s’éclaircit soudain lorsque dans mon dos, M. Piolet chevrote :

— Mademoiselle Ferreira…

Il me passe un savon comme seuls les vieux profs bouffis d’orgueil savent le faire, le genre qui vous fait répondre en boucle « oui monsieur » avec une boule dans la gorge. Pire du pire, il agite la fin imminente de ma période d’essai comme sanction si je n’étais pas à la hauteur. J’attends qu’il soit parti pour aller pleurer dans les toilettes.

Je le sais, que mes cours n’avancent pas. Je le sais, que je devrais avoir quelque chose à présenter depuis plusieurs jours, mais comment faire pour avancer avec une grande gigue qui me rejoue le Roi Lear de tête toute la journée dans mon bureau de 6m² ? Retirer ses lunettes pour figurer les yeux crevés, malgré tout son potentiel comique et mes fous rires inextinguibles, n’a pas fait avancer son scénario pédagogique d’un poil.

À bien y regarder, on avance trop peu depuis une semaine. Si Céleste avait voulu me ralentir, elle ne s’y serait pas prise autrement… Et moi, n’y ayant vu que du feu, je peux prétendre au titre de patate de l’année.

En fin de journée, lorsque le pas gaillard de Céleste s’arrête devant ma porte, deux heures après le réel départ de son directeur de thèse - bon débarras - mon sang ne fait qu’un tour.

— Comment se porte la charmante Olivia ? claironne ma collègue, sans se douter de ce qui l’attend.

Ma chaise pivote lentement pour lui révéler mon mécontentement manifeste.

— Ah. Elle est un peu chonchon, la demoiselle, constate Céleste.

Je ne sais pas par quel bout commencer. Qu’est-ce qui est pire ? Qu’elle m’ait prise pour une buse, ou que j’aie été aussi aveugle ? Que sa combine pitoyable risque de me coûter mon premier poste ? Que je me sois surprise à apprécier sa compagnie, rire à ses blagues, et admirer son érudition pendant qu’elle se payait allègrement ma tête ?

Comme d’habitude, ce sont les mauvais mots qui jaillissent de ma bouche.

— Tu me prends pour une, pour une imbécile, c’est ça ?

Son sourcil levé appelle une élaboration que je me fais un plaisir de fournir.

— Depuis une semaine. Tu me prends pour une bille. On n’avance pas. J’ai cru que c’était moi qui avais du mal à comprendre, mais tu m’as, genre, embrouillée exprès, et depuis le début, pas vrai ?

Céleste se fend d’un petit pas de jazz et s’exclame :

— Les masques tombent, on dirait bien.

— Arrête ! T’es pas un, un foutu méchant dans, genre, James Bond. 

Elle secoue la tête, et concède :

— Non, genre.

Si seulement je pouvais lui faire manger ses cours feuille par feuille. Elle doit sentir mon état de loin, ou alors son instinct se révèle de bon conseil, car elle ne renchérit pas. Je souffle longuement par le nez, avant de reprendre :

— Je veux ton plan de cours. Par photocopie, un email, un courrier, un pigeon voyageur si ça t’éclate, mais demain, je veux un plan définitif. J’ai besoin d’avancer.

Elle adosse son long corps à ma porte et je me demande comment font ses omoplates pour ne pas transpercer le bois.

— Comme c’est bizarre, quand tu veux un plan de cours, c’est pour tout de suite, mais si je sollicite un rendez-vous galant, tu me chantes une autre chanson.

— Je te le demande depuis mon arrivée ! Et, et, et ça n’a rien à voir, rien du tout, tu mets sur le même plan du professionnel et du personnel, et c’est n’importe quoi, voilà. Céleste, tu ne te rends pas compte de ce que ça m’a coûté pour en arriver à faire ce métier, je ne peux pas tout gâcher maintenant…

— Ha ! Ça, c’est du rêve, oui ! s’esclaffe Céleste en croisant les bras.

— Pardon ?

— Oh, je t’en prie. « Numériser les enseignements », et tout ce jargon startup macronisant et crétiniste qui vise à thatcheriser l’enseignement supérieur, c’est ça le beau métier qui te fait briller les yeux ? Vraiment ? Mais qu’est-ce qu’on peut te faire gober comme salades, ma pauvre fille !

Ses propos me font l’effet d’un coup dans l’estomac. Je réalise enfin qu’à force de passer du temps ensemble, je commençais à l’accepter un peu plus que prévu, et la trahison n’en est que plus amère. Je mords l’intérieur de ma joue et rétorque :

— Parce que toi, tu fais de la résistance, c’est ça ? Tu crois vraiment qu’à toi toute seule, en mettant des bâtons dans les roues d’une petite contractuelle à deux balles, tu, tu vas quoi, stopper la marche du monde ? En me draguant pour m’empêcher de bosser ?

Elle hausse les épaules.

— On a vu des méthodes bien pires.

J’ai envie de hurler. De renverser ses piles de feuilles et de les faire voler par la fenêtre. De la secouer comme un prunier jusqu’à faire tomber ses petites lunettes ridicules et que ses os s’entrechoquent. Cela dit, vu le gabarit, il suffirait peut-être de lui souffler dessus.

J’expire. Un, deux, trois, quatre. Je visualise un carré pour rythmer mon souffle. Elle ne m’aura pas, elle ne m’aura…pas.

Quand je rouvre enfin les yeux, Céleste a l’air de se poser de sérieuses questions sur ma santé mentale. Tant pis pour elle. Je prends la parole d’une voix ferme :

— D’accord. D’accord, je te prends au mot. Échange équivalent : tu veux un rendez-vous, je veux un plan de cours : j’accepte de m’abaisser à marchander juste pour cette fois. Ramasse ton Quechua de recyclerie et prépare ton plan dans ta tête, parce que ce soir, tu m’emmènes au restau.

— Ah, mais non, balbutie Céleste. Ce soir, j’ai un engagement.

— C’est ton problème. 

— Vraiment, Olivia, n’importe quel autre soir. Demain ? Je peux t’emmener dîner sur une péniche. Je peux même cuisiner pour toi, mais pas ce soir, c’est impossible.

À ce stade, ma colère a pris le dessus, mes joues me brûlent. Je colle mon visage juste sous son menton et plante tant bien que mal mes yeux dans les siens.

— Je croyais que tu te sentais seule la nuit.

Son souffle se cale sur le mien. Ses lèvres s’entrouvrent dans la périphérie de mon regard, mais je ne vois que ses pupilles qui grignotent la couleur noisette de ses yeux si clairs. Le souvenir de sa poigne sur mes hanches ne me lâche plus.

Céleste amorce un geste pour plonger vers mes lèvres, mais je recule d’un coup.

Un peu sonnée, elle demande :

— Tu coucherais pour un plan de cours ?

 À vrai dire, je serais incapable de dire ce qui m’a pris, ni comment me sortir de là si elle accepte. Je la menace pourtant :

— Une soirée, ce soir ou jamais. Dans une minute, je change d’avis.

Elle hésite. Jette un coup d’oeil anxieux à sa montre. Lève un regard absorbé vers le plafond. La minute n’est pas encore écoulée, mais je me demande enfin comment je pourrai encore me regarder dans une glace si je finis bel et bien par coucher avec Céleste Adalbert. J’ouvre la bouche, mais…

— D’accord ! s’écrie Céleste. D’accord, d’accord, va pour ce soir. On va se débrouiller. Ça ne sera pas tout à fait ce que j’avais en tête, mais je peux jongler un peu… lorsque le jeu en vaut la chandelle, ajoute-t-elle en me décochant un clin d’oeil qui ressemble à un début d’AVC.

Et là, je commence à réaliser dans quel guet-apens je viens de me fourrer.

End Notes:

Et voilà pour ce chapitre 7, un peu plus long que les précédents, j'espère que ça valait le coup ! J'espère aussi que vous avez apprécié de voir ces deux-là mettre les mains dans le cambouis à défaut d'autre chose, et si vous voyez des angles morts, n'hésitez pas à les signaler.

Si vous avez des théories pour ce qui va se passer, je prends les paris.

NB: Teaching Moments fait toujours partie des textes en lice pour les Sélections Flamboyantes de cette année, n'hésitez pas à aller voir sur le topic dédié du forum HPF pour découvrir toute une liste de textes éclectiques et sympa, et qui sait, élargir votre liste de lecture ? C'est aussi une bonne nouvelle pour vous, car les textes doivent contenir 20k mots d'ici la fin octobre, et puisqu'il en existe 30K en magasin sur Teaching Moments, la suite ne devrait pas tarder...

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