Summary:
Dans la nuit noire noircissent mes fichiers-textes
Constellés d'une pléiade de mots
Recueil de poèmes écrits pendant les Nuits d'HPF
1. Pare...tard (Défis : allégorie péché capital + personnage en retard)
2. Rayons de ciel (Citation : "Le soleil brille pour tout le monde" +
Image +
Musique)
3. Après la guerre (Thème : Mélancolie + Défi : champ lexical guerre)
4. À nos fantômes (Citation : "Fantôme. Signe extérieur évident d'une frayeur interne.")
5. Et si ta… si on… (Thème : Hésitation)
6. Rivage, ravage (
Image)
7. L'Amour à sens unique (Thème : Caresse)
8. Adieu mon astre (Thème : Espace + Défi : écrire en vers)
9. Les ciel-à-ciel (Thème : Arc-en-terre)
10. La Jonction (
Image)
11. Alavée (Thème : Volcan)
12. Sonnet d'au revoir (Thème : Désormais)
Categories: Contemporain,
Nuits HPF Characters: Aucun
Avertissement: Aucun
Langue: Français
Genre Narratif: Poésie (vers)
Challenges: Series: Poésies
Chapters: 12
Completed: Non
Word count: 1673
Read: 38329
Published: 23/05/2021
Updated: 31/03/2024
Story Notes:
Bonjour à tous et à toutes !
Écrivant depuis 2019 assez régulièrement dans le cadre des Nuits d'HPF, je me suis dit qu'il était peut-être temps de publier mes différents textes au sein d'un recueil. Nuit d'encre sera ainsi dédié à la poésie.
Je vous laisse avec un premier texte pour une mise en bouche. Bonne lecture !
1. Pare...tard by Pruls
2. Rayons de ciel by Pruls
3. Après la guerre by Pruls
4. À nos fantômes by Pruls
5. Et si ta... si on... by Pruls
6. Rivage, ravage by Pruls
7. L'Amour à sens unique by Pruls
8. Adieu mon astre by Pruls
9. Les ciel-à-ciel by Pruls
10. La Jonction by Pruls
11. Alavée by Pruls
12. Sonnet d'au revoir by Pruls
Author's Notes:
Nuit insolite du 1er mai 2021, Minuit.
Défi stylistique : votre texte est une allégorie d'un des sept péchés capitaux
Défi scénaristique : un des personnages est toujours en retard
Pare...tard
Il était une fois (même plus d'une fois)
Une écrivaine répugnant à l’écriture
Qu'y a-t-il de plus dérangeant, me direz-vous ?
Eh bien rien, vous répondrai-je alors promptement
(Étant peu encline à développer ce soir)
L’indolente, ainsi donc, dût à minuit passé
Choisir entre deux contraintes fort bien pensées
La première consistait en l'allégorie
D'un péché (parmi sept) qui serait capital
Elle opta naturellement pour la paresse
Qu’elle connaissait et chérissait tendrement
Seulement voilà : elle devait maintenant
Écrire sur elle (elles au pluriel)
Ce qui l’embêtait plutôt beaucoup à présent
Car n’improvise pas allégorie qui veut
(Elle ne le voulait pas très franchement)
Se rabattant plutôt sur la contrainte deux
Un peu tard, sans doute, elle déposa son œuvre
Sur le forum HPF, quelques minutes après
L'heure passée. La voilà encore à la bourre
Pour le thème d'après.
End Notes:
Qu'avez-vous pensé de cette petite mise en abime ?
Author's Notes:
Nuit classique du 8 août 2020, Citation 20h / Image et Musique 21h.
"Le soleil brille pour tout le monde" (Expression française)
Abeille
L'Été, Vivaldi
Rayons de ciel
Mais avez-vous déjà pris le ciel sur la tête ?
Quand sous le choc on perd soudain toute maîtrise
Dites-moi, avez-vous déjà ressenti cette
Sensation de perdre totalement prise ?
Quand la bruine se fait averse puis verse
Sur vous, dépités, les précipitations
Intenses après les accumulations
En silence de tout ce qui vous bouleverse
Avez-vous déjà été griffés par le vent ?
Lui qui s'écrase, impitoyable, sur vos flancs
Sur vos cils, sur vos pieds, sur vos mains, sur vos dents
Et qui vous abandonne enfin sanguinolent ?
On dit parfois que le ciel pleure sur nos joues
La vie nous essore, nous lessive, livides
Nuages moroses qui nous poussent à bout
Y font pleuvoir trombes de tristesse liquide
On dit parfois que le ciel pleure sur nos joues
Ou qu'il nous tombe sur la tête tout à coup
On parle moins du miel, des rayons, du soleil
Qui dans la tempête doucement nous réveille
Nous extrait de la grande torpeur, nous éloigne
De nos peurs, paniques, que nous ne craignons plus
Nous redonne soudain à la fois prise et poigne
Les pieds trempés dans l'eau, les lèvres dans la blonde
Un jour le soleil brillera pour tout le monde
On parle moins du miel, des rayons, du soleil
De sa saveur ambrée qui adoucit les âcres
Cœurs ombragés par les nuages, le massacre
De la pluie de fiel tombant drue droit du ciel
On parle peu des abeilles, de ces merveilles
Que le monde offre aux pauvres âmes égarées
De ses richesses simples et de ces oreilles
Qu'on peut tendre, auxquelles on peut se confier
On parle encore peu des baisers de la bise
Tendres et humides tout contre notre joue
Loin des amères larmes portées par la brise
Loin de la mer de larmes, que l'amour est doux !
End Notes:
Un poème né un peu au hasard des thèmes, peut-être que si j'avais su quelle serait la direction que prendraient les vers j'aurais débuté autrement... Mais bon, c'est aussi le jeu des Nuits d'accepter son texte tel qu'il est !
Author's Notes:
Nuit classique du 25 juillet 2020, Thème 22h.
Mélancolie
+
Nuit insolite du 1er mai 2021, 20h.
Défi stylistique : utiliser le champ lexical de la guerre
1. Après-guerre
Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?*
Sont-ils face à la vie désormais aguerris ?
Automates livides, avancent sur des
Monceaux de cadavres, de remords, de regrets
L’après-guerre : affreux, hideux champ de bataille
Où l’on lave les affronts, les sols, les murailles
Où l’on colmate les failles, panse les plaies
Où l’on pense bataille, mais l'on entend paix
2. Armistice
C’est la fin des combats et le début d’un autre
Quand les balles ne sifflent plus, et quand soudain
Sonnent la cloche et l’heure de compter les nôtres
C'est la plus grande des fêtes dans les villages
C’est la plus grande défaite du genre humain
De nos deux mains ensanglantées on saisit le
Début de récolte du fruit des stratégies :
Revers des médailles, d'avoir ouvert le feu,
Gisent au sol les corps de ceux qui sont tombés,
Tués à la tâche, ont eux aussi tué
Feus soldats, feus papas, feus amis, feus maris,
Feus enfants, feu et sang ; feux de joie, armistice
End Notes:
*Premier vers du poème "Melancholia", de Victor Hugo (Les Contemplations, 1856).
J'ai regroupé ces deux courts poèmes qui se faisaient curieusement écho (alors que plus de neuf mois les séparent, et que je n'avais à aucun moment repensé au premier au moment d'écrire le second)
Author's Notes:
HalloNuit du 31 octobre 2020, Citation 21h.
"Fantôme. Signe extérieur évident d'une frayeur interne." (Ambrose Bierce)
À nos fantômes
Buvons
Au sentiment de vide
Au spectre pesant du malaise, à la noirceur,
À nos faces livides, et puis sur le cœur
À tout ce que l'on a
Buvons
Les paroles, l'alcool
Pour oublier ou du moins, moins se rappeler
L'incertitude ne cessant de gouverner
Nos vies si insensées
Buvons
Jusqu'à l'amer
Le mal de crâne quant à lui est déjà là
Mal de crâne mais la gueule n'est pas de bois
Nous ne sommes
Pas en bois
Les échardes de la vie font tellement
Mal de crâne, mal de vivre, mal de terre
Buvons
À nos maux trop nombreux
À nos obsessions trop longuement nourries
Nos peurs voraces, soigneusement enfouies
Et à nos tétanies
Buvons
À ce qui fait peut-être au fond de nous des hommes
À nos fantômes
Et si ta... si on... by Pruls
Author's Notes:
Nuit classique du 17 avril 2021, Thème 21h.
Hésitation
Et si ta… si on…
Des idées,
tas d'idées,
mais si on…
Idée fixe,
fixe mes pieds,
c'est l'appréhension.
Sous mon cœur,
ça fait mal,
c'est la passion.
Ta saisie est aisée,
si aisée,
mais si on…
Pas devant,
derrière,
c'est l'hésitation.
End Notes:
Merci à Fleur et Sifoell pour leurs adorables retours tout au long de ce recueil. ♥ Et merci aussi à toi, lecteur, qui me suis dans l'ombre !
Author's Notes:
Nuit classique du 31 juillet 2021, Image 21h.
Plage/Mer (photo personnelle de Samantha Black)
Rivage, ravage
Tout
Est calme.
Tout
Est bien.
Puis soudain
L’affluence,
Des vagues
Qui roulent, s’enroulent autour des rochers,
Soulèvent les navires, s’agrippent aux chevilles,
(Divaguant)
Dévorent et engloutissent la plage, ses rivages,
Se calment
Un temps, puis de nouveau ravagent
Et noient le monde ; ploie le monde sous le poids de l’eau qui écrase,
L’eau qui avale et qui assomme de sa langue lourde
Tout ce qui s’oppose à sa course et résiste.
Les corps solides se font cassants, se font liquides,
Se font traîner sur le sable puis par les fonds,
Sont emportés par le déferlement, se font porter par le courant,
Transportés comme des milliers de fragments
D’étoiles
Qui scintillent sous la lumière crue de la lune
Au sommet des vagues voraces qui ont déchiqueté la vie
(Qui ont répandu la mort)
Et menacent de la reprendre encore.
Les vagues se
Tarissent, ce
Pendant.
La mer se
Retire.
Elle efface
Tout
Et ne laisse
L'Amour à sens unique by Pruls
Author's Notes:
Nuit classique du 31 juillet 2021, Thème 20h.
Caresse
AVERTISSEMENT : lime/sous-entendus érotiques
L'Amour à sens unique
Mes yeux qui pleurent jaune et mes pores qui suintent ;
Mon corps qui rit bleu, moi qui raffermis l'étreinte ;
Et lui qui toujours file, file entre mes doigts,
Le temps que nous partageons tous deux, lui et moi.
Lui qui, du bout de ses lèvres pleines, m'effleure ;
Moi, si creuse, chez qui l'émotion affleure,
Je me remplis de sa tendresse et je caresse
L'espoir, si doux, que le moment jamais ne cesse.
Ma peau qui tremble sous la caresse divine,
Abandonnée à ses mains et aux sens multiples ;
Et moi qui tangue sous la caresse assassine
De cet amour que je sais être à sens unique.
End Notes:
Une impression ?
Author's Notes:
Nuit insolite du 7 janvier 2022, 2h.
Espace
Défi stylistique : écrire en vers
Adieu mon astre
Cette fois-ci c'est fini
Adieu mon astre
Bonjour désastre
Cette fois-ci tu as fui
Sans un bruit t'es éclipsé
T'es dilué
Dans la nuit bien trop noire
Où es-tu désormais ?
Et où vais-je ? Quelle voie emprunter ?
La lumière s'est tarie
Les étoiles ont filé
Le ciel est vide ce soir
Et moi
Et moi
Et moi
Et mon cœur déchiqueté
Sous le ciel étiolé
Author's Notes:
Nuit classique du 21 mai 2022, Thème 21h.
Arc-en-terre
Les ciel-à-ciel
Elle était trop ciel-à-ciel
Pour s'imaginer sur terre
Ne soyez pas étonnés si elle
Vogue souvent dans les airs
Si elle vagabonde dans les cieux
Si elle saute de mouton en nuage
Si les vagues abondent dans ses yeux
Si elle semble en transe ou en nage
Si elle écrit ou si elle chante
Si elle se tait et vous regarde
Si elle semble différente
Si parfois dans vos pas elle s'attarde
Si elle griffe et griffonne
Les carnets de dessin
Si elle s'arrête et frissonne
Si elle s'absente soudain
Elle peuple mille mondes imaginaires
De ses deux mains et de sa tête
Elle chemine plus qu'elle n'erre
Elle marche dans les pas des poètes
Les rêveurs n'atteindront jamais le ciel ferme
Mais nous éclairent de leurs lumières
Frôlant au plus près les secrets que le monde renferme
Et sous les arcs-en-ciel, les arcs-en-terre
À la jonction de l’Arve et du Rhône, les eaux ne se mélangent jamais vraiment.
Sauf la nuit.
Le sable de l’Arve se noie dans les ténèbres tandis que le Rhône azur se pare d’un manteau bleu nuit noire. Alors ils reflètent enfin, ensemble et comme s’ils n’avaient toujours fait qu’un, le ciel plein et entier et ses milliers d’étoiles.
Author's Notes:
Nuit du 22 juillet 2023, Thème 23h.
Le volcan
La lave
Jaillit
Éclaire le ciel
Allume la nuit
Dévale
Les vallons
Avale
La vallée
Délave
Les plaines
De sa langue ardente et lourde
Tranquillement
Elle avale tout
Les terres, les maisons, les cris
Elle pétrifie
De stupeur
Elle saisit l’effroi
Elle prend ce qu’elle doit prendre
Fauchant sur son chemin
Blés et vies
Puis,
La vorace s’en va elle-même mourir
Au terme d’une lente et douloureuse digestion
Dans les bras de la mer
Qui l’avale
À son tour
Repue
Le feu s’est éteint
Sonnet d'au revoir by Pruls
Author's Notes:
Nuit insolite du 1er mai 2024, Minuit.
Désormais
Sonnet d'au revoir
J'irais laper les larmes sur tes joues de sable
M'imbiber de leur sel pour pleurer avec toi
Caresser ta peine et retenir de mes doigts
Ton cœur englouti par la tourmente effroyable
Je te dirais que je t'aime et tu es capable
De traverser la douleur et la vie sans moi
S'il me restait de la force et un peu de voix
Mais ton monde m'est désormais insaisissable
Comme la mer qui paisiblement se retire
Je laisse derrière moi tous nos souvenirs
Ce sont les tiens, je te les offre, prends en soin
Alors évoque-moi, convoque-moi sans crainte
Rappelle-toi que je ne serai jamais loin
Il n'y a que sur terre que je suis éteinte
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