Summary:
Image trouvée sur WeHeartIt, montage par mes soins
Le monde d’Ambre s’écroule sous ses pieds.
Elle a retrouvé Max, l’homme qu’elle aime, dans son lit avec une autre femme qu’elle. Elle se sent trahie et ne veut plus entendre parler de lui.
Comment réussira-t-elle à surmonter cette épreuve ? Sera-t-elle prête à le quitter ? Ou à lui pardonner ?
HISTOIRE PROPOSÉE POUR LE CONCOURS DE SEONNE, LA SAISON DU PHÉNIX
Categories: H/F,
Romance,
Contemporain,
Projets/Activités HPF Characters: Aucun
Avertissement: Aucun
Langue: Français
Genre Narratif: Roman
Challenges: Series: La saison du phénix
Chapters: 3
Completed: Oui
Word count: 10842
Read: 8472
Published: 16/07/2020
Updated: 26/07/2020
Story Notes:
Bonjour !
Je vous propose cette histoire pour le concours de Seonne, la Saison du Phénix. Elle sera en trois parties.
Pour rappel, voici les contraintes du concours :
Le principe
- Le but de ce concours est de profiter du printemps pour vous dépoussiérer, et dépoussiérer vos personnages ! Dit comme ça, c'est vague ? Pas de panique, les précisions arrivent...
- Le thème est donc celui du changement et du renouveau.
- Pour faire simple, nous allons donc imposer quelques remaniements à vos pauvres personnages, qui n'ont pourtant rien demandé, sur le chemin de l'épanouissement personnel ou de la descente aux enfers : à vous de choisir !
Contraintes générales
- Pour commencer, vo-tre-s personnage-s doi-ven-t subir une perte majeure. Matérielle, relationnelle, financière... D'un stylo à la perte d'un membre en passant par une amitié brisée, laissez libre cours à votre imagination, mais cela doit être mis en évidence dans votre texte. Cette perte doit avoir lieu dans le texte.
- À travers sa réaction à cette situation, votre personnage devra en tirer quelque chose : un changement dans sa façon de penser, un désir de revanche... Encore une fois, les options sont larges. Ce changement psychologique n'est pas obligatoirement moral/positif !
- Vous devrez dans votre texte mentionner la mort d'un personnage et la naissance d'un-e autre.
- Votre texte fera un minimum de 1000 mots. Pas de maximum imposé.
- Tous les ratings sont autorisés (gardez cependant à l'esprit que tout le monde ne pourra pas forcément vous lire).
- Votre texte doit être publié sur HPFanfiction ou le Héron à la Plume Flamboyante avant le 14 juillet 23h59. => deadline repoussée au 31 juillet, 23h59.
Contrainte spécifique original
Vous avez le choix entre la contrainte n°1 et la contrainte n°2 (ou les deux si vous êtes très motivé-e)
N°1 ~ Vo-tre-s personnage-s princip-al-aux doi-ven-t avoir au moins 20 ans de plus ou de moins que vous (non, je ne pourrai pas vérifier sur vos cartes d'identité, mais je vous fais confiance pour le respect de cette consigne).
N°2 ~ Votre histoire se déroule soit avant 1980, soit après 2060.
~ Pour les plus motivé-e-s d'entre vous, vous pouvez me demander un tirage au sort pour une tranche d'âge de 10 ans. Ceci est optionnel, et vous pouvez changer d'avis après le tirage !
1. Partie 1 by MinnieMey
2. Partie 2 by MinnieMey
3. Partie 3 by MinnieMey
Author's Notes:
Bonjour,
Ce n'est pas clair dès le premier chapitre mais cette histoire se passe en 2060. Difficile d'intégrer cette information dans ce style de récit à la première personne ^^. J'espère néanmoins que ce récit vous plaira.
A bientôt !
MinnieMey
"Je te promets de t'aimer et de te chérir jusqu'à la fin de mes jours !"
Pourquoi ces mots tournoient dans ma tête maintenant et ce, au moment le plus dur de toute mon existence ?
Certainement car mon monde s'est effondré en l'espace de quelques secondes ? Car je me sens trahie ? Car j'ai envie d'hurler à cet instant précis ? Car je suis dans l'incompréhension totale ?
Quand je vois Max dans les bras de cette inconnue, dans notre chambre, dans notre lit, ces mots qu'il m'a dit d'un air solennel, les yeux dans les yeux, le jour de notre mariage, je les ai crus car je n’avais qu’une certitude : je resterai toute ma vie avec cet homme car je l'aime et il m'aime aussi.
Alors, pourquoi ?
Sur le moment, quand j'assiste à cette scène surréaliste, mon esprit a du mal à comprendre, à remettre les wagons à la bonne place car Max ne devrait pas être là et ne devrait pas embrasser une autre que moi.
Cela ne se peut ! Il m'a promis, non ?
Je ne sais pas pourquoi mais mon premier réflexe est de refermer la porte devant moi, comme si j’assistais à une scène honteuse, comme si je voulais l’effacer de ma mémoire. Pourtant, ce n'est pas à moi d'avoir honte...
Je ferme cette porte et les mots se perdent dans mon esprit. Je ne sais plus comment réfléchir, ce que je dois faire. Je suis totalement perdue.
Et enfin, au bout d'une minute, tout se remet en place. J'assimile enfin ce que je viens de voir.
Max est avec une autre femme dans ma chambre !
Max embrasse une autre femme sur mon lit !
Max est en train de faire l'amour avec quelqu’un d'autre !
Brusquement, mon hébétude est remplacée par un coup de poing dans le ventre. J'ai mal… très mal. La sensation est vive, brute, violente. Je me plie presque de douleur, la respiration coupée. J'ai presque envie de vomir. Je commence à trembler. Je n'ose plus ouvrir cette porte que j'ai refermé. Pourtant, il le faut.
La douleur est enfin remplacée par un sentiment que je maîtrise bien. Mon cœur palpite plus fort dans ma poitrine.
Mon sang s'échauffe. Je n'ai plus mal. Je suis maintenant en colère. Je fulmine.
Finalement, j'ouvre violemment la porte, la faisant claquer contre le mur. Max et sa maîtresse sursautent. Je ne détaille pas cette femme, je ne vois pas sa blondeur, sa peau blanche, ses seins nus et pleins. Mes yeux sont rivés sur mon mari qui a enfin lâché son amante et qui me regarde les yeux écarquillés de surprise.
Je pensais que les mots se perdraient dans ma bouche. Mais non ! Une vivacité que je n'ai jamais connue m'envahit. C'est sûrement l'adrénaline.
"C'EST QUOI CE BORDEL ?" je hurle à plein poumons.
Je campe sur mes deux jambes, à deux mètres du lit, les mains sur les hanches, ma mâchoire serrée.
Après une seconde de totale incompréhension, Max se relève immédiatement et se met devant moi, habillé d'un simple boxer.
"Ce n'est pas ce que tu crois, Ambre ! dit-il rapidement la voix alarmée, les mains en avant.
- TU TE FOUS DE MOI ? je réplique, acerbe. Je m'imagine peut-être des choses ? Tu étais dans les bras de cette PUTE !
- Je... Non... je..."
Les mots se perdent dans sa gorge et j'ai une violente envie de défigurer son beau visage. Je tremble, les poings fermés.
Je vais le frapper ! Je vais le frapper ! JE VAIS LE FRAPPER !
Mais je me retiens, prise d'une lueur de lucidité. Dans ma petite tête de femme pacifique, je me dis que la violence n'est pas la solution à tous mes problèmes. Pourtant, lorsque la blonde passe à côté de moi, presque en courant, à moitié habillée, pour s'enfuir de la chambre et de la scène du crime, j'ai le réflexe de lui attraper le bras et de lui tirer les cheveux. Je la jette par terre. Elle crie. Je ne me reconnais pas. Ce n'est pas mon genre. Ce n'est pas moi. Et pourtant...
"Toi, je vais te DÉFONCER ! je hurle à nouveau.
- Non, Ambre, supplie Max en me retenant."
Ses mains posées sur moi me rendent folle. Je le repousse violemment.
"Ne me touche pas ! Plus jamais ! SALAUD !"
Je le gifle. Ma main me fait mal car je l'ai frappé de toutes mes forces. Max est sonné, ne s'attendant pas à cette violence de ma part. Il pose une main sur sa joue et soudain, ses yeux changent de couleur. Ils sont noirs de fureur, il est indigné d'avoir été giflé. Pourtant, il n'esquisse aucun geste. Il pourrait me redonner ma gifle en retour mais il ne le fait pas.
"Tu crois que je vais rester là sans réagir ! je mugis. T'étais dans NOTRE lit, avec CETTE femme, en train de la BAISER ! Et tu crois que je vais laisser passer ça ? Qu'est-ce que je n'ai pas compris dans ce que vous faisiez ?"
Je me rapproche dangereusement de lui. Il fait bien 25 centimètres de plus que moi, il est plus costaud, ses mains sont plus larges. Mais je n'ai pas peur de lui. Ma fureur oublie totalement que je suis face à un homme qui est plus fort que moi et qui pourrait me faire mal. Mais dans ma tête, il n'y a plus de rapport de force, ma colère me rend invincible.
Je suis si proche de lui maintenant que je lui donne un coup sur son torse. Mais il ne réagit toujours pas. Il ne répond pas à ma violence. Il me regarde juste. Ses yeux sont toujours aussi sombres mais je ne les comprends pas. Soit ma fureur a englouti toute compréhension dans ma tête, soit il garde bien ses sentiments.
Je reprends peu à peu ma respiration, tentant de rassembler mes idées. Mon pouls pulse dans mes veines, mon cœur palpite dans ma poitrine, mon visage est en feu, rougie par la colère. Néanmoins, petit à petit, je réalise que mon monde est en train de s'effondrer sous mes pieds. Mes sentiments sont toujours aussi confus. La douleur reprend le dessus sur ma rage. Pourtant, il n'est pas temps de s'attrister ! Je veux récupérer cette colère. Mais plus les secondes passent, plus je suis sonnée. Et un soudain abattement me tombe dessus. Je souffle.
"Pourquoi ?" j'arrive à dire finalement.
Je sens mes yeux me brûler. Je n’ai pas envie de pleurer mais la compréhension ou l'incompréhension me tord le ventre.
Max me regarde toujours. Il se tourne vers la femme et lui dit de partir.
Quand je jette un œil vers la blonde, mon cœur s'enflamme à nouveau et je suis prête à bondir sur elle. J'esquisse un pas mais la femme, qui s’est rhabillée, sursaute de peur et s'enfuit en courant avant que je ne l'attrape.
Ma colère ayant repris le dessus, je me tourne vers mon mari et lui balance :
"C'était QUI ?
- Personne... répond-il d'un air gêné.
- Réponds-moi ! Qui est-ce ?
- Une fille que j'ai rencontré dans un bar."
Je secoue la tête de négation.
"Quand l'as-tu rencontrée ?"
Je lui balance mes questions avec fureur. J'ai envie d'être plus dure, de le blesser ! Pas physiquement, non ! J'ai envie qu'il ressente la souffrance que je ressens à l'heure actuelle. Mais j'ai besoin de comprendre avant.
Max reste incertain, il n'ose pas parler.
"Raconte-moi tout !"
Je ne hurle plus cette fois mais il comprend dans le ton de ma voix qu'il ne peut échapper à mon interrogatoire. Il regarde autour de lui, comme s'il pouvait s'échapper de mon emprise. Il fait mine de s'asseoir sur le lit mais je refuse.
"Dans le salon !" j'aboie.
Et je sors de la chambre, de notre chambre... celle qu'il a souillé avec une autre que moi. Max me suit et prend place sur le canapé. Je reste debout et fais les cent pas. J’ai besoin de bouger, d'avoir l'impression de faire quelque chose car si j'arrête de penser, de hurler, de m'emporter, je risque de m'effondrer sur le sol. Alors, je marche, tentant de faire marcher mes neurones. Je ne comprends pas !
Pourquoi ? Comment ? Où ? Qui ?
"Cette fille, tu l'as rencontrée dans un bar, tu dis, je réplique. Était-ce la première fois ?
- Oui... répond-il d'un air navré.
- Quand ?"
Il comprend tout de suite le sens de ma question.
"Il y a une semaine, quand je suis sorti avec Tom et Christophe."
Je le regarde, quelque peu abasourdie.
"Hein ?
- On était dans ce bar, tous les trois, et un groupe de filles est venu nous accoster. Tom et Chris ont bien accroché et finalement, on est restés toute la soirée avec elles.
- Ce n'est pas ce que tu m'as raconté !
- Non...
- Putain, tu m'as menti, Max !
- Je... oui...
- Et cette femme ? Elle faisait partie du groupe ?
- Oui. Je n'étais pas vraiment attiré par elle mais elle n'arrêtait pas de m'aguicher avec sa petite robe...
- Quoi ?"
Je le regarde d'un air ahuri.
"Parce qu'elle portait une petite robe, elle t'aguichait ? Mais n'importe quoi !"
Je ne sais pas pourquoi je prends la défense de cette femme. Je devrais la haïr : ses lèvres étaient collées sur celles de MON mari, MON homme ! Cependant, je n'aime pas la façon dont Max se dérobe ! Comme si une simple tenue pouvait le rendre fou. Et donc ? Cela lui donne-t-il le droit de me tromper ? Non ! S'il m'aimait vraiment, une simple robe n'aurait pas suffi. Je pose des yeux plein de rage sur lui.
Max sent ma colère. Il sait que je n'accepterai jamais ce genre d'excuses.
"Euh... bref... on s'est bien entendu, continue-t-il rapidement, voulant effacer ses dernières paroles. Et... on s'est échangé nos numéros...
- Pourquoi ?
- Je sais pas...
- Tu voulais la revoir ?
- Non... pas vraiment…
- Alors, POURQUOI ?
- Parce que... je... j'avais envie de prendre son numéro...
- Elle te plaisait, c’est ça ?
- Je… oui…"
Son aveu me fend le cœur. Je manque de respirer tellement la douleur est intense. Mes yeux s'humidifient mais je m'ordonne de ne pas pleurer. Pas maintenant ! Pas ici ! Pas devant lui ! J'essaie d'attiser ma colère pour la faire revenir sur le devant de la scène.
"Tu voulais la revoir, alors ?" dis-je d'un air implacable.
La vérité dans ma bouche me fait encore plus mal. Mais je tiens bon.
"Pas... pas vraiment... balbutie-t-il. Mais voilà... j'ai accepté son numéro... et elle a commencé à m'envoyer des messages... au début, je te jure, je ne voulais pas lui répondre... et puis, on ne faisait rien de mal ! On échangeait juste sur nos boulots... y’avait rien de méchant..."
Je renifle et lui lance un regard désabusé.
"A qui veux-tu faire croire ça ? je réplique.
- Je te jure, Ambre ! Je n'avais pas envie de faire quoi que ce soit avec elle !
- Alors, quand est-ce que ça a basculé ?" je lui demande, d'une voix ferme.
Il se prend la tête entre les mains et ébouriffe ses cheveux. Il a l'air fatigué mais je n'ai aucune pitié pour lui à cet instant. Se rend-il compte de ce que je vis en ce moment ? Ne voit-il pas que je suis sur le point de m'effondrer, que j'ai perdu tout repère et que mon monde ne sera plus jamais comme avant à cause de ce qu'il a fait ? De ce que j'ai vu ? Brusquement, ma tête retourne dans ma chambre, ouvre cette porte et je les voie à nouveau l'un sur l'autre, à moitié nus, en train de s'embrasser. Mon cœur saigne. Je respire difficilement et hoquette. Il se lève. Il a certainement vu mon changement d'état. Mais d’un seul regard de ma part, il se rassied aussitôt.
Il reprend.
"On a commencé à se lancer des textos de défi, on se testait, on se disait "T'es cap, t'es pas cap" comme deux ados... Je ne sais pas comment ça a pris... mais voilà, c'était devenu un jeu...
- Elle savait que tu étais en couple ?
- Oui... On a continué malgré tout... même quand je lui ai dit qu'il fallait qu'on arrête... Et puis, elle a commencé à m'envoyer des messages plus suggestifs... Elle voulait me revoir. Je ne le voulais pas... car... je savais que ce serait mal...
- Pourquoi aurait-ce été mal ?"
Je l'interroge du tac au tac comme si j’avais préparé mes questions à l’avance alors que ce n'est pas le cas. Pourtant, je ne peux pas m'en empêcher. Mon esprit, certes embrouillé par mes sentiments, a gardé une certaine vivacité. Il veut comprendre, il veut savoir et ce, même si la vérité est dure et impitoyable.
"Parce que je savais qu'on prendrait un chemin interdit tous les deux, avoue-t-il finalement. Je savais que si je la revoyais, j'aurais envie d'elle... je savais que je ne pourrais pas me retenir !"
Je ricane. La situation ne me fait pas rire mais mes nerfs lâchent à cet instant. Je me sens ridicule, Max est ridicule, ce que nous vivons est TOTALEMENT ridicule. Néanmoins, je me force à lui parler normalement, même si je hurle dans ma tête.
"Tu ne pouvais pas te retenir ? Tu me fais bien rire ! Cela fait combien de temps qu'on est ensemble ? Six ans ? On s'est mariés y'a à peine deux ans et tu te permets de coucher avec elle parce que tu ne pouvais pas te retenir ? Cela signifie quoi ? Tu es frustré ? Tu trouves qu'on baise pas assez ? T'as plus envie de moi ? Ça y est, la passion a disparu ? Tu avais besoin de nouveauté ?"
Plus je parle, plus ma voix monte dans les aigus. Je suis hors de moi.
"Non, c'est pas ça, tente Max.
- Alors, c'est quoi ?
- Je... je sais pas..."
Il lève un regard éperdu. Et là, je me rends compte qu'il n'a aucune excuse. Il me répond qu'il ne sait pas car c'est la vérité. Il ne sait pas pourquoi il l'a fait. Il en avait juste envie. Avec cette femme...
"C'était la première fois ?" je demande d'un air fatigué.
Subitement, je n'ai plus envie de me battre. Il me dégoûte totalement ! Une autre femme que moi a posé ses lèvres sur les siennes, l'a touchée, lui a peut-être fait des choses que je ne pourrai nommer.
"Oui, je te jure, Ambre, c'était la première fois et la seule fois ! Jamais plus je ne recommencerai !"
Il dit ceci d’une voix plaintive, se met débout et me regarde de ses yeux intenses.
Je lui lance un regard ahuri.
Que croit-il ? Que je vais réussir à lui pardonner ? Il ne va pas recommencer ? Il me prend pour une IDIOTE ?
Ma fureur explose à nouveau dans ma tête. J'ai de nouveau envie de le frapper pour lui faire mal, comme moi j'ai mal.
"Ce n'est pas la peine de me dire que ça n'arrivera plus, je réplique d'une voix calme alors que je vis une tempête à l'intérieur de mon corps. Tu ne recommenceras pas car je ne te laisserai pas me faire ça une deuxième, une troisième ou une énième fois ! C'est TERMINÉ entre nous, Max !"
Je me surprends moi-même à dire ces mots. Pourtant, cela me semble la seule issue pour nous. Nous ne pouvons pas rester ensemble. C'est fini... Ambre et Max, c'est terminé... à jamais ! Mon souffle se perd à nouveau. J'ai du mal à respirer. Je mets une main sur ma poitrine. J'ai l'impression que mon cœur va exploser.
"C'est terminé entre nous !" je dis une nouvelle fois, comme si je voulais raffermir ma décision.
Il semble désorienté. Il ne comprend pas.
Et subitement, il se met à genoux devant moi.
Je le regarde, ahurie, ne comprenant pas son geste.
Il avance vers moi mais je ne veux pas qu'il s'approche. Je recule d'un pas. Il s'arrête et pose les mains à terre. Ses yeux deviennent humides.
"Je suis désolé, Ambre ! Vraiment ! C'était la seule fois ! Je ne recommencerai plus ! Pardonne-moi !"
Je le vois me supplier. Mais sa tentative est vaine. A l'instant même, je ne peux plus le voir, je ne veux plus être avec lui ! Je ne peux pas lui pardonner ! Sa tristesse me met hors de moi.
"Tu n'avais qu'à y penser au lieu de l'inviter ici ! Comment se fait-il qu’elle était dans notre appartement ? C'était la première fois ? Mon œil, oui ! Je ne te crois pas ! Maintenant, je ne veux plus t'écouter !"
Je sors du salon pour me diriger vers la chambre. J'ai presque envie de vomir en repensant à ce que j'y ai trouvé mais je dois y retourner.
J'ouvre la porte en grand, ne regarde pas le lit défait et fais quelques pas vers ma penderie. Max est sur mes talons et essaie de me convaincre de rester.
"Mais que fais-tu, Ambre ? Pardonne-moi ! S'il te plait ! Je te le jure, c'était la seule fois ! Ne pars pas ! S'il te plait ! Je m'en veux ! Je ne le referai plus jamais ! Plus jamais !"
Mais je ne l’écoute plus. C'est bel et bien terminé entre nous, malgré ses excuses, ses supplications, sa voix tremblante...
Je tapote sur le cadran de notre penderie et lance sans réfléchir : "Une valise, trois chemises, deux pantalons, une robe, une paire d'escarpins, une paire de baskets, cinq paires de chaussettes, trois soutien-gorges, quatre culottes, mes affaires de toilettes."
Moi qui suis si soigneuse habituellement, je me moque de mes tenues dépareillées à cet instant.
"Tais-toi !" je lui crie enfin.
J'en ai marre de l'entendre geindre dans mon dos.
"Tais-toi et sors de cette chambre ! Tout de suite !"
Il ne m'écoute pas mais ses mots sont sans queue ni tête. Je n'ai plus la force de comprendre ce qu'il me raconte. Mon esprit a switché.
Le robot de mon armoire met un peu de temps avant d'assimiler toutes les informations que je lui ai donné, puis, finalement, une petite valise sort de la penderie. Je la prends d'une main.
Il est derrière moi, je me retourne et le pousse pour passer. Je ne sais pas encore où je vais aller mais j'ai l'air décidé. A cet instant, je veux sortir de cet appartement car respirer le même air que Max m'insupporte.
"Tu ne peux pas me laisser comme ça, Ambre, se plaint-il encore.
- Je dois partir, Max ! Je ne peux pas rester ici ! je hurle presque, ma voix tremble, je suis à bout de nerf. Maintenant, laisse-moi !
- Alors, promets-moi que tu réfléchiras à tout ça ? Qu'on en parlera ? S'il te plait !"
Je le regarde à nouveau, abasourdie. Comment ose-t-il me demander quoi que ce soit ? Il n'en a plus le droit.
J'inspire profondément, tentant de rassembler mes dernières forces.
"Tu n'as rien à attendre de moi, Max !" je dis clairement.
Je tente de parler d’une voix assurée, j'espère qu’elle n'est pas trop aiguë. Je veux paraître la moins touchée possible, la moins perturbée.
"Ce que tu as fait est impardonnable ! je continue, acerbe. Je dois partir car j'ai besoin de me remettre de tout ce qui vient de se passer. Je ne te dois rien ! Je vais réfléchir mais on n'en reparlera peut-être jamais ! Pour l'instant, je ne veux plus te voir et c'est la seule chose qui compte !"
Il m'observe d'un air abattu. Il comprend finalement que je vais partir et que je ne reviendrai peut-être pas. D'une voix brisée, il me dit :
"D'accord, je t'attendrai."
Il s’assied finalement sur le lit et me regarde, impuissant. Sa douleur ne me touche pas. Je ne lui jette aucun regard.
Je tire ma valise. Elle n'est pas lourde mais je la fais quand même rouler sur le parquet. J'attrape mes clés et mon manteau et je sors de mon appartement.
Max m'avait promis qu'il m'aimerait jusqu'à la fin de sa vie. M'aime-t-il encore ? J'en doute. S'il m'aimait vraiment, m'aurait-il trompée aussi facilement ? Comme ça ? Tout simplement parce qu'une femme l'a dragué ? Je ne le crois pas aussi faible. Non... Max ne m'aime plus.
Et même s’il m’aimait encore, je ne peux pas supporter ce qu’il m’a fait.
Sa promesse n'était finalement qu'un doux mensonge.
Author's Notes:
Et voici la suite de l'histoire, j'espère qu'elle continuera à vous plaire ^^
Cela fait cinq jours que je dors dans cet hôtel miteux que j'ai trouvé dans le 26e arrondissement de Paris. En 2060, la capitale française n'a plus ses légendaires 20 arrondissements mais est devenue une grande mégalopole regroupant les villes limitrophes. Le quartier dans lequel je suis n'est pas fameux mais je ne roule pas sur l'or et ne peux pas me permettre de payer une meilleure chambre. Il faut juste que je ne sorte pas après une certaine heure le soir car le lieu devient trop dangereux.
Je suis allongée sur le lit et regarde le plafond sale.
Je soupire d'exaspération.
Mes larmes se sont taries depuis longtemps. Désormais, je ne ressens qu'un vide dans mon cœur. Je ne sais toujours pas où j'en suis mais en fin de compte, je m'en contrefiche.
Vais-je réussir à me sortir de cette situation ? J'avais planifié toute ma vie autour de Max. Mais mes rêves ont volé en éclats en à peine quelques jours quand je l'ai surpris dans les bras d'une autre.
Après l'avoir quitté, j'ai appelé ma meilleure amie, Juliette, qui m'a proposé de vivre chez elle mais il n’était pas question d'accepter. Elle est mariée, enceinte de quatre mois, a un petit garçon et vit dans un petit appartement. J'ai refusé sa proposition poliment. De toute façon, je ne l'appelais pas pour qu'elle m'héberge. J'avais besoin de parler à quelqu'un.
Discuter avec elle m'a fait du bien. Elle était toute aussi indignée que moi et m'a assurée que j'avais bien réagi. Mais si elle avait été à ma place, elle aurait certainement tout cassé. Il est vrai que ma fureur était finalement contenue. A part crier, j'aurais pu briser des assiettes, lancer une lampe contre un mur, déchirer tout ce qui me passait sous la main mais cela n'a pas été le cas. J'ai dû passer pour une folle hystérique à hurler ainsi. Finalement, ai-je fait mal à Max autant qu’il m’a blessé ?
Aujourd'hui, j'ai besoin de comprendre où notre couple a-t-il dérapé ?
Je lui en veux toujours. C'est sa faute ! Pourtant... N’y suis-je pas pour quelque chose ? Qu’ai-je fait de travers ? M'occupais-je bien de lui ? Faisais-je assez attention à lui ? Je me demande si je ne suis pas finalement la fautive. Ces pensées sont stupides, je sais. Mais je ne peux pas m'en empêcher. Avant Max, je n'ai jamais vraiment eu confiance en moi. Même en étant avec lui, je ne me sentais pas bien dans ma peau. Je faisais tout pour paraître parfaite, pourtant, je ne l'étais pas.
Alors, oui... il a peut-être recherché ailleurs ce qu'il ne trouvait pas avec moi. Cependant, je lui ai tout donné.
Je m'assombris. Je sais que je ne devrais pas réfléchir ainsi mais je n'ai que cette culpabilité en moi. Je lui en veux encore, toutefois, je m'en veux encore plus.
Mon téléphone sonne. Je n'ai pas envie de voir qui m'appelle car il y a de fortes chances que ce soit Max qui me harcèle depuis des jours. Néanmoins, je jette un œil sur ma montre. Je vois l’hologramme de Juliette tourné sur lui-même. Je soupire mais je décroche.
Je m’assieds sur mon lit pour lui présenter mon meilleur profil et tente un sourire, en vain. Elle apparaît devant moi.
"Ambre, salut ! Tu vas bien ? me demande-t-elle d'une voix inquiète.
- Ça peut aller, je réponds dans un souffle.
- Tu es toujours dans cet hôtel ?
- Oui.
- Tu veux passer à la maison ?
- Tu sais bien que c'est compliqué...
- Je sais... mais ça me tue de savoir que tu es dans cette chambre miteuse ! Ce n’est pas toi qui devrais te retrouver là mais lui ! Tu aurais dû le foutre dehors !"
En effet, j'ai fui de chez moi comme si j’étais la fautive. Mais sur l'instant, il n'était pas question que je dorme à nouveau dans notre lit. Pas après ce que j'y avais vu. Non, c'était impossible.
"Tu as appelé tes parents ? m'interroge-t-elle.
- Non, pas encore... je... n'ai pas encore eu le courage de le dire à qui que ce soit, à part toi. Mes parents vont très mal réagir, c'est sûr... et puis, ils n'ont pas tellement la tête à ça. Tu sais... après la mort du meilleur ami de mon père...
- Oui, je comprends que tu ne veuilles pas leur ajouter plus de tourments. Pourtant, ce sont tes parents. C'est important de leur raconter tout ça.
- Peut-être quand j'aurais discuté une dernière fois avec Max... J'y réfléchis depuis quelques temps. Il est temps que je l'affronte.
- Que vas-tu lui dire ?
- Nous devons discuter du reste... de notre appartement... d'officialiser tout ça... divorcer ?"
Juliette reste silencieuse quelques instants.
"Tu as pris ta décision alors ? me demande-t-elle, finalement.
- Tu crois que je devrais réagir comment ? je m'insurge. Je ne peux pas revenir avec lui ! Pas après ce qu'il m'a fait...
- Je sais bien... et je ne peux pas prétendre savoir à ta place. La décision que tu as prise était certainement la bonne. Mais peut-être te disait-il la vérité ? N'est-ce arrivé qu'une seule fois ? Tu ne veux pas savoir ?
- Franchement, je ne veux plus l'écouter, Juliette. Il m’a trahie !"
Mon corps s'enflamme à la mention de ces mots. Ma meilleure amie prétend que je pourrais pardonner à Max ? Comment serait-ce possible ? Le revoir sera une épreuve. Je ne sais même pas si je serai capable de l'écouter. Mon cœur est tellement rempli d'amertume. Je souffle d’exaspération.
"Je vais le revoir, nous allons discuter, et je le quitterai à tout jamais. C'est la seule décision possible pour moi ! Il m'a trompée, Juliette ! Il m'a menti sur sa soirée avec ses amis, il a discuté en cachette avec cette femme pendant des jours, il l'a fait venir dans notre appartement et s'apprêtait à coucher avec elle ! Il m'a dit que c'était la seule fois mais est-ce la vérité ? Honnêtement, je ne le crois pas !"
Juliette hésite avant de parler. Je sens bien son embarras et je comprends pourquoi. Elle ne veut pas devenir l'avocate du diable et montrer son soutien à Max. Néanmoins, je sais qu'elle envisage toutes les possibilités. Je ne lui en veux pas. Elle-même a été confrontée à la même situation, elle a même pardonné à son ex pour ses fautes. Mais je ne suis pas comme elle. Je sais que je ne pourrai jamais être aussi indulgente. Pourtant, je l'écoute.
"As-tu essayé d'en discuter avec Tom et Chris ?" tente-elle.
Je ris, tellement je trouve cette proposition absurde.
"Tom et Chris ? Et tu crois qu'ils me diront quoi ? je lance d'un air acerbe.
- La vérité, bien sûr !
- Ce sont les amis de Max, ils ne le trahiront jamais et puis, même s'ils le faisaient, ils pourraient tout à fait me mentir eux aussi, pour le protéger ! Non, je ne peux pas faire ça.
- Hum...
- Quoi ?"
J'ai un mauvais pressentiment. Je me rends compte que Juliette ne me dit pas tout.
"Tu leur as parlé, c'est ça ? je lui balance, énervée.
- Euh...
- J'y crois pas, Ju ! Tu as parlé avec Tom et Chris ? De nous, de Max et moi ? Mais pourquoi ?
- Car je voulais connaître leur version des faits... répond-elle, gênée.
- Si tu me dis que tu as appelé Max, je raccroche direct !
- Mais non ! Je n'aurais pas fait ça !
- Franchement ! Tu abuses ! Tu leur as raconté ce que j'ai vu ?
- Non, pas du tout !"
Juliette a pris un ton hâtif. Elle sait que je suis à bout de nerfs en ce moment. La moindre remarque et je pars au quart de tour !
"Non, je n'aurais jamais fait ça, dit-elle d’une voix apaisante. Et je ne leur ai rien dit. J'ai juste posé quelques questions sur cette fameuse soirée. Ils m'ont avoué qu'ils y avaient rencontré des filles et que Max s'entendait bien avec l’une d’entre elles. Il semble qu'ils se soient échangés leurs numéros mais il n'y a rien eu d'autre.
- Et qui te dit que c'était la première fois ? je lui lance, exaspérée.
- En tout cas, laisse-le au moins t'expliquer.
- Il n'a aucune excuse. Il avait juste envie de le faire, c'est tout ! C'est pourquoi je ne pourrai jamais lui pardonner ! Tu comprends ? Il avait envie de cette femme mais il n'avait pas de raison. Ce n'est pas parce qu'il ne m'aimait plus ou que des choses le dérangeaient chez moi. Il la voulait, c'est tout ! Qui me dit qu'il ne recommencera pas ? Je ne peux plus lui faire confiance."
Mon amie ne dit rien. Elle ne sait pas vraiment comment réagir. Je la comprends. Elle n'est pas à ma place, elle ne peut pas savoir.
"Je dois te laisser ! je réplique, encore sous le coup de la colère. Je vais appeler Max. Il est temps que nous mettions au clair toute cette histoire !
- Ça va aller ? me demanda-t-elle, incertaine.
- Oui, ne t'en fais."
Ma voix s'est radoucie. Il ne sert à rien d'en vouloir à Juliette. Elle fait ce qu'elle peut pour me soutenir. Nous raccrochons en nous disant au revoir. Son hologramme qui avait illuminé la pièce pendant dix minutes disparait. Je me retrouve dans le noir.
Je reste allongée sur le lit, à regarder le plafond. J'inspire profondément, j'ai besoin de courage pour ce que je compte faire. Je ferme les yeux, puis, les ouvre finalement au bout de quelques secondes. Il est temps que j'affronte Max.
Il a tenté de m'appeler des dizaines de fois, laissé au moins vingt messages, envoyé une centaine de textos mais je n’ai pas décroché, ni répondu. J’appuie sur ma montre et nomme son prénom.
Le téléphone sonne trois fois avant qu'il ne décroche finalement. Je vois qu'il n'a pas activé son hologramme, je ne l'ai pas activé moi non plus. La pièce reste dans le noir.
"Ambre ? dit-il d'une voix alerte.
- Oui."
Il soupire, certainement de soulagement.
"Où es-tu ? me demande-t-il, inquiet.
- Dans un hôtel, dans le 26e, je réponds d'une voix faible.
- Le 26e ? Mais c'est un quartier dangereux. Pourquoi t'es là-bas ?
- Comme si j'avais eu le choix ! je lance, acerbe."
Il ne répond pas, laissant un silence de mort.
"Je suis vraiment désolé, dit-il finalement.
- Je n’en ai rien à faire de tes excuses !"
Ma voix est froide, implacable, cette fois.
"Mais Ambre, je te jure que c'était la seule fois ! S'il te plait, pardonne-moi !"
Sa voix plaintive ne me touche pas. Mon cœur est devenu dur comme de la pierre. Je sens bouillir une colère que je garde en moi depuis des jours.
"Je ne te pardonnerai jamais, Max ! je lui dis avec fermeté. Je ne peux plus te faire confiance ! Tu m’as menti plusieurs fois ! Concernant ta rencontre avec cette femme tout d'abord. Tu devais être à un salon pour ton travail !
- Tu n'aurais pas dû être là à cette heure..."
Je ricane, à bout de nerfs.
"Ne commence pas ! J'étais là car je devais me changer pour ma soirée ! Et qui je trouve dans ma chambre ? Toi avec cette femme ?"
Ma voix est tremblante, je suis au bord de l’hystérie mais j'arrive à me contenir un peu.
"Même si ce n'était que la seule fois, je ne peux pas te pardonner, c'est terminé entre nous !
- Non, s'il te plait, Ambre, ne dis pas ça ! Je t'aime !
- Tu m'aimes ?"
Mon ton est devenu suraigu.
"Tu te fous de moi ou quoi ?" j'explose, excédée. "Ne me dis pas que tu m'aimes ou je ne réponds plus de rien !"
Il se tait, sidéré par ma rage soudaine. J'en profite pour continuer.
"Nous devons nous voir, pour discuter : de l'appartement, de mes affaires, du divorce...
- Divorce ?"
La voix de Max est presque éteinte quand il prononce ce mot.
"Oui, le divorce ! Il n'y aura pas de retour en arrière, Max ! C'est terminé entre nous !"
Mes yeux sont secs, j'ai déjà trop pleuré. Je ne l'entends pas, ni ne le vois mais je sais qu'il est bouleversé par mes paroles. Pourtant, je m'en moque complètement. Mon cœur est devenu un trou béant. Il n'y a plus de place pour la tristesse.
"Quand ?" souffle-t-il finalement.
Nous convenons d’un jour et d’un lieu de rendez-vous et je raccroche quand nous avons terminé de parler.
Brusquement, j’inspire profondément. J’ai retenu ma respiration pendant les quelques minutes qu'ont duré la conversation. Je continue à regarder le plafond, la tête vide.
Le lendemain, je fais particulièrement attention à ma tenue et à mon maquillage avant de revoir Max. Il n'est pas question de montrer que la situation m'affecte. Il doit voir que je me sens bien, que je maîtrise la situation ! Tout au fond de moi, j'ai envie qu'il regrette de m'avoir trompée ! Je veux lui faire payer la peine qu'il est en train de me causer.
J'enfile mes escarpins, prends mon sac à mains et sors de ma chambre miteuse. Heureusement, le train aérien n'est qu'à cinq minutes à pied. Je ne regarde pas les immeubles en mauvais état autour de moi, ni les jeunes adolescents qui traînent, posés contre un portail. Ils m'observent mais je ne fais pas attention à leurs regards intrusifs. Je suis peut-être un peu trop habillée pour le quartier mais je voulais être sur mon 31.
Je monte dans le train et arrive dans le 18e arrondissement. Je rentre dans un café qui ne se trouve qu'à dix minutes de mon appartement. Je connais ce coin par cœur pour y avoir vécu pendant des années avec Max. Malheureusement, je sais qu'il faudra que je déménage, que je quitte ce lieu que j'aime tant. Cela me fait mal, rien que d’y penser.
Je m'assieds sur une petite table de deux, au bord de la fenêtre et attends mon conjoint ou mon ex, tout en examinant l’écran virtuel de ma montre. Je n'attends pas longtemps, au bout de cinq minutes, je lève la tête quand j'entends la chaise devant moi crisser sur le sol.
Max est en face de moi. Mais je reste abasourdie par son allure. Il ne s’est pas apprêté pour l’occasion. Ses cheveux blonds sont emmêlés, ses yeux cernés, sa barbe n'est pas rasée et sa tenue est débraillée. Il semble avoir passé cinq jours épouvantables.
Je suis choquée par cette apparition. Où est passé l'homme toujours présentable ? Il n'est pas ici, semble-t-il. Ma poitrine se serre à cette vision. J'étais sortie de l'hôtel le cœur dur et ferme. Je ne voulais pas flancher. Pourtant, le voir ainsi me fait mal. Je tente de rester impassible. Quand je parle, ma voix tremble à peine.
"Merci d'être venu," lui dis-je d'un air formel.
Il hausse un sourcil comme si mes premières paroles étaient risibles. Je ne fais pas attention à son air ironique. Je décide ne pas tourner autour du pot.
"Max, comme je te l'ai dit, je souhaite que nous divorcions."
Une lueur s'illumine dans ses yeux ternes. Brusquement, son visage qui était au début neutre se déforme. Je vois la peine s’y dessiner.
"Tu ne peux pas me faire ça, Ambre, dit-il d'une voix désespérée. Tu ne peux pas me demander le divorce. Nous sommes ensemble depuis si longtemps ! Je te le jure, cela n'est arrivé qu'une fois et cela n'arrivera plus jamais ! Ne me quitte pas ! Mon amour !"
Je déglutis. L'entendre me dire ces mots, en face, les yeux suppliants, au bord des larmes, m'étreint le cœur. Je ne veux pas le croire, pourtant, le voir ainsi m'ébranle. Je ne dois pas me laisser amadouer. Je ne peux pas rester avec lui. Je ne veux pas lui pardonner. Où est passée ma combativité ?
J’inspire profondément. Je ne dois pas faiblir. Max m’a trompée et nous ne pouvons plus retourner en arrière. J’ai pris ma décision des jours auparavant et je ne me laisserai pas avoir par ses pleurs. Je raffermis ma position, me redresse et mon regard rencontre le sien.
"Max, c’est terminé entre nous ! je lui dis d’une voix ferme. Je te l’ai dit lorsque je t’ai découvert avec cette femme et je ne reviendrai pas en arrière. C’était peut-être la première fois, malheureusement, je ne peux pas te pardonner. Tu as tout planifié avec cette femme ! Vous avez échangé pendant des jours, tu as choisi le meilleur moment pour la faire venir chez nous. Et surtout, si je n’étais pas arrivée, si je ne vous avais pas vu, vous auriez continué, vous seriez allés jusqu’au bout. Et qui sait ? Peut-être aurais-tu recommencé ? Alors non, Max, je ne peux pas te pardonner, c’est comme ça ! Et ce ne sera pas autrement !"
A mesure que je parle, mon cœur palpite de plus en plus fort dans ma poitrine. J’ai peur de ce qu’il va m’arriver. Que vais-je faire sans lui ? J’ai construit toute ma vie autour de lui : notre appartement, nos familles, nos amis, notre avenir. J’avais plein d’espoir pour nous, pour notre couple. Mais il est temps de tirer un trait sur ce que nous étions. Jamais plus je ne pourrai lui faire confiance. Jamais plus nous ne serons ensemble.
Mon ex-mari me lance un regard désespéré mais il se rend compte de mon air assuré, de ma résolution. Il comprend finalement que c’est peine perdue. Il a tout fait rater avec cette seule faute. Il sent que ce n’est pas juste mais il sait aussi que je ne suis pas le genre de personne à pardonner. Il me connait assez bien pour ça.
Il baisse la tête, finalement, honteux. Je vois des larmes couler le long de ses joues, il les essuie rapidement, voulant cacher sa douleur. Le voir ainsi bouleversé me fait mal. Moi aussi, j’ai envie de retourner en arrière mais ce n’est pas possible. Ce qui est fait est fait.
Quand je sens des gouttes ruisseler le long de mon menton, je comprends enfin que moi aussi, je pleure. Je ne m’en étais pas rendue compte. Je passe une main sur mes joues afin de dissiper rapidement mes larmes.
"A partir de lundi, je m’écris enfin, la voix légèrement cassée, je ferai appel à un avocat. Je pense qu’il faut que tu en contactes un toi aussi. Et puis… je commencerai à le dire à mes parents. Seule Juliette est au courant pour l’instant. Mais quand ce sera officiel, j’imagine que ça se saura rapidement. En tout cas, par égard pour toi, je ne dirai rien sur ce que tu as fait. Je ne sais pas si tu le mérites mais tu me connais, je ne ferai jamais rien pour te mettre mal à l’aise."
Max ne dit rien mais de toute façon, que pourrait-il me dire ? Me remercier ? Il a bien trop de fierté pour le faire.
"Pour l’appartement… je commence.
- Tu peux le prendre si tu veux ! s’exclame-t-il enfin, d’une voix vive.
- Je n’ai pas les moyens de me payer un tel endroit !
- Au moins pour la fin du mois, histoire de te retourner. Je sais que tu ne peux pas te permettre d’aller à l’hôtel. Je vais aller vivre chez un ami en attendant de trouver une autre maison. Je partirai demain."
Je le regarde quelques instants, puis, finalement, le remercie.
"Nous nous recontacterons par mail ou par message," je conclue.
Je me lève enfin. Mon cœur palpite toujours fort dans ma poitrine, mon ventre me fait mal mais j’arrive à me relever comme si de rien n’était. Je laisse de l’argent sur la table pour payer la boisson et me tourne une dernière fois vers lui.
"A bientôt, Max !"
Il ne me répond pas, il a la tête baissée sur ses mains. Je n’insiste pas et le quitte.
Quand je sors du café, mes larmes coulent librement sur mon visage.
End Notes:
Selon vous, Ambre a-t-elle pris la bonne décision ?
Mes talons hauts claquent sur le sol du couloir que je suis en train de traverser. Je regrette d’avoir mis des chaussures qui font autant de bruit. Dans un hôpital, on se doit d’être discret et silencieux. Mais je ne peux tout de même pas retirer mes escarpins et marcher pieds nus. Je marche alors plus lentement, tentant de faire le moins de bruit possible, en vain.
Cependant, mon malaise est de courte durée. J’arrive enfin devant la chambre 303 et frappe doucement à la porte. Quand j’entends un "Entrez !", la porte s’ouvre automatiquement et je pénètre dans la pièce.
J’y trouve Juliette, assise sur le haut du lit en train de lire un magazine. Son visage semble fatigué mais elle me lance un large sourire quand elle me voit. Un berceau est installé à sa droite.
Je l’embrasse et jette un œil vers le nouveau-né.
"Bonjour Mia !" je lance vers le bébé endormi.
Son visage est parfaitement dessiné comme une poupée et je ne peux qu'admirer la douceur de ses traits. Mon cœur se réchauffe à la vue du nourrisson. Juliette voit le sourire sur mon visage.
"Elle est belle, n'est-ce pas ? me demande mon amie en se levant du lit.
- Oui, elle est magnifique ! je réponds.
- Tu veux la prendre dans tes bras ?
- Elle dort, je ne veux pas la déranger !
- Oh, ne t’inquiète pas pour ça !"
Et sans attendre mon accord, Juliette prend délicatement sa fille, m’intime de m’asseoir sur le fauteuil à côté du lit et dépose Mia dans mes bras.
Je n’ai pas vraiment l’habitude de porter des bébés aussi petits et ne suis pas vraiment rassurée mais je le cale contre moi et ne bouge plus. Voir son visage endormi apaise mon cœur.
"Et Noah et Joshua, ils ne sont pas là ? je lui demande.
- Ils ne reviendront que dans une heure, ils sont allés déjeuner ensemble, comme deux grands !"
Elle rit à cette mention.
"J’imagine que la naissance de Mia va resserrer leur lien père-fils.
- Certainement ! Et toi, comment vas-tu ?"
Je la regarde avec un sourire.
En fait, je vais bien, ou plutôt, je vais mieux.
Cela fait six mois que j’ai quitté Max.
Les premiers temps sans lui ont été particulièrement difficiles.
Revenir dans mon appartement au début a fait remonter de douloureux souvenirs. J’avais l’impression que chaque objet, chaque meuble me rappelait mon ancien conjoint. Je n’ai pas réussi à dormir une seule nuit dans notre chambre, préférant le canapé-lit du salon. La scène à laquelle j’avais assisté m’a hantée des jours durant.
Quand j’ai finalement rendu le logement un mois plus tard, j’ai été soulagée.
J’habite maintenant dans un petit studio dans le 22e arrondissement. Ce n’est pas mon quartier préféré mais finalement, c’est moins pire que lorsque je vivais dans cet hôtel miteux du 26e. Ce n’est pas très grand mais j’aime bien mon nouveau chez-moi. Tout y est fonctionnel, la kitchenette, la salle de bain-toilettes. J’ai même une petite séparation entre mon mini-salon et mon lit. C’est bien pratique, surtout quand je reçois des amis.
A partir du moment où j’ai pris possession de mon propre appartement, j’ai enfin commencé à tourner la page. Bien sûr, j’étais toujours en relation avec Max. Certes, nous avions rendu notre maison commune mais nous étions encore mariés.
Malheureusement, je le suis encore aujourd’hui. Les procédures de divorce restent longues. On a beau être en 2060, dans un monde moderne et semi-automatisé, la partie administrative est toujours fastidieuse. Et puis, ce n’est pas gratuit. Ce serait bien trop facile sinon.
Néanmoins, les rares discussions que j’ai avec mon ex-mari se passent bien. J’ai peu d’informations sur sa nouvelle vie, de toute façon, je veux en connaître le moins possible. Je sais juste qu’il habite maintenant quelque part dans le 19e et j’ai cru entendre qu’il s’était mis en couple avec quelqu’un. Je dois avouer que j’ai eu un pincement au cœur quand je l’ai appris. C’est moi qui l’ai quitté et finalement, c’est lui qui s’en remet le plus rapidement. Cela m’a fait mal pendant quelques temps mais désormais, je m’en contrefiche. L’amour que je lui portais s’est tari au fil des semaines passées. Je ne dis pas que je peux le revoir sans difficultés. C’est toujours une épreuve pour moi. Néanmoins, je ne suis plus aussi touchée qu’avant.
Et même si je ne veux plus que ma vie soit régie par une vie de couple, je suis enfin prête à avancer. Et qui sait, peut-être rencontrerai-je quelqu’un d’autre ?
"Je vais bien, je réponds avec un sourire à ma meilleure amie.
- Contente de te l’entendre dire ! Et alors, tu as pu voir Julien ?"
J’émets un petit rire. Julien est le cousin de Noah et un mois plus tôt, Juliette a organisé une baby shower où elle a invité sa famille et celle de son conjoint. J’ai passé une heure à discuter avec le jeune homme et finalement nous nous sommes échangé nos numéros. Néanmoins, il n’est pas vraiment mon genre. Certes, il est intéressant et charmant mais je n’ai pas eu d’étincelles.
"Non, je ne l’ai pas revu. On s’échange des textos de temps en temps, mais je ne suis pas sûre que ça ira plus loin.
- Et pourquoi pas ?
- Parce que tu sais très bien qu’il n’est pas mon style !
- Tu es bien trop difficile, Ambre !
- Ce n’est pas parce que je suis célibataire que je vais sauter sur le premier venu !
- Non, c’est vrai mais tu pourrais donner une chance à Julien, c’est quelqu’un de bien !"
J’éclate de rire. Cela fait de semaines que Juliette tente de me mettre en couple avec tout ce qui bouge. Dès que je lui ai avoué être prête à rencontrer de nouvelles personnes, elle a commencé à me proposer divers petits amis potentiels. D’ailleurs, je pense que la venue de Julien lors de sa baby shower n’était pas fortuite.
"Tu sais, tente-t-elle d’une petite voix, ce n’est pas parce qu’il ne te plait pas que tu ne peux pas t’amuser avec lui. Tu en as le droit !"
Les paroles de Juliette ne me choquent même plus. Je ris à nouveau.
"Tout d’abord, Julien n’est pas un jouet, j’ai bien trop de respect pour lui pour le considérer comme tel et puis, ce genre de relations ne m’intéresse pas !
- Tu es bien trop sérieuse, Ambre, soupire mon amie."
Je ne relève pas. Je sais que Juliette souhaite le meilleur pour moi. Elle m’a vu au fond du trou et maintenant, ne souhaite qu’une seule chose : que je sois heureuse.
"La vie ne tourne pas autour des relations amoureuses, tu sais, je réplique.
- Oui, tu as raison mais être avec quelqu’un, cela a quand même quelques avantages non négligeables !
- En effet ! Mais ne t’inquiète pas pour moi ! Je me débrouille très bien toute seule !"
Ma meilleure amie me lance un regard dubitatif. Je change de sujet et lui parle de mon travail.
Depuis que je suis célibataire, cela devient infernal. Les gens sont tristes pour moi, à ma place. Mes parents étaient déçus à l’annonce de ma rupture mais ils s’inquiètent maintenant pour leur fille chérie toute seule à Paris. Ils angoissent et m’appellent désormais tous les jours. Ils m’ont même proposé de revenir à la maison. Comme si j’étais désespérée à ce point ! J’ai 32 ans tout de même ! Je peux me remettre d’une rupture amoureuse.
Mes amis m’ont tous plaint et ont commencé à m’inviter pour des sorties quelconques. Au bout d’un moment, j’ai mis le holà. Je n’ai plus 20 ans et je n’ai pas beaucoup d’argent. Maintenant que je suis seule, je dois compter chaque sou. Mais cela ne me dérange pas. Je suis déjà bien heureuse d’avoir un travail et un toit où dormir.
Quand la petite Mia que je tenais tranquillement dans mes bras se met à pleurer, je la redonne immédiatement à Juliette. J’aime les bébés mais je ne sais jamais les consoler quand ils commencent à sangloter.
Le nouveau-né a faim et mon amie n’hésite pas à lui donner le sein. Il s’apaise tout de suite. Je décide de les laisser tranquille pour aller me chercher un café. Je me suis couchée tard la veille, à binge-watcher une série, et je suis partie de chez moi sans une goutte de caféine dans le sang.
J’arrive devant la machine à café qui se situe au bout du couloir. Un homme est en train de se baisser pour prendre le gobelet en papier. Je me mets derrière lui et attends mon tour. Quand je suis face au distributeur, je pose ma montre contre le badge prévu à cet effet mais l’écran de contrôle m’indique que mon compte est à 0. J’ai oublié de rajouter de l’argent dans mon porte-monnaie électronique.
"Merde !" je crie malgré moi, en tapant contre la machine. J’avais grand besoin d’un café, c’est ma drogue quotidienne.
"Vous avez un problème ?" me demande l’homme qui a pris sa boisson chaude juste avant moi.
Il touille son café dans son gobelet en papier d’un air nonchalant et jette la touillette en bois dans la poubelle à proximité. Il me lance un regard interrogatif.
"Excusez-moi !" je m’écrie subitement mal à l’aise. Je ne pensais pas avoir parlé aussi fort. "Ce n’est rien ! La machine fonctionne bien mais j’ai oublié de recharger mon compte, je ne peux pas prendre de café ! "
Je lance un regard désolé vers le distributeur. L’automatisation de ces machines sans monnaie est une bonne chose mais pour protéger mes données, j’ai dû créer un compte intermédiaire que je recharge un peu chaque semaine. Et comme par hasard, j’ai oublié de le recharger ce matin. Je soupire et m’apprête à retourner dans la chambre de Juliette quand l’homme m’arrête.
"Vous voulez que je vous paie un café ?" me demande-t-il.
Je suis surprise par sa proposition et l’observe un peu plus attentivement. Il est brun, a les yeux clairs, est plutôt grand et a l’air plutôt avenant. Il me sourit comme si sa proposition allait de soi. Je reste encore plus étonnée par ma propre réaction : je sens mon cœur palpiter. Cet homme ne m’est pas indifférent. Je détourne le regard.
"Euh… je… non… je n’accepte pas de boisson d’un inconnu," je bredouille, encore perturbée par le soudain sentiment qui vient de m’envahir.
Il éclate de rire. Je le regarde, les yeux écarquillés. Je ne m’attends pas à cette réaction.
"Désolé ! Mais vous avez le discours d’une enfant de six ans. Je vous propose juste un café du distributeur automatique !"
Je rougis immédiatement et prends la mouche.
"Mais… mais pas du tout !" dis-je légèrement vexée. "Je… on ne se connait pas… je n’accepte jamais de boisson de personne que je ne connais pas !"
Il émet un petit rire et tend une main vers moi.
"Je m’appelle Isaïah, et vous ?"
Mes yeux font la navette entre son visage et sa main tendue.
"Euh…
- Comme vous dites que vous n’acceptez pas de café de la part d’un inconnu, je me présente, se justifie-t-il."
Je le regarde, l’air ahuri mais finalement, reprends mes esprits rapidement.
"Je m’appelle Ambre.
- C’est un très joli prénom, enchanté !
- Enchanté !
- Vous prenez votre café comment ? Noir ? Avec du sucre ? Du lait ?"
Je suis confuse.
"Non, ce n’est pas la peine de m’offrir quoique ce soit, je vais demander à mon amie de me prêter de l’argent.
- Vous n’allez pas la déranger pour ça ! Je vous offre ce café, c’est si dur d’accepter ? Ce n’est qu’un café, vous savez ! Je n’attendrai rien en retour !"
Il me lance un regard, en haussant un sourcil. Je me sens encore plus stupide. Je ne sais pas pourquoi je réagis comme ceci. Cet homme me perturbe.
"Alors, d’accord, va pour un café noir, sans sucre ! je dis enfin en lui souriant faiblement, intimidée.
- Et un café noir pour la charmante demoiselle !"
Je ris doucement et secoue la tête. Ce genre de flatterie ne marche pas avec moi. Je les trouve d’ailleurs plutôt lourde mais ne relève pas.
L’homme brun pose sa montre contre le badge de l’automate, choisit le type de café et la machine mouline pendant quelques secondes avant de faire apparaître ma boisson chaude.
"Et voilà ! me dit-il en me tendant le gobelet.
- Merci !"
Je reste quelques instants avec lui, je trouve impoli de partir comme ça alors qu’il vient de me payer à boire, même si ce n’est qu’un café. Au bout d’une minute d’un silence tendu, je lui lance finalement.
"Je vais retourner voir mon amie ! Merci pour le café !"
Je me détourne pour le quitter mais il m’arrête brusquement.
"Euh… Ambre, puis-je avoir votre code ?"
Je soupire, je m’attendais à cette question. L’homme me plait mais je ne suis pas du genre à donner mes données à n’importe qui. Je lui jette un regard désolé.
"Vous n’êtes pas obligée, bien sûr, continue-t-il en se rattrapant. Si vous ne voulez pas, je comprendrai. Je ne vous ai pas offert ce café pour attendre quelque chose en retour de votre part… Mais voilà… je vous trouve vraiment charmante et je me disais que ce serait dommage de laisser passer cette chance… Enfin… désolé… je parle trop… je suis désolé de vous avoir dérangé ! Au revoir !"
Il se retourne soudainement et s’en va. Je suis abasourdie par son discours. Il me demande mon code mais il décide de partir sans l’obtenir, sans même argumenter un peu plus… Je ne sais pas pourquoi je le fais mais je l’interromps brusquement sans penser aux conséquences.
"Attendez !" je m’écrie.
Il s’arrête et me regarde, surpris. Je reste sans voix pendant quelques instants. Que comptais-je faire ? Cet homme me perturbe vraiment. Il y a quelque chose en lui qui résonne en moi mais je ne sais pas quoi.
"Je… je veux bien vous donner mon code !
- Vraiment ?"
Isaïah me lance un sourire qui illumine son visage. Mon cœur tape plus fort dans ma poitrine. Je le trouve encore plus charmant.
Je me rapproche de lui et tends mon bras. Il le regarde légèrement surpris mais fait de même. Nos montres se touchent, nous validons la transmission de données en cliquant sur le OK de nos écrans virtuels et nous échangeons nos codes.
"A bientôt ! me dit-il.
- Oui, à bientôt !"
Je le quitte un air de ravissement sur le visage.
"C’est quoi cette tête ? me demande Juliette en me voyant entrer dans la chambre.
- Hein ?
- Tu as un sourire benêt !
- Mais pas du tout !"
Je rougis mais ne peux malheureusement rien cacher à ma meilleure amie. Elle me connait bien. Je lui raconte ma rencontre. Juliette est surexcitée. Elle me pose tout un tas de questions sur le physique du brun charmeur. Je ris de son enthousiasme mais n’omet aucun détail.
Je la quitte une demi-heure plus tard, après avoir salué Noah et Joshua qui rentrent de leur déjeuner entre hommes.
Je prends le train aérien lorsque je vois ma montre clignoter.
Premier message d’Isaïah.
"Rebonjour Ambre, ravi de vous avoir rencontré aujourd’hui. Quand seriez-vous disponible pour prendre un verre ?"
Je rentre chez moi avant de lui répondre. Il ne doit pas comprendre que j’attendais son message avec impatience. Je lui propose un rendez-vous le lendemain dans un café que je connais bien.
Nous passons une bonne soirée. Il est toujours aussi charmant et sa compagnie est agréable. Mon ventre papillonne à chaque fois qu’il me sourit. Cet homme me plait, c’est indéniable. Il est différent de Max physiquement. Son air semble assuré même s’il a quelques tics qu’il ne peut pas s’empêcher d’avoir, comme se toucher les cheveux ou le nez à tout moment. Mais je le trouve mignon. J’aime ses manières galantes, voire un peu vieillottes, j’apprécie sa façon de parler et de penser. Il est intéressant à tous points de vue.
De façon surprenante, son histoire ressemble un peu à la mienne, bien qu’il n’ait pas assisté à la tromperie de son ex petite-amie. Cela nous fait au moins une chose en commun. Ceci n’est pas une chose dont nous sommes fiers mais cela nous rapproche un peu.
Nous nous revoyons plusieurs fois avant de nous embrasser pour la première fois. Nous attendions ce moment depuis longtemps mais nous nous tournions autour car nous avions envie de faire traîner ce moment. Il n’était pas pressé, moi non plus. En fait, nous nous accordons plutôt bien.
Plusieurs mois ont passé depuis que j’ai rencontré Isaïah.
En quittant Max, je ne m’attendais pas à cette nouvelle histoire intense. Tout semble plus simple avec le nouvel homme de ma vie. Je ne pensais pas vivre un bonheur encore plus grand mais c’est bien le cas.
Avec mon ex-mari, j’avais l’impression d’être heureuse et je ne voulais rien changer à notre train-train quotidien. Il m’a trahie de la pire manière possible, je n’ai pas pu lui pardonner. Je me suis posée beaucoup de questions sur mon choix. Mais finalement, aujourd’hui, je n’ai aucun regret. Je n’aurais pas fait cette rencontre si j’étais restée avec lui. Bien sûr, je sais que je suis chanceuse. Il n’est pas si facile de trouver quelqu’un aussi rapidement. Certains mettent parfois des mois ou des années à se remettre d’une telle rupture. Tout quitter est un choix difficile à prendre.
Cependant, pour moi, il n’y avait pas d’autres options possibles. Je devais quitter Max, je ne pouvais plus rester avec lui, pas après ce qu’il m’avait fait. Cette décision a été l’une des plus difficiles de toute ma vie, pourtant, je m’y suis tenue, malgré mes peurs, malgré mon incertitude de l’avenir.
Finalement, la vie m’a donné une nouvelle chance : trouver le bonheur ailleurs. Et ma rencontre avec Isaïah est survenue au moment où je m’y attendais le moins.
Un an auparavant, ma tête était remplie de rêve d’avenir avec Max. Puis, je suis tombée au plus bas. J’ai pensé que mon monde s’effondrait et que jamais, je ne remonterai la pente. Et pourtant.
Mes désillusions passées, j’ai enfin compris qu’on pouvait être à nouveau heureuse. Ce moment difficile de ma vie m’a fait comprendre de nombreuses choses sur moi-même. Je ne pensais pas être capable de tout ça. Mais finalement, j’ai découvert des ressources en moi que je ne pensais pas avoir.
Aujourd’hui, je ne vis plus avec ces illusions. Au contraire, je suis plus lucide. Je sais que tout peut basculer très rapidement. Alors, je profite. Je ne sais pas de quoi sera fait le lendemain. Ma vie bien rangée est terminée. Désormais, je veux m’amuser et vivre pleinement.
Fini les désillusions ! Je célèbre la vie comme il se doit ! Je suis heureuse et c’est tout ce qui compte.
End Notes:
Et voici la fin de cet OS.
J'espère qu'il vous a plu ^^
Merci d'avoir pris la peine de le lire et à bientôt !
Attention: Tous les personnages et situations reconnaissables sont la propriété de leur auteurs respectifs. Les auteurs reconnaissent qu'ils ne touchent aucun droit sur leur travail en publiant sur le site.