Summary: Des textes parfois un peu longs, parfois courts. Parfois poétiques et parfois pas.
Des textes qui sont tristes et des textes qui font rire. Qui se passent ici et ailleurs. Qui sont précis ou vagues.

Acrylique sur toile faite par Dedellia aka moi
Ce sont 24 textes qui parlent de tout et de rien en attendant Noël.
24 textes, 24 murmures du vent de décembre qui nous rapportent leurs histoires
Categories: Société, Textes engagés Characters: Aucun
Avertissement: Aucun
Langue: Français
Genre Narratif: Aucun
Challenges: Series: Aucun
Chapters: 12
Completed: Non
Word count: 6574
Read: 95621
Published: 30/11/2019
Updated: 12/12/2019
Story Notes:
Je tiens d'abbord à m'excuser aux beiges pour mon grand retard de publication. Sérieusement ne vous mettez pas la pression pour valider mes textes, c'est ma faute si je suis autant à la dernière minute.
Je reviens de nouveau cette année avec le calendrier de l'Avent et comme toujours ma merveilleuse binôme Jello.
Cette année on a chacune choisi 11 catégories qu'on a envoyé à l'autres. À partir de ça, on devait les utiliser pour trouver des thèmes qui y correspondait et 1 thème libre chacune. Ça va vous suivez ?
1. 1er décembre - Une larme dans la mer by Dedellia
2. 2 décembre - Le scientifique by Dedellia
3. 3 décembre - Jumelles identiques by Dedellia
4. 4 décembre - Miracle au sommet du monde by Dedellia
5. 5 décembre - L'Après-guerre by Dedellia
6. 6 décembre - Le palais des brumes by Dedellia
7. 7 décembre - Pourquoi les feuilles changent de couleur ? by Dedellia
8. 8 décembre - Couronne by Dedellia
9. 9 décembre - Monstres nocturnes by Dedellia
10. 10 décembre - Plongeon by Dedellia
11. 11 décembre - Soleil by Dedellia
12. 12 décembre - Boule de cristal by Dedellia
1er décembre - Une larme dans la mer by Dedellia
Author's Notes:
Voici le premier texte Une larme dans la mer (de moi) qui a été inspiré du thème Aquatique de Jello. On commence d'une manière plus poétique, bonne lecture !
Il était là, je le jure il était là. Au sommet de cette falaise, me souriant tendrement. Il se tennait sur le bout de ses orteils, penchés au-dessus du vide tout en me regardant. Il m’offrait de son regard la terre entière l’univers jusqu’à son extrémité la plus au Nord. Même si ça ne faisait pas de sens, même si sa position ne pouvait être possible.
Il était là. Un matin, vêtu de son habituel jean et chemise à carreaux, un sac sur les épaules, prêt à partir en randonnée. Il me proposait toujours d’y aller et comme toujours je refusais. Je préférais plutôt attendre sur l’une des nombreuses tables à pique-nique qui se trouvait toujours au début de ses escapades et je gribouillais ce qui m’entourait pendant des heures. Je le voyais revenir parfois en sueur, parfois égratigné, parfois avec un air de celui qui a pris une simple marche jusqu’au coin de la rue. Il souriait toujours. Je voyais dans ces yeux la fierté qu’il avait, la joie de me revoir et l’envie après cette expédition d’enfin retourner à la maison. Il savait que le plaisir ne durerait pas à jamais. Cette fois-là, il m'a simplement regardé dessiner pendant des heures sans rien dire.
Il était là. Quand je me suis baladée au milieu de la forêt l'autre jour. J’étais seule, mais il m’a retrouvée au milieu d’une clairière. Les étoiles se reflétaient sur ses cheveux lustrés et la lune lui dessinait une ombre fantômatique. Je voyais dans ses yeux tout l’amour qu’il avait pour moi. Il m’a guidée et je suis retournée à la maison.
Il était là. Le jour où je suis partie sur un simple bateau. Les vagues ont bercé le bois flottant dans lequel j’étais installée. Et là au-dessus de l’eau, cachant presque le coucher de soleil, il est apparu. Cette fois ses cheveux avaient la couleur orangée du crépuscule, mais son sourire éclatait comme le soleil de midi. Il souriait encore et toujours. Il était là. Bien plus loin que la falaise, bien plus loin que cette forêt immense, bien plus loin que la mer à l’horizon. Il était complètement au Nord de l’univers, mais pourtant il était là avec moi. Les étoiles l’avaient peut-être avalé, mais mon coeur ne l’oubliait pas. Les mers étaient pleines des pertes des humains et mes larmes allaient s’y mêler, témoins de son passage et du mien. Il était là. Il était là.
2 décembre - Le scientifique by Dedellia
Author's Notes:
Ce thème a été choisi par Jello en réponse à la catégorie métier :)
Il était terrifiant d’une certaine façon. Pas comme un savant fou qui risquait de mettre feu à tout ce qu’il touchait, mais plutôt comme une personne beaucoup trop intelligente pour son propre bien. Il étudiait la chimie. Enfin, c’est ce qu’il disait. Ariane aurait plutôt dit qu’il était chimiste. Il avait obtenu son doctorat il y avait quelques années après tout. Mais pour lui, la science évoluait, la science était un sujet dont on ne pouvait être maitre. Il l’étudiait pour mieux la comprendre et c’était son travail.
Elle ne pouvait pas dire qu’elle avait compris ses explications. Elle était plutôt artistique. Elle imaginait, vivait dans son monde alors qu’il était logique et terre à terre. Des opposés, des stéréotypes de leurs branches respectives. Mais malgré leurs différences, il la fascinait. Elle aimait l’observer en train de lire des manuels et des articles sur des sujets dont elle ne comprenait même pas le titre. Elle prenait un livre au hasard dans la bibliothèque et faisait la plupart du temps semblant de lire. Après quelques semaines, il semblait avoir remarqué son manège, car il lui avait demandé ce qu’elle lisait. N’ayant aucune idée même du titre de l’énorme bouquin rouge qu’elle tenait entre ses mains, elle balbutia une série de mots incompréhensibles avant de se lever et de partir en courant. Elle avait bien sûr oublié de le faire démagnétiser à l’accueil ce qui l’obligea à vivre un second moment embarrassant quand l’alarme aux portes de la bibliothèque se mit à sonner.
La fois suivante, car cette anicroche ne lui avait pas fait passer l’envie d’observer son scientifique, elle décida de lire réellement le livre, tout en s’arrêtant régulièrement pour observer celui dont elle ne savait même pas le nom. Elle espéra qu’il vienne à nouveau lui demander ce qu’elle lisait, cette fois elle était prête, mais il ne lui demanda rien ce jour là. Sa réaction l’avait probablement déstabilisé. Quelques jours après, il vient à nouveau lui poser la question. Il ne mentionna pas sa fuite et il la regarda d’un air intéressé quand elle lui décrivit sa lecture. Il lui parla à son tour de ses recherches actuelles et de cette ambiance qu’il aimait tant dans la bibliothèque. Il aurait pu faire tout ça à son travail ou même chez lui, mais il adorait les étagères de livres, l’odeur du bâtiment et l’attitude apaisée des gens. Ariane ne lui révéla pas qu’elle venait aussi régulièrement dans l’espoir de le croiser, mais lui mentionna ce qui l’avait d’abord amenée ici, un projet sur l’art au XIVe siècle.
Ils discutèrent de nombreuses minutes, là entre deux rangées de livres : la plus longue conversation qu’ils avaient eu jusqu’à maintenant ! Quoique c’était aussi la seule qu’elle pouvait réellement considérer. Ce qu’elle savait sur lui, elle l’avait appris de d’autres usagers de la bibliothèque et la dernière fois elle s’était sauvée. Il -Laurent, elle connaissait son nom maintenant- jeta un oeil à l’heure.
-La bibliothèque ferme dans dix minutes, il va falloir ramasser nos choses.
Ariane ne put empêcher une moue déçue de s’afficher sur son visage, qu’elle cacha avec ses cheveux en faisant mine de ramasser son livre.
—Je peux t’inviter à prendre un café ?
Son sourire revient en une fraction de seconde. Il l’observait d’un air gêné, mais plein d'espoir. Ils avaient beau être opposés, il semblait que l’artiste en elle le fascinait autant que le scientifique en lui la captivait.
End Notes:
Merci d'avoir lu, à demain !
3 décembre - Jumelles identiques by Dedellia
Author's Notes:
Le thème vient de la catégorie "Membre de la famille" de Jello
C'est un texte beaucoup plus court cette fois.
Elles étaient identiques à presque tous les points de vue. Toute deux avaient le même teint pâle que le rouge qu'elles arboraient fièrement ne rendait pas très bien en valeur. Elles se tenaient droites de la même façon et leurs silhouettes étaient faites sur le même moule. Elles ne se quittaient jamais ou alors très peu longtemps. La plupart des gens n'arrivaient pas à s'imaginer les voir séparées. La seule différence : ces taches de rousseur sur leur tête. C'est ainsi qu'on arrivait à les distinguer.
— Maman, tu veux bien me passer le sel ?
L'une des jumelles fut soulevée de terre par une main qui l'encercla. Elle pensa crier, mais elle savait que bientôt, elle serait de retour auprès de sa soeur, la poivrière. Comme il se le devait.
End Notes:
Je vous invite à relire une fois que vous avez compris pour voir si tout se place bien ;)
4 décembre - Miracle au sommet du monde by Dedellia
Author's Notes:
Ce texte est le fruit de mon thème libre. (Et il m'a donné bien des difficultés)
Escalader une montagne n'était pas l'idée qu'elle se faisait d'une promenade romantique. George semblait toutefois apprécier. Il aimait la forêt, la montagne et la nature. Mélissa, n'était pas contre, mais elle s'attendait à autre chose pour l'anniversaire de leurs trois ans de relation. En fait, elle n'était pas déçue, mais bon… Elle aurait aimé… elle ne savait pas quoi en fait. Peut-être allait elle apprécier la journée si elle cessait de se dire "et si". C'était l'un de ses plus gros défauts. Bon, concentration sur l'endroit où elle devait poser les pieds.
Ils continuèrent de grimper, mètre par mètre, les près de 900 mètres d'altitude de cette montagne. C'était la plus haute à des centaines de kilomètres à la ronde. Pour elle qui vivait sur un terrain pratiquement plat, c'était immense. Heureusement, elle était habituée à l'activité physique. En ce moment, ils étaient entourés d'arbres, elle n'avait donc aucun moyen de savoir si le sommet était près ou non.
Finalement, après quelques heures, le sol changea. Les arbres cédèrent leur place à des immenses rochers qu'ils durent escalader pour pouvoir progresser. Ici, le soleil tapait sur leurs têtes, mais ils étaient aussi soumis aux caprices du vent qui les rafraîchissait bien suffisamment. Elle pouvait voir si loin, c'était à couper le souffle. Elle n'osa pas prendre de pause pour ne pas retarder son compagnon, mais elle tournait la tête dans tous les côtés manquant de se fouler la cheville à quelques reprises. Ils grimpèrent comme ça pendant un bon moment, puis finalement, ils gravirent les derniers rochers. Mélissa ne put s'empêcher de céder à la tentation de pousser un hurlement de satisfaction. Enfin, hurlement, il ne fallait pas exagérer, un petit cri. Juste assez pour faire sursauter les quelques personnes qui étaient également au sommet. Tout autour, peu importe la direction, elle pouvait voir l'horizon et la forêt, une immense forêt, mais aussi le Lac des Brumes un peu plus loin, la route Beaupré, quelques petites montagnes encore plus loin et également une clairière quelque part entre les deux. C'est ce qu'elle fixait depuis le bord de la montagne. Là où il n'y avait pas de barrière et où elle aurait facilement pu tomber sur plusieurs mètres avant de se fracasser la tête sur un rocher. C'était assez dangereux comme endroit quand on y pensait, mais c'était magnifique et elle n'y pensait pas du tout en ce moment. Il y avait l'air pur qui entrait dans ses poumons, le fond sonore de la nature mais surtout une beauté incroyable. George avait bien fait de l'amener ici, juste cette vue valait touts les efforts faits pour monter. Elle se retourna pour lui dire, lui faire part de ses réflexions, mais ne le vit d'abord pas. Elle baissa les yeux et le vit agenouillée devant elle.
Elle porta la main à sa bouche, il n'était pas en train de...
— Mélissa, ce la fait maintenant trois ans que j'ai le plaisir de t'avoir près de moi dans ma vie. Trois années merveilleuses et une multitudes de souvenirs heureux. Je n'imagine pas passer ne serait-ce qu'un moment de ma vie loin de toi, de ton sourire, de ton humour, de ta vivacité d'esprit, de tes maladresses, de ta générosité, de cette petite étincelle dans tes yeux. J'ai su il y a longtemps, que je voulais faire ma vie avec toi, j'ai pensé à ce moment, me répétant sans cesse ce que j'aimerais te dire afin de convaincre que tu devais accepter. Que je suis prêt à t'aimer et à te soutenir pour le reste de nos vies. Mais au final, ça revenait toujours à la même chose : je suis tombé amoureux de toi il y a trois ans et si à ce moment je ne me doutais pas que tu allais chambouler ma vie, maintenant je le sais. Tu as tout bouleversé, tu m'as aimé. Je sais que tu es celle qu'il me faut et j'espère du fond de mon coeur que tu crois que je suis celui qu'il te faut également. Veux-tu m'épouser ?
Il sortit de sa poche une petite boite noire qu'il ouvrit. À l'intérieur, une bague à laquelle Mélissa ne jeta qu'un coup d'oeil. Tout ce qu'elle voulait, c'était sauter dans les bras de celui qui l'accompagnait, mais avant, elle avait quelque chose à dire :
— Oui.
Ce n'était peut-être pas la plus extraordinaire des choses qui s'était produite ici, mais c'était un miracle quand même. Leur petit miracle à eux.
End Notes:
Une histoire un peu plus légère comme le texte précédent qui va peut-être faire contraste avec le prochain. À demain !
5 décembre - L'Après-guerre by Dedellia
Author's Notes:
Ce thème résulte de la cathégorie "Un événement historique" de Jello.
Il ressemble un peu plus au premier autant par son ambiance que son style d'écriture alors j'espère qu'il vous avait plu.
Une bombe entre ciel et terre s’est arrêtée. Entre deux camps, les milliers de balles se sont mises à planer. Les ordres ont cessé de fuser. Les soldats ce sont arrêtés. La guerre est finie. Le silence. Finis les coups de feu, finis les explosions. Finies les larmes, les cris, la peur qui hurle. Les gens peuvent recommencer à mourir sans bruit.
La guerre a pris fin. Comme ça. Du jour au lendemain. En quelques heures, sans fracas. Un traité, des signatures et voilà. On a dit aux soldats de se retirer. Les combats ont cessé. Comme ça.
Des années de guerre. Des balles, des bombes auxquelles je ne veux pas penser. Je n’ai pas assez de doigts pour compter toutes les armes utilisées. Des souvenirs marqués au fer. Des blessés. Au corps et à l’âme. Des victimes d’une mort infâme. Une génération, deux, trois, dix, qui seront hantées.
Je m’attendais à des éclats de joie. Une célébration de la victoire. Un peu de joie. Des trompettes, un tambour, une fanfare. Une fête explosante pour nous qui sommes enfin les vainqueurs, pour nous qui n’aurons enfin plus à avoir peur, pour nous qui pouvons enfin vivre en paix, pour nous qui verrons enfin revenir les soldats, pour nous qui enfin… Juste enfin.
Ou alors, j’aurais pu entendre les larmes. Les cloches des églises qui sonnent le départ des âmes vers un autre monde, jour après jour. Les victimes des armes. Le son de la souffrance de l’amour.
Mais je n’entends que le silence. Comme si tout c’était arrêté soudainement. Comme si au moment où la dernière signature s’était posée sur le traité, le monde était resté coincé entre deux instants. Le temps dans toute son impertinence. Une bombe entre ciel et terre s’est arrêtée. Entre deux camps, les milliers de balles se sont mises à planer. Les ordres ont cessé de fuser. Les soldats ce sont arrêtés. La guerre est finie. Le silence. Finis les coups de feu, finis les explosions. Finies les larmes, les cris, la peur qui hurle. Les gens peuvent recommencer à mourir sans bruit. La Terre se plait dans son mutisme, elle nous punit de ce qu’on lui a fait. C’est l’écho de la guerre, le silence qui résonne, le poids des morts sur nos épaules.
End Notes:
L'après-guerre, c'est pleins de choses, mais c'est à ça que j'ai pensé. L'incompréhension de ce qui s'est passé et le réveil de trop d'années de souffrance qui s'expriment sous une forme pour chacun et ici une sensation qu'il n'y a plus rien qui bouge.
Merci d'avoir lu et si vous êtes curieux de voir ce que le thèmes ont donné entre les mains d'une auteure franchement géniale allez voir le calendrier de Jello !
N'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de cette façon d'avoir écrit le thème !
6 décembre - Le palais des brumes by Dedellia
Author's Notes:
Ce thème vient encore d'une catégorie de Jello (sérieusement, notre aléatoire était mauvais ^^) qui était le titre d'un livre.
Il était une fois, au fond d'une immense forêt si épaisse que les rayons du soleil ne touchaient jamais le sol et juste à côté d'une étendue noire comme s'il faisait toujours nuit, un palais qu'on avait oublié depuis des décennies. Un palais qui, malgré son immensité, était à peine visible. C'était en partie causé par la forêt gigantesque qui l'entourait, mais également la brume énigmatique qui sortait par paquets voluptueux du lac. Ce dernier élément faisait en sorte que le palais semblait sortir des profondeurs de la sombre étendue liquide. Tout ça avait probablement contribué à son oubli : il était éloigné, caché et possiblement maudit. Rien pour que les gens ne souhaitent s'en rappeler. Pourtant, il était loin d'être abandonné…
Une reine, oubliée depuis bien longtemps, y habitait encore. Si sa cour avait depuis longtemps quitté, soit par la mort ou la fuite, elle était restée. Et quiconque y entrait n'en ressortait jamais… Du moins, pas sous forme humaine, car on disait que les brumes qui entouraient sa demeure étaient les âmes de ceux qu'elle avait tués… Les mêmes qu'elle utilisait pour conserver sa jeunesse. Alors si vous êtes aventuriers, n'oubliez pas cette histoire si vous ne souhaitez pas hanter le monde à jamais…
End Notes:
À la base, ce texte était supposé être beaucoup plus long, mais je n'ai pas eu trop envie d'écrire encore plus de 3000 mots alors j'ai coupé. Je trouve que ça parait et que ça brise u peu la lecture, mais je voulais quand même le partager. J'espère que ça ne vous a pas choqué.
7 décembre - Pourquoi les feuilles changent de couleur ? by Dedellia
Author's Notes:
Ouah aujourd'hui le thème vient de Jello, c'est son thème libre. J'ai vraiment aimé l'écrire.
On compare la vie aux saisons. Le printemps durant notre plus tendre enfance où l'on n'est pas encore entier, où on grandit peu à peu et on s'enrichit. La saison où on sait que quelque chose de beau nous attend et qu'on oublie facilement une fois arrivés à l'été. C'est une saison transitoire après l'hiver, dans la vie, un moment où l'on devient peu à peu ce qu'on attend de nous. C'est la saison de Gabrielle ma petite soeur qui ne cesse de dire "quand je vais être grande". Elle ne réalise pas qu'elle est déjà sur le bon chemin, mais elle en profite malgré tout. Elle est à l'âge où elle souhaiterait encore faire fondre sa neige alors qu'elle n'en a plus, tout en voulant que ses feuilles soient déjà déployées dans le vent. Elle veut encore jouer, elle veut grandir. Elle ne comprend pas tout ce qui se passe, elle est encore innocente. Cette époque me manque parfois.
Puis il y a l'été. Cette saison où la nature est en effervescence et à son maximum. Ce sont nos premières années dans le monde adulte. Là où on a nos pleines capacités où tout nous parait possible. Il nous arrive d'aller trop vite et de causer une sécheresse, mais au final, c'est la saison que l'on admire. Celle que l'on souhaite devenir au printemps et celle qu'on se remémore une fois qu'elle est passée. Il n'y a que durant cette période qu'on y pense moins. On s'y attarde peu, on ne réalise pas qu'elle va finir un jour, ou alors si, mais on ne veut pas l'accepter. C'est ma saison, mais dans la mienne, la grêle est tombée au mois de juillet. Une grêle dure qui ravage tout. Mon jardin que j'avais mis tant de temps à faire croître, mes magnifiques fleurs qui allaient venir à leur éclosion… Tout a été détruit.
L'automne, c'est la saison des adultes. Des vrais adultes. Ceux qui ont déjà leur vie bien entamée, l'expérience, une maison, des enfants… Ceux qui ont le poids de leurs années dans le corps et qui commencent tout doucement à décroître. Ils ont encore du temps, mais voit tout ce qui est passé. Ils brillent encore, on les admire. Leurs couleurs sont la preuve de ce qu'ils ont traversés. C'est la saison de mes parents, qui à cause de moi se dirigent vers l'hiver de plus en plus vite.
L'hiver. La saison de la vieillesse. Celle où le corps n'est plus ce qu'il était, mais il est toujours là. Plusieurs ont conscience de cet état, mais n'y peuvent rien. C'est un moment pour partager son expérience et rester fier de ce qu'il y a derrière. C'est la saison que je redoute, mais qui est juste au coin de la rue pour moi. Car mon été arrive à sa fin et les médecins ont dit que l'hiver serait tôt cette année. Un hiver froid, très froid. L'hiver, c'est la saison de la maladie. Le genre de maladie qui te bouffe de l'intérieur et qui te détruit. Tant pis pour l'automne, tant pis pour l'été. L'hiver est arrivé avec une bordée de neige avec si peu de signes précurseurs qu'on ne peut pas si préparer. J'ai beau pelleter la grêle, la glace, la neige… Il y en a toujours plus. Je suis en train de geler sur place. Mon sang se gèle dans mes veines et les cristaux les déchirent. Le froid entre par ma bouche, par mon nez, par mes oreilles… C'est la mort qui m'attaque de tous les côtés et pénètre jusqu'à mes os. Et mon corps n'arrive plus à rien. J'ai beau mettre le chauffage au fond et m'enrouler dans des couvertures, le froid trouve toujours un endroit où entrer. Même le feu n'y peut plus rien, car le froid, il est à l'intérieur de moi et pour ça, il y a rien à faire. Bientôt l'hiver sera là, et ensuite, après l'hiver, je ne sais pas… Une saison que je ne connais pas.
End Notes:
Voilà, ce n'est pas une métaphore très originale que celle de la vie et de les saisons, mais c'est à ça que j'ai pensé, les saisons qui sont bouleversées par l'arrivée de la maladie.
8 décembre - Couronne by Dedellia
Author's Notes:
La catégorie était royauté et venait de Jello :)
Alors là, pour les quatre prochains chapitres, on quitte la Terre vers une aventure. Au départ, j'avais écrit dans le cadre du thème du 11, mais comme j'avais dépassé les 1000 mots et qu'il ne s'était rien passé encore, j'ai divisé le texte (puis ai coupé des passages également.
L'histoire se suit en grande majorité et il risque d'être dificile de comprendre les chapitres qui suivent sans le contexte. Bref, ce chapitre fait office d'introduction ;)
Je le précise : ceci est une oeuvre de fiction comprenant un mélange d'éléments réels et fictifs. Certains éléments comme la sonde Parker (qui a quitté la Terre en 2018 si ça vous intéresse) ou l'existence de la couronne solaire sont bien réels. Toutefois, ce qui suit la sonde Parker et les informations plus poussées sont sorties de mon imagination. J'espère que ça vous plaira malgré tout.
— Nous sommes présentement à 13,5 millions de kilomètre du soleil, l'entrée dans la couronne solaire est imminente. Nous voyageons présentement à une vitesse moyenne de 512 000 km/h, l'entrée dans la couronne solaire est estimé à six heures et cinquante minutes. Terminé.
La capitaine Leduc transmit le message en direction de la Terre. Il allait falloir attendre de longues minutes avant espérer recevoir une réponse. Et ce serait pire une fois entrés dans la couronne. La sonde Parker avait, il y avait de nombreuses années, démontré des difficultés de communication. Pendant cinq ans, elle avait enregistré des données et les avait transmises de façon sporadique à la Terre qui avait eu à plusieurs reprises peur d'avoir complètement perdu sa trace, ce qui était finalement arrivé deux ans avant la fin prévue de la mission. Pendant de longs mois, on avait gardé espoir de recevoir un signal, puis on avait accepté la terrible nouvelle.
Des années plus tard, des chercheurs désireux de gloire, s'étaient mis en tête de retrouver la sonde Parker, entreprise qui s'était terminée avec succès trois ans plus tard. Malgré cela, on n'avait toujours pas de piste pour les données récoltées. Il avait fallu attendre près d'une décennie et demie avant qu'une deuxième sonde ne soit envoyée afin de vérifier l'état de Parker, puis de revenir sur Terre. C'était également l'occasion de voir si un tel voyage était envisageable pour l'humain. Lorsque le Romano Fafard (en l'honneur d'une série diffusées dans les années 90 et 2000) était revenu, il avait analysé la localisation et le déplacement de la sonde Parker de manière relativement précise, montré qu'elle était encore fonctionnelle et intacte (donnant bon espoir de prendre possession des données d'environ deux décennies) et finalement montré que l'aller-retour était possible. Les températures internes étaient restées tout à fait viables et contrôlées.
C'est ainsi qu'un troisième voyage à travers la couronne solaire s'était décidé. Toutefois, grand changement, un équipage humain serait à bord du Roberto Ménard. Leur mission, en plus de récupérer les données de la sonde Parker constituait à analyser l'impact de la proximité du soleil sur la vie humaine. Galadrielle Leduc avait été la première choisie pour cette mission, puis s'était vue attribuer le titre de capitaine. Les quatre autres membres de l'équipage avaient été sélectionnés dans la même année. Le départ avait finalement eu lieu il y a avait treize jours bien des années après celui de la sonde Parker.
Galadrielle entendait Maximus un peu plus loin faire son rapport quant aux conditions internes et externes du vaisseau. Plus ils se rapprochaient du soleil et plus les conditions à l'extérieur de faisaient extrêmes, mais pour l'instant tout était sous contrôle. Bien sûr, le test ultime serait dans la couronne solaire lorsque les 2 millions Kelvins pouvaient être atteints. Maximus conaissait le sujet bien mieux qu'elle et ne l'interrompit donc pas. Il allait devoir s'assurer que l'élévation de la température et de la pression internes soit aussi légère que prévue et réagir au besoin. Il y avait des scaphandres qui pourraient les aider, mais ce n'était qu'une mesure temporaire. Puis, évidemment, si le système de régulation lâchait, les scaphandres ne serviraient à rien.
— Bien reçu. Rien à signaler de notre côté. Nous attendons votre prochain contrôle dans deux heures et trente minutes. Terminé.
Et voilà, son dernier quart de travail de tranquillité était terminé.
End Notes:
Voilà ! J'espère que tout est clair jusqu'à maintenant. Le prochain chapitre sera moins statique. Ne vous attendez pas à un roman. J'ai bien conscience que cette introduction semble diriger vers un texte bien plus long, mais le format du calendrier ne s'y prête pas beaucoup et je manque de temps.
9 décembre - Monstres nocturnes by Dedellia
Author's Notes:
Une catégorie de Jello également aujourd'hui : la nuit !
Donc ceci est chronologiquement la suite du texte précédant. Je recommande de le lire avant celui-ci pour mieux comprendre le contexte même si de nouveaux éléments font leur apparition. Bonne lecture !
Galadrielle se réveilla avec un sentiment étrange. Elle releva le haut de son corps et observa les alentours. Le petit cubicule qui l’entourait était comme à l’habitude plongé dans une douce obscurité. Il ne devait pas encore être l’heure de se réveiller, car la lumière qui devait augmenter peu à peu pour simuler un lever de soleil n’avait pas encore commencé. Pourtant, elle avait l’impression d’avoir dormi suffisamment pour la première fois depuis leur départ. Soudain, elle mit le doigt sur ce qui clochait, il n’y avait pas un seul bruit sauf le léger vrombissement du moteur. Où étaient les autres bruits ? Les immenses ordinateurs qui analysaient leur environnement en temps réels ? Les bips réguliers des appareils de contrôle ? Le ronflement de Maxence qui devait lui aussi dormir ? Il s’était passé quelque chose et elle devait découvrir quoi. Avec cette bonne résolution en tête elle s’extirpa du cubicule et se retrouva dans la salle de sommeil qui abritait les cinq cubicules de l’équipage. Elle aurait normalement dû être lumineuse, mais Galadrielle ne voyait même pas ses mains devant elle.
— Lumières, murmura-t-elle.
Rien ne se produisit. Elle avança à tâtons se heurtant à deux reprises contre les autre cubicules puis parvint enfin à la porte. Elle se retrouva dans la salle de repos où la seule lumière venait de la lampe de secours. Cela donnait une teinte rougeâtre à tout ce qui s'y trouvait sans toutefois parvenir à éclairer tous les recoins. N'importe quoi aurait pu se cacher dans l'ombre de la table ou derrière l'étagère.
— Il y a quelqu'un ?
Sa voix avait été si faible, qu'elle dut se reprendre, mais le silence lui répondit. Les autres devaient être dans la salle de contrôle. Elle passa nerveusement dans la salle de transition baignée dans la même lumière rougeâtre, se mit à flotter en apesanteur puis passa enfin là où elle espérait obtenir des réponses, mais il n’y avait personne.
Comment était-ce possible ? Il devait y avoir en tout temps deux personnes de garde, c'était l'une des règles les plus importante ! L’ordinateur de pilotage présentait un écran noir à l’exception d’un message au coin supérieur droit. « Mode économie d’énergie. »
Ses collègues avaient dû détecter une anomalie, mis l'ordinateur en contrôle minimal et tenté de faire demi-tour. Peut-être étaient-ils entré dans la couronne plus tôt que prévu ? Ou alors elle avait dormi plus longtemps ? Mais ça ne faisait aucun sens. Toujours en apesanteur, elle pianota sur le clavier pour déterminer leur position. Ils étaient à 9 millions de kilomètres du soleil ! Bien plus qu'ils ne pouvaient l'être même en supposant un sommeil prolongé. Un bruit derrière elle semblable à une collision la fit sursauter et involontairement elle s'éloigna du tableau de bord. C'était comme si le vaisseau avait été percuté par un débris spatial, mais sans la secousse associée. Elle tendit l'oreille et entendit un étrange sifflement aigu qui l'obligea à se boucher les oreilles. Tout sembla ensuite s'accélérer. Un bruit sourd, comme si des gens énormes marchaient dans la salle de repos, s'approchaient de la salle de contrôle. Quelqu'un ou quelque chose s'était introduit dans le Roberto Ménard.
La porte de la salle de transition s'ouvrit et se referma dans son chuintement habituel. Si proches. Elle priait pour que quiquonque était derrière change d'avis et retourne d'où il venait. Le sifflement caractéristique de transition entre la gravité et l'apesanteur résonna dans le quasi silence du vaisseau et Galadrielle le sentit dans chacune des veines de son corps la faisant frissonner. Elle chercha du regard une cachette. Un compartiment de rangement au plafond ? Elle voulu s'y laisser dériver pour y entrer avant qu'elle ne soit vue, mais ses gestes étaient si maladroits qu'elle ne parvint qu'à se propulser au milieu de la pièce. Elle était exposée et ce fut le moment que choisit la dernière barrière qui la séparait des intrus pour s'ouvrir.
Deux créatures sorties de ses pires cauchemars l'avaient vue. Elles avaient des crocs immenses et des yeux aussi noirs que la salle de sommeil, on aurait dit qu'ils absorbaient toute la lumière de la pièce. Elle n'arrivait pas à détacher son regard des orbes obscures, mais elle remarqua des corps couverts d'une étrange carapace métallique. L'une d'elle, celle qu'elle ne fixait pas, se jeta sur elle à une vitesse que n'aurait pas dû lui permettre l'apesanteur. Galadrielle aurait dû garder son attention sur les deux même si ça ne l'aurait pas sauvé. Elle fit la seule chose possible dans la situation : elle cria et ferma les yeux.
Le coeur battant, Galadrielle se réveilla dans son cubicule. Complètement déboussolée, elle refit la même chose qui lui semblait avoir fait la dernière fois qu'elle s'était éveillée : elle se leva en position assise et observa. La lumière commençait tout juste à éclairer l'intérieur présageant qu'il devait rester environ une heure de sommeil programmé. Elle tendit l'oreille. La myriade de bruits qui les accompagnaient depuis leur départ était bien là. Ce n'était qu'un cauchemar. Cette conclusion qui aurait dû se faire rassurante, n'éliminait pas l'anxiété qu'elle ressentait. Aujourd'hui, ils allaient entrer dans la couronne solaire et s'ils ne rencontreraient sûrement pas de créatures aussi terrifiantes, il n'y avait rien qui prédisait que tout allait bien se passer.
End Notes:
J'espère que j'aurai réussi à créer une ambiance un peu angoissante. À demain j'espère !
10 décembre - Plongeon by Dedellia
Author's Notes:
Il s'agit du thème de Jello inspiré de ma cathégorie "sport".
Il s'agit de la suite des deux textes précédents dont je recommande une fois de plus la lecture.
— Nous sommes présentement à 10,7 millions de kilomètres du soleil, la périphérie de la couronne solaire se retrouve à moins d'un million de kilomètres. Nous voyageons à une vitesse de 496 000 km/h, l'entrée dans la couronne solaire est estimée à une heure et vingt-et-une minutes. Terminé.
Dès qu'elle eut la confirmation du message, Galadrielle retira son casque et plaça les communications sur haut parleur. La centrale ne devrait pas communiquer avec eux et la prochaine communication n'aurait lieu qu'au moment où leur vaisseau franchirait les derniers kilomètres avant la couronne. Galadrielle vérifia pour la millionième fois leur trajectoire et celle de la sonde Parker, leur vitesse, la distance de tout un tas de paramètres, puis inscrivit le tout sur un rapport. Elle se détacha de son siège laissant l'apesanteur la prendre dans ses bras. Pour l'instant, il n'était pas nécessaire d'avoir une personne en contrôle en tout temps, mais lorsqu'ils entreraient dans la couronne solaire, il faudrait probablement ajuster manuellement la trajectoire. L'ordinateur aurait pu s'en occuper, mais une crainte soulevée était que le manque de données rende les décisions plus énergivores et que la régulation interne en soit compromise. La capitaine Leduc et Domnina Alekseevna, en alternance aux cinq heures, seraient chargées de la tâche. Les trois autres membres de l'équipage allaient devoir s'occuper du reste.
Elle repensa à son rêve, ne pouvant s'empêcher d'être terrifiée. Il lui avait semblé très réel, mais c'était probablement car il représentait trop bien ses craintes. Que quelque chose tourne mal, que le vaisseau ne soit pas suffisant pour conserver leur température intérieure, leur oxygène, leur pression… Bien sûr le dernier vaisseau envoyé dans la couronne était revenu et le registre des conditions internes n'avait pas eu une seule faille, mais il y avait d'autres éléments à prendre en compte cette fois. Déjà, leur présence à eux. Des humains qui influençaient tout un tas de paramètres, mais aussi le vaisseau bien plus grand afin de leur permettre de vivre confortablement, enfin assez confortablement, durant tout le voyage. Il ne fallait pas croire qu'aucun test n'avait été effectué, mais sur Terre en tentant de créer des conditions le plus extrême possible, ce n'était pas pareil.
Elle se rendit dans la salle de repos et se décida sur son repas. Cette salle, contrairement à la précédente en apesanteur, était conservée à une gravité lunaire comme la salle de sommeil et celle de toilette. Le but était de limiter la gravité afin d'économiser l'énergie. Au mur, divers cadrans indiquaient le temps restant avant les diverses étapes de la mission.
— Bien dormi ? demanda Galadrielle à Hai.
Ils vivaient tous sur des horaires différents selon leur tâches. Donc Hai venait tout juste de se réveiller tandis que Galadrielle était dans l'une de ses périodes d'éveil.
— Comme sur un nuage.
— Certains ont de la chance, dit Galadrielle plaisantant à moitié.
— Ce cauchemar te hante toujours ?
— Un peu.
— Tu n'as pas à me mentir tu sais. On est tous stressés, on te comprend. Tu as le droit de ne pas être parfaitement confiante. Si tu étais parfaitement confiante, il faudrait s'inquiéter, tu ne serais clairement pas humaine, peut-être une sorte d'androïde qui a pris la place de notre capitaine pour prendre le contrôle du vaisseau.
Galadrielle pouffa et Hai sourit.
— Voilà, c'est mieux maintenant. Et pour que tu le saches, je ne voudrais pas que quiconque prenne ta place comme pilote quand on entrera dans la couronne. Je te fais confiance, on te fait tous confiance. Tu es la mieux placée pour réussir sinon tu n'auras pas été sélectionnée à l'unanimité par le conseil.
— Merci Hai. Tu n'es pas mal non plus dans ton rôle.
Il était le jeune le plus employé de la station des dernières années et pas le moins doué. Tous avaient de grands espoirs pour sa future carrière. Il était responsable de l'entretien du vaisseau. Si un bris, interne ou externe était là, il serait l'homme de la situation. Ils étaient tous formés sur les différentes tâches en cas de souci, mais chacun avait sa spécialité.
— N'es-tu pas supposé être encore en train de dormir d'ailleurs ? demanda Galadrielle en réalisant finalement qu'il n'était pas à l'horaire.
— Si, mais je ne pouvais pas manquer ce moment historique.
— Tu aurais pu dormir encore un moment sans le manquer.
— Tu n'es pas la seule à avoir des problèmes de sommeil, dit-il avec un sourire contrit.
Finalement, c'était un nuage plutôt orageux. Galadrielle lui prit la main doucement et lui sourit de manière sympathisante.
— Alors prend des forces, tu vas en avoir besoin.
Il compléta son repas alors qu'elle commençait le sien. Il commença ensuite une partie de solitaire et elle discuta encore un moment avec lui, puis retourna dans la salle de contrôle. Elle était prête. D'ici les prochaines minutes, ils allaient enfin effectuer ce qu'aucun autre homme n'avait effectué. Un plongeon dans l'univers encore méconnu de la couronne solaire.
End Notes:
Demain, le dernier texte de cette courte saga, j'espère que ça ne vous ennuie pas trop ou qu'au contraire vous ne serrez pas déçu de passer à autre chose ;)
Que pensez-vous de Hai ? J'ai bien aimé l'écrire, je l'imagine très attachant.
11 décembre - Soleil by Dedellia
Author's Notes:
C'est la catégorie "météo" qui m'a inspirée ce thème.
Il s'agit du dernier texte de cette saga. Je me répète, mais je recommande de lire les trois textes précédents pour mieux suivre. On se retrouve en bas !
— Entrée imminente dans la couronne solaire. Nous devrions ressentir les perturbations dans cinquante secondes. Maxence Flint à son poste, prêt à noter toute anomalie. Moi, Capitaine Galadrielle Leduc suis prête à modifier notre trajectoire au besoin. Sonde Parker toujours localisée. Elle a dévié de 100 kilomètres de notre dernière estimation. Rien d'autre à signaler. Terminé.
Elle envoya le message sachant qu'il était possible que ce le dernier que la Terre recevrait. Ils étaient trois qui devaient être de garde en ce moment, mais les deux autres à savoir Hai et Domnina étaient également présents pour ce moment historique. Ils étaient dans la pièce adjacente qui servait de salle de travail. Pour l'instant, le passage était ouvert entre les deux endroits. Choses fascinante dans la salle de travail, un écran transmettait quasiment en direct les images captées à l'extérieur. On voyait en alternance le soleil, la sonde Parker encore minuscule malgré les télescopes, les autres sondes orbite autour du soleil comme Helios et bien d'autres choses. En ce moment, les images étaient dirigées vers ce qui les attendait : la couronne solaire.
Dix secondes. Galadrielle se crispa malgré elle. Il n'y avait pas grand chose à faire pour la transition hormis d'espérer. Puis, alors qu'elle ne l'attendait plus, une secousse se fit sentir. Ils venaient de pénétrer la couronne solaire. C'était une sensation étrange que de voir Hai en apesanteur tandis qu'elle ressentait les vibrations attachées sur son fauteuil. Elle se laissa quelques secondes pour reprendre le contrôle sur son esprit et observer les alentours. Maxence avait commencé son rapport sur les températures et tout un tas d'autres choses que Galadrielle n'écouta pas concernant l'extérieur. Ils perdirent l'image de l'écran de la salle de travail et l'ordinateur de pilotage lança un signal d'alerte. Ce n'était qu'un effet des perturbations électromagnétiques, elle pouvait le faire. Galadrielle inspira lentement, puis transmit manuellement ses directives et elle reprit le contrôle.
La secousse passée, chacun sembla réaliser qu'ils n'avaient pas été carbonisés par la couronne solaire. Du moins, pas pour l'instant. Ils étaient maintenant le premier groupe d'humains à se rendre dans la couronne solaire, ça avait quelque chose d'excitant. Hai fit une vrille dans les airs tandis que Domnina leur passait tour à tour les bras autour du cou. Maintenant que le plus effrayant était fait, Galadrielle se sentait plus légère et elle le sentit chez ses collègues aussi.
— Nous avons entré la couronne solaire. Il y a eu plusieurs perturbations, mais nous avons rétabli la situation. Tout est sous contrôle. Je vous transmets bientôt un rapport détaillé. Terminé.
Ce message pour la Terre apporta une nouvelles vagues de cris de joie chez l'équipage du Roberto Ménard qui célébra jusqu'à un message entrant de nombreuses minutes plus tard :
— Transmission bien reçue. Nous attendons le prochain contrôle suite à votre entrée dans la couronne. Terminé.
Même si ce message ne répondait pas au dernier qu'eux avaient envoyés, ils avaient encore contact avec la Terre. Ils devraient recevoir la prochaine communication sous peu. Elle profita de ce temps pour relocaliser la sonde Parker qui avait encore dévié des estimations du Romano Fafard. Ce n'étaient pas de grandes différences à l'échelle de l'espace, mais c'était suffisant pour causer des problèmes à l'échelle humaine. Elle réajusta leur direction et l'ordinateur enregistra sa manoeuvre. D'ici à ce qu'ils atteignent la sonde, elle avait bon espoir que l'ordinateur mettent parfaitement la méthode en application.
Ce furent des cris de joies venant des hauts parleurs qui firent réaliser à l'équipage que la Terre communiquait avec eux. Ils avaient dûs ouvrir les micros dès la réception du message du Roberto Ménard. Il fallut quelques instants avant que ne leur parviennent des mots clairs autres que « félicitations ».
— … sera transmis aux médias d'ici à ce que vous receviez ce message. Nous attendons votre rapport d'ici une heure.
Suivie ensuite une liste d'informations que devait contenir le rapport que l'équipage connaissait déjà par coeur. Puis on leur répéta diverses informations dont le vidéo destiné à la presse qu'ils devaient faire si tout allait bien dans les prochaines vingt-quatre heures.
Maintenant qu'ils étaient en zone à risque il n'était pas certain si tout allait bien aller, mais au fond d'elle-même, Galadrielle sentait qu'ils allaient réussir. Après tout, le soleil veillait sur eux et il n'allait pas les laisser tomber. La Terre les verrait revenir, eux, les pionniers du soleil.
End Notes:
Et voilà, c'est comme ça que ça se termine. Leur aventure n'est pas encore terminée, mais j'ai également bon espoir qu'ils rejoignent la Terre à la fin de leur mission ;) Peut-être qu'un jour, quand j'aurai plsu de temps libres je retravaillerai sur la mission du Roberto Ménard, mais pour l'instant, c'est tout
Donc j'espère que vous avez apprécier ce "petit" voyage de quelques jours en régions inconnues.
12 décembre - Boule de cristal by Dedellia
Author's Notes:
C'est avec ma cathégorie "un objet mystérieux" que Jello trouvé le thème.
Ce que ça a donné pour moi est un texte un peu différent
Coup de gueule d'une pas voyante
Certains disent que les voyantes existent. Qu’elles peuvent prévenir l’avenir dans les cartes, les lignes de la mains, les étoiles et autres foutaises du genre. Les cartes ne sont que des objets inanimés que le hasard amène dans un certain ordre et qui peut bien être interprété selon notre guise. Les lignes de la main ne sont que des traces toutes aussi aléatoires qui sont peut-être uniques, mais qui n’ont rien à voir avec ce que nous allons devenir. Puis, les étoiles ont bien d’autres choses à faire que de prédire si madame une telle rencontrera l’âme soeur la semaine prochaine. Je vous le dis, les voyantes n’existent pas et les humains ne prédisent pas l’avenir.
Par contre, il existe un objet qui peut donner un aperçu du futur : une boule de cristal. Je ne parle pas des objets de pacotille que l’on peut trouver presque partout, mais de ces quelques rares artefacts qui existent depuis bien plus longtemps que chacune des civilisations actuelles. Ce sont des objets puissants qui se sont imprégnés du passé d’une telle façon qu’ils arrivent à trouver des algorithmes. Et voilà c'est tout. Ce ne sont vulgairement que de très bons ordinateurs avec la plus grande mémoire sur Terre. On dit que la centaine de boules existant communiquent entre elles, s’échangeant des informations et formant un réseau bien plus complexe que les humains ne pourraient comprendre.
C’est là que j’interviens. Certains me décriraient comme une voyante, mais je déteste ce terme. J'ai l'impression d'être une arnaqueuse, alors que je ne me suis jamais fait passer pour ce que je ne suis pas. Je suis la messagère actuelle d’une boule de cristal, ce qui veut dire que c’est par mon biais qu’elle communique avec le reste des humains. Je peux lui poser des questions, mais rien ne me dit que j’aurai une réponse. Ceux qui viennent me voir sont avertis : je ne contrôle pas ce qui est montré. Seule la boule décide. Elle peut me montrer un événement du passé que ce soit celui de la personne, d’une autre ou d’un groupe, du présent ici ou ailleurs ou du futur lointain ou rapproché. Alors quand je vois des annonces de diseuses de bonne aventure qui répondent à toutes les questions j'ai furieusement envie de déchirer en mille miettes les affiches. Elles rendent ma tâche plus difficile. À cause d'elles, je subis les foudres de clients mécontents qui pensaient pouvoir interroger la boule comme leur navigateur web. Au fond, la technologie n'aide pas. Les gens veulent tout savoir tout de suite et n'ont aucune considération.
Au final, j'aime bien mon rôle. J'aide les gens et mon rôle est important d'une certaine façon. La plupart des gens ne voit rien du tout dans la surface. Pourtant, moi, j’arrive à tout interpréter, tout comprendre comme si c’était moi qui avait ces idées. C’est pourquoi j’en ai hérité, je suppose. La boule savait qui choisir comme interprète et s’est assurée de se mettre sur mon chemin faisant de moi une génération de plus dans la longue lignée des Liseuses de Boules de Cristal.
Attention: Tous les personnages et situations reconnaissables sont la propriété de leur auteurs respectifs. Les auteurs reconnaissent qu'ils ne touchent aucun droit sur leur travail en publiant sur le site.