Summary: Au départ, Viviane avait pensé pouvoir passer la période de l'Avent tranquillement. Avec un livre si possible. Mais quand sa petite soeur Valérie l'entraîne dans des histoires de disparition ou de sabotage, elle ne peut pas la laisser seule. Et puis pour une fois elle vit ses policiers au lieu de les lire.
Calendrier de l'Avent 2019
Categories: Calendrier de l’avent,
Policier, Thriller, Espionnage,
Humour Characters: Aucun
Avertissement: Aucun
Langue: Français
Genre Narratif: Nouvelle
Challenges: Series: Aucun
Chapters: 24
Completed: Oui
Word count: 15372
Read: 111229
Published: 10/11/2019
Updated: 25/12/2019
Story Notes:
Merci à Nighty d'organiser le calendrier. Et merci à la Beigie pour le surplus de travail.
1. 1 décembre : A la recherche de la liste perdue (1/4) by Carminny
2. 2 décembre : A la recherche de la liste perdue (2/4) by Carminny
3. 3 décembre : A la recherche de la liste perdue (3/4) by Carminny
4. 4 décembre : A la recherche de la liste perdue (4/4) by Carminny
5. 5 décembre : Sur les traces du lémurien (1/4) by Carminny
6. 6 décembre : Sur les traces du lémurien (2/4) by Carminny
7. 7 décembre : Sur les traces du lémurien (3/4) by Carminny
8. 8 décembre : Sur les traces du lémurien (4/4) by Carminny
9. 9 décembre : Etoiles de caramel by Carminny
10. 10 décembre : Au royaume des coussins by Carminny
11. 11 décembre : Le Père Noël by Carminny
12. 12 décembre : Luge ! by Carminny
13. 13 décembre : Père Noël surprise mortel (1/12) by Carminny
14. 14 décembre : Père Noël surprise mortel (2/12) by Carminny
15. 15 décembre : Père Noël surprise mortel (3/12) by Carminny
16. 16 décembre : Père Noël surprise mortel (4/12) by Carminny
17. 17 décembre : Père Noël surprise mortel (5/12) by Carminny
18. 18 décembre : Père Noël surprise mortel (6/12) by Carminny
19. 19 décembre : Père Noël surprise mortel (7/12) by Carminny
20. 20 décembre : Père Noël surprise mortel (8/12) by Carminny
21. 21 décembre : Père Noël surprise mortel (9/12) by Carminny
22. 22 décembre : Père Noël surprise mortel (10/12) by Carminny
23. 23 décembre : Père Noël surprise mortel (11/12) by Carminny
24. 24 décembre : Père Noël surprise mortel (12/12) by Carminny
1 décembre : A la recherche de la liste perdue (1/4) by Carminny
Author's Notes:
Bonjour à vous !
Voici le premier chapitre de cette histoire qui (du moins c'est prévu) suivra les mêmes personnages tout le long mais sur plein de petites histoires.
Le premier thème est classique.
Bonne lecture !
– Cela ne peut pas être vrai ! Où est encore passé ma liste de course ? C’est impossible à cette fréquence ! On doit me la voler !
Viviane Torset tourna la page du roman policier qu’elle lisait. Elle ne prêtait aucune attention aux menaces que proféraient désormais sa mère au rez-de-chaussée. Sa détective préférée était sur le point de dévoiler le coupable et si elle-même soupçonnait fortement le pasteur, un doute subsistait. Quelqu’un aurait forcément dû l’entendre entrer…
Une tornade rose se jeta sur son lit. Bon, Valérie n’avait pas eu besoin d’utiliser de clé, mais il était certain qu’elle pouvait être très silencieuse quand elle le voulait – où alors Viviane était un peu distraite quand elle lisait. Sa petite sœur se blottit contre elle et leva son visage aux joues rougies par l’excitation.
– Tu lis quoi ?
Viviane soupira doucement. Elle n’allait jamais finir son livre.
– Rien pour une petite fille de six ans.
La petite brune se mit à déchiffrer le titre pour prouver qu’elle pouvait lire aussi bien que sa sœur ainée. Viviane lui ébouriffa les cheveux avec amour. Elle adorait Valérie au point de lui passer presque tous ces caprices.
– Un meu… meur.. treux… pour No… Noël. Un meurtre pour Noël ! Il y a des gens qui meurent dedans ? demanda la petite fille d’un ton triomphant.
– Tout plein, lui assura Viviane surtout dans l’espoir qu’elle repose son livre et reparte peut-être vers la chambre de leur frère.
– Et un détective ?
Elle aurait dû savoir que Valérie n’était pas aussi facile à éloigner. Et elle avait découvert une série parlant de jeunes détectives pas plus tard que la semaine dernière. Maintenant elle allait vouloir tout savoir. Viviane lui reprit son livre des mains de sa petite sœur.
– Il y a une détective et des histoires d’amour compliquées.
– C’est nul.
Valérie tira une grimace qui reflétait son opinion – et celle de sa sœur – sur cette partie de l’intrigue. La petite fille resta silencieuse quelques minutes dont Viviane profita pour continuer sa lecture. Avant d’en être tirée par sa petite sœur qui bondissait sur ses pieds.
– Et si les listes de maman se faisaient vraiment voler ?
Viviane haussa un sourcil interloqué. C’était quand même tirer par les cheveux, cette hypothèse. Après tout Nadine Torset perdait toujours tout. Viviane se souvenait, par exemple, d’un jour où sa mère avait acheté du nouveau dentifrice pour toute la famille. Et, le soir venu, ne le retrouvait plus. Son père l’avait découvert un mois plus tard à côté d’un tube de moutarde… Nadine refusait toujours d’admettre que c’était elle qui avait mis le dentifrice dans le frigo.
– On pourrait devenir des détectives nous aussi ! s’exclama maintenant Valérie en tapant dans les mains. Allez, Vivi, s’il-te-plaît !
La grande sœur dut sourire devant un tel enthousiasme. Et puis comme il n’y avait pas de crime, il n’y avait aucun danger à jouer aux détectives, n’est-ce pas ? Elle posa son livre et se redressa.
– D’accord, fit-elle. On commence où ?
Viviane suivit sa petite sœur dans la cuisine où elles supposaient trouver leur mère. Peine perdue, Nadine avait dû quitter la pièce à la recherche de sa liste de courses. A moins qu'elle ait déjà complètement oublié qu'elle l'avait perdue en faisant une nouvelle.
– Elle est peut-être tombée du frigo ? supposa Valérie.
L'aînée observa les différents aimants. Ses parents en ramenaient de chaque voyage et de chaque sortie. À force on ne voyait presque plus la couleur du frigo. Surtout parce que les aimants servaient à y attacher les documents importants du moment. Elle y vit ainsi la déclaration des impôts de 2016 et un relevé bancaire âgé de six mois. Sans oublier une dizaine de liste de courses datée à début novembre dont aucune n'était barrée. Il fallait dire que dès qu'ils en trouvaient une, ils l’accrochaient là dans l'espoir que la mère de famille la retrouvait.
– Quel bazar, soupira Viviane. On ne verra jamais si quelque chose manquait. Ou si la liste écrite hier était accrochée ici.
La petite fille en rose ne se laissa pas décourager pour autant.
– Maman n'accroche jamais elle-même ses listes ici. On peut demander aux autres s'ils l'ont vu.
Déjà fallait-il qu'elles les trouvent ! Au moment où elle pensa cela, de la musique classique retentit au salon. Viviane leva les yeux au ciel, une telle coïncidence ne pouvait arriver que dans une histoire et pas dans la réalité, non ? Néanmoins les deux sœurs échangèrent un regard et rejoignirent leur frère Victor.
Valérie se jeta sur lui sans prendre en compte le regard outré de son frère de trois ans son aîné.
– Tu nous aides à retrouver la liste de maman ?
Viviane s'assit sur la table basse du salon en poussant quelques journaux de l'endroit. Elle regrettait de ne pas avoir de popcorn. Son frère et sa sœur réussissaient toujours à avoir des conversations hilarantes. En plus, les deux cadets se ressemblaient physiquement avec leurs cheveux châtain foncé, leurs tâches de rousseur et leurs nez en trompette. Il lui semblait toujours assister à un spectacle soigneusement préparé, alors que non, c'était réel.
– Je pourrais aussi écouter tranquillement ce concerto de Mozart.
Plus maintenant en tout cas. Viviane doutait fortement que Valérie le laisse s'en sortir aussi facilement. Dans le désespoir de sa cause, le garçon ferma les yeux pour essayer d'apprécier sa musique adorée malgré le poids de sa petite sœur.
– Non, tu ne peux pas !
– As-tu vu la liste de courses ? demanda l'aînée pour couper court à la dispute qui ne manquerait pas d'éclater.
Son petit frère plissa les yeux pour se concentrer puis secoua la tête.
– C'est exactement pour ça que j'écoute cette musique.
Viviane cligna des yeux, pendant que Valérie s'immobilisa dans sa prise de catch sur son frère.
– Comment ça ?
– Eh bien, j'écoutais la même hier soir quand maman a fait sa liste ici.
2 décembre : A la recherche de la liste perdue (2/4) by Carminny
Author's Notes:
Thème : recherche
Bonne lecture !
Un silence se fit dans le salon des Torset. Valérie avait la bouche ouverte et bavait sur son grand frère. Viviane fixait son cadet en clignant des yeux.
– Alors tu as vu où maman à poser sa liste ?
Les deux sœurs étaient à la recherche de la dernière liste de courses que leur mère avait perdue.
– C'est ce que j'essaye de me rappeler, fit Victor. Laissez-moi réfléchir.
Ou plutôt écouter tranquillement sa musique, corrigea mentalement Viviane. Néanmoins, elle se leva et se dirigea vers l'autre côté du salon pour fouiller dans une pile de papiers.
– Valérie, tu veux bien regarder entre les films, si la lettre n'y est pas ? appela-t-elle sa sœur, surtout pour l'éloigner de Victor.
– D'accord ! acquiesça aussitôt la détective en herbe en se précipitant vers l'étagère.
L'aînée déplaça une pile de cartes de vœux avant de tomber sur des albums photos. Bon, il était quasiment certain que la liste n'était pas à l'intérieur mais elle adorait regarder les photos de quand ses parents étaient jeunes. Ou de quand Valérie et Victor étaient bébés.
Ce fut avec effarement qu'elle tomba sur une photo qui avait dû être prise pas plus tard qu'une semaine plus tôt. Ils avaient été au marché de Noël et leur mère avait insisté pour prendre une photo de famille. Victor faisait le guignol avec son bonnet de père Noël avec fausse barbe blanche, tandis que Valérie avait encore une boule de neige dans la main. Son père essayait d'embrasser sa mère qui ne voulait que sourire dans l'objectif. Et Viviane elle-même était au milieu, immobile, comme le mouton noir d’une famille de fou. En plus, elle attirait tous les regards quand on observait l'image. On ne voyait qu'elle avec sa peau blanche et ses boucles blondes.
– On pourrait regarder Raiponce, non ?
Viviane referma rapidement l’album photo et se concentra sur la recherche de la liste de sa mère. Sa sœur avait apparemment perdu l’intérêt de son jeu de détective et semblait dorénavant se prendre pour Elsa.
La blonde se tourna vers les bibliothèques. Il n’était pas improbable que sa mère ait glissé sa liste dans un livre. Mais alors celui-ci était quelque part et certainement pas dans la bibliothèque. Elle se mit à ouvrir un peu au hasard les livres qui reposaient aux quatre coins de la pièce.
Elle savait que ce n’était pas très probable qu’elle trouve quoique ce soit mais elle cherchait… Contrairement à sa petite sœur qui pourtant était à l’origine de toute cette histoire. Sans elle, elle ne se serait jamais engagée dans une recherche aussi insensée. Après tout, cette liste pouvait être n’importe où !
Découragée, Viviane se laissa tomber sur le fauteuil le plus proche. Elles avaient cherché dans tout le salon pour retrouver cette liste de courses disparue. Et pourtant elle n'était pas réapparue. Elle lança un regard plaintif à son petit frère. Lui, qui avait dû voir où leur mère l'avait posée, ne pouvait rien leur dire.
– Vous faîtes du bruit, râla justement Victor. J'essaye de me concentrer.
Viviane leva les yeux au ciel. Il n'y en avait pas autant que ça. Leur mère cherchait le câble de chargement de son portable à l'aide d'un flot de paroles incompréhensibles, le lave-vaisselle venait de passer dans la phase beaucoup d'eau, la pluie tombait contre les fenêtres et Valérie dansait sur une tout autre musique qu'elle ne chantonnait même pas. Son frère était trop sensible, voilà tout. Mais il fallait probablement l'être quand on était aussi musical que lui. Après tout, il voulait entrer dans le conservatoire de Paris. En tout cas, elle, elle était très contente de ne pas être un grand talent.
– Je sais ! s’exclama soudain le musicien. Maman a posé sa liste sur le rebord de la fenêtre.
Viviane se précipita à la fenêtre tandis que Valérie ne semblait même pas se rendre compte des paroles de son frère. Mais arrivée à la fenêtre, la jeune blonde cligna des yeux. Il n’y avait pas de liste de courses.
– Elle n’y est plus. Maman a dû la reprendre et la poser quelque part d’autre…
Cela n’avançait pas vraiment leurs recherches. Leur mère n’était pas une source d’informations fiable vu le nombre de listes qu’elle perdait, leur père était encore au travail et Victor avait probablement dit tout ce qu’il savait. Il ne restait plus qu’à chercher dans toute la maison… Et ensuite envisager l’hypothèse du vol qui était bien plus intéressante en réalité. Mais il fallait rester réaliste : qui volerait une liste de courses ?
En fait, plus elle y réfléchissait plus il lui paraissait improbable que la liste ait été volée. Par contre chercher dans toute la maison n’était pas à moitié aussi drôle que d’enquêter sur un crime. Peut-être qu’il serait donc plus simple de prouver qu’elle n’avait pas été volée que de la retrouver. Elle se félicita elle-même – puisque personne d’autre ne le ferait – puis se retourna vers son frère.
– Maman a-t-elle quitté la pièce avant ou après toi hier soir ?
Son frère roula des yeux mais répondit néanmoins en s’énervant juste un petit peu.
– Elle a posé sa liste, elle est sortie puis papa m’a envoyé au lit et nos deux parents ont passé leur soirée ici. Evidemment que maman est retournée ici après que je sois parti ! Tu crois quoi ?
Il n’avait pas tort. Pas tort du tout, son petit frère. Mais comme leur mère ne se souvenait plus… il fallait qu’elle demande à leur père ! S’il daignait sortir de son atelier de bricolage où il s’était enfermé en pensant que personne ne savait qu’il construisait une maison de poupée pour Valérie. Ce qu’évidemment Victor et Viviane avait su dès qu’il leur avait demandé de choisir des tissus et des bois. Sans oublier que Viviane avait dû mesurer les poupées de sa sœur. C’est dire à quel point c’était un projet secret !
Finalement, elle allait le déranger dans son atelier. Et peut-être le convaincre d’ajouter une écurie à la maison puisque Valérie préférait largement jouer avec ses figurines d’animaux. Mais elle la comprenait, le seul attrait de ses poupées quand elle avait sept ans c’était de les échanger contre les voitures de Victor. Et honnêtement qui voudrait d’une maison de poupée pour Noël s’il pouvait avoir des livres, hein ?
3 décembre : A la recherche de la liste perdue (3/4) by Carminny
Author's Notes:
Thème : chien
Bonne lecture !
Vérifiant que Valérie était désormais occupée à persuader Victor de regarder un Disney avec elle, Viviane s’éclipsa du salon. Elle mit ses bottes et sa veste et sortit dans l’air froid de cette fin de novembre.
La maison de ses parents n’était pas très grande mais pas petite non plus. Elle se trouvait au bout d’une impasse dans un quartier plutôt tranquille dont la moyenne d’âge devait se situer à soixante ans. Comme toutes les maisons de la rue, le numéro 27 avait un garage. Mais Luc Torset l’avait transformé en atelier dès que sa femme l’avait chassé de la pièce qui était maintenant la chambre d’amis – avant, c’était la chambre de Valérie qui faisait office de chambre d’amis. Et donc la voiture familiale était garée sur la route, ce qui était théoriquement interdit mais ne dérangeait personne puisqu’il n’y avait presque pas de circulation.
Viviane essuya en passant la petite lanterne qui éclairait le chemin entre maison et garage pendant la nuit. Il avait plu mais maintenant seuls des nuages gris peuplaient le ciel. Un après-midi somme toute assez normal en novembre.
Le garage n'était pas chauffé mais elle fut néanmoins soulagée d'échapper au vent d'est qui refroidissait plus qu'un. Son père n'avait pas dû l'entendre entrer, du moins il ne se précipitait pas pour cacher les cadeaux fraîchement fabriqués. La maison de poupée pour Valérie, par exemple, prenait de plus en plus forme. Victor devait obtenir une étagère pour ses CDs. Et le cadeau de sa mère se trouvait encore au stade d'un parallélépipède de bois de cerisier. Malheureusement elle n'avait pas encore pu découvrir ce qu’elle-même allait avoir. Une nouvelle bibliothèque ne rentrerait pas dans sa chambre…
– Coucou, papa !
– Coucou, ma grande ! L'homme aux cheveux bruns se retournait avec un grand sourire. Que veux-tu à ton vieux père ?
– Je ne viens pas seulement quand je veux quelque chose, s'offusqua Viviane.
Luc Torset enleva ses gants de travail pour ébouriffer les boucles blondes de sa fille. Celle-ci rigola puis dévisagea le jouet en bois qu’il était en train de construire. La maisonnette était déjà presque finie.
Le bois clair qui constituait les murs était recouvert de petits bouts de papiers peints. Viviane reconnaissait un bon nombre d'entre eux. Là, un morceau datant de la rénovation du salon, là un de la chambre d'amis des grands-parents. La salle de bain était même carrelée avec des petits carreaux de mosaïques sur les murs. Le toit, lui aussi en bois, avait des reflets humides comme si la peinture rouge n’avait pas encore eu le temps de sécher.
– Tu pourrais ajouter une étable ou une niche pour chien, commenta Viviane. Mais c'est très beau. Valérie va être contente.
– Jalouse ? Son père lui adressa un clin d'œil. J'espère bien que ça lui plaira.
Viviane rigola encore. Son père la connaissait trop bien. Elle s'installa sur un des tabourets qui n'étaient pas encombrés et observa son père ajouter les fenêtres et les portes aux endroits qu'il avait prévu pour. Qu'est-ce qu'il était agile malgré ses gros doigts ! Mais en fait elle était venue lui demander quelque chose.
– Dis-moi, papa, tu n'aurais pas vu la liste de courses de maman ce matin ?
Son père s'interrompit et la regarda, sceptique.
– Tu cherches vraiment une liste pour ta mère ?
– Elle disait qu'elle avait peut-être été volée !
Mais en disant cela, Viviane savait bien que ce n'était pas une bonne raison. Ni même très réaliste. Mais bon hein, son père disait toujours qu'elle passait trop de temps plongée dans des livres, qu'il ne se plaigne pas quand elle faisait autre chose, alors.
– Tu as déjà fait ta liste de vœux ? interrogea Luc d'un air conciliant.
Viviane se figea. Elle n'y avait pas du tout pensé ! Et elle supposait que Valérie non plus puisqu'elle réclamait toujours encore son aide. Tandis que Victor… Si leurs parents les avaient déjà réclamées une fois, il devait l'avoir finie.
– Non, avoua-t-elle. Et Valérie non plus…
– Vas vite la faire alors, le Père Noël en aura besoin dès que possible.
Viviane lui sourit. Comme si elle croyait encore au Père Noël ! Mais il n'y avait plus de temps à perdre, ses parents étaient tout à fait capables de ne rien lui offrir si elle ne rendait pas sa liste de vœux. La jeune fille retourna dans la maison chaude.
– Valérie ! Faut qu'on fasse nos listes pour le Père Noël !
Bah oui, sa sœur y croyait encore, elle n'allait pas lui révéler la vérité ! Quoique Victor l'avait peut-être déjà fait.
– Ouiiii ! Viviii !
La tornade rose qu'était sa sœur se précipita sur elle. L'aînée n'eut que le temps de s'accrocher à la rambarde de l'escalier pour encaisser la collision. Apparemment Victor avait refusé de regarder un film. Rien que pour l'embêter, Viviane traîna sa sœur dans le salon.
– Tu demandes quoi pour Noël ? demanda-t-elle à son frère encore en train d'écouter de la musique.
– Des sœurs muettes et un casque, répondit Victor, agacé.
Viviane leva les yeux au ciel et sortit des feuilles et des feutres pour Valérie et elle.
– Et toi, Valérie ?
Sa petite sœur leva un regard plein d'innocence sur elle et saisit le feutre violet pour inscrire son nom en haut d'une feuille.
– Je veux un chien.
Eh bien, elles n'étaient pas sorties de l'auberge avec ce départ. Mais elle pouvait tout aussi bien laisser ses parents se débrouiller en fait. Viviane sourit à sa sœur et entreprit d'inscrire quelques titres de livres sur sa propre feuille. Même si pour le moment elle avait mis en pause la recherche de la liste de courses, elle ne l’abandonnerait pas.
4 décembre : A la recherche de la liste perdue (4/4) by Carminny
Author's Notes:
Thème : colonel
Bonne lecture !
– C'est bon !
Valérie jeta plus qu'elle ne posa son feutre. Sa grande sœur leva le regard de sa feuille et lui sourit. La petite brune avait l'air tellement fière d'avoir fini sa liste de vœux sans avoir eu besoin une seule fois de lui demander l'orthographe d'un mot. Et pourtant ce n'aurait pas été du luxe, se fit la remarque Viviane en jetant un coup d'œil à la liste. Mais elle ne dit rien, après tout Valérie n'avait que six ans.
– Alors ?
– Je veux un chien, une nouvelle poupée, des vêtements pour elle, de la peinture, une licorne en peluche et l'écharpe avec moufles en forme de têtes de chien.
– Une très belle liste, la rassura Viviane. Je n'ai pas d'idées sauf des livres et des vêtements en fait…
Elle examina sa liste d'un œil critique. Peut-être qu'elle avait vraiment pas assez de centres d'intérêt. Elle adorait les policiers et elle aimait être transportée dans d'autres mondes à travers des livres de fantaisie. Elle aimait participer au club théâtre du collège. Et c'était quasiment tout. Bon, d'accord, elle appréciait aussi jouer avec Valérie mais ce n'était pas une vraie activité. En cours, elle ne brillait pas mais elle se plaçait quand même dans le premier quart de sa classe. Aucune matière ne lui déplaisait mais aucune ne lui plaisait autant qu'elle aurait voulu se consacrer à elle. En bref, elle allait passer son brevet en juin et le conseiller d'orientation ne lui avait pas aidée pour deux sous. Oui, elle voulait aller en lycée général, qu’est-ce qu'il croyait ?! De toute façon, ses parents n'auraient pas autorisé autre chose.
Mais bref. Elle était probablement ennuyeuse. Mais demander un chapeau d'inspecteur lui paraissait vraiment stupide. Alors des vêtements pour ne pas avoir à faire les courses et des livres étaient une valeur sûre pour sa liste de vœux.
A propos de liste, elle avait encore une enquête à mener. Elle s'autorisa une pointe de mauvaise conscience face à sa liste de vœux qui n’aiderait pas ses parents, puis entraîna sa sœur dans le salon pour déposer leurs listes de vœux sur le rebord de fenêtre où chaque année le Père Noël devait les récupérer.
– Vous avez enfin fini ? espéra Victor. Vous repartez dans vos chambres ?
Ce n'était certainement pas une question a posé à Valérie. La petite fille se mit immédiatement à chatouiller le garçon. Tandis que les deux petits se battaient exprimant ainsi la totalité de leur amour fraternel, Viviane fronçait les sourcils devant le rebord de fenêtre. N'était-ce pas là que, d'après Victor, leur mère avait posé la liste qu'elle avait cherché désespérément il y a deux heures ou trois ?
Elle n'avait jamais vraiment cru à l'hypothèse du voleur mais si pourtant c'était le cas ? Pire, et si le Père Noël avait empoché la liste de courses de Nadine Torset ?
Ça pouvait être drôle si le matin de Noël, sa mère déballerait une brique de lait ou un pain. Mais cela signifierait sans doute aussi qu'une de leur liste ne serait pas prise en compte. Evidemment le Père Noël n'en récupérerait pas quatre dans une maison de trois enfants. Quel drame se serait, si ce malheur tombait sur Valérie ! Elle devait faire quelque chose.
Heureusement elle savait par expérience où habitait le Père Noël. En réalité, quand elle avait eu huit ans, elle l'avait suivi après qu'il ait cherché sa liste – Victor et Valérie étaient encore trop petits pour en faire une. Mais il fallait avouer qu'elle n'avait pas été déçue.
Le Père Noël de tout le village était connu le reste de l'année sous le nom de Colonel Maël et remplissait tous les clichés que voulaient retrouver les enfants pour y croire. Maël Durand avait une épaisse barbe blanche qui lui couvrait le cou, des rides bienveillantes et une réputation de vieillard généreux. En fait, Viviane suspectait qu'il s'identifiait lui-même au mythe commerçant du Père Noël.
En tout cas, il vivait seulement deux rues plus loin et la jeune fille se mit immédiatement en chemin pour le retrouver. Elle l'aimait bien parce qu'avant sa retraite il avait été le colonel en charge de la brigade de la gendarmerie locale et il savait raconter de merveilleuses histoires sur ses aventures. Viviane était convaincue que la plupart s'était déroulée dans le journal mais Colonel Maël savait transformer un fait divers en une histoire trépignante.
Elle arriva devant sa maison qui était déjà ornée de toutes les décorations possibles, y compris un vieux traîneau inutilisé et des rennes lumineux.
Le Colonel Maël lui ouvrit dès que son poing toucha la porte.
– Bonjour, Viviane. Qu’est-ce qui t'amène aujourd'hui ? Ne trouves-tu pas de cadeau pour ton père ou es-tu en panne de guirlandes ? Non ! Laisse-moi deviner. Tes huskys refusent de tirer ton traîneau !
Viviane rigola devant cette image mais secoua la tête.
– En fait, je voulais parler au Père Noël. Je crois qu'il y a eu une erreur de liste de vœux.
Le colonel Maël hocha d'un air compréhensif.
– Je vais aller le chercher. Mets-toi au salon, veux-tu.
Viviane suivit cette consigne et utilisa le temps d'attente pour parcourir l'énorme bibliothèque remplie de livres de contes, de récits d'aventure et de romances à l’eau de rose. Le colonel était un homme avec de multiples intérêts.
– Bonjour, jeune fille, tonna le colonel en revenant dans la pièce.
– Bonjour, Père Noël.
Elle savait bien qu'il s'agissait du colonel avec un bonnet rouge – après tout il n'avait même pas pris la peine de se changer – mais c'était plus drôle ainsi.
– J'ai cru comprendre que tu souhaitais récupérer ceci.
Viviane se saisit de la feuille qu'il lui tendit. Liste de courses du 30 novembre 2019 y était inscrit, suivi d'une énumération aussi longue qu’illisible.
– Oui, merci beaucoup, Père Noël !
La jeune fille était heureuse d'avoir retrouver la liste perdue. En soi, cela n'avait aucune importance mais après tout elle avait réellement été volée même si ça n'avait été que pas inadvertance. Elle avait résolu un crime ! Son premier crime.
Un rêve s’accomplissait.
End Notes:
Alors, cette première petite histoire ?
5 décembre : Sur les traces du lémurien (1/4) by Carminny
Author's Notes:
Coucou !
Je vous avoue que je ne suis pas trop contente de l'histoire qui va suivre, mais je suis quand même fière de l'avoir finie parce qu'elle m'a donné du mal.
Voici donc le thème "primate".
Bonne lecture !
Viviane Torset replaça sa capuche sur ses boucles blondes. Pourquoi ses parents avaient-ils accepté la demande de Valérie ? Et pourquoi sa petite sœur voulait-elle aller au zoo un dimanche en décembre ? Il pleuvait, la plupart des animaux étaient soit au chaud soit en hibernation, et il n'y avait pas de glace. Trois bonnes raisons pour rester à la maison. Le fait qu'elle voulait finir son livre ne jouait aucun rôle dans sa mauvaise foi, vraiment pas.
– Allez, viens ! Valérie tira sur la manche de sa grande sœur. On va voir les singes !
Pourquoi de tous les animaux qu'elle pouvait voir, elle devait choisir les primates ? Viviane aurait préféré aller observer les loups et les cerfs. Mais elle était l'aînée donc il fallait qu'elle cède aux caprices de sa sœur. Même quand elle ne voulait pas. Cela dit, elle aurait pu faire comme Victor et dire non. Elle aurait pu, en effet. Mais comme elle ne l’avait pas fait, elle céda aux injectives de la petite brune. Comme d’habitude en fait.
Les singes, et surtout les grands singes primates vers lesquels l’entraînait Valérie avec une force insoupçonnée, étaient gardés au chaud dans leurs cages. Quelle chance qu’ils avaient. Elle venait à les envier. Au moins ils n’avaient pas besoin de se balader dans le froid juste parce que l’un d’entre eux voulait absolument voir un humain enfermé quelque part.
– Regarde, Viviane, il y a même leurs noms indiqués. Attends, il y a Bongo, Rollo, Idou et Pixie.
Ah bah, elle, elle n'en voyait que trois des singes. La jeune fille jeta un regard sur le tableau où Valérie avait déchiffré les noms. C'était en fait des lémuriens. Pas que cela changeait quelque chose mais il fallait bien un peu de précision.
– Celui-là, c'est Rollo ! pointa de son doigt emmitouflé d'un gant violet la plus jeune des deux sœurs.
Il s'agissait d'un animal particulièrement sombre donc très reconnaissable a partir de la photo fournie au-dessus de son nom. Viviane identifia rapidement les deux autres comme étant Rollo et Idou. Par bonheur c'était les deux qui se ressemblaient le plus et dont elle n'aurait pas été capable de les distinguer. Même si en réalité, ils se ressemblaient tous.
La jeune fille scruta la cage à la recherche du dernier lémurien. Mais peine perdue, elle ne le voyait pas. Peut-être avaient-ils un abri où se cacher ?
– Je ne vois pas Pixie, fit Valérie, déçue. Pourtant c'est elle que je voulais voir.
Viviane s'interrogeait de plus en plus sur sa petite sœur. D'où est-ce qu'elle pouvait connaître un des primates du zoo ? Puis elle se souvint que la classe de Valérie avait fait une sortie ici un mois plus tôt.
– En fait, fit lentement la petite brune. La soigneuse a dit que Pixie adorait s'échapper…
Voilà que les choses commençaient à devenir plus intéressant. Elles allaient pouvoir partir à sa recherche. Sur les traces du lémurien, ça pouvait donner un titre plutôt sympa !
6 décembre : Sur les traces du lémurien (2/4) by Carminny
Author's Notes:
Thème du jour : Panique.
Bonne lecture !
Les deux filles sortirent de l'étable des singes après que Valérie eut suffisamment admiré ceux qui étaient présents. Viviane remarqua que leurs parents les avaient lâchement abandonnées pour aller au café – en fait, son père lui avait envoyé un message pour la prévenir. Vive la technologie pour éviter les discussions.
Comme sa petite sœur voulait voir tout le reste du zoo aussi et Viviane avait envie de rechercher le lémurien Pixie, elles se baladèrent dans le parc animalier. Elles étaient presque les seules, ce qui paraissait plutôt normal vu la météo désagréable qui régnait depuis quelques semaines. Il faisait gris et froid et il pleuvait. Le temps parfait pour aller au zoo, non ? Uniquement la piscine extérieure aurait été plus adaptée ! Mais elle était fermée.
Les éléphants semblaient être bien serrés dans leur écurie et n’auraient certainement pas été contre de sortir dans la pluie. Au contraire des suricates. Ceux-ci se serraient les uns contre les autres sous leur lampe à infrarouges. Un peu comme les humains a l'intérieur du café juste à côté.
– Pas mon gâteau !
Un cri strident éveilla la curiosité de Viviane. Qu’est-ce qui se passait dans le bâtiment ? Elle entraîna Valérie sans difficulté vers l'entrée.
A l'intérieur, c'était la panique. Au premier regard, la blonde ne voyait aucune raison à cette agitation soudaine. Les gens étaient pour la plupart debout comme prêts à s'enfuir et certains s'étaient placés en sécurité sur leur chaise.
Et tout contente d'elle, assise sur une table, un morceau de tarte à la fraise en main, trônait Pixie, le lémurien. Quelle courte recherche ! Viviane aurait été déçue si la situation n'avait pas été aussi drôle. En plus, le primate avait réussi à se coiffer d'un chapeau à fleur que la malheureuse propriétaire essayait de récupérer à grands gestes de bras et de cris. L'animal ne s'en irrita pas.
– Excusez-moi.
Un jeune homme à l'air gêné apparut derrière les deux sœurs. Viviane le dévisagea. Il était plutôt très jeune – environ seize ans, elle aurait dit – et portait l'uniforme des soigneurs du zoo. Elle s’écarta. Il devait certainement être venu récupérer Pixie.
C'est effectivement ce qu'il fit à l'aide d'une banane et d'une clochette. Ce qui sonnait un peu absurde fonctionnait pourtant à merveille. Au son de la clochette, le lémurien se retourna vers son soigneur et lâcha même le morceau de tarte pour rejoindre le morceau de métal qui pendouillait une dizaine de mètres plus loin.
Une fois la clochette entre ses pattes avant, Pixie la fit bouger elle-même et, absorbée par le son produit, se laisser soulever par le soigneur qui lui tendit la banane. Le regard du primate oscilla entre fruit et jouet avant de se saisir des deux.
Le public souffla de soulagement. Viviane n'avait même pas remarqué qu'elle aussi avait retenu sa respiration pour ne pas déranger le soigneur. Lentement le jeune soigneur emmena l’animal vers la sortie. La blonde lisait dans ses yeux noisette tout l’amour qu’il portait à son protégé.
Valérie attrapa le bras de sa sœur.
– Viens, on l'accompagne jusqu’à la cage.
7 décembre : Sur les traces du lémurien (3/4) by Carminny
Author's Notes:
Voici donc un thème qui m'a bloqué (un peu) : choléra (pourquoi j'ai pris un générateur en ligne déjà et pas un dictionnaire que je pouvais manipuler ?)
Mais bref, bonne lecture !
Pixie était à nouveau dans sa cage et se disputait avec son ami Bongo quand les sœurs Torset y arrivèrent.
– Qu'ils sont drôles ! s'exclama Valérie.
Viviane passa son regard sur les primates. Elle ne les trouvait pas particulièrement amusants surtout s'ils se disputaient. Pixie tirait même sur une des oreilles de son compagnon de cage.
– Pardon, je voudrais passer.
Le jeune soigneur était revenu chargé de seaux remplis de nourriture. Il était vraiment mignon. La pensée traversa l'esprit de Viviane comme une flèche. Hors de question qu'elle finissait comme nombre de ces camarades de classe qui ne s'intéressaient qu'aux garçons et qui pouffait de rire à chaque fois qu'elles voyaient un jeune homme. Elle repoussa cette idée au fin fond de sa tête. Plutôt se concentrer sur le fait que sa réflexion était tout à fait stupide puisqu’elles étaient assez éloignées de la porte.
Cela dit, ce n’était pas quelque chose à faire remarquer à Valérie. Avec un cri de joie, elle se précipita vers le soigneur.
– Je peux vous aider ?!
– Ah non, non ! protesta le jeune homme. Ne t’approche pas !
Il se sauva d’un bond paniqué en arrière et tenta de lever ses seaux hors de portée de la petite fille. Viviane cligna des yeux devant la scène. Ce qui était certain c’est que, couinant comme une souris, le jeune homme n’était plus très attirant.
– Ne touche pas ! Tu pourrais les contaminer avec une maladie ! La peste ou le choléra, par exemple ! Je suis convaincu que le choléra peut se transmettre des humains aux primates. Je ne veux surtout pas que ces petits deviennent malades. Et vous devez regorger de microbes et virus !
– Je peux jouer avec Pixie et Bongo ?
Apparemment Valérie n’avait pas vraiment écouté. Ou n’avait aucune envie de comprendre les peurs du jeune homme.
– Ecoutez, tenta de le raisonner Viviane. On ne veut que regarder les animaux et comme on est dans un zoo, vous ne pouvez pas nous interdire cela. En plus, si on avait le choléra, on ne serait pas en état d’être ici.
Mais on disait bien que la raison n’avait jamais de force sur les peurs irrationnelles. Et du coup, le soigneur ne se calmait pas malgré le bien fondé de son argumentation. C’était peut-être aussi lié à la présence de Valérie qui sautait comme une folle autour de lui. Cela ne paraissait pas si absurde de penser qu’elle puisse avoir la rage.
Le regard de Viviane se posa sur la porte de la cage. Ouverte. Et de toute évidence, il n’y avait maintenant pas un mais deux lémuriens qui se promenaient en liberté.
– Pas sûre que tes précieux petits seront mieux dehors sous ce froid, observa-t-elle d’un ton neutre.
Intérieurement, qu’est-ce qu’elle s’amusait à le voir virevolter sur lui-même, paniqué à l’idée-même que les primates ne puissent plus se trouver dans la sécurité de leur cage. Probablement craignait-il que des bactéries de choléra dans les carrés de fleurs. Bien planquées derrière une tige desséchée, à attendre qu’un animal exotique passe pour se jeter sur lui.
– J’étais pourtant convaincu d’avoir fermé la porte ! s’écria-t-il.
– Elle l’était, confirmait Viviane. Mais plus maintenant.
8 décembre : Sur les traces du lémurien (4/4) by Carminny
Author's Notes:
Et voici enfin la fin sur : urgence. Je ne suis pas convaincue mais jugez-vous-même. Même s'il y avait urgence pour écrire ce texte ^^
Bonne lecture !
Viviane Torset en était plus que certaine. La porte qui menait à la cage des lémuriens avait été bien fermée par le soigneur. Il était bien trop précautionneux pour s’autoriser un tel manque de rigueur. Et puis, en plus, elle l’avait vu elle-même que la porte avait résisté aux tentatives de Pixie de l’ouvrir. Il devait donc y avoir quelqu’un qui l’avait ouverte pendant qu’ils avaient, tous les trois, été occupés avec leurs cris et la peur du soigneur. Mais qui pouvait bien vouloir faire quelque chose comme celle-ci ?
– Allons récupérer ces deux fripouilles, décida-t-elle. Et refermez bien la porte.
Bon, son plan était de laisser les autres y aller et de se cacher quelque part où elle pouvait observer la porte. Il devait y avoir une explication simple qu’elle pouvait découvrir. Et au moins elle avait un plan pour le faire, à l’inverse du jeune homme qui semblait presque trop paniqué pour faire ce qu’elle lui avait ordonné. Pourtant c’était la seule chose à faire.
Viviane ferma donc la porte elle-même, ignorant les cris du soigneur toujours pris par ces craintes d’infection puis le pressa à l’urgence. Il ne fallait quand même pas que les singes restent dans le froid trop longtemps, n’est-ce pas ? Bon, une fois lui et sa petite sœur sortis en courant, Viviane les suivit pour se cacher ensuite derrière un angle du mur. D’ici, elle avait la porte en vue mais quiconque lâchait les animaux ne pouvait pas la voir – à moins bien sûr de chercher quelqu’un.
Là-bas, par exemple derrière l’autre angle pouvait être une bonne cachette pour quelqu’un qui voulait ouvrir la porte aussi rapidement que possible. Ou même derrière ce banc devant les orangs-outans. Ça avait été osé de rouvrir la porte pendant qu’ils étaient juste devant mais vu la faible distance c’était tout à fait faisable.
Et effectivement, quelques minutes à peine après qu’elle soit sortie du champ de vision du banc, un petit garçon – elle lui donnait six ou sept ans – s’approcha de la porte. Viviane s’y dirigea elle aussi, d’un pas tout à fait détendu comme si elle ne faisait que visiter le zoo. Ou presque puisqu’elle lui adressa la parole.
– Bonjour, qu’est-ce que tu fais ? Je pense que pour regarder les lémuriens, c’est plus facile par ici.
Se faire passer pour débile était toujours une bonne stratégie. Enfin c’était ce qui marchait le mieux dans les livres du moins, parce que les gens racontaient beaucoup de choses sans rapport direct au détective qui ensuite remarquait où se trouvaient les mensonges. Dans la réalité, le garçon la fixait avec de grands yeux puis partit en courant. Malheureusement pour lui, Viviane avait l’habitude des courses poursuite avec Valérie – même si elle perdait la plupart du temps – et rattrapa avant même qu’il ait quitté le bâtiment.
– Pourquoi essayes-tu de libérer les lémuriens ?
Autant être directe. Elle entendait déjà la voix claire et excitée de Valérie se rapprocher. Et avec elle le soigneur qui ne connaîtrait probablement pas de pitié avec ce petit garçon.
– Ils ne doivent pas être enfermés. Faut la liberté pour les animaux !
Elle supposait qu’il répétait surtout un discours entendu quelque part.
– Il fait trop froid dehors, ils vont mourir s’ils y vont, tenta-t-elle de le raisonner rapidement. Tu n’as pas le droit de les laisser sortir.
Cela dit, elle avait dû relâcher sa prise sur son bras car il se dégagea et partit sans la laisser finir son argumentation. Cela n’avait probablement pas aidé quiconque. Mais elle savait pourquoi les lémuriens étaient sortis. Et puis, toute cette histoire avait animé la sortie !
9 décembre : Etoiles de caramel by Carminny
Author's Notes:
Voici donc un petit texte sur le thème caramel.
Bonne lecture !
– Je veux plutôt faire des gâteaux au chocolat, protesta vivement Valérie dans la cuisine. Les étoiles à la cannelle ont mauvais goût ! Je veux plutôt faire des sablés noirs et blancs.
Ce n’était rien qui pouvait déconcerter sa mère ni sa grande sœur Viviane. Après tout, elles savaient toutes les dos que la petite fille n’aimait rien autant que de vouloir faire une recette dont elles n’avaient pas tous les ingrédients. Si elles avaient prévu de faire des sablés noirs et blancs, elle aurait voulu des lunes de vanille. En tout cas, Viviane continua à sortir les ingrédients du placard et leur mère à chercher la bonne recette dans son livre de pâtisserie.
– Je ne la trouve pas, soupira Nadine désespérée.
Cela n’avait rien d’étonnant. Leur mère ne trouvait jamais rien. Ce qui était plus étonnant, c’était que :
– On n’a plus de cannelle.
D’habitude, Nadine veillait toujours à ce qu’ils aient les ingrédients nécessaires pour les gâteaux qu’elles voulaient faire. Quoiqu’il se pourrait que… Viviane posa son regard sur sa petite sœur. Oui, les fossettes dans ses joues lui confirmaient qu’elle avait caché ce pot.
– On a beaucoup de caramel par contre, lâcha-t-elle. On pourrait faire des étoiles au caramel…
– Et avec quelle recette ? s’inquiéta Nadine.
Valérie commença une danse de joie autour de la table. Viviane se contenta de prendre le livre des mains de sa mère et d’en consulter l’index. Bon, ils donnaient une recette pour des carrés au caramel mais c’était qu’une question de forme alors… Elle l’indiqua d’un doigt précis.
– On aura besoin de beaucoup de caramel.
– Tant que c’est du caramel et pas de la cannelle, triompha Valérie. Je peux faire le glaçage ?
Viviane dût sourire devant l’enthousiasme de sa petite sœur. Elle continua à faire le tri des ingrédients. Et plaça le pot de cannelle au fond quand elle mit la main dessus.
10 décembre : Au royaume des coussins by Carminny
Author's Notes:
Un petit texte sur le thème royaume avec des jouets (mais je cherche encore le rapport avec Noël ;))
Bonne lecture !
– Viviane ! cria le garçon de la famille. Fais taire ta sœur !
L’ainée leva les yeux au ciel en reposant son livre. Pourquoi c’était toujours elle qui devait faire l’entremetteuse entre son frère et sa sœur ? C’était toujours elle qui se faisait interrompre parce que l’un d’entre eux dérangeait l’autre. Entre Victor et son violoncelle, et Valérie et son enthousiasme bruyant, cela arrivait tout le temps.
Viviane ne prit pas la peine de toquer à la porte de sa sœur. Elle ne l’entendrait pas de toute façon. L’adolescente se retrouva donc directement face à un énorme tas de coussins, peluches et autres couvertures. Elle cligna des yeux. Depuis quand Valérie avait-elle autant de doudous ?
– Valérie, tenta-t-elle-même si elle ne la voyait pas. Tu peux faire moins de bruit pour Victor ?
– Non !
La voix de Valérie ne passait que difficilement les différentes couches de tissus. Pourtant elle l’avait bien entendu… Viviane souleva le plus haut coussin en forme de fleur violette. Evidemment elle tomba immédiatement sur sa sœur et lui tapota la tête.
– Allez, comment est-ce que tu peux embêter Victor, cachée comme tu es ?!
– Bienvenue au royaume rose, déclara la petite fille avec un grand sourire. Tu me dois trois bonbons pour la douane.
Viviane fronça les sourcils mais ce n’était probablement pas le moment pour expliquer à sa sœur le rôle de douane. En plus, elle n’avait plus de bonbons, Valérie les avait déjà tous mangés la semaine précédente, alors même qu’elles en avaient reçus pour la Saint Nicolas !
– Bon, bah j’aurais essayé de faire régner la paix de Noël dans la maison.
Vaincue, Viviane retourna à son livre. Réellement, l’harmonie de Noël ce n’était rien pour son petit frère et sa petite sœur. Elle les entendait déjà se disputer à nouveau…
11 décembre : Le Père Noël by Carminny
Author's Notes:
Voici un petit texte sur le thème "Paradoxe" écrit pour ce même thème pendant la Nuit HPF du 23 novembre.
Bonne lecture !
Viviane Torset ne se pensait pas très crédule ou naïve. En fait, elle savait qu’elle était plutôt méfiante voire suspicieuse. Alors même si tout le village croyait que le Père Noël n’existait pas, elle n’en était pas si sûre. Enfin ce n’était pas uniquement le village, c’était le monde entier qui en était convaincu. Même ses parents n’y avaient pas cru quand ils leur avaient raconté ce mythe d’enfance.
Il était vrai qu’il paraissait inconcevable qu’un seul homme puisse distribuer des millions de cadeaux sur toute la planète en une seule nuit. Même en prenant en compte le décalage horaire. Evidemment que toute personne douée de raison refuse la possibilité de la véracité cette histoire.
Il fallait dire que Viviane avait longtemps eu des soupçons quant à son existence. Et puis elle avait fait sa connaissance. Elle l’avait suivi un soir, quand elle avait huit ans et qu’il était venu récupérer sa liste de vœux. Le Père Noël, du moins celui de son village, s’appelait Maël Durand et avait été colonel de la gendarmerie avant sa retraite. La jeune fille l’adorait pour ses histoires improbables et sa gentillesse.
Colonel Maël était la parfaite incarnation de ce personnage mythique du Père Noël. Et d’ailleurs la raison pour laquelle elle était convaincue de son existence. Après tout, il y avait quelqu’un de réel qui voulait être cette personne. Au moins dans l’esprit du colonel Maël, le Père Noël était réel parce que c’était lui-même en décembre. Et s’il y croyait lui-même, Viviane se fichait bien des avis des autres, elle y croyait aussi.
C’était peut-être un peu absurde, que justement elle, elle y croyait, alors qu’elle ne pouvait même pas passer devant une rumeur d’absence de professeur au collège sans lever les sourcils, incrédule. Cela aurait été plus crédible de la part de Victor ou de Valérie – quoique cette dernière y croyait encore de la façon de l’enfant de six ans qu’elle était.
Mais seule contre tous, Viviane croyait à l’existence du Père Noël. Après tout, il existait parce que quelqu’un voulait l’être et faisait tout pour se faire passer pour lui.
12 décembre : Luge ! by Carminny
Author's Notes:
Coucou !
Voici un petit texte sur "point de contrôle".
Normalement le reste des jours sera un policier plus long. Avec un meurtre ! :)
– Youppie !
Valérie poussait un cri de joie en descendant la pente impressionnante d'un champ proche. Sa sœur secoua la tête devant un tel courage – ou était-ce simplement de l'inconscience ?
En tout cas, elle espérait que Valérie avait encore un peu de contrôle sur sa luge. Mais elle ne le pensait pas très probable, elle avait elle-même du mal à ne pas se laisser submerger par la force d'attraction terrestre.
– Viviane ! À l'aide !
Ça, c'était la voix de son petit frère. Il était quand même assez peureux. Mais cette fois-ci c'était à raison, constata la jeune fille avec un regard vers le garçon. Il avait largement dépassé le point où il contrôlait la vitesse et la direction de sa luge et se dirigeait droit vers la haie de ronces qui délimitait un côté du champ.
Viviane chercha quoi faire. Elle-même était déjà plus bas et n'avait aucune chance de s'arrêter assez tôt… Et Valérie devait déjà être tout en bas.
– Penche-toi vers la gauche, lui conseilla-t-elle. Et tiens-toi, je ne peux pas t’aider.
C'était la meilleure chose qu'elle pouvait faire. Et puis Viviane se prit le seul arbre du champ. Évidemment.
13 décembre : Père Noël surprise mortel (1/12) by Carminny
Author's Notes:
Coucou !
A partir de maintenant ce sera une histoire jusqu'à Noël (enfin j'espère ;) )
Thème : usine.
Bonne lecture !
La classe de troisième B se réunissait dix minutes avant huit heures dans la salle de récréation du collège. C’était une salle plutôt moche en fait, à moins qu’on aime le style béton avec poutre en métal. Heureusement qu’il y avait d’assez grandes fenêtre même si elles ne donnaient que sur la cour goudronnée. En fait, la pièce ressemblait un peu à une ancienne usine, pensa Viviane. Il y avait bien une raison pour laquelle elle préférait sortir pendant les pauses.
Néanmoins pour ce matin elle n’avait pas le choix. Sa classe avait décidé de faire un Père Noël Surprise et donc se retrouvait ici pour s’offrir les cadeaux. Par chance, Viviane avait tiré non pas une de ses camarades de classe qui ne s’intéressaient qu’au shopping et au maquillage, ni un des garçons qui ne vivaient que pour le foot, mais avait dû choisir un petit présent pour Octave, le génie de la classe qui adorait les robots. Et comme les choses étaient bien faites, elle n’avait pas plus tard que le mois précédent découvert un roman sur ce sujet.
Après quelques minutes d’attente, Viviane constata que les talents d’organisateurs de leurs délégués de classe se résumaient à fixer une date et un lieu. Chacun courait dans tous les sens pour essayer de donner son cadeau. Haussant les épaules, Viviane se mit à la recherche d’Octave. Ce n’était pas bien difficile puisqu’il était plutôt grand. Elle l’aperçut dans un coin près de sa meilleure amie Eva, par ailleurs première de la classe. Elle se dirigea vers eux. Ils s’entendaient plutôt bien et quand des groupes de trois ou quatre étaient demandés, elle les rejoignait volontiers.
– Viviane, l’interpella soudain Louis. Tiens.
Il lui tendit un cadeau joliment emballé. Viviane suspecta que c’était sa mère qui était derrière cet emballage puisque le garçon était plutôt maladroit. Elle lui adressa un sourire et déballa le cadeau sous son regard intéressé. A coup sûr, il ne savait pas ce qu’il lui offrait. Si elle devinait bien, sa mère avait opté pour le choix classique d’un paquet de macarons. En tout cas, ça avait la bonne forme et taille. Et c’était ça !
– Merci beaucoup, remercia-t-elle Louis. J’adore les macarons.
Bon, c’était faux mais sa petite sœur Valérie les aimait beaucoup. Donc elle allait gentiment les ramener chez elle et les cacher dans son bureau… Et demain ils auraient mystérieusement disparu. La retenue n’était pas le fort de Valérie.
Louis lui rendit son sourire et repartit aussi rapidement rejoindre ses amis qui ricanaient sur un banc parce qu’il parlait à une fille. Pathétique. Viviane reprit la direction d’Octave et Eva.
– Salut ! les aborda-t-elle. Et joyeux Noël, Octave !
Elle lui tendit le livre – joliment emballé par ses soins parce qu’elle n’avait pas de mère à qui elle faisait suffisamment confiance pour quelque chose d’important. Octave le prit avec un grand sourire.
– Je suis soulagé que ce soit toi ! s’exclama-t-il. Eva a été tirée par Mathilde et comment dire…
– J’ai eu un nécessaire de maquillage pour débutant, sourit Eva. Comme si j’en avais besoin.
Viviane lui adressa un clin d’œil. Si la jeune fille ne se maquillait pas pour les jours de cours – d’ailleurs, en théorie, ce n’était pas autorisé par le règlement intérieur – elle savait très bien se mettre en valeur pour des soirées entre amis ou des fêtes. Comment pouvait-ce ne pas être le cas avec une mère styliste ?
– Oh, merci, Viviane !
Octave avait déballé son cadeau et lu la quatrième de couverture. Il avait les yeux qui brillaient et avait ouvert le livre au premier chapitre. Viviane supposait qu’il n’allait pas être en état de suivre le cours de français qui suivait. Elle sourit à Eva et s’apprêta à enfin quitter cette usine – ah non, salle de récréation – pour aller en cours, quand un petit groupe interpella sa camarade.
14 décembre : Père Noël surprise mortel (2/12) by Carminny
Author's Notes:
Merci à la Beigie, vous êtes les meilleurs !
Thème : conseil
Bonne lecture !
Le groupe qui se dirigeait vers eux était composé de Jeanne Mallory, la fille du grand industriel de la ville – et la plus grande peste de la classe par ailleurs – et de sa cour. Ça sonnait un peu comme un cliché mais c’était exactement ça. Comme toujours elle était suivie par Marie, Véronique et son copain Quentin dont les parents n’étaient pas aussi riches mais tout aussi snobs que ceux de Jeanne. Tandis que Marie et Véronique… Dépeindre leurs portraits ferait croire que Viviane était mauvaise langue, mais elles ne suivaient Jeanne uniquement pour son argent. Cela étonnait toujours la jeune fille que ce genre de personnes existait dans sa petite ville. Mais apparemment si. Malheureusement d’ailleurs, puisqu’aucun d’entre eux n’appréciait Viviane et le lui faisait parfois savoir.
Aujourd’hui par contre, il lui semblait qu’elle avait de la chance. Jeanne ne semblait que voir Eva et ignorait complètement les deux autres.
– Tiens, je t’offre un chocolat, Eva ! l’invita la jeune Mallory en tendant son cadeau fraîchement déballé. C’est pour te remercier de ton aide pour les devoirs.
Viviane fronça les sourcils. Il était bien connu que Jeanne récupérait les devoirs maison sur Eva mais la voir frimer avec ça… Elle avait un mauvais pressentiment avec ces chocolats. Cela ne ressemblait pas à Jeanne de proposer quelque chose à quelqu’un.
– N’en prends pas, conseilla-t-elle.
– Sers-toi, ordonna Jeanne en adressant un regard noir à Viviane.
La blonde battit en retraite. Elle ne voulait pas s’attirer les mauvaises grâces de la leader officieuse de la classe. Ou du moins pas plus que c’était déjà le cas. Eva prit le chocolat qui se trouvait déjà presque dans sa main. Elle remercia Jeanne d’une voix basse et sous son regard inquisiteur le mit dans sa bouche.
– Très bon, approuva-t-elle.
Satisfaite, Jeanne repartit sur une dernière phrase condescendante. Sa cour trottait sagement derrière elle comme un troupeau de mouton. Eva déglutit.
– Il n’était pas bon du tout. Il était très amer…
Viviane sentit une cloche d’alerte sonner dans sa tête. Ce n’était pas normal…
End Notes:
Alors, que pensez-vous qu'il pourrait arriver ? XD
15 décembre : Père Noël surprise mortel (3/12) by Carminny
Author's Notes:
Thème : Tentative.
Bonne lecture !
Ce que Viviane craignait dans son esprit imprégné d’histoires policières arriva pendant le cours de français. Eva s’arrêta d’écrire sous le regard attentif de la jeune Torset, installée en diagonale derrière elle. Elle cligna des yeux et se prit la tête entre les mains.
– Ça va ? souffla Viviane.
– Un peu de vertiges, répondit Eva sur le même ton. J’ai mal à la tête.
Octave leva son regard de son nouveau livre et le posa sur son amie, compatissant mais pas particulièrement inquiet. Au contraire de Viviane qui essayait de passer tous les poisons qu’elle connaissait dans sa tête. Mais bon, elle n’en savait que les plus classiques, ceux qui revenaient le plus souvent dans ses livres. Et le mal de tête ne figurait pas parmi les symptômes qu’elle avait retenus.
– Tu veux aller à l’infirmerie ? tenta-t-elle mais la réponse fut évidemment négative.
Une demi-heure plus tard, Eva croisa les bras et y posa sa tête. Viviane poussa Octave pour qu’il donne un coup de coude à son amie. Elle s’inquiétait quand même et ne pouvait pas l’atteindre elle-même. Quoique… Elle tendit sa jambe aussi loin que possible et à l’aide d’une acrobatie, qu’elle ne serait jamais capable de reproduire durant un cours de sport, donna un coup de pieds plus fort que prévu. Qu’elle glissât de sa chaise sera passer sous silence ici. Il n’empêche qu’Eva ne réagit pas à son coup.
– Viviane, fit Octave d’une voix urgente. Sa main est toute froide !
La jeune fille se releva rapidement, ignora le regard surpris de son professeur, souleva la tête de sa camarade de classe et regarda dans des yeux grands ouverts et vides. Elle se tourna vers son professeur.
– Vous pouvez appeler une ambulance ou la police ? Je crois qu’Eva ne va pas bien du tout.
Elle avait choisi volontairement de taire qu’elle était morte, elle s’imaginait bien la panique que ça aurait engendrer. Bon, elle ne l’avait retardée que de quelques secondes puisqu’évidemment, Monsieur Dumeunier ne pouvait pas faire ce qu’on lui disait mais devait à tout prix vérifier par elle-même.
– Mon Dieu ! Elle est morte ! hurla-t-il.
Viviane se contenta d’acquiescer.
– C’est une tentative de meurtre sur moi, déduit immédiatement Jeanne, incapable de penser à quelqu’un d’autre qu’elle-même. Elle a mangé mon chocolat empoisonné.
Viviane fronça les sourcils. Comment avait-elle pu avoir cette idée aussi rapidement ? Mais elle sortit téléphoner à la gendarmerie. Fallait bien que quelqu’un garde la tête froide dans tout ce cirque. Peut-être avait-elle lu trop de livres sur des crimes ?
16 décembre : Père Noël surprise mortel (4/12) by Carminny
Author's Notes:
Thème : chenille.
Bonne lecture !
Ce fut Viviane qui fut chargé de guider les gendarmes jusqu’à la salle de classe. Les autres élèves, exceptés Octave qui n’avait pas quitté Eva et Jeanne qui se trouvait à l’infirmerie, avaient été placés dans une autre salle sous la surveillance de l’infirmière et d’un surveillant du collège.
– Je ne sais vraiment pas ce qui s’est passé, affirma pour la énième fois Monsieur Dumeunier d’un air accablé. D’un seul coup, je vois Viviane debout près d’Eva qui me demande d’appeler la police et c’est tout !
Sa voix avait grimpé dans les aiguës. Viviane serra plus fortement Octave contre elle. Il ne réalisait pas encore tout à fait. Elle non plus, supposait-elle. Mais comment auraient-ils pu ? Il n’y a même pas une heure Eva était encore à leurs côtés, vivante et de bonne humeur ! Il y a une heure ! On ne mourrait pas comme ça, dans une salle de classe. Surtout pas quand on avait quinze ans !
Viviane se rendit compte qu’elle tremblait comme une chenille sur une feuille de salade dans le vent. Personne ne devrait mourir aussi jeune. Et certainement pas comme ça ! Elle connaissait Eva ! Elle ne pouvait pas être morte.
Eva ne pouvait pas être morte.
Cette pensée se figea dans son esprit. Eva était morte.
Viviane sentit peine qu'on la dirigeait vers une autre pièce. Ses pieds foulaient le sol sans qu'elle ne les contrôle et elle avait aussi froid qu'une chenille pas encore transformée en chrysalide sous la pluie. Pourquoi les chenilles en fait ? Viviane repoussa cette question, ce n'était pas important. Plus rien ne pouvait être important si une adolescente pouvait mourir aussi simplement.
Ça aurait pu être elle. Ou pas. Elle n'aurait pas accepté un chocolat de Jeanne. Elle aurait dû empêcher Eva de le faire. Elle avait eu un mauvais pressentiment. Elle aurait pu éviter cette mort !
– Respire, Viviane, respire.
La voix lui semblait bien trop lointaine pour provenir de la personne à côté d'elle. Mais cela n'avait de toute façon aucune importance. Elle était responsable parce qu'elle aurait pu l'éviter. Et donc elle devait se racheter auprès d'Eva. Qui n'aurait jamais l'occasion de devenir un papillon.
Pourquoi un papillon ? Pourquoi une chrysalide ? Pourquoi une chenille ?
– La boîte de chocolats !
– Quoi ?
Viviane ignora les regards stupéfaits. Elle savait ce qu'il fallait qu'elle fasse. Elle devait trouver le coupable. Celui qui était réellement responsable.
Et tout partait de cette boîte de chocolats avec le logo en forme de chenille.
End Notes:
Elle va tout à fait bien, Viviane, non ? (enfin je la trouve un peu inquiétante mais bon...)
17 décembre : Père Noël surprise mortel (5/12) by Carminny
Author's Notes:
Nous voilà donc dans la partie enquête avec le thème "factuel".
Bonne lecture !
Merci la Beigie.
Viviane Torset s’était placée assez près pour entendre les policiers. Mais malheureusement ils se contentèrent de généralités avant d’emmener le corps d’Eva. Apparemment ils étaient légèrement dépassés par la situation car ils ne lui avaient pas posé de question comme elle l’avait pourtant toujours lu dans ses policiers. Comment voulaient-ils pouvoir trouver le coupable de cette manière ?
Elle, elle s’y prendrait complètement différemment. En fait, elle allait s’y prendre différemment.
Elle allait commencer par rassembler des témoignages sur les faits. Rester factuel, voilà la seule chose qui pouvait l'aider à résoudre cette affaire. Qu'elle puisse faire preuve de prétention en supposant pouvoir attraper un meurtrier ne lui passa pas par l'esprit.
Les faits donc. Eva était morte. Elle avait mangé un chocolat offert par Jeanne. La boîte de chocolat venait de Chez Nihil - le seul qui avait ce logo de chenille. Que savait-elle de plus ? Pas beaucoup.
Viviane décida de chercher tout d'abord Jeanne Mallory pour lui poser quelques questions qu'elle trouverait en chemin. C'était la seule piste qu'elle tenait.
– Jeanne ? aborda-t-elle sa camarade de classe qui semblait apprécier son rôle de victime principale. Est-ce que je peux te demander quelque chose ?
La jeune fille la regarda un court instant mais acquiesça.
– Évidemment que je peux te partager ma sagesse resplendissante.
Viviane ne leva pas les yeux au ciel mais préféra se concentrer sur ses interrogations.
– Qui est-ce qui t'a tiré au Père Noël surprise ?
C'était de la vraie surprise qui se lut dans les yeux verts de Jeanne. Puis elle éclata de rire.
– Et moi qui croyais que tu allais t'intéresser à la tragédie qui a failli m'arriver ! Mais j'aurais dû m'en douter. Non, je ne sais toujours pas son nom. Le garçon qui est toujours assis au fond et qui rougit quand les profs l'interrogent.
Elle fit un geste dévalorisant de la main. Viviane réfléchit un instant. Ça devait être Jonathan que décrivait son vis-à-vis. La réalité étant qu'il était très timide et complètement amoureux de Jeanne. Il avait dû mourir cent morts de devoir lui offrir quelque chose. Choisir des chocolats n’aurait donc rien d'improbable pour lui. Ça pouvait être vrai.
– Pourquoi tu as donné un chocolat à Eva alors qu'elle n'en voulait pas ?
Jeanne la fixait avec un dédain mal dissimulé.
– Je ne l'ai pas forcée à en prendre un. Elle aurait tout à fait pu refuser. Mais si je lui en ai proposé, c'était pour la remercier pour notre dernier travail d'équipe.
En gros, elle s'était sentie obligée parce qu'elle avait recopié tous les devoirs maison d'Eva. Ça, ça ne sentait pas très crédible pour Viviane. Depuis quand Jeanne Mallory avait-elle une conscience ?
– Pourquoi tu crois que c'est toi qui étais visée ?
Bon, d'accord, ce n'était pas une question très utile, mais Viviane se souvenait que Jeanne avait désigné exactement le praliné que devait prendre Eva et cela ne plaidait pas en sa faveur. D'ailleurs elle la fixait d'un regard choqué.
– Évidemment que c'était moi qui étais visée ! s’exclama Jeanne. Comment voudrais-tu que Jonathan sache que j'offrirai mes pralinés ?! Je suis la fille de l’homme le plus riche de la ville !
– Si c’était pour l’argent, il aurait mieux fallu te prendre en otage, remarqua Viviane. En tout cas merci.
Elle laissa derrière elle une Jeanne dans tous ses états. Elle n’avait vraiment plus envie de lui parler. Il lui fallait des faits. Et les réponses qu’elle venait d’obtenir était tout sauf factuel.
18 décembre : Père Noël surprise mortel (6/12) by Carminny
Author's Notes:
Thème : milliard.
Bonne lecture !
Viviane lança un regard autour d'elle. Cela l'aurait arrangée de parler avec Jonathan - ou plutôt lui poser quelques questions. Mais apparemment il s'était échappé à l'attention des surveillants qui essayaient de contenir les élèves sous le choc. La jeune fille blonde s'installa en observant ses camarades de classe.
Chacun d'entre eux pourrait être coupable. Ils avaient tous été dans la salle pour le Père Noël surprise et tous auraient pu détourner l'attention de Jeanne puis empoisonner le chocolat. Ou alors ceux-là avaient déjà été empoisonnés avant d'arriver au collège. Soit par Jonathan - dans un livre son absence aurait été plus que suspecte - ou même par le chocolatier en personne !
Réellement, il y avait des milliards de possibilités comment le chocolat avait été empoisonné. Peut-être que ce n'était même pas vrai et Eva était morte pour une autre raison ! Une attaque cardiaque ou une crise d'allergie. Non, Viviane n'en était pas convaincue.
Peut-être que ce n'était pas le seul chocolat empoisonné ? La blonde se leva d'un bond et se précipita vers Jeanne.
– Est-ce que tu as encore la boîte de chocolats ?
– Évidemment que non, condescendit à répondre la riche héritière. Que veux-tu que je fasse avec une boîte vide ?
Viviane s'arrêta abruptement. Si Jeanne avait jeté la boîte, c'est qu'ils avaient mangé tous les chocolats et apparemment personne d'autre n'avait été empoisonné. Ah moins que Jeanne ne mente, évidemment.
– Ah, merci.
Viviane s'éloigna à nouveau.
Eva avait donc probablement eu le seul chocolat empoisonné. Mais cela n'empêchait pas qu'il y avait trop de possibilités. Des milliards !
Il fallait qu'elle prenne le problème dans un autre sens. Pour un meurtre, avait-elle lu, il fallait la possibilité et la motivation. Des possibilités, elle en voyait beaucoup trop. Et des motivations ?
Qui pouvait bien vouloir tuer Eva ? Viviane n'en voyait vraiment pas. Elle était très loin des milliards de raisons...
Eva était gentille. Elle laissait les autres recopier ses devoirs, ne cherchait pas la bagarre, et ne créait aucune jalousie amoureuse. Non, Viviane ne voyait pas. Ses camarades de classe n'avaient aucune raison de vouloir tuer Eva. Jeanne et Jonathan pas plus que l'un des autres. Quoique le second ne dépendait pas de la meilleure élève pour les dm...
Le chocolatier non plus, il était probable qu'il ne sache même pas qu'Eva existait.
Et Jeanne, alors ? Se pouvait-il que ce fût vraiment elle qui était visée ? Ce n'était pas si impossible, après tout son père était riche et connu. Mais elle ne paraissait pas très inquiète par ce qu'elle affirmait elle-même... Elle n'y croyait pas, supposa Viviane.
Elle se passa un mouchoir à la propreté relative sur le visage. Elle ne s'était pas rendue compte qu'elle avait recommencé à pleurer. Puis elle demanda au surveillant qui avait l'air le plus sympathique d'appeler sa mère pour rentrer. C'était le plus raisonnable.
19 décembre : Père Noël surprise mortel (7/12) by Carminny
Author's Notes:
Désolée pour les tailles variables des chapitres, certains passages se sont emballés ^^
Thème : essaim.
Bonne lecture !
Sa petite sœur avait tenu de l'accompagner et sautillait maintenant joyeusement à ses côtés. Viviane supposait qu'elle voulait simplement se faire offrir une friandise sans comprendre la gravité de la situation. Tant mieux, au moins elle n'avait pas à craindre que Valérie en dise trop devant le chocolatier Nihil.
Car c'était bien vers Chez Nihil que se dirigeait Viviane avec sa petite sœur. Après que sa mère l'eut récupérée au collège – elle avait été très gentille mais devait retourner au travail –, Viviane avait eu droit à sa tornade de petite sœur. Le mercredi matin, Valérie s'ennuyait fermement seule à la maison puisque leurs parents travaillaient, Viviane était au collège et Victor à son cours de musique. Aussi la fille de six ans avait décrété qu'elles devaient faire une promenade. A partir de là, Viviane avait eu l'idée d'aller voir d'où venait le chocolat qu'avait mangé Eva. Et qu'elle supposait empoisonné. Rien que ça.
Viviane poussa la porte de la pâtisserie-chocolaterie Chez Nihil dans un tintement de clochettes. Juste derrière elle, Valérie trépignait d’impatience de regarder les gâteaux, figurines en chocolat et autres œuvres appétissantes. L’adolescente blonde, elle, s’intéressait plutôt aux emballages et à la petite fenêtre qui lui permettait d’apercevoir l’atelier de confection.
– Je peux vous aider ? La vendeuse leur adressa un sourire éblouissant.
Viviane se tortillait un peu sur place. Elle n’avait pas, sur tout le chemin, trouvé de manière judicieuse pour aborder ce qu’elle souhaitait vérifier. Elle ne pouvait pas demander directement si quelqu’un avait pu empoisonner les chocolats au magasin, non ? Ce fut Valérie qui sauva la situation.
– Je voudrais bien un essaim en chocolat et caramel, déclara-t-elle. Ou peut-être plutôt une souris en pâte d’amande ? Non, l’essaim en chocolat pistache. Non…
L’ainée des deux filles arrêta d’écouter le bavardage de sa petite sœur et se concentra sur les boîtes préremplies qui attendaient un client. Elles avaient été remplies dans l’atelier et personne n’aurait pu les ouvrir sans que cela ne se remarque pour y glisser le poison. Tandis que les boîtes pour les assortissements choisis soi-même ne ressemblaient pas à celle qu’avait tenu Jeanne le matin.
– Tu peux payer, Vivi ? Valérie la tira de ses pensées. J’ai finalement pris trois essaimes en chocolat différents, ils sont si beaux !
Tout en sortant son dernier argent de poche, L’adolescente s’enquit distraitement :
– Tous les chocolats sont fait par monsieur Nihil, lui-même ? Il doit avoir beaucoup de travail.
– Non, non, s’empressa de la rassurer la vendeuse. Il a engagé un apprenti le mois dernier. Michaël est très doué et ses parents sont ravis qu’il s’est trouvé une passion aussi saine.
Elle se pencha vers Viviane comme pour lui confier un secret. La jeune fille en fit de même en récupérant sa monnaie. A coup sûr, c’était une rumeur intéressante.
– On dit qu’avant il trempait dans la drogue. J’étais sceptique d’accueillir quelqu’un comme ça dans le magasin mais il faut dire que je ne peux pas me plaindre. Il travaille vraiment bien et est gentil avec ça.
La porte tinta une nouvelle fois et la vendeuse recula précipitamment.
– Merci pour votre achat et bonne journée.
– Merci à vous, sourit Viviane en entraînant Valérie à l’extérieur.
Elle avait reçu une information précieuse. Il ne pouvait pas y avoir trois Michaël de l’âge de commencer un apprentissage qui avaient trempé dans le commerce de drogue – pas très développé ici à ce qu’elle savait – qui en plus avaient été découverts. Mais surtout il y en avait un qui était lié à Jeanne et à Eva…
Michaël Delacroq, le demi-frère d’Eva, avait longtemps flirter avec Jeanne avant qu’elle ne lui préfère Quentin. Et il pouvait tout à fait être jaloux de la fille de sa belle-mère. Restait à savoir s’il était réellement coupable et laquelle des deux filles était visée…
20 décembre : Père Noël surprise mortel (8/12) by Carminny
Author's Notes:
Thème : goût.
Bonne lecture !
De retour à la maison, Viviane s’enferma dans sa chambre, ignorant les exclamations de joie de Valérie en train de déguster ses chocolats. Avait-il été sage de lui en acheter là-bas ? Et s’il s’agissait d’un fou qui empoisonnait des chocolats au hasard ? Elle essaya de se rassurer. Jeanne et ses amis en avaient aussi mangé et n’étaient pas morts. Du moins pas aussi rapidement.
Est-ce qu’ils en avaient mangés aussi ? Voilà une question importante. Dans ses souvenirs, il manquait déjà quelques pralinés dans la boîte quand Jeanne était venue en proposer à Eva. Mais elle aurait tout aussi bien pu les jeter avant. Comme elle avait jeté la boîte après. Cela voudrait dire que soit elle – ou un de ses trois amis – était au courant que tous les chocolats de cette boîte étaient empoisonnés et avait veillé à ce que personne d’autre qu’Eva n’en mange ; soit le seul chocolat nocif était celui qu’avait pris Eva. Et alors soit c’était du hasard et Jeanne était visée, soit Jeanne lui avait donné exprès ce chocolat. Après tout, elle le lui avait désigné expressément.
Tout ça ne faisait aucun sens. Pourquoi Jeanne – ou un de ses amis – aurait-elle voulu éliminer Eva ? Ils perdaient maintenant leur source de bonnes notes ! La jalousie sans calcul ? Pour cela c’était trop bien planifié…
Eva avait dit que le chocolat avait un goût amer. Cela pouvait faire référence au poison contenu. En tout cas, c’était ce qu’elle avait supposé jusqu’à maintenant. Elle n’avait toujours pas de preuves qu’Eva avait été réellement empoisonnée. Il lui faudrait demander aux policiers dès qu’ils viendraient l’interroger. S’ils venaient, ce qu’elle espérait fortement.
Mais peut-être que le goût amer venait-il du chocolat noir ? Le praliné avait été très sombre et dans ses souvenirs, Eva ne mangeait que du chocolat au lait. En plus, il avait été décoré avec de la pistache ! Cela lui revenait maintenant. C’était peut-être le seul dans la boîte et Jeanne – c’était bien connu après un scandale à la cantine l’année dernière – y était allergique. Ce qui pouvait expliquer pourquoi elle avait forcé le choix d’Eva sur celui-ci.
Mais évidemment, ce n’étaient que des hypothèses. Peut-être que la ligne verte qu’elle avait vue n’indiquait pas de la pistache. Peut-être qu’Eva préférait le chocolat noir. Peut-être qu’elle aussi était allergique à la pistache et n’avait pas été empoisonnée. Il lui fallait des réponses.
D’un geste décidé, elle chercha le numéro d’Octave dans son portable et l’appela. La sonnerie retentit longtemps et juste au moment où elle se décida d’abandonner, le garçon décrocha.
– Viviane ? s’étonna-t-il. Ça va ?
– C’est à moi de demander ça. Tu vas mieux ? s’inquiéta l’adolescente même si ses pensées ne tournaient qu’autour des questions qu’elle voulait poser.
– Oui, confirma faiblement Octave. Je ne réalise toujours pas comment…
– A ce propos, le coupa Viviane – elle n’avait aucune intention d’écouter ses jérémiades –, est-ce qu’Eva aimait le chocolat noir ?
– Non, mais pourquoi ?
– Et les pistaches ?
– Oui, mais…
– Merci beaucoup, Octave. Je t’expliquerai plus tard, j’essaie de trouver le coupable, là.
– Viviane, ne fais pas…
Mais la blonde raccrocha. Elle avait les réponses qui l’arrangeait. Ou en tout cas qui confirmaient ce qu’elle supposait. Eva avait été empoisonnée avec ce chocolat. Il suffisait maintenant de savoir jusqu’à quel point les différents acteurs étaient au courant de ce qu’ils faisaient.
21 décembre : Père Noël surprise mortel (9/12) by Carminny
Author's Notes:
Thème : médicament.
Bonne lecture !
Une recherche dans la liste de classe plus tard, Viviane avait trouvé les adresses des personnes qui l’intéressaient. Elle supposait qu’ils étaient rentrés chez eux comme elle l’avait fait. De toute façon les cours du mercredi étaient finis à cette heure. Elle sortit discrètement de la maison pour que Valérie ne puisse pas l’accompagner.
Elle devait parler à cinq personnes : Jeanne évidemment, Quentin, Marie, Véronique et surtout Jonathan. Mais elle préférait commencer par les amis de Jeanne. Peut-être qu’ils en savaient plus qu’elle ne le pensait. Peut-être même que c’était l’un d’eux qui n’appréciait pas que Jeanne estimait Eva pour les services qu’elle lui rendait. C’était un peu tiré par les cheveux, non ?
Le hasard la fit croiser tout le groupe qu’elle cherchait, pas loin du collège. A voir leur mine, ils étaient encore convenablement choqués des évènements du matin. Pouvait-elle vraiment suspecter ses propres camarades de classe ? Des enfants de quinze ans ? Qu’elle connaissait et fréquentait depuis quatre ans ? L’idée aurait dû lui paraître ridicule et pourtant elle s’approcha d’eux.
– Salut ! Je peux vous parler ?
Fait étonnant, aucun d’entre eux ne protesta, alors que d’habitude rien que de la voir les dérangeait. Marie se décala même pour lui faire une place sur le banc. Jeanne lui lança un regard vaguement intéressé.
– Tu as trouvé qui a cherché à me tuer ? s’enquit-elle d’une voix où l’espoir résonna.
Viviane prit soudainement conscience qu’ils croyaient vraiment qu’elle pouvait faire le travail de la police. Qu’elle pouvait faire taire la peur qui les oppressait. Ils n’étaient pas très tristes pour Eva, ils étaient choqués parce que c’était eux qui auraient pu mourir. Et ils comptaient sur elle pour les libérer de cette peur.
– Je suis en train d’y réfléchir, commença Viviane. Et j’ai besoin de vérifier quelques points.
Elle supposait qu’ils étaient bien plus favorables à l’aider s’ils la pensaient compétente, que si elle leur expliquait qu’elle ne pouvait rien faire de plus qu’eux. En effet, le groupe entier acquiesça.
– Y avait-il plusieurs chocolats noirs dans la boîte ?
Marie et Véronique échangèrent un regard que Viviane interpréta comme de la gourmandise pure. Jeanne haussa les épaules.
– Je n’aime pas le chocolat, déclara-t-elle, indifférente. Qu’il soit noir ou blanc ne m’intéresse pas.
– Oui, en fait, la boîte entière était composée de pralinés noirs, détailla Véronique, un sourire aux lèvres. De chocolats noirs délicieux.
Quentin et Marie confirmèrent d’un hochement de tête. Viviane cligna des yeux, tentant d’assimiler ce qu’elle venait d’entendre. Si Jeanne n’aimait pas le chocolat, elle ne pouvait pas être visée. A moins que cela ne se sache pas. Et cela ne pouvait pas avoir influencé son choix alors, puisqu’elle n’en mangeait pas de toute façon. Alors pourquoi avoir choisi celui-ci ?
– Et à la pistache ? interrogea-t-elle.
Jeanne se contenta de rehausser les épaules. Quentin se gratta la barbe naissante, Marie fronça les sourcils et Véronique fit une moue.
– Un seul, maugréa-t-elle. Et Jeanne l’a donné sans penser que j’adore la pistache.
– Mais maintenant tu es bien contente de ne pas l’avoir mangé, non ? l’agressa la cheffe de la bande. J’avais oublié.
Viviane se tourna vers elle. Elle avait tendance à croire que leurs réactions n’étaient pas étudiées mais plutôt honnêtes. Ils semblaient tous sur les nerfs. Quentin, par exemple, évitait constamment de fixer Jeanne même si son regard inquiet revenait sans cesse sur elle.
– Tout le monde sait que tu ne manges pas de pistaches, par contre la plupart ignorent que le chocolat non plus. Je ne pense pas que tu étais visée, Jeanne.
Le groupe se détendit visiblement. Mais Viviane n’avait pas fini.
– Par contre, Véronique, c’est plutôt toi, puisqu’apparemment tu récupères souvent les pistaches de Jeanne, non ?
La fille pâlit de plusieurs nuances.
– Mais… mais…
– En fait, j’ai eu un message d’un numéro caché qui m’a dit de donner le chocolat pistache à Eva sous peine qu’il dévoile quelque chose.
La voix de Jeanne n’était qu’un murmure dans le vent de décembre. Viviane la fixa du regard. Un chantage pour atteindre Eva ? Sur Jeanne en plus ?
– Tu l’as gardé ? Je pourrais le voir ?
Jeanne cacha son visage derrière ses longs cheveux. Quentin la serra contre lui, poignardant Viviane du regard. Celle-ci essaya un regard désolé.
– Si on découvre qui a découvert ton secret, on trouvera le meurtrier. Je me fiche de ce que c’est. Mais qui est au courant ?
Elle récolta des regards reconnaissants voire confus de la part du groupe. Puis Jeanne commença à lister sans oser croiser le regard de ses amies.
– Mes parents, Quentin… c’est tout.
– Sûre ? Et personne n’a pu vous entendre quand vous en avez parlé ? Parce que je ne vois pas Quentin empoisonner Eva en passant par toi, désolée.
– Je ne crois pas.
Jeanne réfléchit puis Quentin s’exclama.
– Si, quand on est allé chercher tes médocs, il y avait… oh désolé, ma chérie, je ne voulais pas !
Jeanne haussa les épaules, défaitiste. Mais en même temps elle semblait se rappeler d’un point important. Elle se pencha vers Viviane et lui glissa un nom dans l’oreille. La blonde pâlit à son tour puis acquiesça. Elle avait du pain sur la planche.
22 décembre : Père Noël surprise mortel (10/12) by Carminny
Author's Notes:
Thème : castor.
Bonne lecture !
Viviane se dirigea d’un pas décidé vers l’adresse qu’elle avait relevée avant. Elle était certaine de ce qu’elle allait découvrir mais elle ne devait négliger aucune étape. Et donc elle allait parler à Jonathan. Le garçon vivait dans un appartement au centre de la petite ville. Ce fut lui qui lui ouvrit la porte.
– Oh, Viviane.
– Salut, Jonathan. Je peux entrer ?
Le garçon s’effaça en rougissant et la guida dans le salon. Viviane n’accorda pas un regard à la décoration de la pièce et se concentra sur le fait qu’elle devait rassurer son vis-à-vis.
– Tu as eu quelque chose de sympa au Père Noël surprise ? lui demanda-t-elle question de lancer la conversation.
– Un jeu, répondit laconiquement Jonathan. Mais je crois que mon cadeau n’a pas plu…
– Les chocolats ne sont pas vraiment un cadeau original… lui sourit Viviane. Cela dit, Louis m’a offert des macarons, ce n’est pas très loin non plus.
Jonathan se mordillait les lèvres avec ses dents de devant. Elle ne voulait pas se moquer mais ça lui donnait un air de castor… Eva l’appelait vraiment ainsi. Ce n’était pas très gentil en réalité. Viviane se rappela à l’ordre, elle devait écouter attentivement ce qu’il pouvait trouver en défense.
– En fait, commença le garçon. En fait, j’ai demandé à Louis et aussi à d’autres garçons ce qu’ils offriraient à une fille. Et la plupart m’ont conseillé des pralinés ou quelque chose à manger, alors j’ai fait ça. Je n’avais aucune idée qu’elle n’en mangerait aucun et qu’Eva allait en mourir ! Je voulais juste lui faire plaisir !
Il avait craqué sur les dernières phrases et les avait criées. Les larmes dévalaient ses joues. Si Viviane avait eu des doutes sur sa culpabilité, elle les sentit s’envoler. Jonathan était un piètre acteur. Il n’avait même pas eu le droit de participer à la crèche à l’église pendant le catéchisme, c’est dire.
Viviane lui tendit un mouchoir avec une moue compatissante. Ce n’était vraiment pas très sympa de la part du coupable de choisir d’instrumentaliser le garçon le plus timide de la classe devant celle qu’il admirait depuis la première fois qu’il l’avait vue. Enfin, elle parlait d’un meurtrier, évidemment qu’il ne pouvait pas être sympa !
– Tu as demandé à ses amies aussi ? Marie, Véronique ? Ou peut-être plutôt Eva ?
– A Eva, renifla Jonathan. Elle était avec Octave et un garçon plus vieux là. Elle a dit que les chocolats n’étaient pas une mauvaise idée en général mais m’a rappelé de ne pas en prendre à la pistache. Octave et le plus âgé étaient plutôt d’accord. Et l’autre m’a dit qu’il travaillait dans une chocolaterie et qu’il me réserverait une boîte. Je l’ai récupérée hier soir chez Octave parce que le magasin ferme trop tôt.
C’était les plus longues phrases que Viviane avait jamais entendues sortir de sa bouche. Elle le remercia d’un sourire et, lui laissant son paquet de mouchoirs, repartit rapidement. Le soir tombait déjà et elle voulait encore parler à Michaël et à Octave.
Ils ne pouvaient ni l’un ni l’autre avoir tué Eva mais il lui fallait être sûre. Si tout c’était passé comme l’avait dit Jonathan, eux deux avaient eu l’occasion d’ajouter le poison dans le praliné… Mais pourquoi ? Ils étaient proches d’Eva.
23 décembre : Père Noël surprise mortel (11/12) by Carminny
Author's Notes:
Thème : Croisière
Bonne lecture !
Viviane se retrouvait encore à marcher dans les rues pour rejoindre la maison d’Eva où elle espérait trouver Michaël Delacroq. Et les parents d’Eva qui devraient avoir reçu le rapport du médecin légiste. Elle avait l’impression de ne faire que ça : marcher vers un lieu où elle espérait obtenir plus d’informations pour trouver le coupable. Elle avait l’impression d’être en croisière sur une mer en tempête. Les faits étaient le haut des vagues, les doutes et questionnements le bas.
Il ne lui restait pas beaucoup de choix. Elle avait fait une belle enquête déjà. Michaël et Octave étaient ses seuls suspects ou plutôt ses derniers. Ils avaient eu l’occasion pour empoisonner le praliné. Et peut-être avaient-ils eu un motif aussi. La jalousie peut-être ? Pour Michaël cela pouvait être possible, mais Octave était le meilleur ami d’Eva ! Jamais il ne lui aurait fait du mal, n’est-ce pas ?
D’ailleurs, en parlant d’Octave, ce n’était pas lui, le garçon qui venait de la rue voisine ? Viviane hésita à l’interpeler mais un détail attira son attention. Le portable qu’il tenait en main était violet et rose à paillettes. Elle n’en connaissait qu’un seul avec cette coque de protection. Celui d’Eva. Pourtant il aurait dû se trouver à la police, non ? Voilà, quelque chose de curieux.
Elle hésita à l’interpeller mais il était peut-être plus sûr de lui en parler en présence d’une autre personne. Juste au cas où cela avait quelque chose à voir avec la mort d’Eva. De toute façon, le choix lui fut pris.
– Viviane, souffla une voix dans son cou. J’ai réussi à trouver l’origine du message anonyme.
La jeune fille se retourna vivement. Personne n’aurait dû savoir où elle se trouvait exactement et pourtant c’était ici que Quentin l’avait retrouvé pour lui transmettre cette information. Elle l’interrogea du regard.
– C’est une carte SIM d’une certaine Eva Delacroq.
Viviane cligna des yeux, ébahie. Elle avait été certaine qu’en trouvant l’émetteur, elle tenait la preuve de la culpabilité du meurtrier. Mais apparemment ce n’était pas le cas. Eva ne pouvait pas avoir cocoté un plan aussi compliqué pour se suicider…
L’adolescente remercia Quentin qui lui remit aussitôt une impression des captures d’écran de sa découverte. Il avait supposé que c’était suffisamment important, qu’il fallait des preuves. Et soudain, Viviane réalisa à quel point il avait raison. Elle se précipita vers la maison d’Eva.
24 décembre : Père Noël surprise mortel (12/12) by Carminny
Author's Notes:
Thème : Fondu (ah par contre, si vous le trouvez dans le texte faites moi signe '^^)
Bonne lecture !
Essoufflée, Viviane arriva devant la maison mitoyenne des parents d’Eva. Elle distingua directement la voiture de police qui était garée devant. Cela la rendait bizarrement nerveuse. Elle devait directement expliquer son raisonnement devant la police. Et vérifier son hypothèse aussi. Sa gorge se nouait déjà d’appréhension. Mais peut-être que cela faciliterait ou légitimerait ses découvertes ? La sonnette retentit à l’intérieur et ce fut Madame Ducroq, les yeux rougis par les larmes et un mouchoir sous le nez qui la fit entrer.
– Mes condoléances, avança Viviane. Je voudrais bien parler à Michaël, Octave et peut-être aussi la police.
Puis, décidant qu’elle avait fait suffisamment de politesse et qu’elle avait un meurtrier à trouver, elle se dirigea vers le salon. Les regards se posèrent sur elle. Heureusement toutes les personnes dont elle avait besoin se trouvaient là. Plus besoin de vagabonder dans les rues.
– Viviane ? s’étonna Octave. Je croyais que tu étais rentrée chez toi.
– Oui, mais je suis repartie. Je voulais te voir. Et puis Michaël aussi. Je peux ?
Cette dernière phrase était adressée aux trois policiers qui la fixaient avec intérêt.
– Et vous êtes ?
– Viviane Torset. Une camarade de classe d’Eva.
Autant garder les choses simples, n’est-ce pas ? Aucun besoin de leur expliquer qu’elle n’avait pas pu empêcher la victime de manger ce chocolat fatal.
– Vous avez les résultats des médecins légistes ? interrogea Viviane tout en espérant ne pas se montrer trop curieuse. Enfin, je veux dire… est-ce que vous avez récupéré le portable d’Eva ?
Un des policiers éclata de rire puis lui désigna une place. Cela lui paraissait un peu déplacé mais bon. La mère d’Eva renifla de plus belle dans son mouchoir.
– Asseyez-vous, mademoiselle.
– La jeune fille a succombé à un empoisonnement à la ciguë, expliqua un autre. Malheureusement nous ne savons pas encore comment elle a pu l’avaler.
– Tandis que son portable, nous ne l’avons pas vu. Nous supposons qu’elle l’a laissé chez elle, puisqu’il n’a pas été trouvé.
Viviane hocha la tête. L’empoisonnement était donc vérifié et son hypothèse de base donc vraie. Et alors, le portable devait être… Elle tendit la main sous la table basse et en tira ledit portable. Après tout, il n’avait pas pu aller très loin dans la maison.
– En effet, le voici. Il a bien dû rester ici.
Comme si c’était plausible qu’Eva ignore les recommandations de ses parents et oublie son portable ! Octave du moins ne pouvait pas y croire, lui qui était si connecté. Elle lança un regard aux policiers puis décida de tenter quelque chose.
– Octave, déverrouille-le, s’il te plaît.
Le garçon pâlit de plusieurs nuances et ses yeux se remplirent de larmes quand il se saisit de l’appareil. Il secoua la tête.
– Je… je ne peux pas.
– Michaël, demanda Viviane en essayant de cacher son sourire satisfait.
Sans aucune hésitation, le demi-frère d’Eva entra le code et rendit le portable à Viviane. Celle-ci ouvrit rapidement les messages. Aucune trace de celui envoyé à Jeanne. Octave avait probablement dû l’effacer en chemin. Puisqu’il connaissait le code de sa meilleure amie…
– Pourquoi caches-tu le fait que tu connaisses exactement son code, Octave ? Peut-être sais-tu qu’un message a été envoyé depuis ce numéro ? Peut-être sais-tu aussi comment le poison est arrivé dans le chocolat exact qu’allait manger Eva ?
Octave avait encore pâli au fur et à mesure des questions. Les policiers ne savaient plus trop qui observer et Viviane goûtait le plaisir d’avoir une longueur d’avance sur eux. Sauf sur Octave qui tremblait même maintenant.
– Qu’est-ce que ça veut dire ? s’exclama le plus petit des policiers.
Comme Octave ne semblait pas décider à répondre, Viviane reprit la parole.
– Quand Jeanne a offert un chocolat à Eva, j’ai eu la drôle de sensation que ce n’était pas normal. Ensuite quand Eva est… enfin après j’ai demandé aux autres et puis j’ai appris que le portable d’Eva avait envoyé un message à Jeanne la forçant à donner ce chocolat spécifique à la pistache à Eva sous peine de révéler un secret. Et j’ai appris que seuls Octave, Michaël ou Jonathan auraient pu empoisonner les gâteaux. Or Jonathan ne pouvait pas avoir envoyé le message car il ne connaissait pas le code d’Eva. Et Octave a caché le fait qu’il le connaissait tout comme il a caché qu’il a pris le portable d’Eva pour supprimer le message et l’a ramené ici.
– C’est vrai, Octave ?
Le garçon était blanc comme du lin mais tenta une grimace.
– Non, elle invente tout cela pour s’innocenter ?
Viviane écarquilla les yeux. Non, mais qu’est-ce qu’il croyait ?! Les policiers le regardèrent de travers. Le point d’interrogation avait été clairement audible et ce fut ce qui empêcha Viviane de protester vivement. Le garçon fondit soudain en larmes.
– Je ne voulais pas la tuer ! J’ai tout essayé. Changer de classe, la convaincre de changer de classe, l’empêcher de réviser… tout ! Il fallait que je devienne le premier de la classe. Ma mère m’a dit…
Viviane détourna les yeux. Pourquoi avait-elle envie de consoler un meurtrier ? Et comment avait-elle pu suspecter, en ayant raison en plus, qu’un de ses amis soit un meurtrier ? Dans quel monde vivait-elle ?
End Notes:
Voilà, c'est la fin de l'histoire et du calendrier. Qu'en avez vous pensez ?
Mais bref. Un grand merci aux Beiges
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