Cherchons Noël by Carminny
Summary: Au départ, Viviane avait pensé pouvoir passer la période de l'Avent tranquillement. Avec un livre si possible. Mais quand sa petite soeur Valérie l'entraîne dans des histoires de disparition ou de sabotage, elle ne peut pas la laisser seule. Et puis pour une fois elle vit ses policiers au lieu de les lire.

Calendrier de l'Avent 2019
Categories: Calendrier de l’avent, Policier, Thriller, Espionnage, Humour Characters: Aucun
Avertissement: Aucun
Langue: Français
Genre Narratif: Nouvelle
Challenges:
Series: Aucun
Chapters: 24 Completed: Oui Word count: 15372 Read: 129762 Published: 10/11/2019 Updated: 25/12/2019
21 décembre : Père Noël surprise mortel (9/12) by Carminny
Author's Notes:

Thème : médicament.
Bonne lecture !

Une recherche dans la liste de classe plus tard, Viviane avait trouvé les adresses des personnes qui l’intéressaient. Elle supposait qu’ils étaient rentrés chez eux comme elle l’avait fait. De toute façon les cours du mercredi étaient finis à cette heure. Elle sortit discrètement de la maison pour que Valérie ne puisse pas l’accompagner.
Elle devait parler à cinq personnes : Jeanne évidemment, Quentin, Marie, Véronique et surtout Jonathan. Mais elle préférait commencer par les amis de Jeanne. Peut-être qu’ils en savaient plus qu’elle ne le pensait. Peut-être même que c’était l’un d’eux qui n’appréciait pas que Jeanne estimait Eva pour les services qu’elle lui rendait. C’était un peu tiré par les cheveux, non ?
Le hasard la fit croiser tout le groupe qu’elle cherchait, pas loin du collège. A voir leur mine, ils étaient encore convenablement choqués des évènements du matin. Pouvait-elle vraiment suspecter ses propres camarades de classe ? Des enfants de quinze ans ? Qu’elle connaissait et fréquentait depuis quatre ans ? L’idée aurait dû lui paraître ridicule et pourtant elle s’approcha d’eux.
– Salut ! Je peux vous parler ?
Fait étonnant, aucun d’entre eux ne protesta, alors que d’habitude rien que de la voir les dérangeait. Marie se décala même pour lui faire une place sur le banc. Jeanne lui lança un regard vaguement intéressé.
– Tu as trouvé qui a cherché à me tuer ? s’enquit-elle d’une voix où l’espoir résonna.

Viviane prit soudainement conscience qu’ils croyaient vraiment qu’elle pouvait faire le travail de la police. Qu’elle pouvait faire taire la peur qui les oppressait. Ils n’étaient pas très tristes pour Eva, ils étaient choqués parce que c’était eux qui auraient pu mourir. Et ils comptaient sur elle pour les libérer de cette peur.
– Je suis en train d’y réfléchir, commença Viviane. Et j’ai besoin de vérifier quelques points.
Elle supposait qu’ils étaient bien plus favorables à l’aider s’ils la pensaient compétente, que si elle leur expliquait qu’elle ne pouvait rien faire de plus qu’eux. En effet, le groupe entier acquiesça.
– Y avait-il plusieurs chocolats noirs dans la boîte ?
Marie et Véronique échangèrent un regard que Viviane interpréta comme de la gourmandise pure. Jeanne haussa les épaules.
– Je n’aime pas le chocolat, déclara-t-elle, indifférente. Qu’il soit noir ou blanc ne m’intéresse pas.
– Oui, en fait, la boîte entière était composée de pralinés noirs, détailla Véronique, un sourire aux lèvres. De chocolats noirs délicieux.
Quentin et Marie confirmèrent d’un hochement de tête. Viviane cligna des yeux, tentant d’assimiler ce qu’elle venait d’entendre. Si Jeanne n’aimait pas le chocolat, elle ne pouvait pas être visée. A moins que cela ne se sache pas. Et cela ne pouvait pas avoir influencé son choix alors, puisqu’elle n’en mangeait pas de toute façon. Alors pourquoi avoir choisi celui-ci ?

– Et à la pistache ? interrogea-t-elle.
Jeanne se contenta de rehausser les épaules. Quentin se gratta la barbe naissante, Marie fronça les sourcils et Véronique fit une moue.
– Un seul, maugréa-t-elle. Et Jeanne l’a donné sans penser que j’adore la pistache.
– Mais maintenant tu es bien contente de ne pas l’avoir mangé, non ? l’agressa la cheffe de la bande. J’avais oublié.
Viviane se tourna vers elle. Elle avait tendance à croire que leurs réactions n’étaient pas étudiées mais plutôt honnêtes. Ils semblaient tous sur les nerfs. Quentin, par exemple, évitait constamment de fixer Jeanne même si son regard inquiet revenait sans cesse sur elle.
– Tout le monde sait que tu ne manges pas de pistaches, par contre la plupart ignorent que le chocolat non plus. Je ne pense pas que tu étais visée, Jeanne.

Le groupe se détendit visiblement. Mais Viviane n’avait pas fini.
– Par contre, Véronique, c’est plutôt toi, puisqu’apparemment tu récupères souvent les pistaches de Jeanne, non ?
La fille pâlit de plusieurs nuances.
– Mais… mais…
– En fait, j’ai eu un message d’un numéro caché qui m’a dit de donner le chocolat pistache à Eva sous peine qu’il dévoile quelque chose.
La voix de Jeanne n’était qu’un murmure dans le vent de décembre. Viviane la fixa du regard. Un chantage pour atteindre Eva ? Sur Jeanne en plus ?
– Tu l’as gardé ? Je pourrais le voir ?
Jeanne cacha son visage derrière ses longs cheveux. Quentin la serra contre lui, poignardant Viviane du regard. Celle-ci essaya un regard désolé.
– Si on découvre qui a découvert ton secret, on trouvera le meurtrier. Je me fiche de ce que c’est. Mais qui est au courant ?
Elle récolta des regards reconnaissants voire confus de la part du groupe. Puis Jeanne commença à lister sans oser croiser le regard de ses amies.
– Mes parents, Quentin… c’est tout.
– Sûre ? Et personne n’a pu vous entendre quand vous en avez parlé ? Parce que je ne vois pas Quentin empoisonner Eva en passant par toi, désolée.
– Je ne crois pas.
Jeanne réfléchit puis Quentin s’exclama.
– Si, quand on est allé chercher tes médocs, il y avait… oh désolé, ma chérie, je ne voulais pas !
Jeanne haussa les épaules, défaitiste. Mais en même temps elle semblait se rappeler d’un point important. Elle se pencha vers Viviane et lui glissa un nom dans l’oreille. La blonde pâlit à son tour puis acquiesça. Elle avait du pain sur la planche.

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