Summary: Eté 2018 - AVC3
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Base : wlop sur DA.
Categories: Fantastique,
Projets/Activités HPF Characters: Aucun
Avertissement: Aucun
Langue: Français
Genre Narratif: Nouvelle
Challenges: Series: A Vos Claviers ³, Les textes mouillés d'Hérodote
Chapters: 3
Completed: Non
Word count: 2253
Read: 11859
Published: 20/06/2018
Updated: 19/07/2018
Story Notes:
-> Pour ceux qui connaissent un peu l'univers de Köm, j'espère que vous prendrez plaisir à le retrouver.
-> Pour ceux qui ne connaissent pas cet univers, j'espère que vous prendrez plaisir à le découvrir aux travers de ces quelques mots.
1. Défi 1 - La Cité Dorée by Layi
2. Défi 2 - Les enseignements d'un monstre by Layi
3. Défi Créatures 1 - Départ d'un amour by Layi
Défi 1 - La Cité Dorée by Layi
Author's Notes:
L'Ancre et l'Espoir
« Je ne veux pas que ma maison soit murée de toutes parts, ni mes fenêtres bouchées, mais qu'y circule librement la brise que m'apportent les cultures de tous les pays » Mahatma Ghandi
Le Tournoi des Trois sorciers a pour but de créer des ponts entre les jeunes générations sorcières de pays différents.
Vous devrez écrire un texte dont le thème principal est le choc des cultures, entre votre (ou vos ) personnage principal et une communauté étrangère. Cette rencontre peut avoir lieu, par exemple lors d’un événement international (sportif, politique, culturel), d’un voyage, voire à travers une correspondance... C’est comme vous voulez !
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♥ [ Contrainte Heron ] Votre héros devra être confronté à quelque chose qui pourrait être de la Magie ( libre à vous d'en faire vraiment de la magie, de la science, ou de conserver le doute).
♥ « Ni oui, ni non, ni blanc, ni noir » ! Les mots Oui, non, blanc, noir sont interdits.
♥ Votre texte comprendra au moins un dialogue de deux cent mots
♥ Contrainte de mots :800 mots minimum
Les rues étaient artistiques. Une multitude de sons, de couleurs, de saveurs, dansaient autour des étals des marchands. Dans les airs planaient des odeurs de viandes grillées, de fruits et d'épices qui faisait gronder le ventre affamé de la jeune femme. Depuis combien de temps n'avait-elle pas pris un copieux repas ? se demanda-t-elle, tandis qu'elle dépassait une gondole de poulets aussi dorés que dodus. Elle résista difficilement à l’envie d’en chaparder un, mais elle s’était promis de ne plus voler.
Cendre se mouvait discrètement à travers la foule, capuche sur son visage, rasant les murs, évitant autant que possible de percuter un passant, les petits diablotins qui courraient ici et là, les cavaliers en armures. C'était vraisemblablement le jour du marché. Mais comme elle n'en avait jamais vu de tel auparavant.
D'immenses draperies multicolores étaient tendues de part en part des maisons afin de protéger les gens de l'astre du jour qui brûlait le ciel. Les dames étaient délicatement vêtues, de grandes robes en soie légères et colorées leur couvraient imparfaitement le corps, laissaient transparaître peau, et seins et quelques fiers tétons. Dans le nord du continent, d'où Cendre venait, toutes auraient été prises pour des femmes de faibles vertus. Pourtant ici, elles semblaient davantage être épouses de nobles et fortunés bourgeois. Certaines tiraient des enfants par la main, d'autres négociaient les prix à grands cris dans une langue qu'elle ne maitrisait pas. Mais toutes étaient suivies d'hommes enchaînés qui poussaient de lourdes charrettes pleines de victuailles et autres richesses.
Et c'était certainement cela qui la surprenait le plus.
Jamais Cendre n'était descendue si bas dans le sud. Mais surtout, depuis qu'elle avait passé les portes de Luhü-Niam, elle devinait un univers nouveau. Derrière les hautes tours dorées de la cité évoluait un microcosme inattendu, où le quotidien paraissait très différent de ce qu'elle avait connu jusqu'à lors. Dans son monde, les hommes ne portaient pas de chaines. Kolour, celui qui avait un jour été son enseignant, lui avait bien parlé de ces contrées lointaines où certains étaient réduits au rang de bête, mais jamais elle ne l'avait vu de ses yeux.
Elle avait subi la violence des seigneurs sur son corps de fillette. Elle avait découvert la sérénité des Kaäslis, cette peuplade féminine qui vivait en autarcie. Mais jamais elle n'avait observé cette servitude d'un être masculin envers une femme, si noble soit-elle. Et elle ne savait pas quoi en penser.
Une conversation entre deux personnes à sa gauche attira son attention :
— À présent que Kalaby est mort, il se murmure que c'est la jeune Calydée qui va monter sur le trône et gouverner notre cité, surprenant, n’est-ce pas ? spéculait le premier.
— Si elle survit jusque-là, bougonna l’autre tandis que Cendre se rapprochait discrètement.
— Crois-tu qu'elle soit en danger ?
— Et toi, tu t'imagines que des hommes comme le duc Lorka ou le marquis de Karm laisseront une gamine prendre une place qu'ils convoitent depuis des années ?
— C’est la volonté des Dieux ! s’offusca le premier, à l’idée qu’un complot meurtrier voit le jour.
— Quel sot que tu es, Burlish ! Qui te dit que ce n’est pas plutôt la volonté de cet intrigant Maître de la Garde ? Une fillette qu’il a ramenée d’on ne sait où il y a quelques années, pour la façonner tel qu’il l’entendait. On dit qu’il la promenait avec lui partout où le Roi se rendait, lui murmurant sans cesse des mensonges à l’oreille. Moi les Dieux, dans tout ça, je ne les vois pas assez pour y croire !
— Tu veux parler de ce bon vieux Canapé ? s’étonna ledit Burlish. Il a toujours été si fidèle à notre défunt Roi, je ne peux envisager qu’il trahisse sa parole.
— Moi, ce que j’en dis, c’est que la gamine mourra avant la prochaine lune ! répéta alors le premier, en haussant ses larges épaules de forgeron.
— Vous ne devriez pas contester si fort ce qui a été décidé par les Divins, intervint une troisième personne, qui bouscula Cendre au passage.
Celle-ci jugea qu'elle en avait assez entendu pour satisfaire son intérêt, et surtout qu'il était bien plus raisonnable de continuer son chemin avant de se faire remarquer. Malgré tout, les mots des deux hommes résonnaient dans son esprit comme un aphorisme. Et, tout comme elle ne savait expliquer quelle motivation l'avait menée à Luhü-Niam, ses pas se tournèrent vers le palais royal. Elle s’arrêta néanmoins un peu plus haut dans la rue, intriguée par un homme à la peau sombre, le visage maquillé de symboles étranges, qui avait réuni autour de lui un petit groupe de passants. Elle s'approcha, curieuse.
Tandis qu'il psalmodiait ses mantras, il pirouettait, gesticulait, dévisageait ses spectateurs. Il sembla chercher un instant quelque chose, jusqu'à ce qu'il saisisse une mèche de cheveux à l'une des femmes qui se trouvait là et lui en arrache quelques-uns. Cendre l'observa, tout aussi captivée que la foule, fourrer son butin dans le ventre d'une poupée en tissu dans un piteux état. Quelques sourires sarcastiques se dessinaient sur les bouches, jusqu'au moment où l'étranger s'empara d'une aiguille et la planta violemment dans la tête de sa poupée. Alors, la femme s'attrapa le crâne, tombant à genou, hurlant à l'agonie.
Fascinée par tant de pouvoir, Cendre fit un pas en avant. Elle savait se battre, mais pas de cette façon. Ryk lui avait appris le maniement de l'épée, le lancer de couteau, les arts martiaux. Kolour lui avait enseigné les Dieux, la spiritualité. Mais jamais personne ne lui avait transmis la magie. Car c'est ce que c'était, n'est-ce pas ?
L'étrange inconnu retira son épingle, soulageant instantanément sa victime qui se releva difficilement. Quelques pièces lui furent jetées, de mauvaise grâce, et accompagnées de murmures mauvais, afin de le récompenser de son spectacle. Pas de grande fortune. Il les ramassa pourtant avec ferveur. Alors que Cendre faisait un pas de plus, il croisa son regard, lui fit un clin d’œil avant de disparaître dans un nuage de fumée opaque. Elle devait retrouver cet homme avant toute chose, décida-t-elle alors.
End Notes:
Tout commentaire est le bienvenu ! <3
Défi 2 - Les enseignements d'un monstre by Layi
Author's Notes:
Le poète Charles Baudelaire a laissé des « plans et projets de romans et nouvelles » qu’il n’a malheureusement pas pu écrire avant de mourir. Aidez Monsieur Baudelaire à sécher ses larmes et réalisez pour lui un de ses plans secrets !
♥ Votre nouvelle devra avoir comme titre l'un des projets ci-dessus, et s'en inspirer.
♥ Vous devrez insérer dans votre texte une citation d'un auteur contemporain de Baudelaire :arrow: Merci de bien noter la référence (oeuvre, auteur, etc.) en note de fin ou dans votre note d'auteur.
♥ Votre texte comprendra au moins une référence à un oiseau.
♥ Votre texte devra contenir CINQ mots par sens, soit 5 mots pour l'odorat, 5 mots pour l' ouïe etc. Cinq sens, cinq mots donc 25 mots. Merci de mettre en évidence les 25 mots choisis (gras, soulignés) !
♥ Contrainte de mots : 800 mots minimum
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Petite note de contexte : Ce moment de vie se déroule 14 ans avant le chapitre précédent.
Petite note de l'autrice : Si l'univers de Köm vous plaît et que vous souhaitez en savoir un peu plus, je vous invite à aller lire mon calendrier de l'avent 2017, qui s'intitule "Les mots trébuchent" et que vous pouvez retrouver sur mon profil. Cendre et tous les autres sont nés à cette occasion et je ne fais depuis que développer, scènette par scènette, tout cet univers inscrit dans mon esprit.
Depuis six mille ans la guerre
Plaît aux peuples querelleurs,
Et Dieu perd son temps à faire
Les étoiles et les fleurs.
Victor Hugo - Depuis six mille ans la guerre
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— Tu crois qu'il s'y est finalement attaché ? s'enquit Kolour auprès de Ryk, tandis qu'ils avançaient au pas.
Ils menaient leurs juments si proches l’un de l’autre que leurs bottes se frôlaient par intermittences. Des arbustes de bruyère rouge encadraient la voie pavée sur laquelle ils cheminaient. Dans les airs flottait l'odeur des fleurs immaculées des cerisiers qui les surplombaient. Elles promettaient de savoureuses cerises quand l’été arriverait. Elles avaient par endroits tapissé le sol d'un léger voile blanc. C'était un tableau ravissant, jurant avec les nombreuses armes portées par les gaillards à l'allure patibulaire qui composaient la troupe. Un merle leur fit l'honneur d’agrémenter leur passage d'une douce mélodie. Quelques notes qui, lorsqu'elles chatouillèrent leurs oreilles, donnèrent à l'instant un peu de magie.
— Je ne pense pas que Dükan puisse éprouver la moindre affection pour qui que ce soit.
— Il est en train de la construire à son image, se désola Kolour.
— Que veux-tu dire ?
— Si elle survit encore à la vie qu'il lui fait mener, il fera d'elle une personne austère, calculatrice, insensible.
— Écoute, vu le monde dans lequel on vit, est-ce vraiment un mal ? Et puis elle est si sucrée, si jolie, si charmante. Crois-tu réellement qu'il pourra faire d'elle un monstre tel que lui ?
Kolour eut un sourire attendri.
— Elle est un rayon de soleil qui caresse nos existences, acquiesça-t-il. Mais quant à son avenir, je n'ai aucune certitude. Et que fera-t-elle, lorsqu’elle apprendra la vérité à son sujet ? On peut pardonner, mais oublier, c’est impossible.
— Elle n’omettra pas tous tes enseignements. Tu es là pour l’épargner de notre sévère chef. Son destin est de faire de grandes choses, assura Ryk.
— Il est vrai qu’il doit y avoir une part de providence, pour que je sois à vos côtés aujourd’hui, admit son camarade, de mauvaise grâce.
Kolour venait du continent occidental. Il était à présent bien loin de sa patrie, qu'il avait quittée à l'âge de huit ans. Troisième fils du seigneur Podèa, il avait très tôt eu conscience de n'avoir que peu de chances d'hériter de terres. C'est pourquoi il avait fait le choix d'entrer à l'Académie Royale, où il avait été formé durant près de dix années à devenir membre de la Garde Azur. Puis, son père avait été tué par un félon révolutionnaire. Son frère aîné, héritier légitime, avait par la suite juré loyauté aux traîtres ; Kolour avait préféré fuir la capitale plutôt que de trahir ou mourir la tête sur une pique. Il avait traversé le pays, atteint le port de Cotaris, au nord, affronter le cruel océan et rejoint le continent oriental où il était resté.
Tout cela semblait bien loin derrière lui, pensa-t-il tandis qu’il contemplait Cendre sur son poney. Elle exhalait un parfum de bonheur, un effluve de joie. La fillette fêtait ses trois ans. Aussi, il avait paru totalement normal à leur meneur de dérober une monture pour la gamine. Ryk et lui s'étaient bien sûr opposés à l'idée – pas de voler puisque c'était leur quotidien, mais de mettre à nouveau l'enfant en danger. Dükan avait balayé leurs protestations d'un geste de la main. « Si elle devait crever, ce serait fait depuis longtemps. C'est une coriace, la mouflette ! » avait-il affirmé.
Ils avaient échangé un regard lourd de sens, songeant à la fois où l'homme avait laissé la petite fille jouer avec son couteau et où elle avait failli se mutiler le nez. Mais ils avaient conscience que rien ne le ferait changer d’avis, pas même la proposition de Kolour de la prendre avec lui durant les voyages plutôt qu’elle n’encombre la selle de Dükan. Les deux compères avaient donc fabriqué un harnachement auquel ils pouvaient solidement attacher Cendre, espérant ainsi limiter les dégâts. Finalement, elle avait fière allure sur sa monture, admit Kolour.
— Elle est douée ! s'amusa Ryk en observant la fillette trottiner sur son poney.
— Elle sera bien plus débrouillarde que toutes ces moukères sentimentales et pathétiques ! enchérit Dükan qui les dépassait. On lui a rendu service en zigouillant sa vieille !
Kolour fronça les sourcils. La remarque lui laissait un goût amer dans la bouche.
Il avait croisé la troupe de pillards quelques semaines après avoir débarqué sur le continent oriental. Ils avaient tenté de le voler ; il s’était vaillamment défendu. Aussi, lorsque leur meneur lui avait offert de les rejoindre, l'ancien chevalier avait tout d'abord refusé. C'était Ryk qui l'avait convaincu, en mentionnant ce bébé dont Dükan avait assassiné la génitrice quelques mois auparavant. Un nourrisson qui était toujours en vie par miracle. Un enfant aux prunelles bleu-azur. Alors, il était resté.
La Volonté des Dieux.
— Rien de ce que l'on fera ne remplacera l'amour que sa mère aurait pu lui apporter, corrigea-t-il.
— Tu dis ça, car tu es un grand sensible, se moqua aussitôt Dükan, narquois.
Il pressa ses talons contre les flans de son fougueux étalon qui trépignait, sabots résonnant sur les pavés. Il le lança au galop afin de rattraper rapidement la gamine qui distançait à présent le groupe d'une centaine de mètres. L'autre haussa les épaules. Cendre avait hérité son prénom des conditions désastreuses de sa naissance et de l'humour tout relatif de Dükan. Et tandis que leur meneur forçait le poney à faire demi-tour, la fillette aux cheveux charbonnés riait aux éclats.
Ryk avait beau être un éternel optimiste, quel avenir attendrait Cendre lorsqu'elle serait une jeune femme, au milieu des brigands qu'ils étaient ? se demanda Kolour qui couvait d’un œil paternaliste l'enfant hilare à ses côtés.
Avait-elle réellement été touchée par les Anciens ?
End Notes:
--> La citation que vous retrouvez en italique dans le texte est de Honoré de Balzac - Petites Misères de la vie conjugale - enfin parait-il selon Google, je ne suis pas allée vérifier, je n'aime pas Balzac.
--> Concernant les champs lexicaux, cette contrainte étant relativement subjective en fonction du contexte de chaque mot, j'ai fais au mieux. Voici le résumé des mots choisis par moi-même et par sens :
VUE : contemplait, regard, observant, prunelles, œil
OUIE : mélodie, notes, oreilles, écoute, résonnant
GOUT : savoureuses, sucrée, goût, amer, bouche
ODORAT : odeur, nez, exhalait, parfum, effluve
TOUCHE : frôlaient, chatouillèrent, caresse, pressa, touchée
--> Concernant l'oiseau, il se situe au départ du chapitre, il s'agit bien évidemment du merle qui chante.
Merci de votre lecture ! o/
Défi Créatures 1 - Départ d'un amour by Layi
Author's Notes:
Les momies maudites le sont toujours par amour, ça ce sait ça ! Pour leur assurer qu'elles ne sont pas condamnées en vain, saisissez votre plus belle plume, et offrez à la postérité une lettre d'amour !
♥ Que ce soit une ode au beurre de cacahuètes, l'expression torturée d'une romance haineuse et passionnelle ou la reconnaissance d'une amitié lumineuse, vous devrez écrire une lettre d'amour.
♥ Contrainte Bandelettes : Votre texte devra contenir un paragraphe dans lequel la première lettre de chaque phrase forme le nom complet de l'objet / le destinataire de la lettre (NDLR : du coup, l'ode au "Beurre de cacahuète" c'est peut-être un peu casse-gueule, enfin c'est vous qui voyez).
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Petite note de contexte : Alga est une jeune femme, accoucheuse, qui vit dans un petit village près de Cotaris (si, si, vous savez, le port sur la côte nord du continent occidental. ;) ). C'est aussi la sage-femme qui sera présente lors de la naissance de Cendre, pour ceux qui ont lu le texte où j'en parle dans mon calendrier. Ainsi, cette lettre a été écrite quelques années avant la naissance de Cendre.
Alga, mon adorée
Tu trouveras cette lettre au petit matin alors que la caravane sera certainement déjà bien loin. Mon père souhaite prendre le premier bateau au départ du port de Cotaris afin de gagner Piras. J’ai passé la nuit à t’observer dormir. Savais-tu que tu souris tendrement lorsque tu sommeilles. Souvent, quand le vent s’engouffre dans ta cahute mal isolée, tu frissonnes et je te serre contre moi.
Si j’avais écouté mon cœur, je t’aurais réveillée et suppliée à nouveau de m'accompagner. Mais tu m’as répété cent fois que tu ne le pouvais pas. Cette maison est la tienne, ces gens ont besoin de tes savoirs, et cela te va si bien. Je pense que tu as surtout trop peur de quitter ton village et d’affronter l’inconnu. Il est merveilleux pourtant.
Je t’écrirais, au début, chaque jour. Je te décrirais les paysages. Avec amour, je te dirais comme les côtes sont belles, comme la plaine est ravissante en ce jeune printemps, fleurie des plantes sauvages que tu cueilles pour tes breuvages. Le monde est magnifique et je souhaiterais le partager avec toi. Guettant tes réponses, je rédigerais des lettres entières pour te le faire découvrir par le prisme de mes yeux d’amoureux. Avant de réaliser que tu ne me répondras pas. Et mes courriers se feront plus rares, évidemment.
Je ne t’en voudrais jamais, je ne serais pas triste, car personne ne pourra me voler les souvenirs de ces nuits dans tes bras. Fermant les paupières, je retrouverais ton visage, je devinerai ton rire dans les bourrasques du vent, et savoir que tu existes suffira à rendre mon univers encore plus éblouissant. J’attendrai notre prochaine venue, avec la caravane de marchands, espérant bêtement que tu seras là pour m’accueillir à nouveau dans tes couches.
Peut-être aurait-il fallu que je te le dise avant.
Peut-être cela n’aurait-il rien changé.
Je t’aime.
Mani
End Notes:
C'est court et pas formidable, l'inspiration n'était pas forcément au rendez-vous pour ce défi mais je me suis promise d'écrire un petit quelque chose à chaque fois, donc voilà. ;)
Attention: Tous les personnages et situations reconnaissables sont la propriété de leur auteurs respectifs. Les auteurs reconnaissent qu'ils ne touchent aucun droit sur leur travail en publiant sur le site.